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N° 312 - DU 16 AU 22 JUIN 2022
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Le mardi 21 juin prochain, la Ville de Lorient vous invite à la Fête de la musique. Cette année encore, les pratiques amateures seront mises à l'honneur et donneront à voir et à entendre la vitalité de la scène musicale du pays lorientais : jazz ou rock, folk ou électro, blues, rap, hip-hop, chorales ou musiques traditionnelles d’ici et d’ailleurs. Concerts gratuits.
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♦ Place Aristide Briand // À partir de 17h ♦ Place Glotin // À partir de 17h ♦ Esplanade du Péristyle // À partir de 19h30 ♦ Et à partir de 19h30, la Fanfare de la Touffe en déambulation dans le centre-ville.
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Le Théâtre de Lorient sort de ses murs et inaugure un rendez-vous convivial et festif avec trois jours de théâtre, de danse et de performances, en plein air. (Petite restauration et bar sur place). Au programme, deux Baroc’Bals avec La compagnie Beaux-Champs, deux représentations de Le Misanthrope, la présentation des spectacles de septembre à décembre 2022, et toute une après-midi participative avec un marathon de danse à l'unisson proposé par C.A.M.P.
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> Vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 juin dans les jardins de l'Hôtel Gabriel, Lorient.
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Le Festival Interceltique de Lorient aura lieu cette année du 5 au 14 août. Un rendez-vous suivi par 750000 spectateurs pendant dix jours et dix nuits de concerts, spectacles, animations. Partout dans la ville, 4500 musiciens, chanteurs, danseurs, plasticiens, universitaires, cinéastes, d’Écosse, d’Irlande, du Pays de Galles, de Cornouailles, de l’Île de Man, de Galice, des Asturies, de Bretagne, des USA, de l’Acadie, d’Australie…
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Au programme, la Grande Parade des Nations Celtes dans les rues de Lorient le premier dimanche du festival, 120 spectacles sur scène, dont 60 % gratuits, le championnat des bagadoù, des festoù-noz, des ateliers de musique, des conférences, des concerts sur des scènes et dans les bars de la ville, des master class gratuites d’instruments celtes, des défilés, des concours de cornemuse, de gaita, d’accordéon, de harpe celtique, de batterie, de pipe-bands, un jardin des arts et des luthiers, un espace Paroles et Solidaire, un Quai du Livre, un marché artisan, des courses de voiles (CeltiCup) de golf (Golfceltrophy), du gouren, des jeux athlétiques bretons, et des expositions d’œuvres d’arts des pays celtes, de costumes bretons et de cornemuses du monde entier…
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Dans ce numéro
SORTIR. L'agenda de la semaine
INSTITUTION. La fête de la musique
EXPO. Muriel Bordier à Auray
ON SAUTE DANS LA TWINGO. Pour danser à Brest
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La fête de la musique a 40 ans
En octobre 1981, Jack Lang, ministre de la Culture, nomme Maurice Fleuret au poste de directeur de la musique et de la dansequi va poser les fondements d’une nouvelle conception : "La musique sera partout et le concert nulle part » ! En 1982, une enquête sur les pratiques culturelles des Français menée par le ministère de la Culture dévoile que cinq millions de personnes, dont un jeune sur deux, jouent d’un instrument de musique alors que les manifestations musicales organisées jusqu’à présent ne concernent qu’une minorité de Français.
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La première Fête de la Musique est lancée le 21 juin 1982 : gratuite, ouverte à toutes les musiques « sans hiérarchie de genres et de pratiques » et à tous les français. La préparation se déroule dans la précipitation. On prévient les principaux acteurs de la vie sociale, politique et musicale en France. Quelques affiches sont imprimées et placardées. On ne sait absolument pas si cet appel sera entendu. Le résultat dépasse toutes les espérances. Des milliers d’initiatives ont lieu dans toute la France. Les musiciens s’installent partout dans les rues, les squares, les kiosques, les cours, les jardins, les gares, les places, etc., et des milliers de personnes déambulent dans la rue jusque tard dans la nuit, dans une atmosphère bon enfant.
