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N° 299 - DU 17 AU 23 MARS 2022
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Festival Les Emancipéés
« La 5e édition des Émancipéés, Festival de littérature, chanson et autres libertés, accueille et salue les grands noms de la chanson et de la littérature autant que ses jeunes talents. Il fait la part belle aux associations inédites entre artistes pour des créations uniques.
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Concerts, lectures musicales, rencontres littéraires, bal littéraire… Un grand nombre d’invitéés marquants cette année encore parmi lesquels : Emmanuelle Béart, Julie Depardieu, Cécile Coulon, Nancy Huston, Miossec, Clara Ysé, Laura Cahen, Christine Angot, Arnaud Cathrine, Maxime Le Forestier, Sandra Nkaké, Maria Pourchet, Lydie Salvayre, Sylvie Testud, Laura Vazquez, Emmanuel Meirieu, Claude Barthélémy, L (Raphaële Lannadère)…»
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>> Nous, chez Sorties de secours, on aime bien ce principe de festival léger, fait de petites formes créatives, qui met en relation des artistes et des auteurs qui co-réalisent des spectacles où le texte est roi, mais pas seulement.
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> Du 21 au 27 mars, Vannes et Arradon / Organisation Scènes du Golfe
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Exposition Vivian Maier
« Le parcours de Vivian Maier (1926 – 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. Gouvernante d’enfants pendant quarante ans, elle passa totalement inaperçue jusqu’à la découverte en 2007 d’un incroyable corpus photographique.
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• Au Musée de Pont-Aven, l’autoportrait est à l’honneur. Se dédoublant, elle mêle subtilement jeux d’ombres et de miroirs, maniant avec habileté les angles, les détails, la lumière et les cadrages.»
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Festival Méliscènes
Le Complexe du Pingouin/Le Mouton Carré • Millefeuilles/Areski • Tumulte/Blick Théâtre • Sueño/Singe Diesel • L’imposture/Big Up Cie • Mon Monde à toi/Théâtre des Tarabates • Luluknet/Big Up Cie • VRAI/Sacékripa • Lands, habiter le monde/Théâtre de l’Entrouvert et les habitants du territoire • Theatrum Mundi/Hold Up ! • Hamlet et nous/TAC • Le Petit Poucet/Scopitone&Cie • Les intimités de l’Homme-Orchestre/La Mue/tte • Dans les jupes de ma mère/Toutito Teatro • Goupil et Kosmao/Etienne Saglio • La forêt ça n’existe pas & De plus en plus de rien/Cie du Pilier des Anges • Le Faux-Orchestre/La Mue/tte • Natchav/Les ombres portées • Kazu et les hommes volants/Singe Diesel • Vies de Papier/La Bande Passante • Eden/Théâtre Jaleo • Marthe, raconteuse/Théâtre des Tarabates • Paperclay/Le Vent des Forges • Hostile/Bakélite • Hamlet et nous/TAC TAC • Le Jeu de l’Ourse/Nids Dhom Cie • Star Show/Bakélite • Le Manipophone/La Poupée qui brûle • Joueurs /Les Maladroits • La petite conférence manipulée /Index • Existences /Index
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Barber shop quartet
« Le Barber Shop Quartet renoue avec une tradition américaine du début du XXe siècle. Les clients des échoppes de barbier avaient l’habitude de pousser la chansonnette, a capella, en attendant leur tour. Avec leurs quatre voix parfaitement synchronisées, ils mêlent des reprises de chansons françaises, des compositions, des mimes, des bruitages…»
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Manu Katché
« Manu Katché a été formé au Conservatoire de musique mais il vient naturellement du rock. Dans son 10e album, The ScOpe, l’as des baguettes réunit les racines du groove et la modernité des machines. L’Afrique est le fil musical subtil du CD. Manu Katché vient aussi de la danse. Il l’a pratiquée enfant, il danse dans les clubs. La batterie est donc au cœur de The ScOpe, un album électro charnel et céleste, frénétique, ajouté à sa discographie d’expert sollicité entre autres artistes, par Sting, Peter Gabriel, Véronique Sanson. Avec The ScOpe, Manu Katché passe ses émotions au microscope, il analyse l’alchimie des sons d’une façon pointilleuse »
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NGC 25. Le syndrôme de Pénélope
