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Média culture Made in Bretagne ⹠N° 334 ⹠01/12/22
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PATRIARCAT. Vivre en confinement Ă©ternel
Un spectacle qui sâannonce comme une performance politiquement incorrecte, mordante, abrupte et survoltĂ©e. Winter Family sâattaque aux mĂ©canismes du patriarcat et se livre Ă une enquĂȘte intime au cĆur dâune famille â un pĂšre, une mĂšre et une adolescente de 14 ans â cette famille est la leur. Ayant fait le constat quâau-delĂ de leur propre famille, le problĂšme Ă©tait bien rĂ©el, leur processus de crĂ©ation sâest accompagnĂ© dâune recherche sur le thĂšme des sorciĂšres et du pouvoir fĂ©minin et interroge lâĂ©cart arbitraire et lâinvisibilisation ressentie par les femmes depuis des millĂ©naires jusquâĂ nos jours. (Lire aussi en rubrique "Cette semaine, on va voir quoi ?)
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> Mar 6 et mer 7 déc, 20h, CDDB, Lorient
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FĂȘte des lumiĂšres
La FĂȘte des LumiĂšres fait son retour Ă Port-Louis avec ses illuminations.
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18h30 : Set musical par les DJ de VARMA Festival, sur le boulevard Paubert. Boissons chaudes, boissons froides, sandwiches, galettes, frites seront proposés à la vente.
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20h30 : tir du feu dâartifice.
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> Sam 3 déc, à partir de 17h45, Port de la pointe, Port-Louis
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Théùtre d'objets décomposés
Tel un marginal cĂ©leste, un homme-poubelle entre en scĂšne et se dĂ©leste de ses frusques. Il ne vous accordera que 60 minutes, et pas une de plus. Pourtant, il a des choses Ă vous dire, treize histoires pour ĂȘtre exact. Dans sa valise, des vinyles introduisent une galerie de personnages et de situations dĂ©calĂ©es : Lâhomme enfermĂ© pour la vie dans un cercle, le laveur de cerveaux, lâhomme poursuivi par un cheval, le coureur qui ne peut plus sâarrĂȘter, lâillusionniste qui fait disparaĂźtre le monde... ThĂ©Ăątre dâObjets DĂ©composĂ©s est une piĂšce Ă gĂ©omĂ©trie variable. Chaque reprĂ©sentation est lâoccasion dâun nouveau corpus de textes empreints de surrĂ©alisme, de poĂ©sie et dâabsurde construit en interaction avec les spectateurs.
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> Ven 9 déc, 20h30, Théùtre à la coque, Hennebont. DÚs 14 ans
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Itinéraires graphiques. Derniers jours
Aux quatre coins du Pays de Lorient, tous les deux ans, depuis six Ă©ditions, des lieux dĂ©diĂ©s Ă la culture de lâimage et du livre se fĂ©dĂšrent pour partager une vision de la scĂšne graphique contemporaine oĂč se croisent le dessin, le graphisme, la bande dessinĂ©e. Les ItinĂ©raires Graphiques ont fait le choix de partager cette nouvelle Ă©dition avec le FrĂ©mok, une plateforme qui publie des ouvrages de littĂ©rature graphique qui vont de la bande dessinĂ©e Ă la poĂ©sie visuelle. Au-delĂ des Ă©ditions et des parutions, les membres du FrĂ©mok sâengagent aussi dans des projets dâexpositions, dâateliers, de film dâanimation et de performances thĂ©Ăątrales. Cette septiĂšme Ă©dition prĂ©sente les Ćuvres de quatorze artistes plus un collectif, rĂ©partis sur sept sites.
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Exposition Mathurin MĂ©heut
Artiste majeur du XXe siĂšcle en Bretagne, Mathurin MĂ©heut (1882-1958) a tracĂ© une voie artistique personnelle et originale tout au long de sa vie. De son fulgurant coup de crayon, il nous immerge au coeur de la sociĂ©tĂ© bretonne travailleuse et pieuse de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle. La quantitĂ© dâoeuvres produites et la diversitĂ© des techniques expĂ©rimentĂ©es font de lui un artiste prolifique et inclassable. Cette exposition propose de (re)dĂ©couvrir cet amoureux de la Bretagne Ă travers des oeuvres emblĂ©matiques et inĂ©dites provenant de collections publiques et privĂ©es. Elle participe Ă LâĂ©tĂ© MĂ©heut en Bretagne avec lâouverture du nouveau MusĂ©e Mathurin MĂ©heut, Lamballe-Armor.
