Les sorties culturelles du Morbihan

N° 433 - 16 janvier 2025

Meliscenes
Plongez dans l'univers du Festival MéliscÚnes !
Pour cette 24e Ă©dition, le Festival MĂ©liscĂšnes, organisĂ© par la Ville d’Auray – Centre Culturel AthĂ©na devient un projet intercommunal accompagnĂ© et soutenu par Auray Quiberon Terre Atlantique, conçu avec les 24 communes du territoire. Marionnettes, théùtres d'objets, c'est LE festival de rĂ©fĂ©rence du genre.
Les rĂ©servations et les retraits de billets se font cette annĂ©e directement auprĂšs de la billetterie centralisĂ©e du Centre Culturel AthĂ©na / Auray.
Le programme est en ligne depuis hier.
Les réservations sont ouvertes ICI
> Du 9 au 22 mars, Pays d'Auray
JAZZ MINIATURES
Jazz Miniatures Ă  Port-Louis.
‱ Jack Titley / Morvan Leray
Ils partagent des standards de toutes époques, revisités en pure acoustique, jazz, folk et blues avec une guitare sÚche, une mandoline, des voix audacieuses et des improvisations endiablées.
> Ven 24 jan à 20h, La Dame Blanche. Réservations 02 97 82 45 11

‱ Baptiste Boiron / MĂ©dĂ©ric Collignon
Jazz, blues, noise, musiques traditionnelles recombinĂ©es de mille façons. Baptiste Boiron, saxophoniste, pratique la bombarde et a dĂ©veloppĂ© composition et improvisation avec la scĂšne jazz contemporaine. MĂ©dĂ©ric Collignon, compositeur, improvisateur, cornettiste, musicien inclassable, traverse les univers du free jazz au funk en passant par l’électro, et aborde la voix comme instrument, avec des improvisations qui mĂȘlent scat et techniques de beatbox.
> Sam 25 jan à 16h Musée de la Marine. Réservations 02 97 82 56 72

‱ Plateau double
- Hyperballads. AtmosphĂ©rique et chambriste, travaillant sur timbres, respirations et textures, le duo associe le thĂ©orbe, instrument typique de l’époque baroque, Ă  la trompette d’un maitre jazzman et utilise les possibilitĂ©s infinies de l’informatique et de l’électronique. David Chevallier, guitariste, et Geoffroy Tamisier, musicien nantais.
- Oko. Fidel Fourneyron est tromboniste, leader de formations atypiques. Thibaud Soulas, contrebassiste curieux de toutes les rencontres, pratique le jazz sous toutes ses formes, du new-orleans au free Jazz.
> Dim 26 jan à 17h La Criée. Réservations 06 70 50 74 64. Tout le programme ICI
derby
Derby
C’est l’histoire d’un sport fĂ©minin de contact et de vitesse : le roller derby. Sur leurs rollers quad, Gara la Garce, Jammi Roquad, Iron Manou
 s’engagent sur la piste ovale le temps d’un match. Des noms Ă©vocateurs, provocateurs pour un sport qui engage les corps tout autant que les esprits. Les sorties de pistes sont nombreuses mais la chute renforce l’affirmation de soi et devient l’enjeu principal. La piste, quelle soit de roller ou de cirque, devient alors l’espace du dĂ©passement, de la joie, de l’émancipation. Le temps d’un match, Valia Beauvieu et Emmanuelle Hiron mettent en lumiĂšre les parcours initiatiques de ces femmes Ă  travers un sport qui agit comme un rĂ©vĂ©lateur intime au sein d’un collectif. Un spectacle puissant et libĂ©rateur.
> Ven 24 jan Ă  20h30, L'Estran, Guidel (Orga TRIO...S)
geraldine berry
AprÚs "Géraldine en transition", Géraldine Berry revient avec une nouvelle chronique. Au programme, trois, quatre ou cinq idées sur des choses engagées, militantes, citoyennes, et culture !
En janvier, on ne faiblit pas ! Au contraire, on enfourche son vélo.

🟡 Une rencontre avec Nicolas Legendre, journaliste au Monde autour de son livre “Silence dans les champs” ce jeudi 16 Ă  20h Ă  l’UBS, Amphithéùtre Massiac. Cette enquĂȘte sur le systĂšme agro-industriel breton (disons-le clairement, la mafia bretonne) a reçu le prix Albert-Londres 2023.
« C’est pas la Corse ici. On te tue pas. C’est plus subtil. C’est sournois. La peur
 »

🟡 Le festival breton d’aventures et de voyages plutĂŽt bien fĂ©ministe Les Oies sauvages fait son envolĂ©e d’hiver les 18 et 19 janvier. Il y a deux films (Women don’t cycle et Leurs OdyssĂ©es) en partenariat avec J’ai vu un doc Ă  la Balise Ă  Lorient samedi soir Ă  19h30, des randos vĂ©lo et Ă  pied pour les femmes samedi aussi Ă  15h et une balade matrimoniale dimanche matin dans les rues de Lorient. Pour s’inscrire aux diffĂ©rents Ă©vĂ©nements, toutes les infos sont ici.

