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N° 307 - DU 12 AU 18 MAI 2022
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Des Ronds dans l’Eau au bord du Blavet et ailleurs…
Une ascension de chapiteaux et de bulles poétiques va faire sa réapparition trois jours durant. Lové au sein d’un méandre du Blavet, le site de la Poterie sera le point de ralliement central. La compagnie franco-italienne partagera cette scène naturelle avec les locaux de l’étape que sont le Collectif Kaboum et la Compagnie la Conserverie ainsi qu’avec la Compagnie Rhizome, apôtre de la suspension. Haut perchées derrière le Mont-Délice, de curieuses Ballades Funambules s’accrocheront à la Cité des Cosmonautes, tandis que les échos de la Chanson de Roland se feront entendre sur les routes qui mènent aux écuries du Haras. Au-delà de ces célébrations spectaculaires, une invitation à vivre d’autres moments propices à se suspendre et se sustenter et pourquoi pas à se laisser surprendre d’être traversés par la révélation que le bonheur peut être Ici et Maintenant…
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Succession
Ce qu'ils en disent : « Fruit d'une commande à Arnaud Cathrine, la pièce est mise en scène par un duo : la danseuse et chorégraphe Marie-Laure Caradec et la comédienne et metteuse en scène Noémie Rosenblatt. Toutes deux imaginent un théâtre où les corps énoncent autant que les paroles les empêchements et le désir d'être soi. »
>> Et aussi (chouette) : un atelier danse avec Marie-Laure Caradec, ouvert à tous sans pré-requis, samedi 14 mai de 15h à 17h, L'Hermine, Sarzeau
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Exposition Vivian Maier
« Le parcours de Vivian Maier (1926 – 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. Gouvernante d’enfants pendant quarante ans, elle passa totalement inaperçue jusqu’à la découverte en 2007 d’un incroyable corpus photographique.
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Hubert-Félix Thiéfaine
Ce qu'ils en disent : « Hubert Félix Thiéfaine revient sur scène dans une formule acoustique. Reprenant sa guitare et son harmonica, il a cette fois convié quatre de ses musiciens à l’accompagner sur scène. Au programme de ce tour de chant, arrangements épurés et setlist faisant la part belle aux classiques intemporels, à la redécouverte de quelques joyaux méconnus, entre autres réjouissances… Un écrin intimiste, propice à la sublimation de son œuvre, plus universelle et poétique que jamais. »
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Dans ce numéro
SORTIR. Notre sélection de la semaine / DANSE. Festival Splatch, Saint-Brieuc / CONCERTS. Les 10 ans de Lorient'Artist / EXPO. Lorène Rouleau, à Lanester / OMME 3 / Solenn Nicolazic, à Inzinzac-Lochrist / APPEL A PARTICIPATION. Danse avec Saïdo Lehlouh / PLACES A GAGNER. Alex Visorek + Le joli mai
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Ce qui m'est du. La Débordante Cie. De la danse, et des questionnements sur le monde de demain. On l'avait vu aux Rias. Beau et signifiant. Jeudi 12 mai, 20h30, Athéna, Auray
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Cycle Doillon. En présence du réalisateur. Sam 14 mai/Kerfany : La Drôlesse / La Vie de famille. Dim 15 mai/La Bobine : Les Doigts dans la tête / La Femme qui pleure. En savoir +
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La nuit européenne des musées. Partout en France. En savoir +
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Au Festival Splatch ! (en Twingo)
Une fois n'est pas coutume, on vous envoie en Bretagne Nord, à Saint-Brieuc où ce festival de danse vous permettra de voir ce que vous avez loupé cette saison, jolies propositions un peu pointues mais pas non plus ouf barrées, beaucoup de rendez-vous en extérieur, souvent gratuits. (Dominique Brun, Leila Ka, Massimo Fusco, François Chaignaud, Boris Charmatz, Jonathan Pranlas-Descours...)
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Le plus SDS : On redécouvre Saint-Brieuc qu'on commence à trouver franchement cool avec sa chouette archi, quelques bars bien sympas, un marché - galette saucisse for ever - mythique et des graffs partout en ville. > Du 13 au 22 mai, Saint-Brieuc
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Lorient’Artist. 10 ans
Si vous êtes Lorientais·e, vous l’avez croisée, un jour. Du côté de MAPL, à l’Hydrophone, dans les studios de répétition, les salles de concert, les rades, le Galion, La Bulle… Pas pour rien que pour la conférence de presse, Kristell Arquetoux ait choisi Le Bison Ravi, le nouveau repaire de Jean-Ba du Galion (on vous en parle plus tard, promis, dès qu’on aura le temps d’y passer une soirée). Micro frange blonde, profil à la Marilyn, regard bleu vif qui pétille, voix gouailleuse reconnaissable entre mille, look sixties et rock’n roll, quand on est bookeuse, on ne ressemble pas à Valérie Pécresse.