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Muriel Bordier. Fair Play
Etre fairplay, c’est se montrer bon joueur. Avec cette petite nuance que rajoute la langue anglaise, une notion d’élégance et de courtoisie, mais aussi le fait de reconnaître ses erreurs et de respecter les règles du jeu. Il y a un peu de tout cela dans le travail de Muriel Bordier. A commencer par le jeu, présent dans toutes les images qu’elle crée : son jeu propre, celui d’une espiègle démiurge, bâtisseuse d’univers et de mises en scène. On voit dès le premier regard que Bordier s’éclate, en inventant de micro-histoires à l’aide des figurants qu’elle dissémine au sein de ses décors. Des curistes aux yeux recouverts de rondelles de concombre, à qui elle a prêté des chiens d’aveugles. Un nageur qui tente d’enlever sa combi jusqu’à l’étirer sur toute la largeur de la piscine. Un improbable catwalk monté dans une salle de thalasso, où les mannequins défilent en peignoirs. Des tabourets où elle perche des nageurs empalmés. Un humour délicat et absurde, dans chaque image, des dizaines de lectures possibles, il est question de (bien) regarder de (très) près pour y découvrir celui-qui-n’est-pas-comme-les-autres, celle-qui-ne-devrait-pas-être-là, ceux-qui-regardent-ailleurs ou celles-qui-ne-font-pas-comme-tout-le-monde : « Ce sont toujours des personnages qui n’ont pas les codes, qui sont fragilisés, dans des situations encombrantes, des attitudes pas confortables, qui déambulent dans des lieux déshumanisés, pourtant destinés au bien-être. Ce sont des histoires tragi-comiques ». Chez Bordier, c’est le contraste qui crée le plaisir. Ses décors froids, trop grands pour être humains, évoquent des univers dystopiques, presque de science-fiction, mais ses personnages, eux, racontent une tendre poésie burlesque, celle de Prévert, Tati, Rodney Smith ou Mondino. Primesautiers, mutins, absurdes, surréalistes, ils composent des presqu'histoires où l’humour entre en résistance.
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Charlie s’appelle Emmanuel
Comme dans la célèbre série pour enfants « Où est Charlie ? », il y a dans les images de Bordier un personnage récurent, parfois en maître-nageur, tantôt en costume-cravate, portant un pot de fleurs, tantôt en machiniste-technicien, surnommé « le petit bleu », actionnant des leviers, ou encore un nouveau personnage, désopilant, qui vient semer la pagaille dans la nouvelle série - « White cure » - de l’artiste, qui vient se moquer gentiment du monde immaculé des thalassos et spas : recouvert de boues marines et de d’algues, poussant le concept « d’enveloppement » à l’extrême, cet individu, plutôt mal à l’aise, laisse des traces d’argile brune partout où il passe, tentant sans succès de se planquer dans le blanc, déambulant entre colonnes et bassins, cherchant les douches. Ce personnage est incarné par un ami de Muriel Bordier, Emmanuel Reuzé, auteur de BD (Faut pas prendre les cons pour des gens, chez Fluide Glacial) qui prête sa silhouette à la photographe et suit ses consignes : « Il est dessinateur, donc il sait très bien faire les postures avec son corps ».
