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N° 441 - 13 mars 2025
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3 spectacles pour 1 soirée avec la cultissime compagnie belge Tof théùtre
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âą ĂtĂ© 69 Panier dâosier, nappe Ă carreaux, prairies et buissons ardents ! Ă lâombre complice dâun pique-nique torride, Jean laisse ses souvenirs jaillir de ses mains et de son esprit, pour enflammer nos sens.
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La tension monte, le public attend Bernard. Mais il tarde et ne parvient pas Ă entrer en scĂšne. Câest que Bernard est un inadaptĂ©. Mais Bernard ne dĂ©sespĂšre jamais, câest lĂ un de ses traits de caractĂšre. Il va donc lutter de tout son corps, de toutes ses forces pour parvenir Ă ses fins.
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âUn court spectacle dĂ©jantĂ© pour raconter les dĂ©boires dâune marionnette en cours de fabrication qui tentera tant bien que mal de s'achever elle-mĂȘme... Dix-huit minutes durant lesquelles le personnage luttera avec les Ă©lĂ©ments, la matiĂšre, les objets et parfois mĂȘme avec ses manipulateurs quâil nâhĂ©sitera pas Ă tyranniserâŠ
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"Our Calling", le magnifique album issu de la collaboration entre Piers Faccini & BallakĂ© Sissoko, vient de sortir. LâĂ©change entre BallakĂ© Sissoko et Piers Faccini a commencĂ© il y a prĂšs de 20 ans, lorsque les deux artistes se sont rencontrĂ©s au sein de la mĂȘme maison de disque : Label Bleu. ImmĂ©diatement, un dialogue passionnant sâest instaurĂ© entre le compositeur folk londonien, passionnĂ© par les musiques africaines, et le musicien de Bamako, hĂ©ritier de la grande tradition de la kora et des musiques mandingues. En 2020, en se retrouvant sur le mĂȘme label, cette fois-ci NĂž FĂžrmat, leurs Ă©changes se sont ravivĂ©s. BallakĂ© Sissoko invite alors Piers Faccini Ă chanter Kadidja, une chanson en bambara, sur son album Djourou. Dans la foulĂ©e, Piers Faccini compose une autre chanson pour le duo : The Fire Inside. [Ecouter l'album ICI]
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> Le concert est complet mais tentez votre chance sur la bourse aux billets mise en place ICI
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La compagnie Câhoari explore la culture de la glisse en collaborant avec les skateurs bretons Basile Danet et Damien Thebaud. Comment la culture skate, au mĂȘme titre que la culture traditionnelle, rassemble les gens et crĂ©e des communautĂ©s aux valeurs sociales et solidaires fortes ? Fiskal â impeccabâ en breton â interroge aussi sur ce qui nourrit la jeunesse aujourdâhui. Et si le bon vieux temps, celui ouÌ tout Ă©tait possible, Ă©tait toujours celui dâaujourdâhui ?
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On s'est fait un programme bien dense samedi 15 mars, avec : "Chemin des mĂ©taphores", de Juan Perez Escala (Cie Singe Diesel), le parcours initiatique dâun vieil homme, dans un dispositif scĂ©nique astucieux Ă©voquant une fĂȘte foraine Ă lâabandon, puis "DĂ©railler" de Lisa Lacombe (Cie Nidsdhom), une comĂ©dienne qu'on aime bien, qui a beaucoup jouĂ© avec DĂ©rĂ©zo et qui met en scĂšne un trajet en train qui part en vrille, et enfin "Terreur", un seul en scĂšne d'Antonin Lebrun (Cie Les yeux creux) avec sa marionnette, autour de la condition humaine.
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BIG BAAM ! Pour sa nouvelle exposition, la galerie contemporaine Baam propose des Ćuvres en grand format.
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Vincent Courtois Quintet « Finis terrae »
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Sur lâĂźlot dĂ©sertique de Bannec au large de lâĂźle dâOuessant, quatre hommes passent lâĂ©tĂ© Ă pĂȘcher le goĂ©mon. Ă la suite dâune querelle, Ambroise se blesse la main avec un tesson de bouteille et la plaie sâenvenime⊠Jean Epstein signe en 1929 son premier film breton, et muet. Le violoncelliste Vincent Courtois crĂ©e une bande-son inĂ©dite et trĂšs belle, un voyage dans lâespace et dans le temps, qui confronte aux puissances dĂ©chaĂźnĂ©es de la nature. [Ecouter ICI]
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Souvent la poésie m'emmerde
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Le comĂ©dien Jean Quiclet et le musicien StĂ©phane le Tallec prĂ©sentent 17 textes poĂ©tiques. Telle une playlist personnelle. En toute subjectivitĂ©. L'enjeu est de dire que la poĂ©sie peut ĂȘtre puissante, percutante, drĂŽle et moderne. Loin des clichĂ©s. On vous en a souvent parlĂ©, un beau voyage.
