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N° 245 - SEMAINE DU 4 AU 10 FEVRIER 2021
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En 2021, Sorties de secours et Hey Louise revoient leur collaboration et bougent les angles.
Désormais, chaque histoire de Hey Louise devient un mini guide touristique à la découverte de la région Lorientaise, où Manon Liduena et Marguerite Lecointre racontent leurs balades et partagent leurs bons plans.
On commence avec une série de quatre balades hivernales : sentier côtier Pen Mané - pont du bonhomme, Sables rouges à Riantec, Les fontaines à Larmor-Plage - Ploemeur, Marais Pen Mané Saint-Guénael à Lanester.
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> Pour chaque balade 1 planche de BD + 1 circuit tracé + la magie du moment Hey Louise sur le terrain + 1 encadré pratique.
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Un sentier côtier file tout le long de la rade de Lorient, remontant les méandres du Blavet, de Port-Louis à Kervignac (et même plus). Entre le port de Pen Mané, à Locmiquélic, et le moulin du Sterbouest, il vient d’être réaménagé de gracieuses passerelles de bois qui enjambent les marais et les zones humides qui jalonnent le parcours. Ça tombe bien, Hey Louise n’aime pas avoir les pieds mouillés. L’occasion d’une balade bucolique, les pieds – pas – dans la vase, avec le pont du Bonhomme pour horizon (...)
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Circuit aller/retour 7km.
Environ 1h30.
Dénivelé faible, non accessible aux vélos et poussettes.
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En thérapie
On l’attendait assez impatiemment, cette nouvelle série arte, bien médiatisée, emmenée par le tandem Tolenado/Nakache, et on s’en est goinfrée ce week-end, boulottant ses trente-cinq épisodes en deux jours (une trentaine de minutes chacun, ça va plutôt vite).
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On n’avait pas vu Be Tipul, série israëlienne dont s’est inspirée En thérapie, et on avait bloqué sur In treatment, la version américaine, malgré Gabriel Byrne. On était donc fraîche pour rentrer dans cette version dont certains épisodes ont été réalisés par Pierre Salvadori (miam).
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Il a quand même fallu quelques épisodes pour devenir accro, avec la peur que la série ne soit qu’un catalogue de séances d’analyse rébarbatives. Mais toute la force de En thérapie vient de sa construction, centrée sur le personnage du psy, que l’on voit littéralement penser et rebondir sur les paroles confiées. Un psy dont on suit la vie privée, les questionnements sur sa pratique, l’attachement à ses patients, et qui ouvre une fenêtre sur une profession un peu mystérieuse. Tous les grands concepts de la psychanalyse sont ici expliqués, sans pontification ni jargonnage, et même si les professionnels trouveront sans doute les raccourcis simplistes – on est plus proches d’un regard à la Hitchcock que d’un documentaire à la Depardon – la responsabilité de l’inconscient, les actes manqués, les lapsus, mis en lumière, nous permettent de mieux comprendre certains mécanismes psychiques.
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On ne s’étonnera pas de notre enthousiasme, voilà une série où l’on ne fait quasiment que parler, puisque rien n’y est montré, mais tout y est dit, par la parole des analysés, et on adore ça.
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Une fois démarrée l’addiction, on se laisse embarquer dans la délicieuse description – comme un Plus belle la vie version psy - des histoires de cinq personnages – six avec leur thérapeute. Six magnifiques personnages, six excellents comédiens, à commencer par Frédéric Pierrot, qu’on aurait envie d’adopter illico comme analyste : un peu tassé dans son fauteuil, son regard est riche d’intérêt pour l’autre, d’écoute et de compréhension. Une compréhension qu’il peine bien évidemment à s’appliquer à lui-même, se retrouvant dans l’obligation de revoir l’analyste qu’il a quittée douze ans auparavant - hallucinante Carole Bouquet – avec laquelle il débat aussi bien de la théorie que de la pratique, et c’est passionnant.
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Sur fond des attentats du Bataclan – la série se situe à l’automne 2015 - quatre patients se partagent le reste du gâteau, une adolescente – Céleste Brunnquel, un flic de la BRI – Reda Kateb, une chirurgienne – Mélanie Thierry, un couple – Clémence Poésy et Pio Marmaï. Trente-cinq fois trente minutes de gros plans sur les visages, de parole, sur des textes très écrits, parfois peut-être un poil trop pour être réalistes, mais filtrés par les vécus des scénaristes, qui tous sont passés un jour par le cabinet d’un psychanalyste, c’était le ticket d’entrée. Si la voix de certains – Reda Kateb, notamment – sent parfois le jeu d’acteur, d’autres, comme le couple Poesy-Marmaï, sont carrément troublants d’incarnation, de justesse et de réalisme.
