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Média culture Made in Bretagne • N° 335 • 08/12/22

Everest. Tro-Héol

Un père et son enfant sont dans la forêt. Le père se fait mordre par un serpent et devient tout petit, réduit à la dimension d’une cerise… À leur retour, la mère les soigne. Elle va porter la responsabilité de sauver et nourrir la famille. Un jour, le père décide d’assumer sa demande intérieure et de regagner sa taille initiale en lisant les grands sommets de la littérature… Un texte de Stéphane Jaubertie. L’histoire d’un homme qui, dans sa famille, vit une sorte d’effacement de soi, de délégitimisation de son statut d’adulte. Un discours sur l’essentiel et le futile, un appel à arrêter la fuite en avant, à prendre le temps de se perdre dans la forêt, à chercher dans nos profondeurs…

> Mer 14 déc, 19h, l'Archipel, Fouesnant

+ Un spectacle de l'une de nos compagnies favorites. Des bretons et des marionnettes. Hyper créatif.

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Feuilleton Victor Massé

Pour commémorer le bicentenaire de la naissance de Victor Massé, compositeur né à Lorient le 7 mars 1822, le Conservatoire a fait appel à la Bande à Grimaud, pour faire travailler ses élèves et enseignants, en collaboration des acteurs locaux : Radio Balises, la compagnie de théâtre amateur Le 4e mur et la Direction de la culture. La commande : un feuilleton radiophonique de quatre épisodes de 5 minutes, mêlant éléments historiques et fictionnels, avec pour point de départ l’année 1848.

> Enregistrement public, mar 13 déc à 19h30, auditorium du Conservatoire. Gratuit
> Reportage atelier de création de bruitages ven 2 déc à 12h, à écouter sur Radio Balises
> Diffusion enregistrement et extrait du 1er épisode, ven 16 déc à 12 h sur Radio Balises
> Les quatre épidodes seront diffusés chaque vendredi midi de janvier sur Radio Balises

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Exposition Geo-Fourrier

Peintre, illustrateur, graveur et éditeur de cartes postales, Geo-Fourrier commence très tôt à s’intéresser aux arts du Japon. Tout au long de sa vie, il fera cohabiter techniques et compositions japonisantes avec la matière bretonne. L’exposition « Geo-Fourrier, entre Japon et Bretagne » donne à voir le travail de cet artiste, de sa représentation de la Bretagne mais aussi d’autres provinces françaises et étrangères.

> Derniers jours. Jusqu'au 31 décembre, Le Carton Voyageur, Baud

+ Une patte entre Hergé et le dessin de mode, et des couleurs délicieuses...

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NOS CRUSHS DE LA SEMAINE

Tilt. Par Chapi Chapo et les petites musiques de pluie. Super mignon, un concert à déguster avec ses enfants. À partir de jouets vintage et amplifiés, guitares toy et mini synthés, une partition entre rock, électro et pop très 80ies... (Jeu 8 déc, 18h, Hydrophone, Lorient. Dès 4 ans. 45 min)

Michel Jonasz et Jean-Yves d'Angelo. Il fait partie de nos mémoires, ne serait-ce que pour "Les vacances au bord de la mer" ou "J'veux pas qu'tu t'en ailles". Incontournables et extraits du dernier album "La Méouge, le Rhône, la Durance". (Ven 9 déc, 20h30, Océanis, Ploemeur)

Alice au pays des merveilles.

L’Amazing Keystone Big Band revisite Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll et fait swinguer l’esprit de Noël. La célèbre héroïne de la littérature anglaise, incarnée sur scène par deux comédiens, raconte sa propre histoire au rythme du jazz. (Ven 9 déc, 19h, L'Estran, Guidel. Dès 6 ans.)

We love Ella. Le concert parfait pour onduler des hanches en robe de velours. Un hommage à Ella Fitzgerald, par L’Amazing Keystone Septet et la chanteuse Célia Kameni. En 1ère partie, les élèves des nouveaux ateliers jazz du Conservatoire de Lorient. (Sam 10 déc, 20h30, L'Estran, Guidel))

Funky Frogs. Un ensemble vocal mixte, une bande de gars et de filles, en noir et jean, qui fait des reprises a cappella, mais bouge pas mal sur scène, avec des chorégraphies plutôt chouettes. Festif et joyeux. (Dim 11 déc, 15h30, Conservatoire de Lorient)

Jeanne Cherhal. Oh, ça va être un plaisir de la retrouver. D'autant plus que ce spectacle là, au piano, est une visite des chansons de films préférées de la chanteuse. (Dim 11 déc, 17h, TAB, Vannes)