« Huit femmes d’horizons différents, autant d’énergies, de cultures de visions du monde. Elles dansent toutes et l’une chante et une autre parle. A la fois puissante et fragile, paradoxale et féministe, la matière gestuelle et corporelle révèle leurs personnalités, leur rage de se battre et d’exister dans une société encore marquée du sceau de l’homme. Sur le plateau, fait de fils tendus comme autant de chemins connus ou inexplorés, nous les découvrons se livrer, se moquer, débattre de la condition des femmes, de leurs luttes. Ce sont autant d’autoportraits qui forment un album qui fixe le temps, un espace, un moment, une réalité »
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A la ligne
« Dans son premier roman, le Lorientais Joseph Ponthus va « à la ligne », physiquement, en étant ouvrier à la chaîne dans les conserveries de poisson et les abattoirs bretons. Et en écrivant, jour après jour, sans ponctuation, ligne après ligne, ce long poème en prose qui nous conte le quotidien de l’usine : épuisant, bruyant, répétitif et abrutissant, mais aussi noble, fraternel, nécessaire. Julien Chavrial et Katja Hunsinger donnent une voix et une existence à ces phrases simples et rythmées comme la gestuelle sur une ligne de production. Spectacle itinérant, un décor léger, et avec pour seuls outils leurs corps et leur parole pour rendre sa « paradoxale beauté » à cette vie en usine menée par des ouvriers anonymes »
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Dans ce numéro
SORTIR. Notre sélection de la semaine
CREATION. Existences. Lucille Beaune
DANSE. Christian Rizzo
EXPO. Nadja Holland
PLACES A GAGNER. Le son de la sève. Sicat / Jane Birkin / EZ3kiel / Ersatz. Mellano
INTRO. Bientôt une nouvelle chronique
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Lucille Beaune. Existences.
La semaine dernière on avait rendez-vous au Théâtre à la coque avec Lucille Beaune, de la Compagnie Index. Un jour banal, un petit retard, comme d’habitude. On avait accepté un déjeuner en oubliant qu’on avait calé un horaire à la con - 13h30. Textos, excuses, blablabla, on arrive échevelée au théâtre. On ne s’attend à rien et bam. Une rencontre. La rencontre. Celle dont tu ressors avec la joie, parce que ça pétillait dans les regards, dans les cerveaux, dans les mots, dans les idées. On le déclare publiquement : Lucille Beaune est une fille formidable. On a parlé philo, on a parlé mots, notamment de notre chère « sérendipité » (clin d’œil à une lectrice qui se reconnaîtra) on a parlé écriture, on a partagé des points de vue communs – beaucoup - et de son spectacle, que vous feriez bien d’aller voir, parce que si cette meuf concrétise en scène ne serait-ce que la moitié de ce qu’elle a dans la tête, ça devrait être super.
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Lucille Beaune s’intéresse à la philo, donc. Parce que la philo, c’est formidable, et nous on aime bien quand les artistes s’en emparent sans complexes : « Je me pose beaucoup de questions sur ma légitimité, par rapport à ça, pourtant. Mais mes créations respirent ce qui me traverse dans ma vie. Et la philo c’est important, dans ma vie. Douter, chercher, se remettre en question ».
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Christian Rizzo. Miramar
Miramar, bien sûr, on pense la mer, la Cote d'Azur, les rombières emperlousées de la Promenade des Anglais, des vues d'hôtels un peu chics sur la mer. Mira Mar. Regarder la mer, oui, il s'agit bien de cela dans cette danse de flux et de reflux, de traces laissées sur le sable, de ressac. Une danse qui se décompose et se recompose comme les murmurations des oiseaux. Des danseurs particules, des vagues de corps, de bras, une fluidité qui contraste avec l'énergie brute à laquelle Rizzo nous a accoutumés. On retrouve néanmoins dans Miramar l'effet de masse, de choeur. Ils sont onze danseur·se·s au plateau, avec toujours cette gestion merveilleuse de l'espace de ce chorégraphe qui nous laisse toujours énamourées. Le contrepoint, encore et toujours, toujours sublime, juste, parfait. Dans la pénombre, la création lumière, très particulière, renforce la puissance de cette masse liquide créée par les corps, promeneurs étranges sur la plage du Miramar...
