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N° 304 - DU 21 AU 27 AVRIL 2022
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Festival Eldorado
Ne pas s'y fier. Si ce festival, qui fête cette année son sixième anniversaire, est à destination des ados - avec des ados, mais pas que - il s'adresse aussi largement aux adultes, qui adoreront son petit côté labo de curiosités et de créativité. Parmi les artistes invités, des noms déjà connus, d'autres moins, et certains qui nous frétiller, comme celui de Tiphaine Raffier (vous avez vu "La réponse des hommes" récemment - et adoré, non ?). Mais aussi Marie-Hélène Roig, Marinette Dozeville, Antoine Kahan, Métilde Wejergans...
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> Du 26 au 30 avril, Théâtre de Lorient
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"Pour ce septième opus intitulé Immram, Gwennyn embarque pour une odyssée celtique à travers un océan de rêves éveillés et d’émotions battus par les grands vents d’Ouest. Elle a convié le Bagad de Lann Bihoué pour cette aventure. Onze titres inédits ponctuent cette odyssée dont « War an Hent » et « Kimiad » (reprise d’un chant traditionnel popularisé par Alan Stivell) avec le Bagad de Lann-Bihoué, « Mizioù Du » avec Soïg Sibéril et « Me gav hir an amzer », un cantique vannetais connu également sous le nom de « Karantez doc’h Doue »."
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> Vendredi 22 avril, 20h30, Océanis, Ploemeur
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Dans ce numéro
SORTIR. Notre sélection de la semaine
CONCERT. Léonie Pernet
CONCERT. Park
MARIONNETTES. Meet Fred
GERALDINE EN TRANSITION. Low-tech vs balek
LIVRE. Jeanne Benameur. La patience des traces
Carnets de Planning à Lorient. Episode II
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La petite star électro qui monte : "artiste-interprète, compositrice et percussionniste elle revient avec « Le Cirque de Consolation » un mélange parfait entre pop, musique électronique, néoclassique, percussions orientales et africaines".
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Un nouveau groupe composé de Frànçois Marry (Frànçois & The Atlas Mountains), Ben Amos Cooper, Théo Guéneau et Max Roy (Lysistrata). On adorait le premier, on a envie de voir ce que cette rencontre aura créé. Une forme beaucoup plus rock et nerveuse, issue des seconds, mais qui garde la poésie, la mélancolie et la ligne mélodique du premier. Pas mal du tout.
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Un spectacle de marionnette (au singulier) dont on vous rebat les oreilles depuis des années. Humour british (très très drôle) pour une marionnette simplissime, dont on suit les aventures avec bonheur. Si vous ne l'avez jamais vu, foncez. (photo Tom Beardshaw)
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Géraldine en transition
Low-tech versus balek
D’un côté tu as le rapport du GIEC* qui en gros nous donne trois ans pour assurer une forme de survie à la planète. De l’autre, tu as des élections présidentielles où nous élirons ce dimanche un nouveau ou une nouvelle présidente de la République pour qui le climat c’est balek. Au milieu, tu rajoutes la guerre en Ukraine, et puis pourquoi pas une petite crise sanitaire qui ne semble pas totalement s’éloigner. En gros, si tu es un·e humain·e un peu normal·e, tu as juste envie de te terrer pour toujours sous un tas de compost.
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Pourtant, tels des anges décroissants, certain·e·s continuent à réfléchir, innover, inventer pour imaginer des systèmes de vie viables, pléonasme pas très joyeux certes. C’est le cas de celles et ceux qui ont fait le choix de la low-tech. Low-tech, c’est un terme que l’on entend beaucoup depuis quelques années et que l’on peut traduire par « basse technologie », une démarche qui pose la question de la technologie utile au regard des exigences climatiques notamment et qui a aussi pour but de remettre l’humain au coeur des choses.
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Low-tech : les grands principes
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On peut dire qu’il y a trois grands principes dans la low-tech.
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1. Celui de l’utilité, c’est à dire mettre la technique au service d’une réponse à un besoin essentiel de l’homme (manger, se chauffer, se soigner…). Finalement, on revient à l’essentiel, et arrêtons de faire l’autruche sous notre tas de compost, on ne va pas pouvoir continuer longtemps à vivre comme nous le faisons.
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Du coup, ben, peut-être qu’un jour pas si lointain, on va devoir consacrer vraiment du temps à des choses simplement utiles pour notre survie.
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2. Second grand principe des low-tech, celui de l’accessibilité, car un système, un objet… low-tech doit être abordable par le plus grand nombre pour être nommé ainsi. On doit pouvoir créer cet objet localement, avec des matériaux à prix accessible, et on doit toutes et tous pouvoir le créer.
