N° 366 - 27 juillet 2023

Détour D’art

Podcast "Un été au Pouldu avec Gauguin

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Apéro musical avec Barbara Luna

Joli programme à Lieux mouvants ce week-end

On a vu...

Exercice délicat du journal d’atelier : assumer les doutes, les tentatives, les supers idées finalement inconcevables, l’exercice de la sincérité ; persévérer dans les recherches techniques, affiner les propos, épurer, toucher juste…

Étrange expérience pour moi qui ai longtemps préservé l'intimité de mes projets en cours de création. Aborder l’érotisme soulève le drap de la pudeur, comme un va-tout libérateur qui ferait de cette fin proche de l’humanité (ou peut-être la conscience de ma propre fin ?) un long frisson d’amour…?

Cabanes, érotisme? Dessiner les contours du désir consisterait donc à rêver des refuges pour y cultiver des sensations, vaste programme…!

Aujourd’hui donc je contemple cette première série de cabanes, sept dessins accrochés délicatement au mur de mon atelier, le vent d’été qui circule d’une fenêtre à l’autre les soulève doucement les uns après les autres, petite danse tranquille qui mène à la rêverie, et à l’envie manifeste de les laisser intègrement vivre leurs vies de cabanes…

Comme des formes de pensées qui se juxtaposeraient dans un même espace-temps, je pourrais assouvir mes désirs érotiques en regard, une série de dessins complémentaires qui viendraient souligner les mille pensées qui m’ont traversée quand je noircissais le papier de branches, brindilles, feuillages et autres ficelles.

Tenter de faire exister deux entités complémentaires, comme deux corps qui se frôlent et fusionnent, pour ne plus former qu’un souffle commun.

Mes expériences s’orientent désormais autour du toucher, de la caresse… Partir de l’idée de la cabane, travailler sa silhouette, comme un souvenir aux contours flous mais aux émotions intactes. Dans cette forme aux teintes et matières très douces, une évocation érotique, sensuelle, sous forme de dessin, apparaît sous la chaleur des doigts, une caresse, une étreinte, un souffle d’amour, grâce à l’alchimie des encres et de la température du corps.

Des questionnements me traversent, je les partage…

Comment inviter le public à caresser l’œuvre, à lui livrer un rapport d’intimité ?

Quelle matière s’avère capable de recevoir tant de caresses ? Si la matière est papier, j’aimerais assumer les traces des passages successifs, d’une main, d’une joue ou d’une langue, comme une idée de prélèvement, de conservation ou d’archive de la douceur… Je souhaite autoriser l’œuvre à vivre une expérience sensible, témoignage d’une rencontre entre un public et un objet, par le prisme du désir…

À suivre…

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Emmanuelle Pagano et Laurent Mauvignier lire "Nouons-nous" (Miam)