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N° 369 - 7 septembre 2023
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Fragments vagabonds
Un soutien Ă la jeune crĂ©ation contemporaine : en accueillant cette exposition, la Ville de Lorient rĂ©pond au souhait des diplĂŽmé·es de pouvoir montrer leur travail au public, clĂŽturant ainsi leurs annĂ©es dâĂ©tudes et de vie Ă Lorient. Afin que le projet soit cohĂ©rent, le commissariat dâexposition et le design graphique ont Ă©tĂ© confiĂ©s Ă deux jeunes artistes, elles-mĂȘmes anciennes Ă©tudiantes de lâEESAB : MaĂŻa Saillard et Jeanne Saliou. Ces extraits, ces « fragments » de leurs recherches, toutes permĂ©ables au contexte socio-politique actuel, interrogent des notions telles que le corps, lâanimal, le vĂ©gĂ©tal, lâobjet, le rĂ©cit et le quotidien. Les visiteurs sont invitĂ©s Ă vagabonder au fil de ces dessins, photographies, installations, vidĂ©os, dont lâensemble forme une entitĂ© poĂ©tique et contemporaine.
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> Du 8 au 24 septembre, du mer au dim de 14h à 19h, Galerie du Faouëdic, Lorient
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> Jeu 7 septembre, 19h : vernissage en présence des artistes et de la commissaire d'exposition
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L'Ă©cole des femmes. MoliĂšre
Un classique de MoliĂšre revisitĂ© par la compagnie ThĂ©Ăątre en Stock. Arnolphe rĂȘvait dâune femme fidĂšle et soumise Ă ses volontĂ©s. Il a pris soin de choisir autrefois, une fillette de 4 ans et lâa fait enfermer au couvent afin de lâĂ©lever dans lâignorance de la vie. Il croit que loin des tentations du monde, elle serait, une fois en Ăąge de se marier, soumise Ă son mari. Adaptation François MarmĂšche et mise en scĂšne Jean Bonnet.
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> Dimanche 10 septembre Ă 17h, Site abbatial de Saint-Maurice
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Plein de nouveautés cette année avec des ateliers et des artistes qui débarquent dans ce parcours que nous avons décrit de tant de maniÚres que nous ne savons plus quels mots employer pour en parler, mais que cette année, nous vous invitons particuliÚrement à retrouver. On vous incite à faire cette balade à vélo, pour découvrir ou retrouver les artistes qui font de Lorient une riche pépiniÚre en arts plastiques...
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> A noter, un évÚnement original au sein de la manifestation, la présence des Urban Sketchers, croqueurs du Pays de Lorient, qui seront postés au Péristyle...
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> A noter aussi, vendredi à 20h, salle Courbet, une soirée de documentaires autour de l'art, organisée en collaboration entre les AAA et J'ai vu un doc.
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On est allées voir cette expo à La Boulange, dont nous vous parlions la semaine derniÚre, et on a vraiment aimé ce temps passé sur des carnets. D'abord parce que la scéno est vraiment chouette et chic : des lutrins pour chacun des artistes, avec des lumiÚres en tube de plomberie et abat-jour plissé vert, réinventant les suspensions des bibliothÚques classiques. Ensuite pour le contenu, les carnets de travail de huit artistes.On enfile des gants blancs et on peut y rester des heures...
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Nous, on a découvert et craqué sur trois d'entre eux :
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Julien Leconte, un rennais qui fait du cinéma d'animation et prépare son travail par des recherches sur de trÚs petits carnets. On a vraiment aimé sa patte et son trait fin, minimaliste, sa délicatesse dans le noir et blanc, mais aussi l'incroyable précision et justesse dans la couleur, entre impressionnisme et hyperréalisme.
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Simon, un artiste de Pont-Scorff qui fait des carnets Ă©normes et sublimes. Non seulement son dessin (et son regard) est bouleversant, personnel, plein de joie, d'Ă©nergie et de gourmandise pour le monde, les lumiĂšres, les couleurs, mais aussi personnel, fantasque, inventif, dans le choix des couleurs qui n'en font qu'Ă leur tĂȘte. Simon fabrique aussi ses carnets Ă partir de ce qu'il trouve sur place lors de ses voyages, crĂ©ant des objets-livres aux inspirations berlinoises ou cubaines, utilisant les papiers locaux, collant des articles de journaux, des photos, ou mĂȘme des objets. Enfin, Simon Ă©crit autant qu'il peint, des textes oĂč il raconte, de maniĂšre intime et passionnante, l'instant vĂ©cu. (Photo ci-dessous)
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Claude Lothier était prof de perspective aux Beaux arts. Aujourd'hui il remplit des carnets avec un dessin minimal, trÚs simple, au crayon de couleur. Dessinant souvent des paysages ou des situations sans esbroufe. On a particuliÚrement aimé les plus simples, au ras de l'absurde. La beauté d'une certaine banalité. On aime lorsque ses aplats sans bordure viennent créer un dessin flottant dans le blanc, et ses couleurs acidulées.(Photo ci-dessus)
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âą On vous signale, Ă Lorient, la FĂȘte des associations, samedi 9 septembre, dans de nouveaux lieux de la ville (plan Ă consulter ici). Le bon moment pour trouver avec qui vous allez faire de la plongĂ©e ou de la gĂ©nĂ©alogie cette annĂ©e...