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Christel Berger-Corre et Sabine Desplats
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Dessins, croquis, peintures, Ă©criture, danseâŠElles cherchent, elles tracent, elles colorent, elles plissent, dĂ©plissent, scandent le corps du modĂšle vivant. (On y est passĂ©es, c'est trĂšs trĂšs beau)
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> Vendredi 14 mars à 18h30, Soirée de clÎture avec Christel Berger Corre et Sabine Desplats, accompagnées de Maria-Maï Matrat, Solenn Nicolazic, Fred Périé. L'EphémÚre, Port-Louis
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C'est toi qu'on adore + Pode Ser
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Deux formes courtes, un duo et un solo pour dĂ©couvrir lâunivers et le talent de la grande soeur de Zaho de Sagazan, la chorĂ©graphe LeĂŻla Ka. Ses premiĂšres piĂšces, celles qu'on vous conseille vraiment de voir. Brut, rapeux, singulier. [Teaser ICI]
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JubilÀ. Solo pour vocaliste multi-timbrée
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Seule en scÚne, clown enfant et femme lyrique, Leïla Martial, qu'on aime vraiment bien, enfile le costume de JubilÀ. Invoquant Bach, passant du français au chinois ou encore à un de ces langages insensés dont elle a le secret, elle livre une piÚce dé-li-ran-te, explorant les sons. [Teaser ICI]
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Des rencontres autour de la poésie, proposées par Ars Proxima.
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Au programme : "Le pain et le vin", de Friedrich Hölderlin par Thibaut Le Cam, Franck Gourdien ; "Trois voix s'Ă©lĂšvent sur les quais", par Babeth L, Elisabeth LN et Claudie M ; "La ClairiĂšre bleue", projection du court-mĂ©trage de Franck Gourdien, avec Tsvetana Roulier ; "Marigold et Rose", de Louise GlĂŒck, par Sasha M et Manon D, JoĂ«l Jouanneau ; "Requiem", d'Anna Akhmatova par Louise Le Nezet et Tsvetana Roulier.
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Dans le Crépitement du Brasier Souterrain
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La voix de Kateb Yacine ne sâest pas Ă©teinte. Marc Nammour, Serge Teyssot-Gay et Cyril Bilbeaud rallument les mots de lâĂ©crivain algĂ©rien dans un concert qui illumine son engagement.
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Et ça devrait ĂȘtre trĂšs beau.
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Les Serge (Gainsbourg point barre)
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C'est assez intriguant : la troupe de la Comédie-Française, Stéphane Varupenne, Benjamin Lavernhe, Sébastien Pouderoux, Noam Morgensztern, Yoann Gasiorowski, Marie Oppert, dans un spectacle musical autour des chansons de Gainsbourg.
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> On y va mercredi prochain, dĂšs jeudi matin on vous dit quoi en penser.
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STAGES ET ATELIERS
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Stage d'initiation au jeu clownesque pour toustes ; joueur.ses à partir de 16 ans et adultes, débutant.es ou non. Avec Cécile Meyer, Cie Hop' Ad Hoc
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Apprendre de nouvelles danses
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Initiations proposées gratuitement chaque soir à 19h, avec des associations locales, à Ploeren.
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Lundi 17 mars : Danses traditionnelles de l'Orient avec L'ßle Baladi, Danses Orientales de Sarzeau / Mardi 18 mars : Danse africaine avec Récré'Active du Bono / Mercredi 19 mars : Rond de Saint-Vincent, rond de Landeda, valse écossaise, An dro, avec Tal er Mor de Ploeren / Jeudi 20 mars : Salsa, bachata et chachacha avec Boom Latino de Ploeren / Vendredi 21 mars à 20h30 : Bal de clÎture des initiations
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Atelier théùtre et objets
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De 7 à 11 ans, Animé par Céline Poli, comédienne et metteuse en scÚne
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Blues électrique avec Yves Ribis (Guitariste de TonTon Blues Band...). Au programme, rythme, harmonie, étude des modes. Trois morceaux du répertoire des kings : BB King, Albert King, Freddie King
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> Dim 30 mars, 10h/midi et 14h/18h Tarif : 50âŹ. Contact 06 70 63 03 37. La Malterie, ClĂ©guer
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AprÚs "Géraldine en transition", Géraldine Berry revient avec une nouvelle chronique. Au programme, trois, quatre ou cinq idées sur des choses engagées, militantes, citoyennes, et culture !