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Contrairement à l’analyse "en vrai", ici tout va très vite, sur quelques mois, avec l’intelligence de ne pas – trop – céder à la tentation de donner des réponses, comme dans la vie, où de longues années de thérapie ne débouchent pas forcément sur des révélations en lettres de feu dans le ciel. Et tout ne finit pas toujours par un happy end…
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On a vu Un amour de jeunesse, de Mia Hansen-Love, qui est en passe de grimper tout en haut de notre podium cinématographique perso. On avait découvert il y a quelques mois son premier film Tout est pardonné, où on lui trouvait un air de famille avec le cinéma de Rohmer. Avec ce troisième film, tourné en 2011, l’analogie se confirme, Rohmer est vraiment là, et c’est un bonheur de retrouver ce qu’on aime chez lui dans une autre façon de filmer, notamment la lumière et les paysages, bouleversants de présence. Dans Un amour de jeunesse, il ne se passe quasiment rien, et c’est ça qui est formidable, c’est la vie ! Camille et Sullivan sont adolescents, ils s’aiment, se séparent, se retrouvent. Point à la ligne. Au-delà de la description d’un amour qui traverse les années, ce qui nous touche dans ce film, ce sont les images d’une vie qui se déroule dans son quotidien, les rues, les bars, les vacances à la campagne, une robe d’été, un bain dans la rivière, le soleil rasant les herbes hautes d’été, un jardin abandonné. Peut-être est-ce parce que Mia Hansen-Love et nous avons les mêmes souvenirs de vacances, le même rapport à l’été et sa langueur, la même passion pour les maisons de famille, et aussi le goût de l’architecture, dont la réalisatrice a doté son héroïne, mais la résonance intime n’explique pas tout : sa caméra colle aux basques des personnages, nous permettant de sentir pulser la vie, les émotions, dans ces visages dont elle sait capter les frémissements. Attention chef d’œuvre.
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On voulait vous parler depuis longtemps de Kensuke Koike, un artiste dont la démarche et la méthode nous plaisent beaucoup. L’idée, découper des images sans jamais perdre le moindre millimètre, pour en refaire un montage différent, surréaliste et onirique, où la découpe intervient dans la création d’une seconde image. On vous laisse fouiner pour découvrir ses différentes réalisations, sur son site, et on espère que vous vous émerveillerez autant que nous avec cette vidéo d'une déchirure de papier devenant fumée de cigarette en deux coups de pouce.
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fracas
Pendant les vacances de Noël, on a rencontré Margaux et Guillaume, qui viennent d’ouvrir ce qu’ils qualifient de « lieu hybride », à la place d’un salon de coiffure, un espace traversant entre la place Paul-Bert et la rue Nayel, à Lorient. Ces deux parisiens trentenaires cherchaient une ville pour y créer un endroit où diffuser leurs passions, la céramique pour elle, les livres pour lui. Résultat, un espace dans lequel on entre par un coin salon de thé, suivi d’une librairie, pour arriver dans un atelier de céramique. Des étagères fabriquées par « Le chant des scies » à Locmiquélic, en bois brut, des fauteuils de récup, et quatre tours, acquis grâce à une campagne de dons sur Kengo.
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« J’étais céramiste dans le 19e arrondissement, dans une pépinière destinée à propulser les jeunes entreprises. Mais Paris, c’était trop intense, j’avais envie de quelque chose de plus lent… Dans ma pratique personnelle je fais des objets de thé. Le thé, c’est la base de mon travail. La cérémonie du thé. L’importance de l’objet dans la vie quotidienne. J’ai envie de transmettre l’essence des choses. On va proposer un thé nature provenant de petits jardins de thé, de producteurs, sans parfum ajouté. Et on va organiser des stages et des cours de céramique, tournage, modelage, décor, émaillage. »
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«J’ai travaillé dans des librairies parisiennes, et j’ai beaucoup échangé avec un libraire d’Angers qui a le même modèle économique que le nôtre. Je voulais proposer des livres en complément de ceux qu’on peut trouver dans les autres librairies. On avait de la famille en Bretagne sud, on a cherché autour, on s’est rendu compte qu’à Lorient il y avait une place en complément de l’offre littéraire existante, qu’il y avait un manque de petits éditeurs, autant en littérature qu’en essais, ou en bande dessinée indépendante. Je ne cherche pas à avoir plus de 2500 livres, mais avec des choix marqués, engagés, pas tièdes ! Une couleur politique, sur des questions comme le féminisme, les questions raciales, qui traitent des racines des problèmes, pas des choses obscures… Ce qui m’intéresse, ce ne sont pas les grands standards, mais la découverte. On fait partie de cette seconde vague qui s’est installée à Lorient, Brawcoli, Dynamo, Café d’Orient, avec lesquels on a des super contacts »
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Fracas propose un premier évènement ce vendredi 5 février à 16h45, qui permettra de découvrir les lieux : « L'autrice Claire Desmares-Poirrier passe par la librairie pour une séance de dédicace de son dernier ouvrage "L’exode urbain", un petit manifeste de la ruralité positive, où elle partage ses réflexions et son parcours d'ancienne urbaine, en quête d'un projet de vie qui fait sens et de Nature. Elle invite à une prise de recul et une analyse de nos quotidiens urbains, pour un passage à l'action vers un mode vie plus durable, plus humain, plus rural. »
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