Animalium, un joli spectacle à voir en famille, une version originale du « Carnaval des Animaux » de Saint-Saëns. Un spectacle de marionnettes comme un cabinet de curiosités abritant objets insolites et animaux extraordinaires... (Dim 11 déc, 17h, Salle des fêtes, Clohars-Carnoët) (Photo)

Lumière ! Louis Lumière avait conservé ses oeuvres (plus de 1400) à Lyon, dans les sous-sols du château familial. Aujourd’hui, un grand nombre de ces courts films originaux, réalisés entre 1895 et 1905, ont été restaurés. Thierry Frémaux, amoureux fou de cinéma, directeur général de l’Institut Lumière et délégué général du Festival de Cannes, monte sur scène dans une projection commentée en direct, pleine de passion et d’enthousiasme. (Lun 12 déc, 20h, TAB, Vannes)

IN A VU

Patriarcat, vivre en confinement éternel, au CDDB, c'était mardi et mercredi dernier, on vous parlait la semaine dernière, sceneweb disait "On en sort tout barbouillé, remué dans tous les sens mais purgé et réjoui" et les critiques disaient subversion, bouleversement, spectacle qui change un regard de spectateur. Hem. Bon, je n'ai pas ressenti tout ça. Mais il s'est tout de même passé quelque chose de notable, et peut-être cela veut-il dire un truc : pour la première fois de mon long parcours de journaliste, et même de spectatrice, je suis sortie de la salle en ne sachant quoi penser de cette chose que je venais de voir, et dans l'incapacité de formuler, analyser, décrire. Et vous ?

Pigments

On vous avait promis de revenir sur l’ouverture de Pigment.s, nouvel espace d’art à Lorient, bébé de Pauline L’Harridon : « J’ai fait partie des initiatrices du projet Baam, en 2019, avec Fanny Thauvin, Camille Portales, et Margot Lecointre. Je fais encore partie du CA. On est toujours très proches. Baam, plus petit, expose des artistes en devenir avec des petits formats, et moi, je commençais à avoir envie de plus… A2, A1, A0… Ici, le lieu le permet ».

Pigment.s, c’est un atelier de travail et un showroom, et... « Je ne voulais pas travailler seule. J’ai donc créé un espace de coworking avec deux bureaux qui seront disponibles en février. Le lieu peut également être loué à la journée, la semaine, ou plus, pour y donner des ateliers, travailler sur de grands formats, ou utiliser le matériel de sérigraphie mis à disposition, ainsi qu’une imprimante de qualité pour les reproductions d’art ».

Pigment.s, ce sera un lieu pour permettre aux enfants de découvrir et apprendre, pendant les vacances scolaires, lors de stages. Pauline, elle, peint et dessine : « J’ai fait des études d’archi à Bordeaux, et en 2014, j’ai travaillé à Nantes sur un projet d’illustrations, et je me suis rendue compte que c’était ça que je voulais faire, peindre, dessiner, avoir mon atelier et vendre ma production ». Le trait de Pauline est particulièrement élégant, un brin vintage parfois, un dessin à l’encre qui rappelle parfois René Gruau, et son travail sur les motifs floraux est carrément emballant, pour celleux qui aiment, comme nous, le contraste bleu/rouge, qu’elle semble affectionner plus que la moyenne… Ces motifs, elle les commercialise sur des tissus, sérigraphiés sur des toiles de coton, où ils fonctionnent particulièrement bien.

Pigment.s, c’est aussi un lieu d’exposition avec un premier rendez-vous en décembre. Le lieu fermera ensuite jusqu’à mi-février, pour terminer les aménagements. Dans cette expo, des artistes dont on vous a souvent parlé, et qu'on aime, mais aussi d’autres qu’on découvre avec curiosité et plaisir : (En bleu les artistes que vous avez déjà repéré ici) Yves Grouazel (peintre des champs) / Martine Guégan (graveuse de nature aux cadrages et couleurs sensibles et poétiques) / K.Liopé (street-art et sculpture, entre cubisme et Groupe Memphis) / Vincent De Chavanes (De la photo au grain très pictural, très beau) / Béatrice Ducrest (peintre des plages) / Christophe Capitaine (Gros craquage sur ses dessins, entre Edgar P.Jacobs et Godzilla) / Agnès Guillerot (Elle dessine le Pays de Lorient et les côtes avec beaucoup de poésie) / Jean-Marie Flageul (graveur de lignes et de motifs) / Anne Viot (la « filleule » de Pauline, de très petits formats en peinture, magnifiques et denses) / Jean-Baptiste Cautain (graveur de lieux, ici sa série sur Lorient)

> Vernissage ven 9 déc, 18h30. Expo jusqu’au 31 décembre. 27 rue du Maréchal Foch, Lorient

> Le compte Insta de Pauline / Le compte Facebook de Pigment.s

Le feuilleton Victor Massé

Comment rendre hommage à Victor Massé, compositeur né à Lorient plus connu pour sa rue commerçante que sa musique ? Le Conservatoire a commandé à La Bande à Grimaud, un feuilleton radiophonique de 4 épisodes de 5 min chacun, mêlant éléments historiques et fictionnels.

