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N° 377 - 2 novembre 2023
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Regard sur le Brésil
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Des expositions, des concerts, des spectacles, du conte, du cinéma, des ateliers, de la danse, des installations... L'Hermine se met à l'heure du Brésil avec une quarantaine de rendez-vous colorés et festifs qui composent un tableau kaléïdoscopique de la création dans un Brésil contemporain et trÚs actuel... Tout le programme ICI.
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> Du 7 au 30 novembre, Sarzeau et Arzon, Orga L'Hermine, Sarzeau
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A La Vigie en novembre
La nouvelle salle de la Trinité sur mer est propulsée par le Centre culturel Athena, à Auray. En novembre, deux rendez-vous permettront de la découvrir, l'occasion de se faire un combo aprÚs-midi sur le port et soirée culturelle.
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J'aurais aimé... (regarder ICI)
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Nina Simone a dĂ©boulĂ© dans la vie de ChloĂ© Lacan Ă lâadolescence, au moment trouble de la mĂ©tamorphose, lorsquâĂȘtre soi-mĂȘme relĂšve du sport de combat, et ChloĂ© a puisĂ© dans rencontre bien plus que lâenvie de faire de la musique : la force de devenir et dâaccepter lâartiste et la femme quâelle est aujourdâhui. ChloĂ© Lacan raconte sa Nina Simone et, Ă travers elle, Ă©voque ses propres souvenirs dâenfance et de femme en devenir. AccompagnĂ©e par le brillant multi-instrumentiste Nicolas Cloche, ils explorent Ă deux voix ce lien si particulier que lâon tisse avec les artistes qui traversent nos vies, sans mĂȘme les avoir rencontrĂ©s. (ven 3 nov Ă 20h30)
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Sa musique touche Ă lâuniversel, puisant son inspiration tant dans le jazz que dans le nĂ©o-classique (Et c'est trĂšs beau !). Depuis son premier album 88, sorti en 2018, le pianiste, trompettiste et compositeur Guillaume Poncelet ne cesse d'Ă©tendre son univers. Il rĂ©alise les albums Ă succĂšs de Ben MazuĂ© et GaĂ«l Faye mais aussi la musique de films et documentaires. (jeu 30 nov Ă 20h30)
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Sandra Nkaké
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EntiĂšre, authentique et gĂ©nĂ©reuse, Sandra NkakĂ© est une chanteuse, auteure et compositrice française originaire du Cameroun, une voix Ă©mouvante (trois albums solo et une Victoire de la Musique en 2012). Elle cisĂšle des textes captivants quâelle chante, slamme, clame en français, anglais ou en douala. Son nouveau projet, Scars, est un bijou de chansons soul puissantes et organiques qui font voyager en apesanteur, suspendus Ă sa voix puissante qui conte son parcours fait de douleurs surmontĂ©es, dans un univers rock-folk. Regarder ICI.
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Les Indisciplinées
Version rĂ©duite pour les IndisciplinĂ©es, cette annĂ©e. Les quelques concerts maintenus le sont grĂące Ă l'aide des partenaires d'Hydrophone, dont le tiroir caisse serait vide. On ne saura peut-ĂȘtre jamais prĂ©cisĂ©ment ce qui est arrivĂ© Ă MAPL, l'association qui gĂšre la salle de musiques actuelles de l'agglomĂ©ration de Lorient (MAPL est aujourdâhui subventionnĂ©e, dans le cadre de sa dĂ©lĂ©gation de service public, Ă hauteur de 679 000 ⏠par Lorient AgglomĂ©ration, auxquels sâajoutent 16 000 ⏠pour le festival Les IndisciplinĂ©Es.). La communication officielle fait Ă©tat d'un dĂ©ficit financier consĂ©quent (un montant de plus ou moins 200 000 ⏠a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©), parle de s'ĂȘtre piĂ©ger par l'augmentation des coĂ»ts, le directeur a dĂ©missionnĂ©, la directrice adjointe a quittĂ© le navire pour Amzer Nevez, la responsable de communication n'est plus lĂ ... Les proches parlent d'avoir eu les yeux plus gros que le ventre avec une programmation 2023 trop lourde pour pouvoir ĂȘtre absorbĂ©e financiĂšrement. Le navire devrait ĂȘtre renflouĂ© par ses partenaires, en attendant, il fait le dos rond.
