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Média culture Made in Bretagne • N° 333 • 24/11/22

surf and skate culture

Surf & Skate culture

Le festival cool qu'on adore ! Une expression artistique parfois subversive ou du moins transgressive car audacieuse et inspirante. Loin des clichés, le surf et le skate révèlent aussi de véritables modes de vie. Au travers des rencontres avec ceux et celles qui font vivre cette culture, des films, des expositions, des concerts et performances, des ateliers, et d’une librairie éphémère, le festival permet de découvrir des passions, des exploits, des libertés, des radicalités, et des histoires… Cette cinquième édition sera presque entièrement féminine, à commencer par son visuel signé de Vague Graphique, (Fanny Thauvin). Un tee-shirt entièrement fabriqué à Guidel par Le Minor est également mis en vente en série très limitée aux couleurs du festival...
> Ven 25, sam 26 et dim 27 nov, L'Estran, Guidel
> L'émission de Radio Balises consacrée au festival (et notre agenda de la semaine dernière) ICI
Huit heures ne font pas un jour

Huit heures ne font pas un jour

Après Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman et Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin, Julie Deliquet (dont les Lorientais ont vu au CDDB Catherine et Christian) adapte Huit heures ne font pas un jour, la mini-série de cinq épisodes réalisée par Rainer Werner Fassbinder et diffusée à la télévision allemande en 1972. Cette fresque prolétaire décrit le quotidien d’une famille allemande, impliquée dans les luttes sociales de son époque : défense ouvrière, émancipation féminine, dignité du troisième âge, droit des enfants. Une aventure scénique portée par treize acteur·rice·s, comédie sociale où chacun partage l’espoir d’une société heureuse, plus juste et plus solidaire, une œuvre militante et romanesque au cœur de laquelle l'union fait la force, un spectacle qui donne du courage.
> Jeudi 1er et vendredi 2 décembre, 19h, Théâtre de Lorient
Dislex

Dislex. Cie LRIR

Isa, Martin et les autres… Les dyslexiques. Pour eux, les lettres et les sons se mélangent, les mots dansent et font naître d’autres mots, parfois drôles ou poétiques, parfois mystérieux et incompréhensibles. Quand arrivent les difficultés d’apprentissage, commence la peur d’écrire, de lire, mais aussi la peur de la moquerie et du reproche. Partis de leur propre expérience, Isabelle Ronayette et Martin Staes-Pollet, inventent une galerie de personnages pour interroger, avec sensibilité et humour, la difficulté des dyslexiques à vivre dans un monde où l’écriture est signe d’intelligence et de valeur. Un voyage initiatique, instructif et réparateur, en théâtre et vidéos.
Le spectacle sera suivi d’un temps d’échange avec le public.
> Samedi 26 novembre, 18h30, Plateau des 4 vents, Lorient. Gratuit. Dès 12 ans
Renan Luce

Renan Luce et Christophe Cravero

Voici plus de trois ans que le pianiste Christophe Cravero accompagne Renan Luce, avec une générosité et une liberté qui ont sublimé ses mélodies et ses textes. Avec reconnaissance et enthousiasme, Renan Luce lui a fait l’invitation d’une tournée en duo. Pour retrouver aussi une nudité propice à la confidence, une simplicité qui approfondit les sentiments, pour explorer un nouveau terrain de jeu ensemble. Cette nouvelle configuration crée un lien différent avec le public. Peut-être plus intense parce que plus nu et centré sur les émotions partagées, les histoires racontées. En ligne de mire de ce voyage musical, nous découvrirons des climats riches et vivants, des emprunts au jazz, à la musique romantique, au folk … Le tout, avec une furieuse envie de partage et de liberté. (En 1ère partie Coline Rio, auteure compositrice originaire de Nantes).
> Vendredi 2 décembre, 20h30, L'Hermine, Sarzeau
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Nout

Cette semaine on va voir quoi ?