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Donc ton ordinateur (le mien aussi hein !), créé à l’autre bout du monde, avec des composants rares, et que tu ne peux pas réparer, peut-être même que tu ne peux pas l’ouvrir, n’est pas low-tech.
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3. Dernier principe enfin, celui de la durabilité, au sens où tous les impacts (humains, sociaux, sociétaux…) sont évalués et optimisés dans cette démarche. Cela veut dire qu’un objet qui peut sembler low-tech comme un vélo, « ben oui je pédale, je ne consomme pas d’énergie », n’est pas forcément low-tech, parce qu’il aura nécessité pas mal de technologies de pointe pour le concevoir. Et s’il est en carbone ou électrique, il n’est vraiment pas low-tech. Mais c’est pas grave hein, c’est bien déjà. Dans tous les cas, les contours précis de la low-tech sont forcément un peu flous… L’un des auteurs bien connu du monde de la low-tech, Philippe Bihouix, la décrit simplement comme une « alternative aux modes de consommation actuels » dans son livre L’Âge des low-tech**.
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Ainsi partager une machine à laver dans un immeuble puisqu’a priori nous n’avons pas besoin réellement de la posséder pour s’en servir*** - et que l’on ne s’en sert pas en permanence - est déjà une démarche low-tech.
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Des exemples, des exemples, des exemples !
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Eh oui, vous brûlez d’impatience comme une marmite norvégienne d’en savoir plus. Une bonne entrée en matière dans le monde des low-tech est le livre « Low-tech, repenser nos technologies pour un monde durable » de Clément Chabot et Pierre-Alain Lévêque , tous deux membres du Low-tech Lab****, une association de Concarneau qui « s’est donné pour mission de dénicher, tester et partager ces solutions avec le plus grand nombre. » Les deux jeunes ingénieurs ont développé un projet d’habitat dans lequel ils ont passé une année, en vivant différemment, en vivant low-tech. Leur « boite de Pétri » (mais si rappelez-vous les Sciences Nat’ au collège) est une tiny-house autonome, et eux sont autant cobayes que laborantins : ils conçoivent les expériences dont ils sont les sujets. Dans leur livre ils racontent ainsi toutes les démarches mises en place dans cet habitat. Toilettes sèches (on en parle de l’absurdité de faire caca dans de l’eau potable ?), récupération d’eau pluviale sont des exemples de ce qu’ils mettent en place. Plus facile à dire qu’à faire quand on habite en appartement par exemple. Certes. Par contre, ils donnent aussi plein d’autres idées pour la salle de bains. Mettre un récipient dans la douche pour récupérer l’eau froide avant qu’elle ne devienne chaude. Ca fera quelques belles chasses d’eau par exemple.
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Autre aberration de nos modes de consommation actuels, la taille de nos réfrigérateurs. Va voir toi ce qui est au fond du frigo sur la cinquième étagère de gauche en partant du bas… Voilà comment on oublie, derrière deux-trois Tupperware, un reste de bolognaise qui n’a pas d’autre espoir que de finir à la poubelle. Et on ne parle pas des congélateurs à la cave qui tournent à plein régime sans que l’on sache ce qu’ils contiennent.
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Le gaspillage alimentaire représente en France 9 millions de tonnes par an. Ca ne vous parle pas ? 160 euros par personne et par an, de quoi acheter quelques légumes bio. Dans leur labo, les deux « bobos-écolos » - comme disent ceux qui ne voient pas le monde changer - ont expérimenté le meuble garde-manger, à l’ancienne. Et ainsi pour de nombreux autres petits exemples du quotidien. Ah oui j’allais oublier la marmite norvégienne, celle qui consiste à envelopper d’isolants une gamelle très très chaude pour que ça continue à cuire tout seul. Eteindre son four avant la fin de la cuisson, ça marche aussi.
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Bond en avant plutôt. Redécouvrir l’existant, s’inspirer des autres cultures, penser à des façons de faire durables, et participer à la préservation de ce qu’on peut encore préserver… Voici sûrement la meilleure des innovations. Heureusement qu’il y a la jeunesse pour penser le monde de demain en s’inspirant de la sagesse des anciens.
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Géraldine Berry. Avril 2022
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IG @geraldineberry_lorient Imparfaite, incomplète mais engagée, j’essaye de participer au jour le jour à une société plus verte, persuadée qu’une goutte d’eau dans la mer, c’est déjà ça.
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*** Il y a quelques bonnes années déjà, j’ai passé six mois à apprendre la langue bretonne. Je me souviens particulièrement d’un cours sur le verbe « avoir ». Si mes souvenirs sont exacts, en breton, on ne dit pas « j’ai le marteau » mais « le marteau est avec moi ». Notre professeur nous avait expliqué que cela remontait à une époque où les biens étaient communs. Et j'avais trouvé cela assez fascinant.
