|
N° 309 - DU 26 MAI AU 1ER JUIN 2022
|
|
Joueurs
Ce qu'ils en disent : "Une histoire de construction et de déconstruction : Youssef part en Palestine pour jouer une dernière partie d’échecs avec son grand-père. Thomas, son meilleur ami l’accompagne. Après le sucre et le café pour Frères, la craie et sa poussière pour Camarades, c’est avec le bois brut que les Maladroits fabriquent les outils d’un récit qui voit deux amis confrontés à une situation qui les dépasse : le conflit israélo-palestinien. Joueurs est une histoire d’utopie, l’histoire d’hommes et de femmes qui luttent pour leur idéal, c'est l’histoire d’une amitié mise à l’épreuve de l’engagement politique… "
|
> Du 1er au 2 juin, Théâtre de Lorient
|
|
|
|
|
|
Des Ronds dans l’Eau
Ce qu'ils en disent : "Une ascension de chapiteaux et de bulles poétiques. Lové au sein d’un méandre du Blavet, le site de la Poterie sera le point de ralliement central. La compagnie franco-italienne partagera cette scène naturelle avec les locaux de l’étape que sont le Collectif Kaboum et la Compagnie la Conserverie ainsi qu’avec la Compagnie Rhizome, apôtre de la suspension. Haut perchées derrière le Mont-Délice, de curieuses Ballades Funambules s’accrocheront à la Cité des Cosmonautes, tandis que les échos de la Chanson de Roland se feront entendre sur les routes qui mènent aux écuries du Haras. Au-delà de ces célébrations spectaculaires, une invitation à se laisser surprendre d’être traversés par la révélation que le bonheur peut être Ici et Maintenant…"
|
> Vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 mai, Hennebont et Inzinzac
|
|
Nos coups de coeur
Ballade(s) Funambule(s), de la compagnie "Le grand Raymond" : un spectacle déambulatoire qui investit un quartier d'Hennebont, inscrivant des silhouettes sur le ciel et le béton, des équilibres et des images poétiques
|
> Samedi 28 mai, 18h, Quartier de Kerihouais, Hennebont. Gratuit
|
Confiote, de et par Tite Hugon : un joli personnage de clown féminin, touchant et sensible
|
> Dimanche 29 mai, 14h30, Site de la Poterie, Hennebont. Gratuit
|
|
|
|
|
Dans ce numéro
SORTIR. Notre sélection de la semaine
FESTIVAL. In Cité
DJ'S. La Soute
Carnets de Planning à Lorient. Episode III
|
|
|
Festival de théâtre de l'ADEC56
|
38e édition de ce festival de théâtre historique. Une quinzaine de spectacles de troupes du Grand Ouest sont à découvrir dans la ville de Josselin, l'occasion de faire une jolie balade autour du château et cette "Petite cité de caractère" super mignonne.
|
|
Toujours un moment agréable, à la découverte des graveurs de Bretagne, dans le joli site des viviers Collet, à Kerroc'h, qu'on fera suivre d'une petite balade sur cette jolie pointe et son petit port plein de charme...
|
|
|
Un spectacle de marionnettes de Tro-Heol, formidable compagnie, qui raconte ici, avec un personnage étrange, une histoire noire aux confins du fantastique "Victime d’un malencontreux accident dans sa boucherie, Roberto se voit affublé d’une nouvelle main, dotée de sa propre personnalité."
|
|
|
|
Rappels
On vous en a parlé dans le magazine de la semaine dernière, on vous remet juste un petit rappel, histoire de ne pas oublier.
|
Etre équin, le film de Damien Rouxel, magnifique objet de ce danseur-plasticien qu'on adore.
|
Entre nous, expo de Damien Rouxel à l'Atelier Marcelin
|
Festival Avis de temps fort. Deux jours pour faire le plein de grand air, de balades et de spectacles de rue, entièrement gratuits, dans les quatre communes de l'outre-rade de Lorient.
|
Festival Plages de danse : beauté des lieux, force des propositions, poésie de l’instant. Cinq jours de danse en presqu’île de Rhuys. [Notre curiosité du festival : "Queen a man", huit quinquas et marcel avec bâtons de majorette pour un hommage a Freddy Mercury, dimanche 29 mai à 17h au port du Crouesty.]
|
OMME3. Une exposition de plasticiens et artistes dans et autour la Chapelle Saint-Jacques, à Clohars-Carnoët. De jolies découvertes et beaucoup de poésie.
|
Distro, la nouvelle création de la compagnie de danse C'hoari. Deux danseuses, un bar, une tireuse à bière. Le troquet, lieu de vie breton, se met en danse.
|
> Port de Locmalo (Port-Louis) le 26 mai , 17h15 // Le Tour du parc, le 27 mai, 18h.
|
|
|
|
IN CITE #7
Un festival d’Arts Urbains Ecologiques, où les artistes produisent in situ et en résidence.
|
A Callac, du 23 au samedi 28 mai : résidences Collectif MIOM + Coralie Cornou.
|
Mercredi 25 mai : Déambulation spectaculaire des Cascadrices.
