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Média culture Made in Bretagne • N° 325 • Du 29 septembre au 5 octobre 2022
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Un duo chorégraphique présenté par le collectif Murmuration
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Soccus, un spectacle qui bouscule nos repères et nos sens à travers le jeu chorégraphique de Nathan Arnaud et Elodie Guillotin du collectif Murmuration, accompagné par la création sonore de Akamatsu. La pièce est proposée en audiodescription, écrite et dite par Valérie Castan.
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"Le corps contraint de redéfinir ses repères spatio-temporels et sensoriels, sera sans cesse perturbé dans ses points de vue, du visible à l'invisible, du soutien à l'autonomie"
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L’accueil de ce spectacle s’inscrit dans le cadre du projet "Substrat", un partenariat au long cours engagé entre le collectif Murmuration, la plasticienne Anne Moirier et la Ville de Lorient.
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> Samedi 8 octobre, 20h, Plateau des Quatre Vents - 2, rue professeur Mazé, Lorient
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Aller + loin : On les a rencontrés, on vous en parle la semaine prochaine
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Le Théâtre à la Coque lance sa saison avec une compagnie fidèle du lieu, l'emblématique clique québecoise du Théâtre de la Pire Espèce, et son théâtre d'objets savoureux et déjanté.
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Dans Les contes zen du potager, les héros sont des moines ou des samouraïs. Un légume, un fruit ou une petite douceur leur sert de corps, révélant leur caractère. Composée tel un recueil de courtes formes et de haïkus, chaque intervention des manipulateur·trice·s se veut aussi assurée et minimale que le geste de calligraphie ou de cuisine japonaise, aussi rituelle que l’art du thé, aussi amusante et inventive que le permet l’art de l’objet... Créé en 2018 par Olivier Ducas et Karine Saint-Arnaud, ce spectacle est basé sur des contes traditionnels zen.
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> Vendredi 30 septembre et samedi 1er octobre, 20h30, Théâtre à la Coque - Hennebont
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Ou comment on est allé là-bas pour arriver ici ? Drôle, vivante et décalée, La Conf’ appelle à affûter nos sensibilités, à cultiver nos désirs, à choisir ce que l’on souhaite voir pousser comme futurs sous nos pas pour ici et maintenant, ensemble, écrire la suite.
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Une voix, une femme posée là et un cobaye sans mémoire, entreprennent de brosser le portrait de notre civilisation et d’accompagner l’émergence de mondes désirables, en gestation.
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Sylvain Decure et Mélinda Mouslim nous embarquent pour « expérimenter joyeusement nos capacités à sauter et nous agripper bien fort au tronc, avant que la branche ne pète » !
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> Vendredi 7 octobre, 20h30, Théâtre du Blavet, Inzinzac-Lochrist
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En résumé : Un spectacle drôle (et triste aussi) dont on sort euphorique, et qui donne envie de se retrousser les manches. Une catharsis qui fait du bien à nos angoisses. Petite note : Le comédien Sylvain Decure est un ancien d'Archaos. Mazette !
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Guitariste attitré d’Eddy de Pretto et Philippe Katerine, Gabriel Gosse est un musicien doué. Il présente à Guidel son premier opus Flow, une musique métisse, puissante, entraînante et dansante. Une pop-fusion évocatrice jouée par un combo survitaminé. Mais sa musique est toutefois pleine de nuances, et révèle également une part intime de son compositeur. Après des études de guitare classique, percussion et jazz au Conservatoire de Rouen, Gabriel Gosse passe par le Centre des Musiques Didier Lockwood et le CNSM de Paris. Le guitariste se fait remarquer et accompagne également Michel Portal, Christian Scott ou Etienne Mbappé. Philippe Katerine dit de lui qu’il est « agile comme un félin, magicien comme un Merlin ».
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> Vendredi 30 septembre, 20h30, L'Estran, Guidel
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En résumé : les amateurs de guitare qui déchirent en finesse, ne laissez pas passer cette date...
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Gagnez des places pour le concert de LA MAISON TELLIER, qui va vous ravir par sa poésie folk rock (regarder le beau clip d'Atlas ICI) qui vous fera beaucoup penser à l'univers musical de Beirut, pour ceux qui les aiment, comme nous. (Jeudi 6 octobre, 20h30, l'Archipel, Fouesnant)
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> Envoyez-nous un mail mignon à : cestparla@sortiesdesecours.com, avant le 4 octobre
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Gagnez des places pour le spectacle de PEPITO MATEO, "La leçon de français", un joli, joli - oh très joli - voyage scénique à la rencontre de l'autre et de la différence. (On adoooore Pépito Matéo, pour sa manière gourmande de jouer avec les mots, leur son et leur sens).