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Lorient’Artist, c’est son bébé. Blues Rock. Une vingtaine de groupes en France en dix ans, suivis pendant des périodes allant d’un mois à sept ans : « Le plus long, c’était Bobby & Sue. Faut savoir qu’aucun contrat ne peut nous lier. On peut arrêter quand on veut des deux côtés. C’est fragile et précaire, on la joue à l’instinct et à la confiance. C’est une prise de risque partagée. Tu peux accompagner un groupe jusqu’à ce qu’il monte, et là, paf, il splitte, ou il part ailleurs. Moi j’ai fait le choix du développement, de l’émergence. Je les aide à monter la deuxième et la troisième marche, ça correspond à mon réseau. Des scènes moyennes, et c’est pas si mal : la carrière d’un groupe peut durer plus longtemps : un album qui cartonne sur les grosses scènes dure six mois, des artistes en développement peuvent tourner deux ans… Mon job c’est de trouver des dates, mais aussi trouver des partenaires pour faire un clip, gérer l’administratif, organiser les tournées, les résidences, parfois produire un album. Même si je suis productrice et manageuse, parce que tu ne peux pas te contenter du booking : il faut aussi travailler l’image, la stratégie, être engagée, passionnée. Rien à voir avec l’image de la productrice au bord de la piscine à Ibiza ! »
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Deux soirées d’anniversaire et une affiche signée Benjamin Flao.
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A Lorient, Radio Balise retransmettra en live pendant l’émission Mediator Circus, de 20h à minuit.
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• 21h/21h45 Dirty Bootz « Un blues tendance grunge taillé pour les amoureux des grands espaces et des duels au soleil ». Notre avis : Un côté râpeux, limite garage, et très rock, qui envoie bien.
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• 22h/22h45 Vincent Bloyet « Il fait parler les guitares rock jusqu’à la transe façon pionniers du blues ». Notre avis : Très brut, voire dépouillé. On sent la poussière sur les desert boots. Mais ça reste très rock.
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• 23h/0h30 One Rusty Band « Un show unique de blues-rock-claquettes ». Notre avis : On frise le hard-rock à l’ancienne, mais les claquettes racontent visuellement autre chose
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Lorène Rouleau. Le temps d'une brasse
Ah, on a fait une jolie rencontre cette semaine. Avec Lorène Rouleau, jeune diplômée de l’Ecole d’Art de Lorient. Lorène a décidé de graver, mais pas comme les autres sur du bois ou du cuivre, mais sur du plexi. Un support inhabituel, qui crée à la fois des matrices originales, dans la transparence et la lumière, mais aussi un rendu légèrement flouté, lorsqu’il est tiré sur papier japonais, comme Lorène aime à le faire. L’exposition de la Galerie La Rotonde, à Lanester, présente deux séries, à commencer par un « alguier » (comme un herbier mais pour les algues) sur plexi et papier, composé de 75 tirages pour lesquels elle a créé ses couleurs à partir d’encres. Jaune chaud, bleu ceruleum, ocre jaune, cyan calciné, blanc titane, rouge. Des couleurs qui se rapprochent de celles des algues de nos côtes, prises en photos sous-marines, ou vérifiées dans les ouvrages de Delachaux et Niestlé.
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Toute réussie qu’elle soit, la série « Les algues » a été effacée par l’enthousiasme ressenti face à la seconde série « Le temps d’une brasse », d’abord parce qu’elle nous a évoqué le film mythique de Luc Moullet, « Ma première brasse », encensé par notre ami Hugues (Vous ne connaissez pas ? Allez jeter un œil LA). Ou encore le film de Sciamma que nous adorons, « Naissance des pieuvres ». Un enthousiasme lié au rendu très plastique de ces gravures, qui « bavent » légèrement, et leur évocation de la nage et des éléments aquatiques, mais aussi pour la recherche qui les sous-tendent : « Je suis partie de vidéos que j’ai faites de personnes nageant sous l’eau. Ce qui m’intéresse c’est le moment où le corps sort de l’eau : les jeux de lumière, la réflexion du corps entre le dedans et le dehors, à la limite de la flottaison. L’action du corps qui active l’eau ». Car si l’on voit parfois le corps dessiné (comme l’image ci-dessus), le plus souvent, ce sont ces jeux, ces bulles, ces flux, ces mouvements, la lumière,qui composent des images, et ce qu’il se passe avec l’eau lorsque l’on nage. Onirique, sensoriel et technique, un très beau travail.