🟡 À voir Ă  la mĂ©diathĂšque de Larmor-Plage l’exposition Couleurs de l’artiste Nina Color. C’est donc trĂšs colorĂ© et graphique, et c’est jusqu’au 22 janvier !

🟡 Pas vraiment une sortie, mais dimanche matin, Ă  l’heure du brunch, testez-vous avec la dictĂ©e des ParenthĂšses Ă©lĂ©mentaires ! C’est en ligne sur son compte instagram Ă  11h30. L’occasion de faire le point


🟡 Et si vous voulez rester dans la thĂ©matique vĂ©lo au fĂ©minin, alors foncez et lisez l’incroyable voyage d’Isabel Del Real, de la Bretagne Ă  l’Iran, dans sa BD PlouhĂ©ran.

Souvent quand je bouge, je fais des story sur Instagram : @geraldineberry_lorient
coups de coeur
SPLASH
Images splash, blendeuse, pyromanie et autres contes et légendes des IA génératives
ConfĂ©rence animĂ©e par Gwenola Wagon, artiste et chercheuse. Une rĂ©flexion sur ces crĂ©ations gĂ©nĂ©rĂ©es par intelligence artificielle qui captent l’attention par leur intensitĂ© visuelle et leur hyperrĂ©alisme. Gwenola Wagon explorera comment ces images modifient notre perception et interrogent les frontiĂšres entre rĂ©alitĂ© et imaginaire Ă  travers leurs effets parfois troublants.
> Lun 20 jan Ă  18h, Ecole d'art, Lorient (gratuit)
Histoire de fausses nouvelles
L'éducation aux médias et à l'information est l'affaire de tou·tes. Face à la multiplicité des supports et des contenus, comment reconnaßtre une "vraie" information d'une fake news.
> Du 15 jan au 8 mars. Conférences et animations. MédiathÚque de Clohars-Carnoët
Discussion musique et BD avec Arnaud Le Gouëfflec
Arnaud Le GouĂ«fflec, artiste Ă  la fois romancier et scĂ©nariste de bande-dessinĂ©e, chanteur et auteur compositeur, parlera de la musique dans la BD, Ă©tant auteur de la rubrique Face B dans la Revue DessinĂ©e mais aussi de BD musicales comme « Le chanteur sans nom », « J'aurai ta peau Dominique A » et « Vivre libre ou mourir ! Punk et Rock Alternatif en France, 1981 – 1989 ». Il s’attardera sur cette Bd, plongĂ©e dans l’histoire du punk rock alternatif français des annĂ©es 80.
> Sam 18 jan à 15h, médiathÚque de Port-Louis (gratuit)
Emily Loizeau
AprĂšs l’album « Icare » sorti en 2021 , Emily Loizeau est de retour avec son nouvel album « La souterraine ». Ce nouveau projet, prolongement naturel du prĂ©cĂ©dent, a Ă©tĂ© enregistrĂ© sous la houlette du rĂ©alisateur John Parish (PJ Harvey, Aldous Harding, Dominique A
) et avec ses musiciens de scĂšne. Des titres Ă©lectriques, qui questionnent une sociĂ©tĂ© Ă©branlĂ©e par les dĂ©rĂšglements climatiques, impactĂ©e par les crises Ă©conomiques et sanitaires.
> Sam 18 jan Ă  20h30, Centre culturel de Rosporden
Un Beau Dimanche en famille
Dédiée aux enfants, à leurs familles, à leurs amis, cette journée est l'occasion de passer une journée joyeuse ensemble, dans tous les recoins du Palais des Arts. Au programme : animations en caravanes, jeux, ateliers, spectacles, exposition, films, mangas audio, espace motricité, coin lecture, librairie, goûters, foodtrucks, boum funky...
> Dim 19 jan, Ă  partir de 11H, ScĂšnes du Golfe, Vannes. Le programme ICI
Aguirre, la colĂšre de Dieu de Werner Herzog
Film de Werner Herzog (Aguirre, der Zorn Gottes) de 1972, avec Klaus Kinski. Un film mythique, une épopée hallucinée dans le Pérou et en Amazonie au XVIe siÚcle, à l'époque des conquistadores espagnols, mais qui résonne puissamment avec notre époque.
> Dim 19 janv à 18h30, Ecole d'art Lorient (Ciné pour tous)
PAF
Week-end de stages de danse
Pendant quatre jours, Quality Street Dance et C.A.M.P transforment la salle de danse de Victor Hugo en bol de créativité, de groove et de partage, avec le bboy ukrainien Uzee Rock en résidence avec la chorégraphe Olga Dukhovna.
Avec Liss Funk (Rennes), ambassadrice du waacking et du locking / Chakal (Bordeaux) : breaking, toprock et musicalitĂ© / Uzee Rock (Ukraine) icĂŽne mondiale du breakdance / Agathe Martin (Lorient) danse contemporaine mĂȘlant mouvements acadĂ©miques et expression libre.
Ouvert à tou·tes à partir de 12 ans
> Du 16 au 19 jan, Gymnase Victor Hugo, Hennebont. [Le programme ICI]
long format isabelle nivet
LA MESIAS
La mesias
Enric et Irene ont peut-ĂȘtre trente ans, peut-ĂȘtre quarante. Un frĂšre et une sƓur. Dans leurs regards perdus se lit un trauma pas si lointain. Sur le visage d’Irene une cicatrice de brĂ»lure, dans les yeux d’Enric une fragilitĂ© Ă©vidente. Des enfants brisĂ©s, qui remontent peu Ă  peu la pente vers les adultes qu’ils auront mis plus de temps que d’autres Ă  devenir. A l’ñge de huit ans pour l’une, dix ans pour l’autre, les voilĂ  dĂ©jĂ  pendus au bras de Montserrat, mĂšre hystĂ©rique et toxique qui les transporte avec elle au grĂ© de ses passades, ses crises et ses errances, d’un appartement Ă  un autre, de valises faites Ă  la hĂąte, jusqu’à ce que, au grĂ© de soirĂ©es Ă  se prostituer, elle tombe sur Pep, qui va leur mettre un pendentif en forme de croix au cou, leur ouvrir les portes de sa maison et les refermer sur eux pour toujours.
