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N° 437 - 13 février 2025
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Un rendez-vous privilĂ©giĂ© : un spectacle qui rĂ©unit les grandes chansons de sa carriĂšre, dans lequel il se livrera au jeu dâune interview en direct. Sur scĂšne, accompagnĂ© de son pianiste et de sa complice de toujours, la chanteuse et animatrice franco-amĂ©ricaine Valli, il partagera les anecdotes et grands moments de sa vie professionnelle : son dĂ©marrage de carriĂšre comme musicien au cĂŽtĂ© de Jacques Dutronc, ses dĂ©buts de chanteur avec Claude François, les annĂ©es Gainsbourg, la naissance de ses chansons, les rencontres qui ont marquĂ© sa vie, les succĂšs, les dĂ©boires. Entre confidences et piano, ce rendez-vous inĂ©dit remettra en lumiĂšre les chansons de son rĂ©pertoire et dâautres pĂ©pites, moins connues, qui Ă©maillent les albums de sa carriĂšre.
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Si une Ćuvre de grand format attire lâĆil par sa monumentalitĂ© et marque immĂ©diatement l'esprit, une Ćuvre de petit format incite le visiteur Ă s'approcher pour mieux la dĂ©couvrir. Ainsi sâinstalle une intimitĂ© avec le spectateur, contraint dây plonger pour la regarder . Les artistes prĂ©sents Ă la biennale 2025 des petits formats de la sociĂ©tĂ© Lorientaise des beaux-arts ont acceptĂ© la contrainte du format 45x35 maximum. Une sĂ©lection dâoeuvres variĂ©es créées par des artistes du territoire aux univers trĂšs diffĂ©rents.
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On a vu « A complete unknown » (Un parfait inconnu), formule extraite de « Like a rolling stone » : « Like a complete unknown, like a rolling stone », sans doute lâune des chansons les plus connues de Bob Dylan.
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Un film Ă voir, plus quâun autre, absolument en VO, pour goĂ»ter le travail de rĂ©interprĂ©tation fait par TimothĂ©e Chalamet, qui ne tente pas dâĂȘtre Bob Dylan, mais qui en propose une version assez emballante. (Le choix dâune icĂŽne actuelle reste malin, pour amener les plus jeunes Ă dĂ©couvrir un chanteur que probablement, ils ne connaissent pas). Dans le sens oĂč on ne sort pas bluffĂ©e par la performance, mais sĂ©duite par son interprĂ©tation, oĂč il incarne tout en restant lui-mĂȘme. On ne se dit pas « CâEST Bob Dylan », on se dit « Câest UN Bob Dylan ». Chalamet a chopĂ© la voix, parlĂ©e ET chantĂ©e (et câest pas mauvais du tout), il sâempare des guitares de maniĂšre assez convaincante. Convaincante aussi, sa dĂ©marche, ses yeux baissĂ©s et ternes, la raretĂ© de ses sourires, mĂȘme si Chalamet est beaucoup plus mignon que Dylan.
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CĂŽtĂ© interprĂ©tation, on a donc droit Ă un beau travail, le sien en tĂȘte, mais aussi celui de Elle Fanning (Somewhere, The GreatâŠ) et sa bouille rose ; de Monica Barbaro, qui compose une Joan Baez un peu plus jolie (trop peut-ĂȘtre) que lâoriginale, et surtout Edward Norton, recrĂ©ant un Pete Seeger attachant, garant des valeurs de la Folk.
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Du cĂŽtĂ© des images, on se laisse aller dans une version esthĂ©tisĂ©e et agrĂ©able des annĂ©es 60 Ă Greenwich Village, teintĂ©e dâun brin de mĂ©lancolie, et on plonge dans cette histoire bien racontĂ©e, celle de ce parfait inconnu venu du Minnesota, et qui, Ă 19 ans, en quelques mois, devient lâune des plus grandes figures du folk puis du rock amĂ©ricain. Bonnes rencontres, reconnaissance, dĂ©marrage dâune carriĂšre, lâhistoire file, comme un conte de fĂ©es, on la suit avec plaisir comme on se plonge dans un roman.
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Le film se concentre sur la pĂ©riode 1961-1965, et lâexplosion de Dylan, mais câest surtout sur sa personnalitĂ©, dĂ©jĂ formĂ©e, que se penche James Mangold, qui, dĂ©cidĂ©ment, aime les biopics classiques, aprĂšs « Walk the line », consacrĂ© Ă Johnny Cash. Câest cette personnalitĂ©, montrĂ©e comme elle est, celle dâun homme attachĂ© Ă ses dĂ©cisions, indĂ©pendant, intransigeant, plutĂŽt autocentrĂ©, ne cherchant pas Ă se faire aimer, mais catalysant la fascination de millions dâĂȘtres humains, au-delĂ de la fan-attitude. Sans doute le poĂšte le plus cĂ©lĂšbre de lâhistoire.