Toute la vérité. Adrien Béal. Le spectacle s’appuie sur les travaux du philosophe Michel Foucault et explore les rapports qu’entretiennent vérité et sexualité. Cinq fictions se succèdent, chacune articulées autour d’un sens - toucher, sentir, entendre, voir, goûter - cinq chapitres d’une réflexion autour de la vérité. (Jeu 24 nov, 20h au CDDB, Lorient)


Irène Dresel. Une bonne électro qui sait faire monter le désir, tout en restant assez cérébrale. Bonne soirée dancefloor en perspective. Un extrait ici. (Ven 25 nov, 20h30, Echonova, Saint-Avé)


Nout, Un combo de musiciennes qui font des trucs de dingue avec leurs instruments, et que L'Estran qualifie de chaînon manquant entre Nirvana et Sun Ra ! Le concert qui va vous scotcher à votre fauteuil. (Ven 25 nov, 22h45, L'Estran, Guidel) (Photo)


Fahrenheit 451. On avait repéré cette mise en scène du Théâtre Amer, l'année dernière, on ne l'a pas vue, mais on est toujours aussi tentées par ce clair-obscur qui va si bien à l'univers dystopique du bouquin de Bradbury, mythique, essentiel et inoubliable. (Mar 29 nov, 20h, Quai 9, Lanester)
aglae bory

Empreintes. Aglaé Bory

PAR ISABELLE NIVET

Ça fait un bon moment qu’on veut vous parler d’Aglaé Bory, et qu’on se fait dépasser par l'actu : les évènements s’empilent jusqu’à former une colonne instable, un jeu de Kapla… Mais nous y voilà, et c’est ok, puisque l’exposition des photos d’Aglaé Bory à Lorient est visible encore un mois.

Aglaé Bory c’est un parcours qui met des étoiles dans les yeux : histoire de l’art + Ecole de la photo d’Arles, premières collaborations prestigieuses, notamment un portrait de Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal pour Les Inrocks. Très vite, elle se fait remarquer aussi par son travail de recherche (on adore), et va alterner avec la commande : « J’aime la contrainte, celle qu’on me fixe, ou celles que je me donne à moi-même ». Ainsi fait-elle partie des lauréats de la Commande photographique de la BNF, sous-titrée Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire, destinée aux photojournalistes (200 lauréats en 2021 et 2022) : « J’ai proposé de travailler sur les pratiques artistiques dans les quartiers populaires. Des pratiques qui permettent de se chercher, se trouver, partager. J’habite à Bagnolet, et j’ai vu apparaître ce mouvement qui a mis la culture au centre de la ville, et comment ça a construit les jeunes ». Un projet qui a donné envie au Théâtre de Lorient : « A la sortie du confinement, le théâtre avait le désir de s’ouvrir vers l’extérieur, et ils m’ont appelée pour une série de portraits de Lorientais dans des lieux emblématiques, avec l’idée de l’empreinte, qui est le moteur du projet. Photographier la sensibilité aux choses, le souvenir de quelque chose de lu, de vu. Un spectacle, une œuvre, en se reconnectant à l’intériorité, la sensibilité. Des choses qui nous nourrissent et augmentent notre espace intérieur. Le stress, l’inquiétude, ont resserré notre espace et notre liberté intérieure, l’art permet de nous cultiver comme un jardin, et augmenter cet espace précieux où réside notre être. La culture ne change pas nos conditions de vie mais offre un moment pour se relier les uns aux autres. Les lieux de culture sont des espaces pacifiés où les rapports de force sont réduits, pour être à l’écoute ».