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Pas de manif cette semaine, ça nous manquerait presque. Mais toujours un programme riche pour apprendre, rĂ©flĂ©chir et comprendre. Et câest cool dâavoir tous ces nouveaux lieux Ă Lorient qui accueillent toutes ces rencontres et ces sujets. Merci Ă eux !
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đĄ âOn ne peut plus rien direâ et câest tant mieux. Si le sujet des discriminations vous intĂ©resse, venez Ă la rencontre de lâassociation Nijadell qui organise un cafĂ©-discussion ce vendredi 14 Ă 18h au bar Ă ton aise, rue de Belgique Ă Lorient. Au programme : âQu'est-ce qu'une discrimination ? Quels sont ses ressorts ? Peut-on les hiĂ©rarchiser ? Comment les combattre efficacement ? â Avec des clĂ©s de comprĂ©hension, câest toujours plus simple de lutter.
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đĄ Bertrand Belin, câest le chanteur acteur un peu dandy originaire de Quiberon, vu notamment dans les spectacles de Marc LainĂ©, et câest aussi un trĂšs bel auteur (remember son album Hypernuit â„ïž ). Il est Ă la librairie Ă la ligne Ă Lorient le vendredi 14 Ă 19h pour une rencontre autour de son nouveau livre paru chez P.O.L âLa Figureâ. EntrĂ©e libre et gratuite mais rĂ©servation conseillĂ©e au 09 84 42 95 04 ou par mail : contact@librairie-alaligne.fr
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> NDLR : Bertrand Belin sera également à La Dame Blanche, Port-Louis, samedi 15 mars pour un petit-déjeuner à 9h. Réservation fortement conseillée.
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đĄ En ces temps tourmentĂ©s oĂč on parle beaucoup dâĂ©conomie, câest peut-ĂȘtre le moment de se pencher trĂšs sĂ©rieusement sur la G1 (ou June), une monnaie co-créée par ses utilisateurs·ices, sans dette Ă rembourser et sans intĂ©rĂȘts Ă payer. Pas forcĂ©ment simple de se reprĂ©senter les choses ? On pourrait bien repartir avec plus de billes de la rencontre de ce samedi Ă 14h Ă LâEmbarcadĂšre Ă Lorient. En savoir plus ICI
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đĄ Câest une masterclass dans tous les sens du terme. En amont des projections de leurs films en soirĂ©e (Le Poireau perpĂ©tuel Ă 18h et Le Kiosque Ă 20h15), les rĂ©alisatrices Alexandra Pianelli et ZoĂ© Chantre vous proposent une leçon de cinĂ©ma le samedi 15 mars Ă 15h au ManĂšge Ă Lorient. Leur histoire avec le cinĂ©ma depuis leur rencontre aux Arts DĂ©co de Strasbourg, les Ă©tapes de fabrication et des astuces pour crĂ©er un film, comment atteindre lâĂ©motion des spectateurs-trices⊠elles vous diront tout. Bref, ça va ĂȘtre a priori trĂšs chouette, et en plus câest gratuit ! Vaut mieux rĂ©server hein, câest toujours pareil : jaivuundocumentaire@gmail.com
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đĄ Coup de coeur pour une mini-sĂ©rie : Douglas is cancelled, sur Arte Replay. 4 Ă©pisodes, une vraie tension, des actrices et acteurs excellent·es, des huis-clos, des sujets de sociĂ©tĂ©, et en plus, de lâhumour. Vous allez voir, on ne peut vraiment plus rien dire. Regarder ICI
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On a vu "Anora", de Sean Baker
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Vous avez forcĂ©ment, Ă un moment de votre vie, croisĂ© la route de « Pretty woman ». Vous lâavez peut-ĂȘtre pris pour un conte de fĂ©es, puis vous avez peut-ĂȘtre rĂ©alisĂ©, plus ou moins tardivement, Ă quel point son propos pouvait ĂȘtre limite. « Anora » commence comme « Pretty woman » avant de sâen Ă©loigner comme une fusĂ©e. La vitesse, dâailleurs, dans « Anora » est une des composantes de la premiĂšre partie dâun film qui se dĂ©coupe par son milieu en deux, ou mĂȘme en trois, et câest dĂ©jĂ un des trucs les plus formidables de ce film assez inclassable â Palme dâor Ă Cannes 2024 et Oscar 2025, rappelons-le.