|
Samedi 28 mai : Spectacles Les Cascadrices + La Françoise des Jeux / Soundpainting / Concert Les Pieds dans l’Plat
|
A Chateauneuf-du-Faou, du 30 mai au vendredi 3 juin résidence EMEMEM.
|
Mercredi 1er Juin : Conférence sur le Street Art
|
Vendredi 3 Juin : « Drôle d’Impression », Cie Dédale de Clown
|
A Rostrenen, du 13 au samedi 18 juin, résidence AdEc + Juliette Le Roux + EMEMEM + Espèces d’Espaces + La collective + Le collectif TricoTag.
|
Mardi 14 Juin : « La Rougeotte », intervention poétique.
|
Samedi 18 Juin : OPEN AIR par le Collectif Interface / Spectacles Hip Hop avec l’EMDTKB + « Connexion » de la Cie The Creuse + « BreakShow » de la Cie Ladaïnha, Battle de fanfares
|
|
|
|
DJ’s. La Soute
Bon, on leur a pas posé la question de pourquoi « La soute », mais vous allez vite comprendre. Voilà deux trentenaires – à vue de nez : on leur a pas demandé leur âge non plus – qui déboulent à Loriengelès pour faire de la musique, pas tout à fait comme les autres, en tout cas suffisamment différemment pour qu’on ait eu envie de les rencontrer. Et c’est pas qu’on soit coincées dans les clichés sur les mecs qui mixent, mais quand on arrive à La truie et sa portée pour rencontrer Emilien, AKA MiMiL et Marc-Antoine, AKA Marco, c’est pas vers eux qu’on serait allées spontanément.
|
On a entendu parler de ce collectif par C.A.M.P, qui les a invités à mixer pour Time Ball, un évènement danse qui aura lieu fin juin, et leur profil si atypique a fait boum tout de suite. Emilien et Marc-Antoine sont d’anciens militaires, pilotes dans la marine, et on peut pas dire que ça ne se voit pas, même avec un bonnet de surfeur sur la tête. On vous fait donc un petit point bio pour les situer. Pilotes pendant une quinzaine d’années, mais c’est fini depuis un an. On passe à autre chose. Mais un truc continue à faire boum boum dans leur tête (une blonde en brosse et une brune à banane, ça vous rappelle rien ?) : la musique qu’ils ont découverte en voyageant (beaucoup, forcément), et surtout les lieux dans lesquels ils l’ont écoutée : des lieux de fête alternatifs, à Amsterdam, Berlin, Kiev « Les trois gros piliers de cette mouvance ». Arménie, Serbie, Roumanie, Moldavie, l’occasion de découvrir une musique underground, des groupes, des collectifs...
|
Des endroits éphémères, loin de nos tiers-lieux proprets
|
On leur demande de nous faire rêver, ils nous racontent le Brave! Factory, à Kiev, un festival organisé dans une ancienne usine de métros désaffectée, des hectares de hangars, des expos d’art contemporain, des projections, du théâtre, de la danse… Ils parlent de « vivre l’instant », d’une « autre façon de vivre les choses qu’en France, d’énergie créative, de générosité et d’entraide, de vivacité, de liberté, de spontanéité. Sans normes, mais sans excès. ». Kiev, pour eux, en 2018, c’était le nouveau Berlin : « Il y avait le niveau de Berlin après la chute du mur, lorsque la techno et l’électro ont émergé. Aujourd’hui, à Berlin, il y a moins ça. Ça s’est plus institutionnalisé ». A Belgrade, au bord du Danube, ils découvrent le Klub 20/44, d’anciens clubs de striptease mafieux, des péniches abandonnées investies par des bars, des collectifs, un bric à brac d’artistes et de musiciens... En Moldavie, c’est dans un immeuble dont la construction s’est arrêtée que les collectifs mixent, en after, de 6 heures du matin à midi. A Amsterdam, pour le festival ADE, pendant une semaine, en octobre, la ville devient la capitale mondiale de l’électro et les meilleurs collectifs européens investissent des lieux à limite de l’urbex, anciennes prisons, gares, docks, magasins…
|
Les deux pilotes craquent pour ces esthétiques, et désormais, c’est sûr, pour kiffer, ils vont mixer. Mais pas n’importe où. C’est le concept Intrusion : « Nous, ce qu’on veut, c’est créer des évènements dans des endroits hors des clous, où le public n’a pas l’habitude d’aller, dans la région de Lorient. On veut faire ressentir la musique. La faire vraiment écouter – pas être un fond sonore – et que ce soit un voyage musical et intellectuel. On veut connecter des gens, des lieux et de la musique ». Ils ont commencé en 2019, juste avant le confinement, sans public, en filmant des sets en vidéo, avec l’association Départ imminent, posant leurs platines sur le chantier de rénovation de l’Hôtel de la Gare, à Hennebont (futur tiers lieu, ndlr). Même chose au K3, ouvert pour eux. Des lieux qui « s’entendent » dans leurs mixes par l’addition d’atmosphères : bruits de train, de sonars, de sirènes… On vous glisse des liens pour écouter la musique de La Soute, qu’ils qualifient de « voyage à travers le monde, l’histoire et ses mouvements sociaux et culturels. Des mélodies sombres et envoûtantes mêlées à des sons locaux, inspirées de la Tech House à la Dark Techno »
|
> 11 juin à L’Hôtel de la Gare, Hennebont.