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> Jusqu'au 28 mai, galerie La Rotonde, Hôtel de ville de Lanester
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> Lorène Rouleau fait partie du collectif 404, qui vient de se créer, avec Aurore Le Saux, Léa Vitally et Maïwenn Bouffos, toutes quatre diplômées de l’EESAB Lorient. L'objectif, participer à des évènements, mutualiser les démarches, inviter des artistes, organiser des ateliers, dynamiser le territoire, proposer des expositions insolites (dans des appartements ou des caves…)
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OMME 3. La montée des eaux
C’est pour des projets comme celui-ci qu’on se lève le matin. Des histoires de passionnés, des pistes de traverse, des machins hors des clous. Non pas qu’on n’aime pas les grandes expos dans les lieux de culture prestigieux, mais quand même, les trucs qui surgissent de nulle part, dont on n’avait jamais entendu parler, dans des petits lieux magiques, ça nous rend très youpi, légères et joyeuses.
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C’est donc le cas avec OMME*. Vous allez traverser Clohars-Carnoët, qu’on aime tant (arrêtez-vous donc chez les remplaçants de Monsieur et Madame Guillou - grands amours de notre vie et passion cochon), derrière l’église, qui font parait-il des choses très bien, en charcuterie). Au rond-point direction Le Pouldu, vous tournerez à gauche en direction de la chapelle Saint-Jacques et bien évidemment vous pousserez un soupir de contentement, pour cette petite prairie, ses fleurs, son chemin de lattes de bois à travers les arbres, et le soleil qui pousse les jaunes de l’herbe.
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Les artistes et les oeuvres
• Perrine Cariou et Valentine Letellier (Bretagne) sont architectes et spécialisées dans les projets expérimentaux, elles travaillent avec la population sur l’impact de l’habitat. Elles ont créé avec des enfants une cité d’habitations flottantes suspendues aux arbres, au-dessus d’une ligne de flottaison matérialisée par une anamorphose bleue peinte sur le tronc des arbres (notre photo). Ludique et pas con.
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• Bruno D’Abrigeon (Ardèche) utilise le rebut et on lui doit une œuvre pleine de fantaisie, qui nous a bien plu. Imaginez des seaux et des tubes. Au bout du tube, une éponge, coiffée d’une mantille. La pompe à pied envoie l’eau dans l’éponge, qui s’égoutte sur une plaque chauffante, qui fait s'évaporer les larmes en buée… Des « pleureuses » qui font écho aux chaînes d’info (a)larmantes…
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• Eimer Birkbeck est professeure à l’EESAB (Quimper) et Jean-Marc Stephani travaille le son. C’est notre pièce favorite. Un casque et huit minutes d’immersion dans une création sonore faite de craquements de misainier, de déferlements [finistériens] de vagues, de trompette à anche, de rayons de bicyclette et de poésie dite. Magnifique.
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• Elisabeth Krotoff (Nimes) travaille la peinture à base de pigments et de colle, dans un triptyque maritime un peu étrange.
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• Karla Kracht (Barcelone) fait du théâtre d’ombres. Elle s’intéresse aux cultures populaires et aux fantômes, aussi a-t-elle visité des lieux qui les abritent en Bretagne : château de Rustéphan à Nizon, pierres branlantes de Trégunc, château de Kériolet à Concarneau… Elle en a tiré un bestiaire universel, délicat et fantasque, découpé avec finesse, qui compose des images projetées pleines de fantaisie, à la manière des représentations sud-américaines du Dia de Muertos.
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OMME : Objets Mobiles Musiques Expérimentales. C’est la 3e édition
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APTE : Artistes Plasticiens Trans Européens. Une association créée en 2018 par deux artistes de Tregunc, Martine Saurel et Loran Jacob, qui travaillent avec un réseau d’artistes européens, KaNîBaL’HoPoX. L’idée, faire se rencontrer les artistes, et réfléchir sur l’impact de la création. KaNîBaL’HoPoX : Ka pour Kaunas, Lituanie. Ni pour Nîmes. Ba pour Barcelone. L’Ho pour L’Hospitalet et X pour tous les autres.
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Lisières. Solenn Nicolazic
Il y a… longtemps, quand je bossais pour Le Télégramme, j’avais créé une rubrique qui s’appelait « Dans l’atelier de… ». Je racontais l’univers d’un·e artiste à travers son lieu de travail. J’avais consacré un article à un atelier que je décrivais ainsi « … rempli de de cartons chinois blancs et translucides, scarifiés d’idéogrammes rouges, des dessins d’insectes partout comme des tatouages, quelques sphères de papier, de coton, de maille. C’est l’univers de Solenn Nicolazic, plasticienne du côté d’Hennebont, en pleine campagne ».