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Je ne sais pas vous, mais moi, au cinĂ©ma comme dans la vie, je nâaime rien tant que me tromper et changer dâavis â ou de programme. Jâaime les gens qui se rĂ©vĂšlent diffĂ©rents de ce que jâavais perçu au dĂ©part, et jâaime les films qui mâemmĂšnent ici avant de dĂ©cider de changer dâitinĂ©raire. Câest ce qui se passe avec Anora, et c'est dĂ©libĂ©rĂ©. Un dĂ©but extrĂȘmement speed et vulgaire, comme un trip hallucinĂ©, loopings de montagnes russes, diffraction des lumiĂšres, musique boum boum, maquillages criards, tenues extravagantes. Anora et ses cheveux pailletĂ©s, ses ongles dĂ©corĂ©s de strass, ses strings et ses minijupes lamĂ©es. Anora stripteaseuse, et plus si affinitĂ©s « but call me Ani ». Ani, comprend et parle un peu le russe, grĂące Ă sa grand-mĂšre, et lorsquâun soir, le jeune fils dâun oligarque russe et ses amis dĂ©barquent, on appelle Ani pour lui faire la conversation et câest parti Ă cent Ă lâheure pour un tourbillon dâalcool, de coke, de sexe et de jeux vidĂ©o. Jeux vidĂ©o, oui. Car Ivan a la maturitĂ© dâun enfant de douze ans. Un enfant que sa famille tente de gĂ©rer avec lâaide de trois hommes de main, qui vont dĂ©bouler dans lâhistoire illico presto aprĂšs quâIvan ait passĂ© la (grosse) bague (4 carats) au doigt dâAni.
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Câest Ă ce moment-lĂ que ça bascule. Alors quâon se croyait partie dans une espĂšce de clip vidĂ©o (extrĂȘmement bien filmĂ©) gĂ©ant, criard, arrosĂ© par une musique abominable, un mĂ©lange de Verhoeven, Tarantino, Guy Ritchie, hop hop hop, que nenni. Rien ne se passe comme on sây attend, les personnages Ă©closent et se rĂ©vĂšlent autres, filmĂ©s dans leur intimitĂ© avec luminositĂ©, lâintrigue se transforme en une espĂšce de course poursuite oĂč lâhumanitĂ© des personnages devient plus tendre et mĂ©lancolique, parfois comique, la bulle du « conte de fĂ©es » Ă©clatant comme celle dâun Malabar trop rose (et, finalement, « Anora » est bien un conte, mais pas un conte de fĂ©es). Câest la grande rĂ©ussite du film : parvenir Ă Ă©crire un scĂ©nario sans passages obligĂ©s, sans effets dramatiques, sans les appuis lourdingues de la musique. Ni youpi ni plombant, Anora raconte une histoire â certes rocambolesque â mais avec lâexacte couleur de la vie, qui est souvent entre le noir et le blanc, et dont chacun sâaccommode Ă sa façon. Passer dâune premiĂšre partie caricaturale Ă une seconde dĂ©graissĂ©e des clichĂ©s cinĂ©matographiques, câest formidable. Tout comme câest formidable de voir des personnages agir de maniĂšre inattendue, absurde, hors des arcs narratifs communs. Se dĂ©gage alors une tendresse folle pour tous ces ĂȘtres qui peuplent le film, mĂȘme les plus appuyĂ©s, tous sont comme ça, et voilĂ , dans la vie, nos comportements ne rentreraient jamais dans un scĂ©nario : pas assez lisibles, pas assez cohĂ©rents, pas assez euphorisants. Igor, lâun des hommes de main (on ne vous en dit pas trop, on vous laisse le dĂ©couvrir) est un dur Ă cuire quâon croit violent mais quâon dĂ©couvre tendre, posĂ©, adulte, protecteur. Ivan est immature et inconsĂ©quent et lâassume complĂštement avant de rentrer chez ses parents, qui â comme câest subversif â ne sont pas des mafieux, mais juste des parents riches. Ani est tour Ă tour Ani et Anora, Ă la fois insouciante et rĂ©aliste. Ani croit au prince charmant puis nây croit plus. Ani est intĂ©ressĂ©e par lâargent puis sâen fout. Ani change dâavis sur les autres, comme nous. [ La bande annonce ICI ]
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ISABELLE NIVET
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Rien Ă feutre, Camille Blandin (Et +)