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Pierre Wadoux, dans un article publiĂ© par Ouest-France le 18 octobre dernier, fait mention dâune aide dâurgence actĂ©e par Lorient AgglomĂ©ration, sous forme dâavance remboursable, citant Ronan Loas, maire de Ploemeur : « La nature du dĂ©ficit nâa Ă©tĂ© dĂ©couverte que mi-juin. Il Ă©tait nourri de certaines incohĂ©rences. En tirant le fil, avec le concours de lâexpert-comptable et du commissaire aux comptes, des dĂ©ficits ont Ă©tĂ© relevĂ©s, liĂ©s Ă la hausse des charges structurelles mais aussi Ă une mauvaise apprĂ©hension de lâinflation. On note aussi des lacunes dans le pilotage financier du directeur qui a quittĂ©, cet Ă©tĂ©, la structure. Un certain nombre de couvertures de charges nâont, par exemple, pas Ă©tĂ© anticipĂ©es. DâoĂč un dĂ©ficit structurel de 196 000 ⏠». Ouest-France annonce « une aide dâurgence de soutien a Ă©tĂ© actĂ©e par les Ă©lus. Elle prend la forme dâune avance remboursable de 50 000 âŹ. Elle sâajoute aux subventions exceptionnelles de 10 000 ⏠et 30 000 ⏠accordĂ©es respectivement par le Conseil dĂ©partemental et par la Direction rĂ©gionale des affaires culturelles. Deux audits ont Ă©tĂ© commandĂ©s par la Drac et par Lorient AgglomĂ©ration. »
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Les Indisciplinées, le programme 2023
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Mais si vous la connaissez ! D'abord, Ă©coutez CECI, (et regardez, parce que le clip est vraiment chouette) vous l'avez entendu. Et si vous ne l'avez pas entendu, vous connaissez ThĂ©rapie Taxi, dont elle Ă©tait la voix (rappelez-vous CECI). Lâaventure terminĂ©e, AdĂ© sâest envolĂ©e Ă cheval entre pop luxuriante et country futuriste, c'est acidulĂ© comme il faut, avec des mĂ©lodies qui restent en tĂȘte...
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Conférence de Christophe Brault sur Nick Cave
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Brault, passionnant, toujours. Et Nick Cave, forcément... Et gratuit.
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Astéréotypie + Lambrini Girls
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đ Un projet vraiment pas comme les autres, nĂ© en 2010 au sein dâun Institut mĂ©dico-Ă©ducatif des Hauts-de-Seine lors dâun atelier dâĂ©criture et de poĂ©sie. (Et les textes sont carrĂ©ment gĂ©niaux). Un post-punk Ă©nergique tirant sur le garage-rock ou le noisy. Woooof, ça dĂ©pote. Une chanteuse atypique, un tempo qui dĂ©mĂ©nage, le concert idĂ©al pour se lĂącher et se dĂ©monter la clavicule. Regarder "Aucun mec ne ressemble Ă Brad Pitt dans la DrĂŽme" ICI.
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Le retour trente ans apreÌs DeÌjeuner en paix, le rockeur helveÌte revisite les grands classiques de son reÌpertoire quâil accompagne des titres de son nouvel album Ode. Un album signĂ© avec la compliciteÌ de lâauteur Philippe Djian, dont lâamitieÌ se concreÌtise toujours plus et qui donne aÌ ses textes une saveur unique. AccompagneÌ sur sceÌne de trois musiciens, mais aussi dâinstruments automatiques, lâartiste propose un spectacle ineÌdit.
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Festival Les Salles mĂŽmes
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Un spectacle de SĂ©verine Coulon, dont vous n'avez certainement pas oubliĂ© "Filles & soie", Ă nouveau en collaboration avec la dĂ©licieuse illustratrice Louise Duneton. On est ici dans une installation comme dans un ventre, oĂč il est question de gourmandise...
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La compagnie brestoise Singe Diesel tourne beaucoup en Bretagne. Juan Perez Escala, marionnettiste, conçoit des créatures objets singuliÚres, dans des univers étranges qui plairont aussi beaucoup aux adultes, avec sa poésie légÚre en haïkus.
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Repéré à Avignon, ce spectacles de marionnettes à l'esthétique décalée s'en prend aux coachs de vie et au développement personnel. Un spectacle parents-enfants sur les injonctions au bonheur...
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Le coup de coeur de Jean-François Clément, directeur de la programmation. ANNULé
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Un projet qui sort un peu du ronron. Avec un nouveau venu dans le paysage morbihannais, Fred PĂ©riĂ©, une performance son-image, en compagnie de Seijiro Murayama, une pointure de lâimprovisation « avec une musique qui se crĂ©e en direct. On va utiliser des matĂ©riaux familiers : une caisse claire, un ordinateur, des bruits de bouche, des chants, des cris⊠Le tout produit quelque chose qui ressemble Ă de lâĂ©lectro. De mon cĂŽtĂ©, je vais utiliser le phĂ©nomĂšne de rĂ©troaction : la lumiĂšre produite par lâĂ©cran, qui modifie la scĂšne, est filmĂ©e et projetĂ©e en direct par-dessus. »
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Annonciation - Torpeur - Noces
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Trois piÚces de Preljocaj, c'est bon ça ! Miam.
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ANNONCIATION - 1995 - 2 danseuses : LâArchange Gabriel apprend Ă Marie quâelle va donner naissance au fils de Dieu. Un mĂ©lange dâextase et de douleur, qui prend aux tripes.