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**** Le Low-tech Lab. Leur site internet est basse consommation et c’est pourtant une mine d’or. On y trouve de nombreux tutos, du déodorant maison aux conserves lacto-fermentées (bon moyen de conserver longtemps des légumes) en passant par le filtre à eau en céramique ou le four solaire.
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Parce que la coopérative Biocoop Les 7 épis est une entreprise engagée et militante, elle finance cette chronique et nous permet de vous offrir une rubrique orientée solutions, dans l'objectif de vous donner des clefs pour agir...
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Jeanne Benameur. La patience des traces
Choisir ce roman c’est prendre le risque de : S’assoir sur le bord d’une île. Prendre le temps au creux de sa main. Tisser le fil de l’eau. Lire entre les lignes du sable. S’abandonner. Simon, psychanalyste, casse le bol dans lequel il boit, rituellement, chaque matin. Il décide alors de se délier de ce qui le retient. Il quitte. Simon s’intéresse à « Ce qui fait se lever chaque matin et affronter le jour, travailler, aimer, alors qu’on sait que tout s’arrêtera ». Cette limite à l’infini nous fait désirer. Chez ce psychanalyste, les voix des autres viennent, raisonnent, percutent et sonnent. Elles remplissent sa vie, elles comblent ses vides. Contenir ce vide. Le bol cassé. Il doit partir. Découvrir. Se découvrir jusqu’à la nudité, faire corps avec la nature jusqu’à la simplicité. Simon se laisse guider sur une île au Japon il se pose au rythme d’Akiko et Daisuke Îto. Ce couple surprenant se dépeint comme des êtres touchés par l’art du kintsugi et une collection de tissus anciens.
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Le kintsuki consiste à réparer patiemment les objets cassés, c’est un long processus selon l’auteure : Coller les bords séparés. Retirer ce qui de la colle est en trop. Poncer. Puis le trait fin de laque. Et la poudre d’or. Entre chaque étape, le patient séchage.
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Tapis près du divan, caché sous les maux des autres, des souffrances qui le protègent des siennes, Simon traverse la terre pour enfin s’y frotter. A l’écart du monde, le silence et la solitude hurlent ses émotions. Lui qui a tant collecté les voix se retrouve chez cette femme qui amasse des tissus enveloppants des corps depuis longtemps perdus.
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Comme Simon, je me suis laissée enrober par la justesse et la simplicité des mots de l’auteure. C’est un roman fin et délicat. Une beauté profonde, sincère et discrète.
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> Editions Actes Sud, 19,50 €, 200 pages.
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Jeanne Benameur est une romancière d’origine algéro-italienne, son écriture est marquée par les sonorités et les rythmes de ses deux langues. Elle écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse et accorde une place singulière à la psychanalyse. « Mon pari est que si je suis transformée, mon texte transformera d'autres lecteurs puisqu'on est semblables. » La relation aux autres semble traverser l’ensemble de son œuvre.
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Manon Liduena & Sophie Pertuisel
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Depuis quelques mois, un Planning Familial est en gestation à Lorient. Se structurant en groupe local rattaché à l’association départementale 56, sous la houlette du Mouvement national, notre troupe lorientaise travaille à mettre en place des permanences d’écoute, des interventions scolaires, des formations et de futurs évènements culturelo-militants. Y’a du doute, y’a parfois des vannes, y’a souvent des progrès, y’aura sûrement du sexe - au moins théorique - y’a toujours de la liberté. On remonte le Planning Familial à Lorient, c’est pas une mince affaire, et on vous raconte ça ici, chaque mois.
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Meryl Streep le sait, nous aussi. L’émotion, ça capte l’attention. Entrons donc dans le vif du sujet en sortant nos mouchoirs : le Planning Familial de Lorient existe officiellement. Ça y est, c’est acté, depuis le 2 avril et l’AG de l’asso départementale. Joie, excitation, fierté, faim, les sentiments se mélangent. Prochaine étape : la réunion de fonctionnement à Questembert pour réinterroger le projet associatif et le projet politique de l’asso, et définir les axes communs entre les deux groupes locaux, Questembert et Lorient.
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Et le groupe local de Lorient ne se contente pas d’exister, il se dote en plus de deux co-présidentes (de premier choix), et de plusieurs mandataires pour nous représenter à la confédération (niveau national), à la fédération (niveau breizhional) et à l’AD (association départementale, notre maison-mère donc).