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Nadja Holland
On a trouvé ça pas mal du tout, le travail de Nadja Holland, artiste morbihannaise, installée au Gorvello, et qui expose en ce moment à la Galerie Les Bigotes, à Vannes.
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Le son de la sève
« Deux comédiens-musiciens et une forêt composée d’arbres capables d’émettre des notes. Les spectateurs déambulent entre ces étranges instruments avant d’être invités à en jouer… Une improvisation musicale collective, une promenade visuelle, tactile, sonore et participative "
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>> Nous, chez Sorties de secours, on aime bien Benoit Sicat, ce musicien poète qui invente des objets qui font une musique improbable et rigolote...
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Places à gagner, écrivez-nous : cestparla@sortiesdesecours.com
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Je me souviens de cette interview de Birkin à l'Hôtel Mercure, il y a des années, lorsqu'elle était venue jouer Electre, au Théâtre de Lorient. Je me souviens de son sac éponyme, bourré à craquer. Je me souviens de ses mains ouvrant un agenda énorme, rempli de papiers. Je me souviens de son énorme Bulldog anglais à moitié répandu sur mes pieds. Je me souviens de son impatience à en finir, de cette millième interview donnée. Je me souviens de cette voix si familière. Je me souviens avoir été surprise de l'entendre citer Serge, Lou et Charlotte comme si j'étais une amie de la famille. Jane B. nous est familière, voilà. Un patrimoine humain et mélodique, l'histoire de la chanson en France. La retrouver, c'est être invité à prendre le thé avec une cousine bohème. D'autant plus dans ce concert, du nom de l'album dont elle a écrit les textes - intimes, nostalgiques, douloureux parfois, émouvants souvent - composé et produit par Etienne Daho, fidèle complice. Sur scène, un univers rock et mélodique, préparez-vous, vous avez rendez-vous avec une légende...
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Places à gagner, écrivez-nous : cestparla@sortiesdesecours.com
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EZ3kiel
On les aime depuis toujours, avec leur électro mélancolique et leur esthétique de steampunk romantique. Longtemps silencieux, on les retrouve avec une proposition très différente, un poil plus rock, mais surtout mettant en avant les mots et les voix. La Mémoire du Feu mêle les textes de l’auteur de polar Caryl Ferey avec une musique hybride entre folk, électronique & rock organique.
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Places à gagner, écrivez-nous : cestparla@sortiesdesecours.com Attention, le concert, c'est ce soir, jouez vite...
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Julien Mellano. Ersatz
« Par des détournements d’objets, des effets spéciaux de poche et toutes sortes de bricolages non technologiques, Julien Mellano bidouille un être augmenté… Sans se prendre au sérieux, le spectacle explore transhumanisme, cybernétique, intelligence artificielle et autres joyeusetés technologiques»
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On ne l'a toujours pas vu, misère de misère. Et on en a toujours autant envie.
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Places à gagner, écrivez-nous : cestparla@sortiesdesecours.com
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Rendez-vous le 24 mars pour la première
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L'aventure du Planning familial
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Quand on a appris que le Planning Familial renaissait de ses cendres à Lorient, on a eu envie de l'accompagner. Parce que l'Education Populaire c'est notre truc. Et que plus on parle de certaines choses, moins on est ignorant·e·s. Dès la semaine prochaine, Manon Liduena va nous raconter une aventure déshabillée par Sophie Pertuisel - ça c'est notre mission de média local - et en plus, elle va nous donner des trucs, des infos et des conseils - et ça, même si ce n'est ni de l'art ni de la culture, c'est notre désir d'en parler... On a choisi de commencer avec une histoire...
