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N° 256 - SEMAINE DU 22 AU 28 AVRIL 2021
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En scène 2.0
Dans les fabriques artistiques et culturelles de Lorient
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La Ville de Lorient soutient les artistes et met à disposition ses petites salles de spectacle. Du Scénith à la Balise, la culture continue de vivre et nous montre la vitalité artistique des compagnies. Les artistes donnent de leurs nouvelles et gardent le lien ; entre incertitude et impatience, les répétitions continuent et s’enchaînent. Une vingtaine d’entre elles a d’ores et déjà été accueillie depuis le début de l’année ; c’est à suivre... Leur travail de création en vidéo est à retrouver sur le blog culture de la ville, rubrique "Mes voisins ont du talent".
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La chronique de Géraldine est consacrée ce mois-ci à l'air de nos intérieurs...
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Nettoyer, balayer, astiquer… devant sa porte
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Cette phrase, aussi bien trouvée que vide d’effets par la suite, pourrait se transformer en « notre maison nous tue et nous regardons ailleurs ». Tout inquiet·e·s et concerné·e·s que nous sommes par l’agro-alimentaire, les SUV, l’avion et tout le reste, on en oublierait de balayer devant notre porte, et pour une fois, au sens propre du terme.
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Nous passons en général 80% de notre temps à l’intérieur, selon les chiffres de l’ADEME, entre notre lieu de travail, notre domicile, notre voiture, nos loisirs. Chiffre qui a sans nul doute tendance à augmenter depuis une année… Si nous sommes inquiets par la pollution extérieure, on oublie bien souvent la pollution intérieure. Pourtant l’air que nous respirons le plus est celui de nos intérieurs, et c’est aussi le plus pollué, de surcroît de façon continue. Plusieurs facteurs ont fait augmenter la pollution de nos airs intérieurs ces dernières années, en premier lieu le fait que nos logements sont de mieux en mieux isolés. Si c’est effectivement positif d’un point de vue énergétique, car cela signifie qu’il y a moins de déperdition de chaleur, et donc moins de dépenses d’énergie, cela engendre une moins bonne ventilation naturelle de nos intérieurs, et donc des polluants qui stagnent, concentrés dans nos logements. (...)
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Expo éphémère sur réservation
Pour découvrir en réel (et ça vaut la peine, parce que ce sont des images qui transportent et émeuvent), les dessins de Catherine Pouplain et les toiles d'Yves Grouazel, l'atelier Ooooh a décidé de les montrer en plein air, sur rendez-vous, dans les jardins partagés de l'association Liorzhoù, rue Madeleine Desroseaux, à Lorient.
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> Samedi 24 avril de 11h à 13h
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> Réservation obligatoire au 06 73 60 58 24 ou 06 20 88 11 09
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Un doc vraiment salutaire en cette période de parano sanitaire. Une enquête journalistique qui interroge des scientifiques dans l'objectif de décoder le travail de désinformation mené par les industriels et les complotistes. Au passage, on nous parle aussi de nos fameux "biais cognitifs", qui nous empêchent de penser droit et protègent notre confort émotionnel. Ouille.
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Qui vive
On a vu cette semaine chez nos amis de KuB, un long métrage réalisé en 2014 par Marianne Tardieu, avec Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos qui "explorent ensemble les lignes de fracture sociale dans ce film notamment tourné en banlieue rennaise. Présenté à Cannes en 2014 dans le cadre de la sélection de l’ACID et nommé à plusieurs festivals européens, le film restera en accès libre sur KuB jusqu’au 20/10/2021. Reda Kateb y incarne Chérif, un infirmier en formation contraint, en attendant son diplôme, d’occuper le poste d’agent de sécurité. En doute sur ces choix de vie et en quête de la bonne route à emprunter, il rencontre Jenny, une échappatoire angélique."
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> Reta Kateb, après "En thérapie", crée un personnage contrasté, avec ses failles et ses défauts, et Adèle Exarchopoulos retrouve ici la fraîcheur et la spontanéité de son personnage de "La vie d'Adèle". On aime.
