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N° 286 - DU 2 AU 6 DECEMBRE 2021
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Je t'écris moi non plus
La petite fille préférée des Français a toujours un regard et un sourire inoubliable, depuis "Jeux interdits" de René Clément, en 1952. Brigitte Fossey est la vedette de cette comédie romantique un peu vache, aux côtés de François-Eric Gendron, ex jeune premier du cinéma français (mais aussi comédien dans "L'amie de mon amie", d'Eric Rohmer ou "I want to go home" d'Alain Resnais, quand même...).
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Le pitch de cette comédie (un style suffisamment rare sur les scènes bretonnes pour qu'on le mentionne) : Marie et Jacques s’aiment. Et comme tous les gens qui s’aiment, ils leur arrivent de se détester - voire, de se quitter. Et dans ces moments où ils ne parviennent plus à se parler, ils s’écrivent... Des lettres, mais aussi des mails, des SMS, tous d’humour et d’humeur, rageurs et cruels, bourrés de mauvaise foi, de reproches improbables, de vacheries mesquines et de menaces saugrenues...
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> Samedi 4 décembre à 20h30, Océanis, Ploemeur
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Tous au théâtre !
Trois spectacles : "Dans l'atelier" du Tof Théâtre, pointure des marionnettes du genre déjanté (un vieux pull, des bras et du polystyrène, c'est juste génial, on est super fans !), et "Avion Papier", du collectif La Méandre, un très chouette projet aussi, mêlant musique, vidéo, bruitages, objets.... La soirée en famille parfaite.
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Attention, le spectacle "Envahisseurs" est annulé.
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> Samedi 4 et dimanche 5 décembre, Le Dôme, Saint-Avé
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Rencontres photographiques. Clap de fin
Expositions & visites commentées Derniers jours d’exposition pour les 24e Rencontres photographiques. Onze artistes, sept lieux d’expositions protéiformes et singulières autour du thème des "Dérives". Dernières visites commentées et de beaux portraits d’artistes en ligne à découvrir.
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> Jusqu’au 12 décembre, Lorient
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> Au passage, on vous signale leur Marché de Noël le samedi 4 décembre, de 11h à 18h. Au programme : ventes de tirages d’art, éditions, cartes postales... en présence d’une dizaine d’artistes locaux.
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Mister G
Dans le cadre des Rencontres Photographiques, on vous invite vivement à aller vous réjouir à la vue des photomontages de Gilbert Garçin, photographe décédé l'année dernière, qui se met en scène dans des images un peu absurdes et très poétiques comme en écho à l'univers de Magritte ou Pérec.
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Kutu
"Cette création est né de la rencontre à Addis Abeba (Ethiopie) du violoniste Théo Ceccaldi avec les voix fusionnelles des deux chanteuses Hewan G/Wold & Haleluya T/Tsadik. Un voyage au coeur des nuits fiévreuses d’Addis underground 2020, où la jeunesse hyperactive s’empare des musiques ancestrales pour mieux s’en affranchir. Théo Ceccaldi imagine un set tellurique soutenu par une rythmique puissante et un line up à la vitalité contagieuse : claviers électro-cosmiques, basses hypnotiques, danses exaltées et voix stellaires…"
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> Vendredi 3 décembre à 20h30, L'Estran, Guidel
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> Le petit + de Sorties de secours : enfilez votre legging lamé le plus glitter, votre top à paillettes qui renvoie les éclats de la boule à facettes, et vos chaussures vernies. Mettez une serviette éponge à l'arrière de la Twingo pour vous tamponner le front et partez vous éclater sur cette tuerie de concert au gros son totalement dance-floor. On vous aura prévenu, c'est maintenant !
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Dans ce numéro
SORTIR. Notre sélection de la semaine
CINEMA. Oranges sanguines
LIVRE. Ne t'arrête pas de courir
CONCOURS. On vous invite au Dôme, au Théâtre du Blavet, et au Théâtre à la coque
NOUVEAU. Un fonds pour les artistes à Lorient
VOUS AVEZ VU. Kingdom au Théâtre de Lorient, par Marie
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Madeleine Cazenave + Yoga
Le 23 septembre, pour son concert "Rouge", on écrivait ceci : "Ah que c'est beau. Mais que c'est beau. Qu'est-ce que c'est que ça ? Pas du jazz, pas de la musique contemporaine, pas de l'impro. C'est de la musique. Qui embarque, emporte, titille, intrigue, charme, émeut, et prend là, au plexus, et ne te lâche pas. Intense. Une apnée dans l'émotion. Du piano, beaucoup, et d'autres choses : ça vrombit, ça tinte, ça résonne, ça frémit et ça se répète comme une variation entêtante dont on voudrait qu'elle ne s'arrête jamais. Sublime.".
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Cette fois, c'est une séance de yoga-relaxation en musique qu'elle propose, autour de son piano. Rigolo, non ?
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Acoustique
Nourri de multiples rencontres en Seine-Saint-Denis ou dans les bidonvilles de Manille, son art y a pris tout son sens. Puisant dans ses souvenirs et dans la beauté de ces échanges, Sandrine Lescourant déploie ici la force de six danseurs aux gestuelles très singulières. Ils forment à eux seuls une population, avec ses codes et son langage, pour mieux parler de vivre ensemble.