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TORPEUR - 2023 - 12 danseurs : La torpeur est un Ă©tat de corps, entre la sidĂ©ration, la prostration, la nonchalance, lâabattement, et lâabandon. Cet Ă©tat peut gĂ©nĂ©rer une forme de sensualitĂ© voire une grĂące languissante.
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NOCES - 1989 - 10 danseurs : Angelin Preljocaj sâempare avec force du chef-dâĆuvre Noces de Stravinsky et lâemporte dans un ballet frĂ©nĂ©tique pour cinq couples oĂč lâordre et le chaos se succĂšdent. Le spectateur est portĂ©, entraĂźnĂ© avec puissance, dans une extraordinaire cĂ©rĂ©monie.
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The water system. aquatinte, roulette et eau-forte sur cuivre, 90 à 40 cm, 2023 (détail)
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Morsure est une exposition conçue par Sabine Delahaut, autour de la gravure contemporaine. Douze artistes aux univers différents, pour des images engagées. L'Archipel m'a confié la tùche d'écrire les douze textes du catalogue, et avec leur accord, j'ai décidé d'en publier un extrait chaque semaine jusqu'au 25 novembre, date de la fin de l'exposition.
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Cette semaine, le texte intégral sur Renoz, que j'ai titré "La colÚre du camion-citerne"
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Sur Arrakis, la planĂšte dĂ©sertique de Dune, le roman de Frank Herbert, la survie des Fremen dĂ©pend de lâeau, quâils rĂ©cupĂšrent dans des collecteurs de rosĂ©e, des piĂšges Ă vent, Ă travers les distilles, des combinaisons qui recyclent lâeau du corps. Le Liban, câest pas Arrakis : lâeau est partout, en abondance, dans des cascades irrĂ©elles dâeau turquoise, les lianes retombant le long de gouffres sublimes, lâimpression de fraĂźcheur sautant au visage rien quâen regardant les photos. Des fleuves sauvages, des grands lacs : les agences de voyages, gĂ©nĂ©reuses en mĂ©taphores, dĂ©crivent le pays comme le « chĂąteau dâeau du Moyen-Orient », le seul de la rĂ©gion oĂč il nây a pas de dĂ©sert.
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Pourtant, Ă Beyrouth, il nây a pas dâeau.
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La faute Ă cette guerre qui a fait du nom « Beyrouth » le synonyme de chaos et de destruction. Le rĂ©seau dâeau est depuis lors tellement endommagĂ© et contaminĂ© que câest par le biais de camions-citernes que lâeau arrive dans les habitations. Des centaines de camions qui parcourent la ville en permanence. Un gros bizness. Le camion-citerne est devenu le totem des Beyrouthin·e·s, une image symbolique, « romantique » pour le graveur et street-artist Renoz, qui en a fait un sujet de travail. DessinĂ©s et reproduits, gravĂ©s Ă lâaquatinte ou sur Tetra Pak, ils deviennent des personnages Ă part entiĂšre, avec leur capot court comme le chanfrein dâun chien de meute, leurs tuyaux se dandinant Ă lâarriĂšre, leurs ridelles de guingois, leur carrosserie brĂ»lĂ©e par la poussiĂšre et le soleil, des « fontaines luxueuses de la ville, auxquelles de moins en moins de gens ont accĂšs. Des gens qui se sentent brisĂ©s et dĂ©semparĂ©s, car ils nâont mĂȘme pas lâun des Ă©lĂ©ments les plus Ă©lĂ©mentaires et essentiels de la vie », comme le dit Renoz, qui dĂ©nonce par cette sĂ©rie la gravitĂ© de cette situation, et sâinscrit en faux par rapport Ă cette romantisation.
Un paradoxe... Dans les images que produit Renoz, moi, jâai trouvĂ© une forme de romantisme, un Ă©cho lointain aux plus sombres ambiances de Gustave DorĂ© ou Victor Hugo, dans son trait sĂ»r et puissant, ses grisailles et ses clairs-obscurs, ses noirs fondus, ses bĂ©tons dĂ©catis, ses silhouettes fantomatiques qui sâextraient pĂ©niblement de la pĂ©nombre qui les entoure en halo, ses façades bousillĂ©es Ă©mergeant Ă peine dâun brouillard noir. Et cette beautĂ©, ça me rend furieuse.
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State of happiness
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Pour occuper vos soirées pluvieuses, on vous signale une excellente série norvégienne en deux saisons, à regarder sur arte, "State of happiness". Dans une petite ville de bord de mer, la découverte d'un gisement de pétrole va complÚtement bouleverser la vie des habitants. On suit une poignée de personnages dans leur évolution personnelle, professionnelle, sentimentale, des années 60 aux années 70, qui colle aux évolutions de la société. Mine de rien, des thÚmes profonds sont traités, comme la place des femmes dans la société, comment elles prennent en main leur destinée amoureuse, leur carriÚre, et soulÚve bien évidemment des questions environnementales et politiques. C'est passionnant à regarder (attention, binge watching en perspective) et c'est aussi trÚs beau, pour les paysages tout autant que le stylisme, vachement bien foutu...
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