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Plus le monde qui l'entoure se prĂ©cipite au bord du gouffre, plus l'esprit ressent le besoin de faire un pas de biais. Du cĂŽtĂ© du prĂ©cieux, dans ce qui ne tourne pas rond, en repĂȘchant l'insensĂ©, il tente de maĂźtriser ce qui ne pourra jamais l'ĂȘtre. Et puis, finalement, il dĂ©cide de s'y abandonner. Il s'y glisse mĂȘme assez facilement avec dĂ©lectation. Et parfois, sans y prendre garde, il s'y jette Ă corps retrouvĂ©. Perdu, l'oeil court sur les lignes. Il transpire dans un bain de mots. Il sue du cil, mais cela ne se voit pas. Lui seul en a rĂ©ellement conscience. L'oreille l'observant du coin de l'oeil, l'autre tend Ă voir sourdre la voix de l'absurde. L'esprit peut tomber sur un dessin qui l'Ă©clate et le morcelle de rire. Chercherait-il ainsi Ă attraper, Ă retenir ce qui s'Ă©chappe de cette libĂ©ration ? Les bulles. Les bulles ne se laissent pas lester : elles regardent le monde d'en hautâŠ
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Ainsi une BD a cueilli mon attention, elle s'appelle Rien Ă feutre, elle est publiĂ©e par les Ă©ditions Lapin. La couverture est toute douce et le livre a une bonne odeur de librairie. C'est Camille Blandin qui se trouve derriĂšre les crayons. Il est nĂ© Ă l'Ă©poque oĂč l'on s'en est mis ras la coupe du monde. Cette annĂ©e lĂ nous prĂ©destinait-elle Ă engendrer des champions ? Si certains 98 marqueront les mĂ©moires, Camille Blandin, lui, encre dĂ©jĂ les histoires.
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Son coup de trait trĂšs touchant laisse apparaitre les traces de feutres. Celles que, petits, on voulait dissimuler, se font ici signature du style. Le fond, souvent trĂšs Ă©purĂ© et colorĂ©, renforce l'idĂ©e. La forme nous laisse Ă penser que l'auteur reste bien connectĂ© Ă l'enfant qu'il a Ă©tĂ©. On l'entendrait presque rire derriĂšre ses planches. Un Ă©clat qui rĂ©sonne jusqu'Ă nous faire hoqueter bĂȘtement du ventre. Et, c'est sciemment qu'on se laisse emporter par son humeur un brin lĂ©gĂšre, un chouia tendre, une goutte rĂ©gressive, un tantinet saugrenue, un poil inepte. C'est dĂ©nudĂ©, ok, mais rien de plus normal pour un "strip". Face aux discours insensĂ©s des grands de ce monde, il est extrĂȘmement rassurant, ce minimalisme.
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Le manimalisme, lui aussi, revient de mode d'ailleurs, avec "Animan" Ă lire en urgence. Il a mĂȘme Ă©tĂ© saluĂ© Ă AngoulĂȘme sous la plume d'Anouk Ricard. Outre les lettres C, A, I, D et N de leur nom, ces deux bĂ©dĂ©astes ont en commun une douce dinguerie et les Ă©ditions Exemplaire, une structure alternative spĂ©cialisĂ©e en BD qui a pour mission de replacer l'auteur.rice au centre de la production, attentive Ă ses droits et Ă sa libertĂ©. Joli. Camille Blandin y a publiĂ© le trĂšs bon "Papa ou le Francky".
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Et si vous voulez poursuivre la voie du toujours plus loufoque, n'hésitez pas non plus à vous plonger dans le roman "Islande", de Jim Krusoe, aux éditions Monts métallifÚres. Car quand le besoin d'absurde se fait sentir, il est subitement nécessaire de l'assouvir.
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L'abus d'absurde est dangereux pour la pensée, il est à consommer sans modération. Ceci est un message de la pensée publique.
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> Aux Ă©ditions Lapin, 192 pages, 17 âŹ.
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MORGANE THOMAS
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CORRECTIF
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La semaine derniÚre nous avons fait une boulette. Nous avons publié un courrier d'Amzer Nevez, qui était destiné à annuler des évÚnements et non pas à communiquer officiellement sur leur situation. On s'est laissé entraßner par les publications de la presse quotidienne locale. On a fait comme les autres. Trop vite. On s'en mord les doigts, parce qu'en plus on les aime bien.
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En effet, la direction ne souhaitait pas s'exprimer sur le sujet dans l'immédiat.
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Nous leur présentons toutes nos excuses...
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Vous ĂȘtes organisateur de spectacles ? N'oubliez pas de publier vos Ă©vĂšnements dans l'agenda de Sorties de secours. Gratuit, avec ou sans crĂ©ation de compte, il vous permet de figurer chaque semaine dans le magazine que vous tenez entre les mains ! Clic ici
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