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Quinze ans plus tard, Solenn change d’atelier et j’ouvre une nouvelle porte, à Inzinzac-Lochrist. Celle de l’ancien local du Parti Communiste, passé du rouge au blanc, le blanc des ateliers et des galeries, mais pas seulement. Deux murs ont été lessivés et les traces de peinture sont restées, cloquées, ombrées, humides, formant des îles et des continents imaginaires. « C’était comme si j’avais découvert des fresques, des traces. J’y voyais La grande vague d’Hokusai(1) ». Alors Solenn s’est saisie d’une bobine de galon à sequins, d’un bleu brillant comme les lumières de la côte. Cent mètres qu’elle a déroulés et collés au mur, exploratrice et cartographe d’un territoire mental, créant deltas et péninsules, îles et continents d’un trait, comme on suivrait les contours d’une carte du bout du doigt, elle, elle a créé un planisphère où l’on ne sait pas où sont les terres et où est l’eau. Si l’aspect « figuratif » saute aux yeux d’emblée, très vite l’imaginaire du visiteur prend le relais et part dans des lieux qui lui appartiennent, en suivant la route de Solenn, qui cite Machado (2) « Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ». En collant, précisément, ici : « Mon imaginaire m’emmenait dans des lieux comme si je marchais à la fois sur le chemin et le voyais en vue aérienne - ce processus, c’est le même que celui de l’empathie (3). J’avais les mêmes sensations que dans le Golfe du Morbihan, dont je suis originaire. Je suivais le fil sans le couper, acceptant les détours, et jouant avec le hasard pour revenir à mon point de départ. Au départ, je n’avais pas vu une carte : c’est en faisant les contours que des zones ont émergé. En arpentant, des espaces se sont créés. J’étais imprégnée des lisières, des frontières, en écho avec la guerre, et les questions du droit que l’on a ou pas de s’approprier un lieu ou de créer des frontières. La peau, c’est la première frontière (4), et ce mur, c’était comme la peau, la mémoire de ce lieu, qui a une histoire forte ». Alors cette oeuvre, Solenn, elle l'a appelée « Lisière ».
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Solenn Nicolazic est enseignante au Lycée Victor Hugo d’Hennebont en spécialité Arts Plastiques et titulaire d’un Master de recherche. Son travail de plasticienne mêle le sensible, la mémoire, et la forme tout autant que la recherche et les expérimentations. L’association L’infuseur abrite entre autres le travail de Solenn Nicolazic et se destine à terme à accueillir d’autres artistes et des collaborations.
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> Inauguration 13 mai, portes ouvertes 14/15 mai. 13 place du marché, Inzinzac-Lochrist.
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(3) Alain Berthoz est professeur au Collège de France où il dirige le laboratoire de physiologie de la perception et de l’action. Il a beaucoup écrit sur l’empathie, qui utilise le même processus qu’a expérimenté Solenn pour ses « cartes », à savoir que l'empathie passe par un changement de perspective : une certaine forme de sortie du corps qui permet de se séparer mentalement de son propre corps et à voyager dans le corps de l'autre avec notre double mental.
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• Un livre passionnant de John Dewey, qui interroge le rôle de l'expérience esthétique et des œuvres d'art dans la société, « L’art comme expérience »
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• Le livre de Vinciane Despret « Habiter en oiseau ». Qu’est-ce que serait un territoire du point de vue des animaux ?