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⹠La médiathÚque de Kervignac invite Le Ténor de Brest, une figure bretonne, pour un spectacle de chansons dans le cadre des apéros-concerts de la MédiathÚque.
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âą SĂ©bastien Bouchard âą
« Quand on colle Ă la bonne place, les gens respectent lâĆuvre »
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Si vous habitez Lorient, vous lâavez forcĂ©ment croisĂ©, SĂ©bastien Bouchard. Non pas physiquement, parce quâil vit Ă Nantes (photos ci-dessus), et parce que les street-artists ont coutume de peu montrer leur visage (et si vous voulez vraiment voir Ă quoi il ressemble, il a quand-mĂȘme publiĂ© sa photo sur son site, ICI). Mais croisĂ© son univers, ça, oui. Sur les murs de la ville, ici et lĂ , ses papiers collĂ©s tiennent souvent longtemps, parce quâils sont beaux. Bouchard est un ancien des beaux-arts. Quâon les aime ou pas (nous, on aime beaucoup) difficile de nier lâimportance de la dimension esthĂ©tique dans le travail de SĂ©bastien Bouchard : une palette chromatique qui associe une couleur forte et vive avec du noir et blanc, lâomniprĂ©sence des fleurs, la beautĂ© des visages - le plus souvent Ă la peau noire, la lumiĂšre en touche sur les fronts, les jouesâŠ
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La Galerie Jumble, qui soutient et diffuse son travail Ă Lorient, nous a donnĂ© son 06, et voilĂ le rĂ©sultat de notre conversationâŠ.
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Des créatures hybrides
« LâidĂ©e, câest dâhybrider lâhumain avec la nature : des tentacules, des herbes, des fleurs. Ajouter des bijoux, des voiles, des masques, des ailes, des aurĂ©oles... Hybrider des cultures, des Ă©poques et des genres diffĂ©rents : inventer un langage, comme dans un rĂȘve. DĂ©voiler un paysage intĂ©rieur. Je travaille en amont sur ordinateur, en rĂ©cupĂ©rant des photos de personnages existants, qui vont me servir de modĂšles. Ce sont des inconnus, dont jâaime les expressions du visage, le plus souvent impassibles. Et aprĂšs je teste les mĂ©langes, je cherche le match : un dĂ©tail qui emmĂšne dans une petite histoire⊠Je ne suis pas militant ni engagĂ©, mais je suis sensible Ă lâenvironnement, la cause animale : câest dans lâair du temps et ça transpire forcĂ©ment. On est des antennes qui captent les choses sans savoir dâoĂč elles viennent. Ce nâest pas trop conceptualisĂ© : je fais les choses Ă lâinstinct »
Une technique lumineuse
« Jâaime les couleurs dynamiques : le bleu Majorelle, outremer, Ă©lectrique, le rouge carmin, des ocres marron. Je suis sans doute marquĂ© par le temps que jâai passĂ© en Afrique : jâai vĂ©cu dix ans au SĂ©nĂ©gal, et câest lĂ -bas que jâai commencĂ© Ă peindre.
Pour le reste, je me sers de mes dĂ©fauts : je ne fais pas des aplats trĂšs propres, alors jâutilise des touches pointillistes, et câest ce qui mâa amenĂ© Ă utiliser des petits points flous pour recrĂ©er du volume, crĂ©er les lumiĂšres et les ombres du visage⊠»
Le choix des lieux
« Dans tous les cas, je recherche une alchimie entre la peinture et le lieu. Soit je repĂšre un endroit dont lâambiance mâinspire une Ćuvre que je rĂ©alise Ă la taille, soit, au fil de mes pĂ©rĂ©grinations, je vois un lieu dans lequel jâai envie dâinstaller une peinture que jâai avec moi et que je colle aussitĂŽt. Jâaime que lâĆuvre respire, quâelle ne soit pas perturbĂ©e par autre chose, que le lieu soit comme un Ă©crin â une niche, une arche, une alcĂŽve. Jâaime quâil y ait un dialogue avec la vĂ©gĂ©tation, mais aussi, parfois, que ce soit cachĂ©, pour ne pas trop faciliter le travail, mais aussi quâelle puisse rester plus longtemps ! »
Les supports
« Jâai commencĂ© - je nâĂ©tais pas graffeur, je ne me servais pas de bombes - par peindre sur des supports de rĂ©cupĂ©ration : des morceaux de mĂ©tal, des portes, des planches. Et puis je suis passĂ© aux murs, aux papiers collĂ©s, qui me permettaient dâafficher dans des villes oĂč je passais rapidement et oĂč je nâavais pas le temps de peindre⊠Peindre sur les murs, je le fais sur commande, mais câest long, il faut une nacelle, un Ă©chafaudage, parfois un drĂŽne⊠»
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On a demandé à Sébastien de prendre une photo de lui pendant notre discussion. La voici.