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Un extrait ? : "C'est un homme qui arrive dans un pays hostile, on le regarde de travers, et on lui dit : - Mais ici personne te connait, on sait pas qui tu es... Et le gars répond : - C'est l'inverse, qui serait embêtant : que les autres me connaissent, et que je ne sache pas qui je suis..." (Mardi 11 octobre, 20h, Le Dôme, Saint-Avé)
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> Envoyez-nous un mail mignon à : cestparla@sortiesdesecours.com, avant le 6 octobre
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Expo OKB chez BAAM
Un mot pour vous dire d'aller jeter un oeil (je dis "jeter un oeil" parce que l'exposition tient sur deux petits murs) au travail de OKB-Buro, un bureau de création graphique installé à Quimperlé et spécialisé dans la recherche scientifique et sociale créé par Guillaume Lavezzari. Un univers qu'on a aimé, à la fois sur son fond, engagé auprès de thématiques militantes, et l'esprit graphique, très singulier, entre le vintage soviétique et la BD futuriste, à tel point qu'on est repartie avec une de ses affiches sous le bras (oui, celle en photo, évidemment).
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> Jusqu'au 8 octobre, BAAM, 26 rue du Général Dubail, Lorient. Gratuit.
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Expo Hang'art
Derniers jours de l'exposition Hang'art, au Carton Voyageur, à Baud. Comme toujours, on vous encourage vivement à découvrir le fruit de cette initiative en milieu rural, qui a emmené les habitants du bourg de Nizon (à côté de Pont-Aven) à produire des oeuvres à la Warhol en projetant des photos de leur quotidien sur des toiles, peintes en couleurs vives façon Pop Art.
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> Jusqu'au 13 octobre, Musée de la carte postale, Baud. Gratuit
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On avait rencontré Matthias Saillard il y a trèèèèès longtemps, du temps où le Westport, à Lorient, s’appelait Le Zigomar, le restaurant de Ronan et Marianne Thalamot, qui l’avait exposé. On se souvenait qu’on avait été soufflée par sa technique de crayonnage au Rotring, son inlassable frénésie à passer la toile au noir, et l’image qui surgissait, en surbrillance.
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En 2022, Saillard est toujours aussi frénétique, couvrant le papier de milliers de traits de feutre pour faire apparaître le dessin. Des heures et des heures de stries, de tapotements, de petits mouvements. On retiendra sa série de virus « Nous sommes en guerre », 55 dessins avec un virus de plus dans chaque cadre, petits carrés obsessionnels réalisés pendant le confinement de 2020, pour un rendu plastique étonnamment esthétique, compte-tenu du sujet. On s’arrêtera également sur ses arbres aux branches sans fin, inextricables, et son oignon, délicat et gracile. Pour le fun, enfin, on flashera ses QR codes qui renvoient sur des textes de visiteurs, écrits dans son atelier nantais. Un univers en noir et blanc, toujours aussi précis et singulier.
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> Improbable Jardin, Lorient. Jusqu'au 29 octobre
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L'assignation
Une conférence-spectacle de Tania de Montaigne, autour des places qu'on nous impose en fonction de notre couleur de peau, notre sexe, notre genre, notre milieu social, notre âge etc. Mise en scène par Stéphane Foenkinos, ça a l'air vif, drôle et percutant.
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> Mardi 4 octobre, 20h, Scènes du Golfe, Vannes
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Les nuits soniques
Un mini festival sur deux jours, plutôt cool, dans le site magnifique de la Chapelle du Saint-Esprit, à Auray, cette année habillé par les couleurs délirantes et les lumières d'Andréa D'Amario, qui avait travesti le passage central de la Cohue, à Vannes, en 2020, avec ses néons et ses formes géométriques. Donc ça devrait bien participer à l'ambiance et vous permettre de vous lâcher sur le dance-floor.
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Vendredi : Koudlam, électro-pop / Chester Remington, Garage Rock kaléidoscopique / Ile De Garde, Synth Punk, groupe de musiciennes Nantaises.