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LâarmĂ©e des romantiques
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On vous signale une jolie sĂ©rie qui charmera tout le monde, et pas seulement les profs de lettres ou les bibliothĂ©caires (mĂȘme si, oui, leurs petits cĆurs vont sâĂ©mouvoir). Câest de lâanimation, avec un trĂšs beau traitement graphique. « LâarmĂ©e des romantiques » est signĂ©e par AmĂ©lie Harrault, CĂ©line RontĂ© et ValĂ©rie Loiseleux, commence comme une histoire, Ă Paris en 1827, et se dĂ©guste comme une gourmandise.
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Lâangle, intĂ©ressant, a Ă©tĂ© de ne pas se concentrer uniquement sur la littĂ©rature, mais sur toutes les disciplines artistiques qui ont Ă©tĂ© impactĂ©es par ce mouvement, en rĂ©action contre le classicisme acadĂ©mique. Vont apparaĂźtre progressivement Victor Hugo, Alexandre Dumas, HonorĂ© de Balzac, GĂ©rard de Nerval, George Sand, ThĂ©ophile Gautier, Charles Baudelaire, Alfred de Musset, Gustave Flaubert⊠Mais aussi EugĂšne Delacroix, Hector Berlioz, HonorĂ© Daumier, Gustave Courbet, FrĂ©dĂ©ric Chopin, Edouard Manet, NadarâŠ
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Avec CĂ©cile de France en voix off, il y a de la gourmandise dans lâair, mĂȘme si le ton et les inflexions ont Ă©tĂ© travaillĂ©es dans une forme trĂšs classique de documentaire, dans lequel on nâapprend pas forcĂ©ment grand-chose, mais qui â et câest surtout ça qui est intĂ©ressant â sâinscrit dans un contexte historique et montre des individualitĂ©s au sein dâun mouvement de fond dans les arts du 19e siĂšcle. Des personnalitĂ©s engagĂ©es, militantes, des voix qui ont influencĂ© la sociĂ©tĂ© tout autant politiquement quâartistiquement.
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En lâabsence de GĂ©raldine, en vacances cette semaine, je saute sur le crĂ©neau militant, et je vous propose un numĂ©ro de Tracks consacrĂ© Ă lâart de manifester. Un doc qui tilte pas mal avec mes interrogations. Depuis toujours, si je comprends le sens profond de partage, renforcement et rassurement des manifestations, je trouve que leur forme, toujours identique, codifiĂ©e, ne me donne pas envie de mây intĂ©grer, et jâai lâimpression de voir toujours les mĂȘmes "cĂ©rĂ©monies".
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Or, partout dans le monde, des artistes ont dĂ©veloppĂ© des approches diffĂ©rentes, plus proches de la performance, susceptibles dâattirer et rallier davantage de gens en faisant rimer militantisme et crĂ©ativitĂ©, et peut-ĂȘtre, de rendre la prise de conscience plus facile en passant par la musique ou la danse. VoilĂ , ça dure 16 minutes, et si ça donne une idĂ©e Ă une seule personne parmi vous, ce sera dĂ©jĂ chouette !
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Une journĂ©e Ă Brest Jâai une passion pour Brest. Brest, câest la ville oĂč je me sens chez moi, et jâaime sa tronche rude qui revendique son caractĂšre. Jây trouve toujours des choses Ă faire (certains Brestois me diront peut-ĂȘtre : « parce que tu nây vas pas souvent ! »), et je vous raconte un chouette samedi Ă Brest, entre dĂ©couvertes et classiques.
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Le marché Saint-Martin, dans et autour des Halles Saint-Martin, avec ses déballeurs. Pas trÚs grand, mais sympa et pas prétentieux, on peut y chiner de la brocante ou des sapes pas chÚres. Bilan : un pain des Abers à La Maison du Boulanger.
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Le cimetiĂšre Saint-Martin, magnifique dĂ©cor pour AdĂšle Blanc-Sec ou Tim Burton. Tombes effondrĂ©es, chapelles arrogantes couvertes de mousse, columbarium Ă dĂŽme, mausolĂ©es baroques, le lieu surplombe la rade, sây promener sous la bruine, câest un moment Ă©trange et cinĂ©matographique, oĂč on s'attend Ă chaque instant Ă voir Tanguy Viel dĂ©poser un pot de fleurs sur une tombe . Bilan : Pas mal dâhumiditĂ© dans les cheveux
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Ne hurlez pas, mais si vous mettez de cĂŽtĂ© vos convictions et oubliez oĂč câest fabriquĂ© et comment, ben, y a un Primark Ă Brest, et jâai beau faire, je reste sur ma dĂ©couverte de Primark Ă Londres au dĂ©but des annĂ©es 2000, et mon cĆur dâacheteuse compulsive se met Ă battre. Bilan : une 54e chemise Ă carreaux Ă 5 ⏠et un petit sentiment de culpabilitĂ©.