DerriĂšre les grilles,
Enric, Irene (rebaptisĂ©e ResurrecciĂłn), et six sƓurs nĂ©es de coĂŻts rapides infligĂ©s Ă  Montserrat, qui va radicalement passer de bimbo allumeuse Ă  folle mystique, dictant la conduite de sa tribu en s’inspirant des messages que lui fait passer Dieu, avec lequel a des conversations.
InspirĂ©e par des faits rĂ©els, cette sĂ©rie, espagnole, de Javier Ambrossi et Javier Calvo, fait Ă©videmment penser Ă  certains films d’Almodovar, ne serait-ce que par les images d’une Espagne des campagnes, par l’inspiration faits divers, par l’outrance des personnages ou encore par le kitsch des images. Une rĂ©fĂ©rence que l’on ne peut pas ne pas faire en tant que cinĂ©phile française, mais qui s’arrĂȘte lĂ . De mĂȘme que la rĂ©sonance avec des films comme Fanny et Alexandre, Virgin Suicides, Mustang, ou Ă  une sĂ©rie comme The Leftovers. Une fois cela dit, reste une identitĂ© visuelle et cinĂ©matographique inĂ©dite, mais aussi trĂšs ancrĂ©e dans l’air du temps, marquĂ©e par une esthĂ©tique queer singuliĂšre.
LA MESIAS
Des personnages extraordinaires,
magnifiquement dessinĂ©s, que ce soit Ă  l’image ou dans leur caractĂ©risation, dans leur interprĂ©tation, l’histoire s’appuie sur une base de personnages complĂ©mentaires, et une couronne de personnages importants, surmontĂ©e par le trio principal, Montserrat et ses deux enfants. Casse-gueule a priori, le choix de changer d’acteurices selon les Ă©poques, fonctionne bien. TrĂšs bien mĂȘme. Avec quelques prĂ©fĂ©rences, pour Ana Rujas et Lola Duenas dans le rĂŽle de Montserrat jeune et adulte, magnifiquement cinglĂ©e, mystique, mĂšre dĂ©vorante et irresponsable, aimant passionnĂ©ment des enfants qu’elle va pourtant sĂ©questrer et dresser comme de petites crĂ©atures ignorantes et aveuglĂ©ment religieuses. Biel Rossel et Irene Balmes, eux, incarnent avec une beautĂ© Ă©poustouflante les deux hĂ©ros adolescents, bouffĂ©s par leur mĂšre, tiraillĂ©s entre leurs pulsions de libertĂ© et leur dĂ©vouement Ă  leurs soeurs. Le reste de la distribution est tout autant enthousiasmant, notamment les enfants, qui arrivent Ă  recrĂ©er l’étrangetĂ© de ces crĂ©atures qui ne connaissent du monde que la maison dans laquelle ils vivent, et pensent et ressentent Ă  travers le prisme de la religion, qui gouverne toutes leurs actions.
STELLA MARIS
Binge watcher avec joie et espoir
Une des grandes rĂ©ussites de la sĂ©rie, c’est d’avoir dessinĂ© cette histoire avec candeur, tendresse, modernitĂ©, douceur, espoir, sans misĂ©rabilisme, sans ĂȘtre plombant ou flippant (bon, un petit peu quand mĂȘme). Loin loin loin du traitement de certaines sĂ©ries amĂ©ricaines, sans musique inquiĂ©tante ou cadrages qui foutent la frousse. Non, on regarde la sĂ©rie avec joie, et empathie. On se dit que ça va bien finir. On est troublĂ© par cette foi et sa dĂ©rive sectaire, on suit les hĂ©ros dans leur reconstruction et leur recherche de sens, de rĂ©paration, de lumiĂšre. On se pose plein de questions sur la religion, le fanatisme religieux, la foi, la famille, l’éducation, l’emprise, le despotisme familial, la sociĂ©tĂ©. Des tas de questions qui tournent et bourdonnent dans la tĂȘte Ă  chaque fin d’épisode, grĂące Ă  une maniĂšre de raconter les choses qui ne donne pas de rĂ©ponse, qui n’appuie pas sur les ressorts habituels du cinĂ©ma.
STELLA MARIS
Arty, queer, intelligent, émouvant
Enfin, cette enfance Ă  la fois merveilleuse et emprisonnĂ©e, cette adolescence mystique et crĂ©ative est scĂ©nographiĂ©e dans un design absolument emballant, baroque et pop Ă  la fois. Car Ă  l’intĂ©rieur de leur prison, les six filles de Montserrat sont devenues un girls band gĂ©nialissime, queer, dĂ©lirant, qui chante pour sauver le monde. Une esthĂ©tique kitschissime Ă  cĂŽtĂ© de laquelle les bondieuseries de Lourdes paraissent aussi fades que les cadeaux Kinder Surprise. Sur une Electropop signĂ©e Hidrogenesse, les filles, en robes Ă  carreaux flashy ou en tulle pastel, chantent un hymne Ă  l’amour pour Dieu et leur mĂšre, et en font des vidĂ©os diffusĂ©es sur YouTube, dans la sĂ©rie comme dans la rĂ©alitĂ©. Un compte Instagram a mĂȘme Ă©tĂ© créé, @stellamarisgrupo : « Querido creyente
 Querido seguidor
 Hola. El mundo llega a su fin, pero nuestra musica puede salvarlo ». En mai 2024, la fiction est devenue rĂ©alitĂ© et le groupe s’est produit en premiĂšre partie de Phoenix au festival Primavera Sound devant cinquante mille personnes, Ă  Barcelone. [regarder ICI]
Donc en rĂ©sumĂ©, on a du fond, on a de la forme, c’est arty, c’est profond, c’est grave et plein d’espoir, c’est Ă©mouvant, c’est beau, c’est crĂ©atif, c’est intelligent, c’est magnifiquement interprĂ©tĂ©, et on en garde sous le coude, parce qu'on ne vous a pas volontairement pas tout dit.