Les portraits des Lorientais
A Lorient, Aglaé Bory a fait le tour de la ville repéré la lumière – elle préfère celles du soir, plus douces – et les énergies. Elle a travaillé avec des gens rencontrés par hasard dans la rue – comme cet ancien sous-marinier de passage sur le Flore - a rencontré des lycéens, des étudiants, des musiciens, des gens travaillant au port de pêche, ou encore Irène, l’âme de la Tavarn, et réalisé plus de 70 portraits dont une trentaine a été retenue. « Tout le monde dit ‘Je ne suis pas photogénique’ : il ne s’agit pas d’une image, mais d’une rencontre. Je leur explique que leur présence m’intéresse, que j’ai envie de les photographier, parce que c’est vrai. Je cherche des images qui laisse transparaître l’immobilité, quelque chose de suspendu, une sensibilité, une présence. C’est leur façon de se comporter qui joue : penser à un ailleurs, être habité par quelque chose. Il y a une alchimie entre présence, posture, regard, lumière. Et imaginaire : ils se remplissent de cet ailleurs ». La série de Lorientais réalisée après le confinement a été complétée par une autre, autour des métiers du théâtre, dans les coulisses, et ces photos sont visibles dans le hall du Grand théâtre.
titre emballe CONCOURS
Pour tenter de gagner, envoyez-nous un mail mignon avec
1. votre nom
2. votre numéro de téléphone.
3. le titre du spectacle pour lequel vous jouez
Nous vous appellerons pour vous dire si vous avez gagné (mais pas si vous avez perdu !)
laetitia casta
EVENEMENT. Clara Haskil, prélude et fugue, avec Laetitia Casta
Créé la saison dernière au Théâtre du Rond-Point. Clara Haskil, pianiste relativement méconnue, est considérée comme une des plus grandes pianistes du XXe siècle, mais sa vie sera traversée d’épreuves et sa carrière ne prendra un réel essor que dans les dernières années.
> Mardi 6 décembre, 20h, Scènes du Golfe, Vannes
ON SAUTE DANS LA twingo

Un week-end à Brocéliande

PAR ISABELLE NIVET

monteneuf
voyajoueurs
J’adore jouer.

Et j’aime marcher. J’ai bien usé mes godasses sur le sentier côtier.

Où les emmener ?

Brocéliande.

Aussi nous voilà parties en Twingo avec ma copine Véro, qui aime marcher ET jouer.

De Lorient, une grosse heure de route, le temps idéal pour se donner des nouvelles. Passé Augan, on se rend compte qu’on a faim, ET Véro se rend compte qu’à Augan, il y a Le Champ Commun. Elle fait des bonds dans la Twingo, qui se dandine en retour.

Demi-tour. Merci Ganesh, si le restau du Champ Commun - entre le chalet de montagne et le bistrot de village - ne fait pas à manger le samedi, l’épicerie et le café sont ouvertes. Du pain intégral, un chèvre de la ferme Boisbras, à Campénéac, juste à côté, et du chocolat bio.
Une table dans le bar, où un petit gars sympa et tout doux nous fait un café. Pendant ce temps, une douzaine de papis tape(nt) le carton, cet après-midi, c’est concours de belote. Voilà. En une demi-heure on se rend compte qu’ici, on ne greenwashe pas un projet de business, mais qu’on est bien dans un lieu qui rassemble les gens.