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Pendant ce temps-là, les commissions établies dans les derniers mois suent sang et eau pour être à la hauteur de toutes ces bonnes nouvelles. La commission Pognon turbine à fond pour nous ouvrir un beau compte bancaire ; la commission Formation a établi un planning digne d’un emploi du temps de lycéenne en sport-études ; la commission Communication se débat entre les Framadate, Doodle, Whatsapp et autres Protonmail. Bref, ça bosse.
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Et la magie des binômes fait que nous pouvons déjà être sur le terrain, grâce à nos ami.es questembertois.es, et donc participer à des interventions scolaires. Une des dernières en date se déroulait dans un lycée hennebontais, et s’attachait à définir les identités de genre, dans le cadre d’un cycle sur le Consentement. Mais au fait….
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C’est quoi l’identité de genre ?
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Avant toute chose, précisons ce qu’est le genre. Nos sociétés déterminent traditionnellement deux genres, féminin et masculin, et ces genres sont établis selon des constructions sociales qui varient d’une culture à l’autre. Ici, le féminin est supposé doux et maternel ; là, on le considère guerrier et féroce. Et inversement pour le masculin. Bref, le genre est une construction culturelle, et n’est pas inscrit dans nos gènes.
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Mais revenons à nos brebis. L’identité de genre est la « conviction personnelle » d’appartenir à l’un des deux genres, ou bien aux deux ou à aucun des deux. C’est alors que le champ des possibles s’étend et ouvre la porte à d’autres genres : féminin et masculin, certes ; mais aussi, non-binaire, pour les personnes qui ne se retrouvent dans aucun des deux genres ; gender queer, pour celles qui se retrouvent dans un mélange des deux genres ; gender fluid pour celles qui varient d’un genre à l’autre au fil de leur vie.
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Vous suivez ? Parce que l’affaire se complique délicieusement. Parfois, cette identité de genre correspond au sexe biologique. C’est à dire qu’une personne née avec un sexe de femme se sent femme ; on parle alors d’une personne cisgenre. Mais parfois, cette identité ne correspond pas au sexe assigné à la naissance. C’est-à-dire qu’une personne née avec un sexe biologique féminin se sent homme. Alors, on dit de cette personne qu’elle est transgenre. Et parce que je suis joueuse, je vous précise que l’identité de genre n’a rien avoir avec l’orientation sexuelle, à savoir l’attirance physique et émotionnelle pour un genre ou pour un autre. Identité de genre, sexe biologique et orientation sexuelle permettent de composer le spectre de la diversité sexuelle, et alors là, je reprends mon souffle, et je vous laisse regarder une petite vidéo très instructive.
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Vient le moment tant attendu (au moins pour moi) de vous parler de Chatte en mousse, un merveilleux atelier du Planning, auquel j’ai pu participer au mois de mars.
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Alors que nous étions sagement assises en cercle, sur le tapis moelleux du café associatif L’Eléphant Rose, à Hennebont), Sarah, du PF de Questembert, a extirpé de sa besace une splendide création artisanale : l’anatomie féminine intérieure et extérieure reproduite en 3D et en taille réelle. Utérus, vagin, poils, vessie, sont façonnés en mousse et en tissus de couleurs, puis assemblés à l’aide de scratch et de boutons pressions. Tout se démonte, pour pouvoir observer chaque élément, mais aussi comprendre comment tout s’emboîte et coexiste. Je découvre que nous avons une prostate, je comprends le fonctionnement des trompes de Fallope, je constate que l’utérus est incliné et non droit, bref, tout s’éclaire.
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Grâce à cet outil joyeusement pédagogique, nous avons parlé sans détours de sexualité, d’hygiène et de la dimension politique de l’anatomie. Et moi, je peux vous dire que j’ai appris un paquet de trucs, comme par exemple, l’origine latine du mot « vagin ». Je vous laisse chercher, ça vend du rêve.
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Pour en savoir plus, écoutez l'interview de Rapha, l’inventrice de la chatte en mousse, qui nous raconte sa belle idée !
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De g. à d. : Démo de chatte en mousse par Sarah / La chatte en mousse de profil (remontée un peu de guingois par mes soins). Crédit : Manon Liduena
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Notre illustratrice chérie, Emma Burr, est souvent à Quimper en ce moment, pour son exposition (que nous vous invitons à voir) Dessiner-z la ville (avec l'auteur Joël Kerouanton) à la médiathèque Alain-Gérard de Quimper. Un projet artistique participatif proposé par la Maison du patrimoine de la Ville de Quimper pour sa composante arts plastiques et par le réseau des médiathèques de Quimper Bretagne Occidentale pour son volet littéraire. Ce projet vise à apporter un regard extérieur sur la ville de Quimper par le biais du dessin et de l’écriture.
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Emma a profité de sa présence à Quimper pour visiter l'exposition des photos de Vivian Maier et croquer des visiteurs.
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