> La bande annonce
> Regarder la série

ISABELLE NIVET

places Ă  gagner
Envoyez-nous un mail à cestparla@sortiesdesecours.com pour tenter de gagner des places (n'oubliez pas de nous donner votre numéro de téléphone). Cette semaine vous jouez pour Annonciation, Un trait d'union, Larmes Blanches, du Ballet Preljocaj
PREJOCAJ
Annonciation, Un trait d'union, Larmes Blanches, du Ballet Preljocaj
Pour cette soirĂ©e exceptionnelle, le chorĂ©graphe a souhaitĂ© revenir sur ses pas au fil de trois piĂšces maĂźtresses qui ont façonnĂ© son Ă©criture. Annonciation (1995) ou l’annonce de sa future maternitĂ© faite Ă  la Vierge Marie par l’Archange Gabriel, est une piĂšce pour deux danseuses dont la sensualitĂ© naĂźt des mouvements trĂšs stylisĂ©s. A contrario, Un trait d’union (1989), piĂšce pour deux danseurs, met en exergue la puissance et la tension qu’il peut y avoir dans la quĂȘte de l’autre. La trilogie se clĂŽt avec Larmes Blanches (1985) dans laquelle deux couples baroques se dĂ©chirent avec virtuositĂ© dans une gestuelle au cordeau. PrĂ©cision, vitesse, intensitĂ©, rĂ©pĂ©tition Ă  l’unisson, tout est dĂ©jĂ  lĂ  comme une signature.
> Mar 28 et mer 29 jan Ă  20h aux ScĂšnes du Golfe, Vannes

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