SĂ©bastien Bouchard on le trouve oĂč ?
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Ses papiers collés partout dans le centre-ville de Lorient, et en parallÚle avec son exposition co-organisée par la Galerie Jumble avec la ville de Clohars-Carnoët à la Galerie La LongÚre, constituée de peintures sur toiles ou sur objets de récupération, une petite dizaine de papiers collés sont à retrouver au Pouldu et à Doëlan.
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Pour les plus dĂ©terminĂ©s, on dĂ©niche Ă©galement ses Ćuvres au Mali, Ă Lisbonne, Ă Edimbourg, Ă Manhattan ou Brooklyn, ainsi quâĂ Barcelone, depuis cet Ă©tĂ©. « Quand on colle Ă la bonne place, les gens respectent lâĆuvre »
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Et aussi⊠Le travail de Sébastien Bouchard a inspiré un projet mené par le CATTP à Lorient. (Lire ci-dessous)
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Gens visages â Lâart de soi
On va la faire courte pour le contexte de ce projet, puisque plus que dâoĂč ça vient, câest surtout oĂč ça va, qui nous intĂ©resse⊠Câest dâun immeuble banal de Lorient, que ça vient. Un immeuble dans lequel se planque le CATTP â ou Centre dâActivitĂ© ThĂ©rapeutique Temps Partiel, une unitĂ© qui dĂ©pend de lâHĂŽpital Charcot, Ă©tablissement public de santĂ© mentale. Ici, des patients viennent sur prescription mĂ©dicale, participer Ă des activitĂ©s.
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Morgane Thomas, lâinfirmiĂšre qui a impulsĂ© le projet en compagnie dâEmilie Renault, dĂ©crit le processus : « Ici, nous ne soignons pas avec des mĂ©dicaments mais des activitĂ©s. Nous sommes six infirmiers pour gĂ©rer ça. Ce nâest pas de lâart-thĂ©rapie. Les ateliers câest tenter : on nâest pas lĂ pour rĂ©ussir mais pour jouer avec la matiĂšre, retrouver lâenfant qui est en soi. Lâobjectif, câest la renarcissisation, lâaffirmation de soi, la socialisation, Ă travers lâexpression, la crĂ©ation. »
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Au mur, un planning colorĂ© affiche une ribambelle dâactivitĂ©s chaque jour : sophro, gym, chant, Ă©criture, sport, thĂ©Ăątre, cinĂ©, expos, et arts plastiques. Pour mettre en place ces ateliers, Morgane et Emilie ont « appris Ă faire (elles)-mĂȘmes et avec lâapport technique dâartistes, pour voir ce qui marche ou pas ». Elles testent graphiquement diffĂ©rentes idĂ©es, diffĂ©rentes techniques, avant de les proposer Ă leurs patients, et parfois elles les connectent Ă des expositions ou des artistes (avec la gĂ©niale Xenia Hausner, par exemple). Câest ce qui sâest passĂ© avec SĂ©bastien Bouchard, street-artist nantais (lire plus haut) dont les participants ont dĂ©couvert les Ćuvres lors dâun parcours urbain : « On aimait bien ses portraits, raconte Morgane, et ça nous a donnĂ© envie de travailler avec son esprit graphique sur des autoportraits. On a rĂ©flĂ©chi Ă la rĂ©sonance auprĂšs des patients, parce quâil faut penser Ă ce que ça peut produire chez eux, et que ça leur fasse du bien ».
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La premiĂšre Ă©tape a Ă©tĂ© constituĂ©e par une sĂ©ance de portraits photographiques des participants par les membres de lâatelier photo. Ces images ont servi de point de dĂ©part Ă la crĂ©ation des autoportraits en petit format, qui ont Ă©tĂ© ensuite agrandis sur des affiches au format A0 (118 x 84) et retravaillĂ©s avec de la matiĂšre : peinture, stabilo, paillettes, pastels, collages, encresâŠ
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Et me voilĂ Ă la fin dâun article oĂč jâĂ©tais supposĂ©e faire court sur le contexte, me rendant compte quâon ne peut pas dissocier. Que le rĂ©sultat, câest vous, les lecteurs, qui allez le dĂ©couvrir dans les vitrines de Lorient, et que ce ne sont pas seulement les pattes artistiques qui comptent, mais c'est aussi tout ce qui est dit, dĂ©passĂ©, imaginĂ©, qui fait la force et la beautĂ© de ces oeuvres.
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> Tout le mois de septembre. Exposition des 21 petits formats Ă LâEmbarcadĂšre, 83 rue Courbet (EntrĂ©e par le Foyer des jeunes travailleurs). Exposition des 12 grands formats dans les vitrines de commerces du centre-ville : Improbable Jardin, Pigments, Quand les livres sâouvrent, Comme dans les livres, A la ligne, Entre Cha et Ra, Bazar Sisters, Corner Records, Coop Breizh et Vrac Etc.
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