|
> 21 juin à la Fête de la musique, Lorient, de minuit à 1h.
|
|
|
|
|
|
|
|
Illustrations Plaisant Plaisir
|
Depuis quelques mois, un Planning Familial est en gestation à Lorient. Se structurant en groupe local rattaché à l’association départementale 56, sous la houlette du Mouvement national, notre troupe lorientaise travaille à mettre en place des permanences d’écoute, des interventions scolaires, des formations et de futurs évènements culturelo-militants. Y’a du doute, y’a parfois des vannes, y’a souvent des progrès, y’aura sûrement du sexe - au moins théorique - y’a toujours de la liberté. On remonte le Planning Familial à Lorient, c’est pas une mince affaire, et on vous raconte ça ici, chaque mois.
|
|
|
Maintenant qu’on sait qu’on existe, un boulevard s’ouvre devant nous. Par où commencer ? Afin d’assurer des permanences d’accueil et d’écoute, organiser des évènements d’information ou mener des interventions scolaires, chaque militant.e doit cumuler 160 heures de formation EAV (Education à la Vie) sur les différentes thématiques traitées par le Planning.
|
En 160 heures, on peut regarder 140 épisodes de Game of Thrones (soit l’intégralité de la série, deux fois), écouter 1729 fois Bohemian Rhapsody, faire 177 fois le trajet Lorient-Groix (en bateau, pas à la nage). Bref, 160 heures c’est passionnant, mais ça peut durer un peu.
|
Pour mener à bien ce vaste chantier, nous devons donc suivre les programmes déjà en place, mais aussi établir nos propres formations en fonction de nos besoins et des orientations que nous souhaitons donner au groupe. Les prochains mois seront donc rythmés par différentes interventions, menées par des actrices et acteurs de terrain, et auxquelles les militants et militantes pourront participer. Nous espérons dans un second temps, ouvrir ces formations à nos partenaires, afin de faire circuler l’information et de créer un réseau dynamique sur le Pays de Lorient.
|
Au programme, différentes thématiques, comme « Tenir une permanence en santé sexuelle », « Accueillir les femmes victimes de violences », ou encore « Anatomie inclusive ». Une petite formation bonus pourrait être mise en place également, « Communiquer avec les ados », histoire de ne pas tomber dans cet écueil.
|
|
|
C’est quoi l’écoute active ?
|
Au fil des discussions enflammées de mes chères collègues, je me suis rendu compte qu’elles mentionnaient régulièrement « l’écoute active ». Et que tout le monde avait l’air de bien connaître le sujet. Moi, j’avais l’impression de comprendre, puisque j’avais ça en tête :
|
|
|
Mais comme je suis une pro, j’ai quand même voulu creuser un peu le sujet. Et il se trouve que je n’étais pas complètement dans le vrai avec mon histoire de transpi. L’écoute active, c’est une méthode, utilisée par le Planning (mais pas que) pour mieux communiquer, en créant un climat de confiance et d’empathie avec son interlocuteur.ice. Cette technique d’écoute s’est développée à partir des travaux de Carl Rogers, un psychologue américain, spécialisé dans l’approche empathique de ses patients pendant la thérapie. En quelques mots, l’écoute active, c’est écouter pour mieux accompagner. Voici les règles que j’ai retenues (et que je compte appliquer religieusement) : se concentrer sur les mots et l’expression non verbale (gestes, silences) ; garder en tête qu’on est là pour écouter et non répondre ; reformuler certains propos pour s’assurer d’une bonne compréhension mutuelle ; éviter les jugements hâtifs et les idées préconçues ; ne pas interrompre celle ou celui qui parle. Une méthode d’intérêt général finalement, à appliquer dans tous les contextes, avec son enfant, son podologue ou son collègue relou.
|
Et de ce sujet, naît une transition quasi naturelle vers notre minute X.
|
|
|
|
Manifeste pour une écoute sensible pourrait être le sous-titre de ce beau livre, A la Maison des Femmes, découvert le mois dernier. C’est l’histoire d’un auteur de BD, spécialisé dans les pays en guerre, à qui l’on confie un sujet qu’il ne connaît pas du tout (voire qui l’effraie franchement) : les femmes vulnérables ou victimes de violences. « Le corps des femmes est (...) devenu l’un des terrains majeurs des guerres contemporaines » lui dit-on pour le convaincre. Et c’est ainsi que Nicolas Wild part à la rencontre de l’équipe de la Maison des Femmes de Saint-Denis et de ses patientes, dont il raconte avec délicatesse et empathie les histoires. Un bel ouvrage, sensible et humain, qui secoue l’âme et remue les tripes.
|
|
|
|
|
|
|