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• Un livre de Tim Ingold, "Une brève histoire des lignes". « Comment une ligne pour un artiste est toujours une question de durée plutôt que de trajectoire ? Pour un artiste, un géographe, un scribe, la ligne est une durée, la vraie question est comment la faire, sa destination importe peu. Finalement pour un artiste le travail est rarement dans l’œuvre qui sera exposée mais plutôt dans la fabrication qu’elle nécessite. »
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Appel à participation danse
Vous êtes danseur·se·s amateur·rice·s ? Venez danser aux côtés du danseur et chorégraphe Saïdo Lehlouh (Collectif FAIR-E / CCN Rennes). Apaches est un dérivé de la création en danse hip-hop Wild Cat. Néophytes comme professionnel·le·s, 30 danseur·se·s sont invité·e·s à composer une tribu hétéroclite pour vivre et révéler toute la beauté d’une danse instinctive et spontanée. (Prérequis : être danseur·se ou avoir une expérience du mouvement - yoga, gym, pilâtes, etc. Avoir 16 ans et +. Être disponible pour ateliers et représentation) Ateliers : mer 1er juin ou jeu 2 juin ou ven 3 juin. Répétition générale sam 4 juin. Centre Culturel Athéna 02 97 56 18 06. mediation.athena@ville-auray.fr. Inscription gratuite
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Peter Hook et Joy Division
C’est l’autre grand suicidé du rock. Quatorze ans avant Kurt Cobain, dans la nuit du 17 au 18 mai 1980, Ian Curtis, chanteur de Joy Division, mettait fin à ses jours à l’âge de 23 ans, après une nuit tragique de solitude et de désespoir. En cause, un conflit de loyauté terrible et douloureux entre sa femme, avec laquelle il venait d’avoir une petite fille, et une amoureuse platonique rencontrée en tournée à l’automne 1979, et des crises d’épilepsie de plus en plus fréquentes et violentes qui, à terme, ne pouvait que le conduire à abandonner la scène. Ian Curtis, acculé, dévoré par l’angoisse et la culpabilité, n’a pas pu faire face au réel et aux impasses de sa vie. Fin tragique et brutale de la vie d’un jeune homme sensible de Manchester, d’une carrière prometteuse. Fin de Joy Division. Pour les trois autres, il restait à survivre.
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Mais, comment survivre à ça ? Comment se reconstruire après la catastrophe ? On connait l’histoire, on ne la racontera, en tout cas, pas en détail ici : la fondation de New Order, dès l’été 1980, puis le succès en 1983 avec « Blue Monday », le tournant électronique, l’ouverture du mythique club l’hacienda. Peter Hook, Stephen Morris et Bernard Sumner se sont vite relevés et, avec Gilian Gilbert, la girlfriend de Morris en quatrième membre, ont réinventé leur vie, leur carrière, laissant Joy Division à l’histoire et à un culte qui a parfois viré au grand n’importe quoi. Ils ont tourné la page, trop occupés à créer une autre musique, inventive et révolutionnaire, pour se confire dans le mythe et le souvenir. Pendant 25 ans.
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Et puis, Peter Hook, l’homme qui a révolutionné le jeu de basse, a quitté New Order en 2007, en mauvais termes avec ses anciens camarades. Il faut dire que le personnage est plutôt d’un caractère ombrageux. Le 18 mai 2010, pour les trente ans de la mort de Ian Curtis, il décide de lui rendre hommage en montant un groupe dédié à reprendre Joy Division le temps d’une soirée. Douze ans plus tard, Hooky, s’est définitivement laissé engloutir par le mythe. Il ne fait désormais plus que ça, rendre hommage, revenir sur le passé. Pendant que les trois autres continuent New Order tant bien que mal, lui est retourné aux origines et rejoue inlassablement les morceaux de sa jeunesse, en faisant bien attention de reprendre les titres DANS L’ORDRE, pour que ça soit bien rangé et que ça fasse plaisir aux fans.
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Le concert du 14 mai (à quatre jours près, on avait droit aux bougies) porte judicieusement le titre « Joy Division : a celebration ». Vous pouvez facilement avoir accès à la setlist. Si vous êtes hardcore fans, vous ne serez pas déçus. Vous aurez droit à quelques titres des premiers temps de New Order, à l’intégralité de « Unkown pleasure » et « Closer », les deux albums du groupe, puis, en rappel, aux immanquables mega tubes publiés hors album, dont « Transmission », « Love will tear us apart » et « Atmosphere ». Bref, un vrai Juke Box pour nostalgiques.
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Dans une scène du film « 24h party people », qui, entre autres, raconte la vie de Joy Division, on voit Ian Curtis faire une crise d’épilepsie backstage et Hooky passer à côté de lui, n’en ayant strictement rien à foutre, se moquant même de son chanteur. On va être honnête, ce mec a toujours eu, de toute façon, la réputation d’être un sacré connard.
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A l’occasion d’un entretien, Hooky, disait qu’il entretenait toujours, quarante ans après, des remords de ne pas avoir pu aider mieux Ian Curtis. On va être sincère, ce type a toujours eu un côté très attachant. Evitez cependant de lui manquer de respect si vous êtes présent dans la salle le 14 mai.
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Des places à gagner pour "Ad vitam", le spectacle d'Alex Visorek, l'humoriste de France Inter, à voir aux Arcs, Quéven, samedi 21 mai à 20h30. > Envoyez-nous un mail à cestparla@sortiesdesecours.com
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Un pass à gagner pour "Le joli mai", cycle de documentaires organisé par "J'ai vu un documentaire", à Lorient, La Balise, du 18 au 22 mai. Le programme ICI > Envoyez-nous un mail à cestparla@sortiesdesecours.com
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