Le feuilleton radiophonique, aussi appelé feuilleton radiodiffusé, film radiophonique, radio-feuilleton ou radioroman, est un sous-genre de la dramatique radio. Dans les années 2000, l'essor d'Internet et de la baladodiffusion font renaître le genre. C'est aussi avec l'essor d'Internet que France Culture s'étonne du succès des fictions audio et en augmente la production après de nombreuses décennies de baisse. En 2008 est créé le grand prix de la fiction radio de la SGDL (Société des Gens De Lettres). En 2017, France Culture crée le Fonds de podcasts natifs de fiction dont plusieurs créations en « son 3D » dépassent le million de téléchargements. La fiction audio devient aussi un enjeu pour les plateformes de streaming audio.

10 feuilletons à écouter (ah non, zut, 9 !)

1. Signé Furax, feuilleton radiophonique français de 1034 épisodes de 10 minutes chacun : diffusé dans les années 50, il a été créé par Pierre Dac et Francis Blanche.

2. Le Donjon de Naheulbeuk est une saga MP3 typique du renouveau du genre.

3. Le Feuilleton, 30 minutes d’espace de création radiophonique, propose de grandes adaptations d’œuvres du patrimoine classique et contemporain pour mêler tous les métiers et les talents de la radio, preneurs de son, bruiteurs, metteurs en ondes et comédiens.

4. Visite du studio 111 de la Maison de la Radio. Le réalisateur de feuilletons radiophoniques, Jean Chouquet, parle de la mise en scène, qui nécessite mouvements et déplacements afin de donner plus de réalisme à l'enregistrement.

5. Les grands feuilletons de France Inter. Jean Chouquet parle des bruitages, des ambiances et du rôle des techniciens pendant une séance d'enregistrement.

6. Noëlle aux Quatre-Vents. De 1965 à 1968, tous les jours à 14h, sur France Inter, une saga radiophonique comme il n'en existe plus aujourd'hui, mise en ondes par Jean Chouquet.

7. Sur Be frenchie, une sélection de cinq histoires policières en feuilleton radio.

8. Les compagnons de la peur, feuilleton réalisé en Morbihan par la Bande à Grimaud

9. Vous reprendrez bien une page, un projet de territoire de la Bande à Grimaud

Pour tenter de gagner, envoyez-nous un mail 𝔪𝔦𝔤𝔫𝔬𝔫 avec

1. votre nom

2. votre numéro de téléphone.

3. le titre et la date du spectacle pour lequel vous jouez

Nous vous appellerons pour vous dire si vous avez gagné (mais pas si vous avez perdu !)

Scrooge

« À l’origine, il y a le désir de faire un spectacle de Noël. Un rêve simple, soyons honnête, celui d’un grand plateau de théâtre sur lequel il neige. Et puis la rencontre avec le roman d’un auteur que j’affectionne particulièrement, Charles Dickens, et ce personnage affreux que j’y découvre : Scrooge. » Rodolphe Dana (Photo Agathe Poupeney)

> 20, 21 et 22 déc, 19h, Théâtre de Lorient

A snack to be

Ahahaha ! C’est Philippe Nicole, des très déjantés "26000 Couverts" qui a mis en scène cette histoire trashy-comique, éclairée à la lumière des néons où poésie de parking et drôlerie de comptoir se mêlent au bruit d’une machine à café surprenante et d’un sèche-main excessif. Dans une station-service perdue au milieu de nowhere, une esthéticienne en panne, une employée de bureau qui a perdu ses clefs, un routier nostalgique et une covoitureuse en transit, bloqués hors du temps. On est très tentées par cette esthétique entre Playtime de Tati et les fenêtres de Hopper. (Photo A. Bazin)

> Mar 13 déc, 19h30, Théâtre du Blavet, Inzinzac-Lochrist

MIAM MIAM

La semaine dernière, j’ai pris un café avec Marie, qui sortait du restau avec un avis "so french" : « Ah ben écoute c’était plutôt pas mal ! ». "Plutôt pas mal", avec moi, ça donne en général « ohlala-waou-dément-j’adore-sublime », fallait vérifier. Donc mardi dernier, Catherine était de passage à Lorient pour le déjeuner, j’ai réservé pour deux chez Cuisinier privé.