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> Jusqu'au 31 décembre, Musée de Pont-Aven
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Marie Vandooren. DĂ©paysement
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Le schĂ©ma traditionnel dâun article de presse consiste dans la rencontre avec un·e artiste, suivie dâun papier. Ainsi se retrouvent mĂȘlĂ©es impressions et informations. Avec Marie Vandooren, on sâest loupĂ©es, aussi me suis-je laissĂ©e aller dans les toiles accrochĂ©es aux murs. Aussi, ce qui sera Ă©crit ici sera le fruit de mes premiĂšres sensations ; EST le fruit dâune rencontre avec un univers graphique. Un monde qui sâassocie immĂ©diatement dans mon esprit avec celui des romans de Murakami, pour son Ă©trangetĂ© quotidienne (alerte oxymore 1) et le lĂ©ger flottement perceptible dans ses descriptions, qui floute les images projetĂ©es dans mon imaginaire Ă sa lecture ; et celui du film de RyĂ»suke Hamaguchi, Palme dâor du Festival de Cannes 2022, Drive my car. JusquâĂ ce que je rĂ©alise que ce dernier est adaptĂ© dâun extrait du recueil Des hommes sans femmes, de Murakami. Lenteur, Ă©pure des dĂ©cors et des paysages, lignes de fuite, infimes dĂ©calages des angles de vue, Ă©trangetĂ© indicible, entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©, leurs couleurs, je les imagine comme dans les tableaux de Vandooren : grisĂ©es, Ă©teintes, sourdes, comme vues Ă travers un tulle de gaze, une brume se dĂ©chirant en trouĂ©es imprĂ©cises. Mais surtout, ce qui me bouleverse ici, câest une impression dâunivers Ă la Tarkovsky : cette sensation de paysage non achevĂ©, pas complet, exactement comme dans les rĂȘves oĂč le dĂ©cor sâarrĂȘte net dans sa parfaite imprĂ©cision (alerte oxymore 2). Vandooren semble avoir utilisĂ© ses outils au maximum de ses souvenirs, et sâĂȘtre arrĂȘtĂ©e lĂ oĂč elle nâavait plus dâimages. Exactement comme lorsque, au rĂ©veil, on tente de mettre par Ă©crit ses souvenirs dâun rĂȘve puissant, et quâon sâĂ©tonne dâavoir si peu Ă en dire. Vandooren assume cela. Elle nous donne Ă voir ce peu, qui est beaucoup pour celui ou celle qui se plonge dans ses scĂšnes improbables et ses couleurs inattendues. Ses roses impossibles sont pourtant ceux qui arrivent une fois lâan, habillant le paysage dâun filtre surnaturel, artificiel, et cependant totalement acceptable par la partie graphique du cerveau, qui fond littĂ©ralement de plaisir face Ă ces reprĂ©sentations qui ne ressemblent Ă rien de connu et qui font pourtant un Ă©cho intime en nousâŠ
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Une gĂ©omĂ©trie Jâavoue avoir une passion pour les sĂ©cantes, les dĂ©coupages dâimages en triangles, les lignes de fuite. Et Vandooren en use dans ses routes, ses ponts, ses courts de tennis, ses piscines, ses chalets, ses tentes, ses jeux urbains, composant, avec un vocabulaire graphique volontairement limitĂ©, des tableaux aux frontiĂšres du cubisme, sans jamais y entrer. Mettant lâaccent sur les formes prĂ©sentes dans le mobilier urbain, et la maniĂšre dont il dialogue avec une nature sauvage, puissante, et prĂ©sente au loin. Elle nous donne Ă voir son regard sur le paysage, elle nous met ses lunettes sur le nez, et on sâembarque avec elle, la suivant aveuglĂ©ment, les yeux fermĂ©s, pour les ouvrir sur des instantanĂ©s oniriquesâŠ
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Cette semaine on va voir quoi ?
Huit heures ne font pas un jour. On a bien envie de le voir, ce nouveau spectacle de Julie Deliquet, qui adapte la mini-série réalisée par Rainer Werner Fassbinder et diffusée à la télévision allemande en 1972, fresque prolétaire, aventure scénique portée par treize acteurices, comédie sociale et militante. Parce qu'on aime de plus en plus que le théùtre adapte le cinéma.
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+ Vous avez peut-ĂȘtre vu Fanny et Alexandre d'aprĂšs Bergman, ou Un conte de NoĂ«l d'aprĂšs Desplechin, ou encore Catherine et Christian.