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Juin 1962. Esther a 20 ans. Elle rencontre Paul à la soirée d’anniversaire de son frère. Il est un peu timide, il ne connait personne. Il se tient maladroitement à côté du buffet, un verre vide dans la main, le regard dans le vague. Esther aime bien ce regard perdu. Elle aime bien la mèche de cheveux toute douce qui lui tombe sur les yeux. Elle se rapproche pour se servir un verre et croiser son regard. Ils se sourient. Elle désigne la bouteille d’un coup de menton, il tend son verre, elle le remplit. Elle se rapproche de lui, croise les bras, boit son verre lentement en regardant les autres danser. Elle se penche vers lui pour lui dire un truc, elle ne sait plus trop quoi, il n’entend pas, ils se rapprochent de la fenêtre, sortent sur le balcon, échangent quelques mots, se sourient. Ils ne savent pas vraiment comment mais ils se parlent. Ils se parlent beaucoup. Ils se plaisent. Ils vont se revoir. Ils se revoient. Ils se sourient, ils se parlent et ils s’embrassent. Ils s’embrassent de plus en plus. Ils se caressent. Ils se donnent chaud. Paul regarde Esther et elle pleure. Et il pleure. Elle a envie de lui et il a envie d’elle. Paul et Esther ont bien trouvé mille autres façons de faire l’amour mais ils ont envie de plus. Ils ont tellement envie qu’un jour, dans la chambre d’Esther, la fenêtre ouverte sur l’été qui arrive, le soleil qui file sur le parquet, le désir monte et voilà c’est fait. Ils l’ont fait. Ils se regardent, éblouis. Et ils vont le refaire. C’est si bon. Un mois passe. L’allégresse. Et dans cette allégresse Esther ne remarque pas qu’elle n’a pas eu ses règles depuis un petit moment. Esther est enceinte. Esther et Paul s’aiment mais ils ne veulent pas se marier, ils ne veulent pas d’un enfant, là, maintenant. Ils veulent juste s’aimer.
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Cette histoire, elle a été racontée des centaines de fois au cinéma et dans la littérature. Sans que les femmes nées après les années 60 ne prennent forcément conscience qu’à quelques années près, leur vie amoureuse n’aurait pas été la même.
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En juin 2022, Esther a 20 ans et elle rencontre Paul. Le scénario est le même. Esther et Paul vont se revoir, ils vont s’embrasser, se caresser, avoir chaud, avoir envie l’un de l’autre. Ils vont baiser, une fois, dix fois, cent fois, de mieux en mieux, de mille manières, et c’est de plus en plus bon. Ils ne pleureront pas, ou alors pour d’autres raisons. Et puis peut-être ils se quitteront, ou peut-être ils auront d’autres amoureux·euses en même temps, peut-être Esther aimera une femme, peut-être Paul vivra avec un homme, peut-être ils aimeront le sexe à plusieurs, peut-être ils questionneront leur genre, leur sexualité, leur façon d’aimer. Peut-être ils se marieront mais n’habiteront pas ensemble. Peut-être ils auront des enfants. Peut-être ils auront du mal à en avoir. Peut-être Paul découvrira qu’en fait il n’aime pas le sexe. Peut-être Esther avortera. Ils auront le choix.
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Esther et Paul, en 2022, n’ont pas forcément réalisé que s’ils peuvent s’aimer comme ils le veulent, librement, sans risque, sans peur ; s'ils peuvent faire du sexe sans être obligés de se marier, sans devoir garder un enfant non désiré, c’est parce que dans les années 60, des gens ont fait quelque chose pour eux.
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Et notamment le Planning familial.
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MANON LIDUENA
Elle écrit des guides de voyage, des jeux, des livres de cuisine et parfois – joie – des ouvrages qui associent les trois. Quand elle n’est pas dans ses bouquins, elle bricole des projets tout aussi réjouissants avec ses petit.es camarades lorientais.es :
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Cet été, elle s’est greffée à une bande de joyeux.ses drilles féministes qui (re)montent le Planning Familial à Lorient. Pour Sorties de Secours, elle avait déjà parlé bistrots et randos, désormais, elle cause asso et clito.
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SOPHIE PERTUISEL
Elle est graphiste et designer de motifs à Quimperlé. En parallèle de son studio de création, elle a développé un projet de coeur, qui s’intitule Plaisant Plaisir : une gamme de papeterie et d’accessoires aux illustrations cuculottées. Vous avez peut-être déjà croisé ses petits stickers coeur-clito en ville, discrètement collés par-ci par-là.
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Quand Manon lui a parlé du Planning Familial qui se montait à Lorient, elle a tout de suite su qu’elle prendrait son pied à illustrer ce beau projet.
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