Le décor

Celui d’un coiffeur chicos, canapé en velours, bleu marine, blanc et pointe de jaune. La table de deux qu’il faut prendre, c’est la seule et unique qui soit en face du piano, car oui, chez Cuisinier privé, les petits gars font la cuisine devant vous, avec des gestes précis et tendres, comme s’il réparaient l’aile d’un rouge-gorge tombé dans une friteuse. On se sent leurs invité·e·s (rappelez-vous ces scènes de cinéma où un chef – viril mais romantique – ouvre sa cuisine en pleine nuit à une femme – affamée mais délicate – pour lui concocter un truc sublime rien que pour elle). Donc, oui, si vous êtes avec quelqu’un d’un peu tatillon sur l’écoute, ou si vous avez le contrat du siècle à négocier, prenez plutôt une table côté salle, vous serez plus concentré sur votre interlocuteurice.

La bouffe

Je fais partie des petites-meufs-qui-ne-mangent-pas-beaucoup, aussi n’ai-je pris que la formule plat/dessert, mais la prochaine fois, je prendrai la totale, parce que c’était vraiment, vraiment bon. En dessert, y avait un macaron au marron (Un macamarron ? Un macaronron ?). Texture et goût du biscuit parfaites, crème super ok, et oh ben dis donc, y a de quoi gambader dans l’assiette, on peut cueillir des grosses gouttes de caramel, des miettes de marron, des crountchis de je sais pas quoi, de l’écume sucrée. Une balade d’automne en forêt. Et en plat, un filet de poisson cuit avec brio, c’est-à-dire conservant la texture et le goût – mais ça c’est un peu la base, et c’est pas vraiment ce qui importait dans l’assiette ; ce qui m’a arraché des cris, c'est le reste : les légumes, cuits fondants pas mous, croquants juste un chouia. Les dents doivent un peu bosser, juste pour sentir le plaisir de fendre l’enveloppe légèrement élastique du légume, avant de pénétrer dans la texture souple, presque confite, des panais, champignons, navets, carottes, posés sur un lit de purée-parfaite de potimarron, tellement onctueuse qu’on a envie de s’en tartiner la tronche en masque de beauté. Onctueuse mais pas molle, cette purée se tient, et se tient assez pour faire rempart aux émulsions et écumes qui l’entourent comme une mer des délices, bulles au goût de crustacés, fluides d’herbes, qui me donnent envie de sauter sur le comptoir et m’envoyer la totalité du flacon cul-sec.

Donc, ouais, plutôt pas mal.

> Ouvert du mardi au samedi le midi. Entrée/plat ou Plat/dessert : 17,50 €. Entrée/plat/dessert : 19 €. Cuisinier Privé, c’est au 5 rue du Général Dubail à Lorient, et tu réserves au 06 64 94 97 37.

Blanquette ou Ceviche ?

est un projet lorientais et collectif, réalisé par cinq esprits aussi vifs qu’affamés. Etienne Le Saint, restaurateur (La Cambuse), Yvan Zedda, photographe, Blandine Prigent, illustratrice, Manon Liduena, journaliste, et Margot Lecointre.

Parce que cette série de cartes-recettes est jolie et chouette, Sorties de secours a demandé à Manon Liduena, qui écrit ici depuis plusieurs années, de raconter elle-même le projet...

Blanquette ou Ceviche ? est une histoire née dans l’avenue de la Perrière, à Lorient. Au départ, on a un chef qui tourne en rond parce que son resto est fermé pendant le confinement et une autrice de guides de voyages, qui tourne en rond elle aussi, parce que voyager n’est pas franchement d’actualité. Les deux se voient quotidiennement, dans la Perrière, et l’idée d’un livre de cuisine germe. Ils en parlent à leurs copains de quartier, photographe, graphiste et illustratrice, et tous les cinq embarquent dans ce projet. Au début, c’était donc un livre qui devait s’appeler La Flemme du dimanche soir. Puis, au fil des mois, au fil des multiples réunions gourmettes, l’idée des cartes-recettes s’impose. Des cartes-recettes comme celles que leurs mamies découpaient dans Marie-Claire, remises au goût du jour. Et les recettes seraient une solution pour chaque situation de la vie : un dîner avec les beaux-parents, un apéro entre collègues, une tentative de séduction. Parce que la bonne chère est une solution à tout. Et puis parce que la vie, ça donne faim.

> Aujourd’hui, dix cartes-recettes sont publiées, et d’autres sont à venir. On les trouve à Lorient, dans la galerie associative Baam (26 rue du Général Dubail), à la librairie A la ligne (11 rue Auguste Nayel) et au Marché de Noël dans ta Perrière, qui a lieu samedi 10 décembre.

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