[ Mais pourquoi diable Véro fait-elle des bonds ? Et bien parce qu’on a probablement là ce qui ressemble le plus à une utopie réussie, dans le paysage des tiers-lieux et de l’organisation collective, en France. A Augan, commune rurale de 1500 habitants, comment conserver des commerces de proximité ? En 2010 se créée une coopérative avec la participation des habitants et d’une soixantaine de producteurs locaux, paysans et artisans. Les travaux de cet endroit sont réalisés lors de chantiers collectifs, en recyclant ce qui est trouvé sur place. Le projet regroupe une épicerie, un café-concert, une microbrasserie, une auberge-restaurant ]
voyajoueurs
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voyajoueurs
voyajoueurs
On remonte dans la Twingo. Je pousse des cris parce qu’on longe un mur d’enceinte si long qu’on se croirait prisonnières d’un conte de fées. La forêt – qui n’est pas encore Brocéliande – est magnifique. Et on arrive à Monteneuf. Il est trois heures, le soleil est encore haut, on se gare sur le parking de l’Auberge des Voyajoueurs, et on rencontre le lieu, qui n’est pas du tout comme on l’imaginait. On voyait une espèce de relais forestier, c’est une maison contemporaine, faite de passerelles et de niveaux, de cours et de coursives, de bois et de métal. Des arbres et des bambous viennent verdir l’ensemble. On enfile nos chaussures de rando et juste en traversant la route, on est déjà dans la nature, la terre est rouge, le ciel bleu et les nuages blancs, c’est beau, c’est sauvage, lande et forêt, étang et flaques.
De retour à l’heure du thé, on s’installe sur des poufs, on papote avec les gens de l’auberge, qui nous conseillent quelques jeux - une mission pas si facile, puisque nous, ce qu’on aime, c’est l’imagination, les mots et la créativité. Et là, nous est proposé Imagine, exactement le jeu qui nous convient : des cartes transparentes avec des motifs et des dessins, qui assemblées ou mises en mouvement, permettent de faire deviner une expression ou un mot. On s’éclate.
On va ensuite découvrir Olé Guacamolé, où chaque joueur doit trouver un mot sans employer une lettre tirée dans une pile, tour à tour, en suivant la logique du mot. Un bon remue-méninges. Après un petit Code Names (trop compliqué à expliquer, mais simple – et super chouette – à jouer, on terminera par Nonsense : une histoire à inventer avec un mot imposé, que les autres joueurs doivent repérer. Bilan de la soirée, du fun pas béta, et des rires de plaisir. Dodo. Dimanche en forêt de Brocéliande, on ne va rien vous apprendre : le Val sans retour, l’arbre d’or, la fontaine de Barenton, Merlin et Viviane, les gentils gens du Brocéliande Café dans le joli village de Tréhorenteuc (on dirait un nom sorti du Seigneur des anneaux, pas vrai ?) et leur velouté de potimarron qui nous réchauffe, Hervé, cycliste rencontré par hasard, un saut à Paimpont et finir le week-end en chantant Les filles des Forges dans la Twingo…

Le territoire
Un grand triangle passant par La Gacilly, Josselin et Paimpont. Un accès facile et rapide depuis la voie express qui va à Rennes. Des forets whaou, des villages ouverts, des maisons de pierre et de brique, une terre rouge, c’est une autre Bretagne, à qui l’automne va vraiment bien.
broceliande
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robyn orlin

Festival TNB, 2e semaine

Cette semaine encore on a sélectionné des spectacles qui nous font trépigner.
• Rettilario, de Sara Leghissa, une performance/expérience sensorielle au sein d’une cage vitrée, comme un vivarium, où le public porte des écouteurs diffusant une bande-son urbaine (Danse. 26/27 nov).
• Lavagem, d’Alice Ripoll, qui nous intrigue depuis un bon moment. La chorégraphe brésilienne met en scène une poignée de danseurs, des seaux d’eau et du savon (Danse. Du 24 au 26 nov)
• We wear our wheels with pride… de Robyn Orlin, la grande grande chorégraphe sud-africaine, où six interprètes vêtus et coiffés selon la tradition zoulou se métamorphosent en rickshaw, conducteurs de pousse-pousse (Danse. Du 22 au 24 nov) (Photo Jérôme Seron)
• (La bande à) Laura, de Gaëlle Bourges, une chorégraphe qu’on adore, parce qu’elle s’inspire de l’art dans toutes ses pièces. Ici il s’agit de revisiter la place des modèles dans un tableau de Manet, L’Olympia. (Danse. Du 24 au 26 nov)
• Parlement, de Joris Lacoste, avec Emmanuelle Lafon. Un spectacle que les Lorientais ont pu voir au CDDB, formidable, qui mixe discours politiques, confidences, interjections publiques, conversations téléphoniques, extraits de commentaires sportifs, sans hiérarchie de valeur ni cohérence logique. Hypnotique. (Théâtre. Du 24 au 25 nov)
• La Ronde, d’Arthur Schnizler, par Arthur Nauzyciel. Un nouveau Nauzyciel de plus, pour un texte à scandale mythique. (Théâtre. Du 23 au 26 nov)