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La maison du stylo, un magasin qui vend tout pour Ă©crire ou dessiner, et câest si difficile de trouver de bon outils et des gens qui sây connaissent pour vous comprendre ou vous conseiller, que câest une adresse Ă retenir. Bilan : un mini stylo-plume Kaweco dont le bouchon se fiche au bout pour lâallonger. A peine plus grand quâune cigarette quand il est fermĂ©. On choisit sa plume, on choisit cartouche ou pompe, un super outil.
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Kuuutch, un atelier galerie dédié à la sérigraphie, la risographie, les petites éditions, les fanzines⊠Indé et pointu, un lieu « habité ». Bilan : des cartes postales en sérigraphie
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La PAM, en plein cĆur de Brest, cette ancienne imprimerie avait dĂ©jĂ une sacrĂ©e gueule avec son hall dâentrĂ©e tout rond, ses mosaĂŻques art dĂ©co, ses escaliers Ă©lĂ©gants. TransformĂ©e en tiers-lieux, on s'y sent bien, l'occupation s'est faite sans perdre l'Ăąme tout en Ă©tant joyeuse et crĂ©ative, en travaillant sur l'esprit typo et graphique. On peut y faire plein de choses : des expos, des ateliers, de la danse, des Ă©vĂšnements, ou tout simplement mater le matos de lâimprimerie, qui a Ă©tĂ© conservĂ©. Une « food street » intĂ©rieure abrite plusieurs cabanes Ă bouffe, depuis les plats vĂ©gĂ©s jusquâaux (trĂšs bons) smashed burgers. Et une super boulangerie bio « Le four de Babel », fabrique et cuit sur place un excellent pain. Le site de la PAM ici. Bilan : Un fondant au chocolat formidable avec mon cafĂ©
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Le Comoedia Un ancien théùtre, puis cinĂ©ma, et aujourdâhui galerie dâart, rĂ©novĂ© en 2019 avec un goĂ»t affutĂ©, on tombe Ă la renverse quand on pousse ses trĂšs belles portes dâentrĂ©e arrondies. Pur annĂ©es 40 et esprit art-dĂ©co, câest une merveille architecturale, par ses proportions, Ă la fois modestes et spectaculaires. La rĂ©novation a jouĂ© sur le blanc, lâor et le bois, mixant Ă©lĂ©ments contemporains trĂšs Ă©purĂ©s, et sophistication des Ă©lĂ©ments de dĂ©cor tapissĂ©s Ă la feuille dâor. Plafond dĂ©lirant couvert de sculptures, moulures Ă©lĂ©gantes, bas-reliefs. On peut accĂ©der par le haut ou le bas Ă la salle dâexposition, mais je vous conseille de passer par le haut, ça vous coupera davantage le souffle.
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Câest lâancienne salle de spectacle dĂ©barrassĂ©e de ses siĂšges qui abrite les expositions.
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(Ćuvre de la reconstruction, ce théùtre Ă lâitalienne est signĂ© par lâarchitecte Michel Ouchacoff et lâartiste Jean-RenĂ© Debarre pour les fresques. Il est restĂ© fermĂ© de 1991 Ă 2019)
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Jusquâau 29 mars, la galerie propose une chouette expo intitulĂ©e « Hip-Hop, un regard sur son histoire et ses scĂšnes » avec un angle original, mĂȘlant lâhistoire du mouvement sous tous ses aspects (musique, art, danse, mode, philosophie), avec des Ćuvres contemporaines de nombreux artistes. TrĂšs documentĂ©e, avec des cartels bien Ă©crits et intĂ©ressants Ă lire, on peut y passer un bon moment
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( archives et objets rares : photographies culte de Martha Cooper, tenues des annĂ©es 80 de la collection du graffiti artiste Comer OBK et aussi Blade, Christian Legier, Wen2, Tom Geleb, Wassem Sahimi, MĂ©lanie Bourget, TkX photography, RĂ©so, Tarek, Katre, Diksa, Tcheko, Lady K, Fred Ebami) Au programme Ă©galement des visites guidĂ©es par les artistes, des performances interactives, des confĂ©rences dansĂ©es, des DJ mix set⊠Plus dâinfos ICI
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Bilan : Beaucoup de Ohhhh et de Aaaahhh
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