(Jeu 1er et ven 2 déc, 19h au Théùtre de Lorient)
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Cuir. Arno Ferrera & Gilles Polet. PiÚce chorégraphique et acrobatique. En harnais de cuir, deux hommes s'empoignent, se hissent, se bousculent, s'entrechoquent. Et c'est carrément érotique. Hmmm... (Ven 2 déc, 20h30, Athéna, Auray) (Photo Valérie Frossard)
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Miel de Montagne. On vous le fait en nuage de mots ? Fauteuil gonflable rose dans une piscine californienne / Lollypop arc-en-ciel / Pop sucrée / Décalage / Dancefloor / Bulles de champ' / Sunset / Sunrise (téquila) / Barbe-à -papa / Sugar baby love / Honey Honey / Electro /Ritournelles.
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+ Vous avez peut-ĂȘtre Ă©coutĂ© Le Tuto avec Jacques, ou C'est dur avec Philippe Katerine.
(Ven 2 déc, 20h30, Hydrophone, Lorient)
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CinĂ©ma et psychanalyse. L'occase de voir ou revoir Snow Therapy, un des premiers films de Ruben Ăstlund (The Square, Sans filtre...) suivi d'un dĂ©bat avec L'association de la Cause Freudienne et Elisabeth Marion, psychanalyste. (Ven 2 dĂ©c, 19h45, CinĂ©ville Garenne, Vannes)
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+ Vous connaissez sûrement le sublime fronton du CEP, et la trÚs Mondrian Villa de la Marne
(Dim 4 déc, 15h, départ du n°6, rue Léo Le Bourgo, à Lorient)
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PATRIARCAT vivre en confinement Ă©ternel. Le voila, ce spectacle de Winter Family dont on vous parlait dans notre sĂ©lection du Festival TNB. Le truc qui nous fait frĂ©tiller depuis son annonce parce qu'il va dynamiter toutes nos reprĂ©sentations du thĂ©Ăątre tel que nous le connaissons. Winter Family est un duo franco-israĂ©lien formĂ© en 2004 par Ruth Rosenthal et Xavier Klaine, qui jouent une musique minimale, dans des formes entre concert, performances (trĂšs engagĂ©es), thĂ©Ăątre. Elle psalmodie et scande ses textes en hĂ©breu et en anglais, il joue de la batterie, des harmoniums, du piano et des grandes orgues. Le principe ici : aprĂšs avoir notĂ© pendant deux ans les phrases prononcĂ©es par son compagnon, Ruth Rosenthal y a repĂ©rĂ© tout ce qui Ă©manait de comportements patriarcaux. Et le recrache dans une forme qui laisse les spectateurs sur le cul. On vous glisse un extrait de la critique de Marie Plantin, sur www.sceneweb.fr, Ă lire ICI) : "En prenant leur couple parental pour cible, Rosenthal et Klaine poussent encore plus loin leur processus documentaire et nous livrent avec une audace folle un spectacle Ă la fois irrespirable et oxygĂ©nant, brĂ»lant et criant, un incendie du vieux monde qui sâachĂšve en apothĂ©ose abrasive. On en sort tout barbouillĂ©, remuĂ© dans tous les sens mais purgĂ© et rĂ©joui." (Mar 6 et mer 7 dĂ©c, 20h, CDDB, Lorient)
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Birds on a wire. Le duo fragile, délicat, et sublime de Rosmary Standley (Moriarty) et Dom La Nena.Trop joli. (Mer 7 déc, 20h30, Athena, Auray)
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Pompetti. Ah dis-donc, voilà un dessinateur italien, Vincent Pompetti, installé en Bretagne depuis cinq ans, qu'on ne connaissait pas, et dont la patte nous plait carrément, notamment dans une de ses séries trÚs "dolce vita", sur l'Italie (on n'en revient pas, de cette magnifique gestion des aplats colorés, et de sa vision cinématographique des scÚnes de rue, ou encore de ses paysages du sud qui nous font littéralement fondre). On va essayer d'en savoir plus sur lui et on vous en reparle.
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> Jusqu'au 24 décembre à L'Hermine, Sarzeau
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Une initiative originale, une expo-vente de petits formats, dont les auteurs restent anonymes jusqu'à la signature du chÚque. Une super idée pour focaliser notre attention sur l'émotion ressentie plutÎt que sur la notoriété de l'artiste.