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Samedi : Uzi Freya, Hip Hop Soleil / Ton3rr3, Rumba Electro / Antoine Antoine Antoine, Pop Douceur.
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> Vendredi 30 sept. et samedi 1er oct. à partir de 18h, Chapelle du Saint-Esprit, Auray
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Kabissa
Chaouki Amellal est danseur et circassien, il fait partie de la distribution de « Ce que nous sommes », la nouvelle création de la compagnie Eskemm, une vraie rencontre, humaine et émotionnelle, qu’on vous racontera un jour. Il s’entoure pour cette pièce de deux roues Cyr, une petite et une grande, deux cercles de métal aux mouvements hypnotiques. Ce spectacle est donné en ouverture de saison de L’Hermine, et c’est gra-tuit !
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> Vendredi 30 septembre, 18h30, L’Hermine, Sarzeau
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• Le concert des Franglaises, aux Arcs, samedi 1er octobre, est victime de son succès, il n'y a plus une place de disponible.
• Le spectacle d'Alice Zeniter, "Je suis une fille sans histoires", au Strapontin, mardi 4 octobre, est lui aussi sold-out.
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Sud. Antonio Soler
Être touchée par la douceur de la couverture et des pages éditées par Rivages ne m’a pas abandonnée sur les bords de l’indifférence. Caresser le plaisir de lire m’a même saisi d’emblée.
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La chaleur obsède les corps, elle envahit les rues, se glisse sous les maillots et s’acharne sur les peaux. C’est sous cette chaleur sans plomb d’une station-service du sud de l’Espagne que gît un homme rongé par une vie et des milliers de fourmis. Cette existence se vide, là, au soleil d’un vague terrain entre une cannette et un vulgaire papier gras. Le plus vulgaire : ce bout oint ou le fait qu’un homme ne puisse assumer une homosexualité andalouse ? Son épouse, médecin, elle, l’attend à l’hôpital. Elle sait, elle n’ignore pas l’épaisseur des songes, elle connaît la finitude des êtres, elle le sait et elle se tait. La chaleur continue de courir sur les trottoirs, la ville grouille, elle grignote les âmes. Ici, la rue digère les passants. Celui qui a retrouvé les fourmis sur un corps, arpente les ruelles et se pose sur les places une guitare pour toute ressource. Il aime une fille, au moment où il l’aime, juste à ce moment, la fille se fait pénétrer par la drogue et par celui qui la procure. Elle en gardera un souvenir visqueux vaguement pâteux lorsqu’elle franchira le seuil de son logement. Là, elle partage l’odeur rance des lieux avec un frère bientôt taulard, un père incestueux. Les yeux de sa mère ne les observent plus que depuis un cadre kitsch. Le fils du moribond chevauché par fourmis se déconnecte du réel lorsqu’il apprend la nouvelle. Il reste attentif aux perles de sueur qui bourgeonnent sur le corps de son crush. Il fuit l’image qu’il devrait donner à voir. La chaleur sèche les gens, elle les roule, les allume, elle les fume tranquillement.
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Le roman égrène les personnages sur un rythme qui sonne aux coups d’une violence de la rue. Les héros se bousculent, se cognent parfois dans une même ligne. L’auteur s’est libéré d’une ponctuation classique, une virgule peut terminer une phrase. Une ou plusieurs majuscules peuvent jaillir subitement sans même rencontrer un seul point. Son invention est sans limite : l’intime beauté du journal d’un jeune athlète nous est livrée par endroits au milieu de cette jungle sans chapitre. Comme le prolongement de cet ado, l’un des protagonistes, traversé par le fleuve des années, pourrait venir souligner des effleurements de l’auteur lui-même. Antonio Soler sort soudainement d’un de ses songes. Il est nommé dans la liste de 35 pages de personnages du livre comme un ancien athlète devenu écrivain… Une réelle poésie urbaine émane de ces pages. Absolument troublant est ce mélange de beauté, de souffrance, de cruauté, de jouissance.
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Antonio Soler est né à Malaga en 1956, il est écrivain et essayiste, membre fondateur de l’Ordre des Finnegans, groupe littéraire créé à l’effigie d’Ulysse de Joyce, il a été récompensé par plusieurs prix sur trois de ses œuvres. Sud est son 9e roman.
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> Aux éditions Rivages, 638 pages, 25 euros
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