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Le mode opératoire
La première étape, chez Bordier, c’est toujours le décor : halles démesurées, voûtes gigantesques, espaces muséaux, piscines XXL, tout est grand, très grand, beaucoup plus grand que tout ce qui existe dans la réalité, et Bordier ne se prive pas, elle donne vie à des espaces sans limites techniques, puisque c’est elle qui les fabrique, sans souci de réalisme ou de rationalité : « Toutes mes structures sont imaginaires. Ça ne marche pas, mais c’est plausible. On est dans l’idée ». Quand elle rencontre des architectes, ils lui disent systématiquement « Ça ne peut pas tenir ». Toutes ses passerelles, échelles, plongeoirs ou pontons, tous ses rouages, leviers ou balustrades ont « l’air de » mais ça ne marche pas. Et pourtant ça marche, dans nos têtes, on accepte la proposition. Parce que c’est de la pure poésie. Avec le logiciel « Cinema 4D », ces décors sont fabriqués de toute pièce, Bordier y crée la lumière et les ombres, forçant son ordinateur à des heures et des heures de calcul, 35, précisément, pour la fresque de 30 mètres de long qu’elle a créée spécialement pour Auray (lire ci-dessous). La deuxième étape se passe sur Photoshop, où, cette fois, c’est Bordier qui passe des mois à détourer ses personnages (photographiés un par un lors de grands marathons de shooting) au plus fin pour les incruster dans le décor.
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Une série composée spécialement pour Auray
Dans la chapelle, une fresque de trois mètres de haut et de trois fois dix mètres de long a été collée sur les murs, le long desquels le visiteur va marcher – ou courir, s’il préfère – à la suite des personnages qui font une course sur des vélos d’appartement. Ou plus précisément d’UN vélo d’appartement – présent dans l’exposition, et sur lequel les visiteurs peuvent se photographier – sur lequel Bordier a fait poser des centaines de figurants alréens, un par un, puisque c’est ça, la méthode Bordier. Une foule de figurants est impossible à mettre en scène de manière précise : « Même par deux, il y a toujours une des deux personnes qui est moins bien, dans la posture ou l’expression. Un par un, je les contrôle mieux ». Chaque figurant reçoit des consignes, et compose un personnage en fonction de l’histoire qu’a Bordier en tête. Pour toutes les photos réalisées à Auray, les clubs sportifs de la ville ont dépêché leurs adhérents, qui sont venus dans leurs propres tenues de sport : cyclotouristes, kayakistes, tireurs à l’arc, gymnastes, nageurs… 23 photos sont disséminées dans la ville, à découvrir avec un plan à la main. Surréalistes, poétiques, décalées, elles reprennent les codes de Bordier : des tireurs à l’arc visent une cible géante, des kayaks se retrouvent perchés sur des poteaux comme des éoliennes, ou des nageurs posés sur des tabourets…
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Notre jeu à nous
Au-delà des personnages à observer, il y a dans le travail de Bordier un autre petit jeu très amusant à faire, c’est la recherche des erreurs. En effet, ses mises en scènes comportent une si grande quantité de paramètres à gérer (ombres, reflets, transparences, plans, superpositions, détourages…) que parfois, l’artiste oublie certaines parties des images. Nous, on a repéré une petite fille devant une balustrade au lieu d’être derrière, ainsi que deux baigneurs sans reflets… Saurez-vous les retrouver ?
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Une carte blanche au collectif FAIR-E aux Ateliers des Capucins, à Brest. Performances, extraits de pièces, battle concept, ateliers, training spots, jam et concerts. Avec les chorégraphes du collectif FAIR-E : Bouside Ait Atmane, Iffra Dia, Johanna Faye, Linda Hayford, Saïdo Lehlouh
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11h : Échauffement collectif // 11h30 : trois ateliers d’initiation à différentes esthétiques chorégraphiques : contemporain avec Sidonie Duret, « flow first » avec Evan Greenaway, break avec Sweet, electro avec Filipe Francisco Pereira Silva, son et corps avec Abraham Diallo, flamenco avec Marina De Remedios, krump avec Mulunesh Tebebu, robot avec Blondy, funkstyle avec Andrège Bidiamambu // 13h : Training spot, entre entraînement libre et moment de partage et de rencontre. // 14h30 : Parcours composé de battle concept, d’extraits de pièce et de performances imaginées spécialement pour les Capucins // 19h : Jam & concerts Une soirée festive en musique, avec Abraham Diallo alias Tismé, Fényan, Nosfell & Lumi Sow.
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