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L'idĂ©e est signĂ©e Martine Saurel et Loran Jacob, qui font partie d'un rĂ©seau d'espace de crĂ©ation europĂ©en appelĂ© KaNĂŻBal'HOPOX (Ka pour Kaunas, en Lituanie, NĂŻ pour NĂźmes, Na pour Barcelone, L'HO pour L'Hospitalet, Po pour Porto et X pour les autres !) : "On s'est inspirĂ©s d'un concept existant Ă Berlin appelĂ© 'Anonymous drawings' auquel on avait participĂ©, et on a lancĂ© un appel Ă participation auprĂšs d'artistes du monde entier, NorvĂšge, Allemagne, Japon, Espagne, Portugal, Colombie... Et les artistes ont Ă©tĂ© emballĂ©s, ils se sont sentis libres, sans thĂšme, et dans l'anonymat. On a Ă©tĂ© surpris par la qualitĂ©, le soin, mĂȘme par l'emballage ! On a sĂ©lectionnĂ© une centaine d'oeuvres en petit format, 22 x 27 cm, dessins, peintures, aquarelles, gravures, photos... qui sont arrivĂ©es par la poste. Toutes sont au mĂȘme prix, quelle que soit la notoriĂ©tĂ© de l'artiste, donc l'achat se fait sur le coup de coeur. AprĂšs l'achat, l'oeuvre est retirĂ©e et le nom de l'artiste, ainsi que son pays d'origine, est affichĂ©. Et l'acheteur et l'artiste sont mis en relation..."
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> Chapelle Saint-Jacques, Clohars-Carnoët, du 2 au 24 déc, ouvert les ven - sam - dim de 16h à 20h. Vernissage ven 2 déc à 18h. Performance poétique dim 18 déc à 17h.
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Gildas Flahault s'installe Ă Lorient On vous en parle en dĂ©tail la semaine prochaine, au moment oĂč on Ă©crit ces lignes c'est notre anniversaire et on va aller faire la fĂȘte. Mais sachez que samedi 3 dĂ©cembre, ouvrira La grande ourse, le nouveau lieu de travail et d'exposition du peintre Gildas Flahault, que vous aimez sans doute autant que nous, et que c'est un endroit que vous allez sĂ»rement visiter souvent dans les mois Ă venir. Plein de projets pour Gildas, qui pose ses bottes et son cirĂ© Ă Lorient, ça c'est une super bonne nouvelle pour la ville, d'autant plus qu'en face de son atelier se trouve BaaM, qui expose de nombreux artistes du coin, mais aussi, pas loin du tout, Pigment.s, dont on vous parle un peu ci-dessous, et beaucoup plus la semaine prochaine aussi (Ben oui, l'heure tourne et la fĂȘte n'attend pas...).
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> La Grande Ourse, 23 rue des Fontaines, Lorient
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Pigment.s ouvre à Lorient. Un atelier boutique, Pigment.s, propulsé par Pauline L'Harridon, une artiste sur laquelle on a eu un gros coup de coeur pour son trait à l'encre d'une grande élégance, et pour sa gestion des couleurs impériale et gourmande. On vous raconte ça en détail la semaine prochaine, mais sachez qu'une premiÚre exposition collective vient de démarrer, jusqu'au 31 décembre, avec des artistes connus et des découvertes, et que c'est un grand plaisir. Une trÚs belle sélection d'oeuvres carrément emballantes, dans un joli lieu trÚs clean et chaleureux à la fois.
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> 27 rue du Maréchal Foch, Lorient
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Une p'tite brĂšve danse
LâOpĂ©ra de Paris vient d'annoncer le dĂ©part surprise de François Alu, nommĂ© danseur Ă©toile en avril dernier, qui souhaite reprendre son « entiĂšre libertĂ© professionnelle ». François Alu est lâune des rares Ă©toiles mĂ©diatisĂ©e, de par sa prĂ©sence en tant que jurĂ© dans lâĂ©mission de tĂ©lĂ©vision Danse avec les stars, et il nâaura dansĂ© (quel panache !) aucun grand rĂŽle dâĂ©toile entre sa nomination et son dĂ©part. On comprend en deux secondes ce qui fait la diffĂ©rence entre ce danseur atypique, tellurique, ancrĂ©, moderne, humain, et les carcans classiques de lâopĂ©ra, en regardant cette vidĂ©o.
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3. le titre du spectacle pour lequel vous jouez
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Nous vous appellerons pour vous dire si vous avez gagné (mais pas si vous avez perdu !)
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Se pourrait-il quâun jour la beautĂ© nous rassemble, nous emporte si haut quâelle nous mĂ©tamorphose ? Emily Loizeau revient, forte de ses voyages, du spectacle et du disque Run Run Run, hommage Ă Lou Reed, de ses engagements pour le climat, la cause migratoire⊠Icare a Ă©tĂ© enregistrĂ© en Angleterre avec le rĂ©alisateur et musicien John Parish, et Loizeau y explore et agrandit encore le cercle autour de son piano, pour laisser place Ă un son rock et impĂ©tueux. (Photo Ludovic Careme)
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> Sam 10 déc, 20h30, Le DÎme, Saint-Avé
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