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RDV à la Galerie Mauricio Bergile
Deux propositions pour découvrir l'univers poétique et singulier d'Inès Mauricio et Mackenzy Bergile, où se mêle, danse, musique, photographie et mots, parfois. Un lieu intime où on ne sait jamais ce qu'il va se passer, si ce n'est l'émotion...
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Désobéir
Francine a vu ce spectacle au Dôme cette semaine, sur notre invitation, et voici ce qu'elle en a pensé : "Merci encore pour ce spectacle avec quatre jeunes femmes très talentueuses, ça promet.... une vitalité débordante, communicative. Des émotions, de l'humour, de la dérision, de la rage, des corps qui prennent toute leur place sur le plateau au décor minimaliste. Le message sur la place de la femme dans la société et à travers toutes les cultures, nous interpelle, nous bouscule. Vraiment un très beau spectacle ! "
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Le Baiser volé
On vous en a parlé en novembre, de cette texte signé Joël Jouanneau, inspiré des Vagues de Virginia Woolf et joué par Erika Vandelet. Il repasse ce soir. "Blessée dès l'enfance par le baiser volé qui ne lui est pas destiné, elle connaît la révélation de l'amour et de la haine. Entre conformisme et passion, le personnage de Susan, femme à la vie quasi mystique et profonde, est raconté tout entier. Ce théâtre à fleur de peau, cette écriture précise et joyeuse invite, sollicite notre moi, notre désir des autres, à la découverte de nos émotions et de nos rêves." > Jeudi 2 décembre à 20h, à l'Espace Benoîte Groult, Quimperlé
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Mots premiers
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Oranges sanguines
Cette semaine, on s’est fait un petit ciné du dimanche soir. La veille, on avait bu un chocolat chaud avec Morgane (mais si, vous savez bien, Morgane, qui écrit les chroniques livres là, juste dessous) et elle nous avait dit qu’elle avait vu « Oranges sanguines » la semaine passée. Donc, Les chiens de Navarre – enfin, surtout leur metteur en scène, Jean-Christophe Meurisse – reviennent au cinéma, cinq ans après « Apnée », qui nous avait laissées relativement indifférentes. Alors, l’indifférence, là, on peut l’oublier, impossible de sortir de ce film avec un rythme cardiaque normal. Et un avis tranché. Car ce sont presque deux films différents en un seul : en effet, en plein milieu, lors d’une scène qui rappellera à tout cinéphile normalement constitué « Le silence des agneaux », le ton bascule complètement et devient très trash, très gore, tendance hémoglobine.
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Après une première partie - qu’on a adorée, et où on a beaucoup ri - vraiment jouissive et très drôle (Denis Podalydès, notamment, fait un numéro vraiment formidable, qui vaut à lui seul le déplacement), et grinçante, comme à l’habitude, le spectateur va dès lors en prendre plein la gueule, comme dans un manège d’auto-tamponneuses boostées à la kryptonite. Et sortir de la salle avec des coquards plein la tronche. On ne vous raconte pas, mais on vous prévient. On se retrouve dans la rue un peu dans le gaz, avec en prime des interrogations. Ok, c’est super de tirer à boulets rouges (ou à oranges sanguines) sur tout ce qui bouge, et ne rien épargner, mais au bout du compte, il veut dire quoi, Meurisse ? Il veut en venir où ? Et nous, on fait quoi, de ces images, quand on rentre chez soi s'avaler une soupe avant d'aller au lit et faire des cauchemars ? Dans les trois histoires qui se croisent tout au long du film, on peine à trouver un fil conducteur, excepté si, paranoïaque, on se met à imaginer que le quatrième personnage du film, c’est nous, que Meurisse a décidé de dézinguer après avoir fait la peau des trois autres.
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Ne t'arrête pas de courir. Mathieu Palain
Quand certains peignent des tableaux au poil de martre, ou de mangouste, Mathieu Palain, lui, réalise des portraits à la plume de crayon. Il pratique le va-et-vient entre ce qu’il entend et ce qui le percute. Cette réalité qu’il éprouve au même moment, presque au même endroit, lui permet une légitime empathie : une vie qui aurait pu être la sienne… à 400 m près. Ainsi croque t-il le portrait d’un grand homme d’un mètre quatre-vingt-douze, taillé comme le champion d’athlétisme qu’il est. Son existence, émaillée par des larcins, l’emmène de plus en plus au fond du trou. C’est là qu’ils se rencontrent, au parloir, à l’aube de chaque mercredi. Toumany Coulibaly a snifé la ligne droite du 400 m, coké à l’adrénaline, pisté par les sirènes hurlantes et policées. La délinquance coule comme une certaine déliquescence addictive dans les vaines tentatives de s’en sortir. Le poison s’escrime à pousser le vice chaque fois un peu plus loin. Coincé dans l’image que les autres ont de lui, celle qui l’identifie depuis petit, il rechute. Peut-il encore en être autrement ? Il est le noir et le blanc, le jour et la nuit. Le vol ne donne pas toujours des ailes à cet oiseau en cage. Il s’enfuit en courant, slalomant entre les détenus, il se cramponne au sport. Il a du cran, des crampes, des trempes, du temps. Cours-rageux, il sue pourtant sur les montagnes russes de l’humeur.