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un nouveau Carax : Annette
Neuf ans après Holy Motors, Carax revient sur les écrans, avec "Annette", une comédie musicale intégralement tournée avec les voix des acteurs sur le plateau. Au générique, deux big stars, Marion Cotillard et Adam Driver, qui jouent les rôles d'un couple d'artistes, lui comédien de stand-up, et elle cantatrice de renommée internationale, dont la naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser leur vie. Le film est coconstruit musicalement avec The Sparks : youpi. La sortie au cinéma est prévue le 6 juillet prochain, et le film devrait faire l'ouverture du 74e Festival de Cannes planifié du 6 au 17 juillet prochain. On ne résiste pas au plaisir de vous relayer la bande annonce...
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Le feuilleton Faust. Episode 3
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Photo Nicolas Maury officiel / Instagram
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Un vrai-faux article où nous avons imaginé un futur et un passé au héros d'une série théâtrale en cinq épisodes, conçue par Robert Cantarella en 2016 - avec Nicolas Maury -où "Henri Faust est kinésithérapeute et cache un passé trouble qui resurgit. Ses désirs inassouvis le mènent alors à pactiser. Son besoin de satisfaction devient impossible à rassasier".
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Robert de Niro. Taxi driver/Martin Scorsese/1976
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LA VOIX DE FAUST, DOUCE ET TRAINANTE, parfois même presque plaintive, se durcit et appuie sur le mot « pénétration », en prenant des intonations métalliques. En quelques secondes, son visage vient de perdre toute douceur. Cette transformation physique a été évoquée à plusieurs reprises par certains patients qui ne souhaitent pas voir leur nom cité, parlant de « caméléon », de « mutant », de « changements de physionomie foudroyants et très impressionnants ». Sur l’instant, nous constatons l’extraordinaire plasticité de sa voix et la mobilité de son visage, qui passe de la douceur enfantine à une sorte de préciosité et de langueur perverse, jusqu’à se fermer complètement, mâchoire durcie. En un éclair, ce corps tendre, alangui, presque hyperlaxe, se tend ; Henri Faust se métamorphose en Robert de Niro jeune, époque Mean Streets. Son film préféré est d’ailleurs Taxi Driver, qu’il cite souvent en interview – invité régulier des plateaux télé, Grand Journal, Ruquier, Ardisson, Faust ne se fait pas prier pour reprendre le rôle de Travis Bickle, qu’il connaît par cœur. Faust, une personnalité difficile à cerner, très changeante, anodin et falot, presque transparent, christique, inquiétant et sombre la minute d’après. Invisible puis charismatique.
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Joey Starr, que la comédienne Maïwenn avait mis en relation avec son « Kinéman » a cessé ses séances avec Faust du jour au lendemain : « Il m’est arrivé deux ou trois fois de me retourner vers lui avant qu’il commence, et ce que j’ai vu m’a foutu les boules. Quand il lève les bras avant d’abattre les mains sur toi, tu flippes. J’ai l’impression de me retrouver dans une scène de l’Exorciste, tellement il est habité de quelque chose que je ne sais pas définir, mais qui me fout la trouille ».
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Faust, l’air rêveur, presqu’en transe, préfère parler d’une « connexion » entre les énergies et les corps, de résonances dans le toucher « Ma main se sent touchée aussi bien qu’elle touche. Je crée le réel ».
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Catherine Deneuve, elle, vient une fois par mois. Pas plus ni moins. « Il me recentre. M’aligne. Me réajuste. On ne parle quasiment pas. Il fait son truc, je ne sais pas comment ça marche et je ne veux pas le savoir. Je me fous de la méthode, de la technique. Quand je sors de chez lui je me sens nette, droite, et détendue. Personne ne m’a jamais fait ça ». Faust reconnaît que « Catherine » a beaucoup fait pour sa notoriété « Le bouche à oreille joue énormément dans ce métier. 99 % de mes patients viennent parce qu’un ami m’a recommandé à eux. On ne pousse pas ma porte par hasard ». On ne risque pas. Faust n’est pas plus dans les pages jaunes que dans le bottin mondain. Introuvable sur internet. Pas de plaque à l’entrée de l’immeuble. Cécile de France ne se souvient pas qui lui a donné les coordonnées de Faust, mais chante, elle aussi, ses louanges « Je suis sur un petit nuage quand je sors d’une séance. J’ai la banane. J’ai l’impression d’être légère, d’avoir laissé mes tensions là-bas. Tout ce qui m’alourdissait, me freinait, me retenait au sol, a disparu. Ne me demandez pas comment il fait, je ne sais pas, je ne me souviens jamais de rien ! ».
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