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Matthieu Palain de son côté, s’interroge sur son envie de le voir changer, d’ailleurs les cheminements de l’un et de l’autre paraissent, par endroit, se croiser. Là où la relation se tisse, Toumany se rend attachant au fil des lignes rédigées par Matthieu. Je m’en suis moi-même trouvée intimement enjôlée. C’est ça, ce livre, assez étroitement, on est « pris du dedans », l’auteur nous amène tous sur un même plan, presque familier. Alors, se met-on à rêver que l’histoire s’achèvera mieux qu’elle n’a commencé...
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> Aux éditions L’Iconoclaste, 424 pages, 19 €.
Matthieu Palain est journaliste, portraitiste, dans la revue « XXI », et la revue « 6 mois », a grandi à Ris-Orangis. Dominique de la Dame Blanche a eu le nez creux quand elle m’a proposé de chroniquer ce livre, car l’auteur de 33 ans, vient de remporter le prix Interallié. « Sales gosses », sorti en 2019, aux éditions L’Iconoclaste, était son premier roman.
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Les petits bonnets
Par le Cirque du Docteur Paradi. Photo © Gilles Danzter
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On vous fait gagner des places !
envoyez-nous un mail avant mardi 7 : cestparla@sortiesdesecours.com
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Smashed
(Très) inspiré par le Tanztheatre de Pina Bausch (notamment Kontakthof), Smashed est une pièce pour 9 jongleurs, 80 pommes rouges et 4 services de vaisselle. Un spectacle très dessiné, aux frontières d’une danse théâtralisée par la compagnie Gandini Juggling. Un spectacle hommage qui devrait interpeller et troubler ceux qui - comme nous - aiment l'univers de Pina.
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On vous fait gagner des places !
envoyez-nous un mail avant mercredi 8 : cestparla@sortiesdesecours.com
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Sueno
Juan Perez Escala embarque dans une performance marionnettique autour des mondes de Tom, un homme qui vit dans la rue, qui vit dans sa tête. Il est aveugle, mais ne voudrait pas voir le monde réel. Il s’y sent mal à l’aise, comme un pingouin sur une banquise. Alors il plonge dans ses rêves, et retrouve sa grâce.
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On vous fait gagner des places !
envoyez-nous un mail avant lundi 6 : cestparla@sortiesdesecours.com
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Les citoyen.ne.s de la découverte
On reviendra dessus ultérieurement, mais on tenait à vous signaler la création de ce fonds de dotation destinés aux artistes du Pays de Lorient, FONDALOR.
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Ce nouveau groupe mêlant citoyens et entreprises a constitué un fonds, dont l'attribution sera réservée à des projets artistiques participatifs.
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L'objectif est d'emmener ceux qui n'ont pas de pratique artistique à expérimenter la création parce que "La culture, c'est ce qui fait grandir les gens", que "l'accès n'est pas toujours évident pour tous" et qu'il y a "des talents cachés à révéler".
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Si donc vous êtes artiste, que vous avez envie d'embarquer des gens avec vous dans un projet culturel, vous pouvez constituer un dossier et l'envoyer à FONDALOR, qui le sélectionnera peut-être pour vous donner un coup de pouce financier.
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Marie est allée voir Kingdom, au Théâtre de Lorient. Elle nous raconte.
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"Notre retour sur la pièce, c’est d’abord d’être pris dans cette pénombre, à la lumière des lanternes qui se promènent dans ce tout petit espace habité, les yeux et l’écoute de la vie de cette famille, qui se dévoile à travers la caméra, capte les regards des enfants, du grand-père Sioux et des parents, leur donne une épaisseur un peu étrange. Une tension sourde, dans cette pénombre.
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Les détails de leur univers ont tous une signification, renvoient au mythe de l’aventure, larguer les amarres... Le réalisme des scènes, avec la pénombre, les visages filmés de près, les mots de l’ancien, se déposant sur le silence - oppressant, touchant - contraste avec le sentiment d’être transporté dans une vision presque hallucinatoire. On passe du point de vue de spectateur à l’impression d’être avec eux dans la maison.
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L’utopie qui tente de perdurer, se créer un nouveau monde, est rattrapée, parce que le monde est là, autour.
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Tous les personnages, le percussionniste, les caméraman, les chiens, toute cette troupe est géniale, on ne s’ennuie pas un instant. On voit les enfants de loin, puis de près, leur espièglerie magnifique.
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C’est une réflexion sur la frontière, l’altérité, les constructions qui enferment, la révolte, des adolescents, qui ouvre une brèche, dans le mythe, et le transforme.
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Merci beaucoup, pour tout ce que vous partagez autour des spectacles vivants !"
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Offre d'emploi
Le théâtre National de Bretagne (TNB) recherche un ou une régisseur/régisseuse scène en CDI, à partir du 3 janvier. Pas mal, non ?
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