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N° 400 - 24 avril 2024
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400 fois depuis 2000, nous avons partagĂ© avec vous nos coups de coeur, nos idĂ©es de sorties, nos balades, nos dĂ©couvertes... Parce que la culture, avant d'ĂȘtre une histoire de spĂ©cialistes, c'est d'abord une histoire de plaisir, d'Ă©motion, et de curiositĂ©...
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Continuons à vibrer, chanter, danser, jouer, pleurer, rire et réfléchir avec des artistes qui partagent avec nous leur vision du monde, parfois apaisée, parfois militante, et toujours sincÚre.
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400 fois MERCI de nous suivre !
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Et dans le sens de notre Ă©dito, on avait oubliĂ© de vous dire quâon a fait un tour Ă Art Attack, il y a quinze jours. Un Ă©vĂšnement organisĂ© par Ilell Studio et The Love movement, deux collectifs autour de la culture hip hop qui croisent danse, arts visuels, musique.
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Et le truc que je voulais vous dire, câest Ă quel point cette aprĂšs-midi dans un petit jardin mâa fait du bien, parce que loin des circuits institutionnels, des subventions, des dĂ©cors monumentaux, et ce qui sâest passĂ© est la preuve que la culture ce n'est pas quâune affaire de moyens financiers. Ce quâon a vĂ©cu lĂ dans ce petit jardin, câĂ©tait de lâĂ©coute entre les artistes, du partage avec les spectateurs, une forme de gratuitĂ©, de simplicitĂ©, dâart Ă lâĂ©tat pur. Je ne vais pas me souvenir de tous les noms, mais jâai envie de mentionner la prĂ©sence du percussionniste Tony Montfort pour sa libertĂ©, son extraordinaire maniĂšre de se connecter aux danseurs, et celle dâInĂšs Mauricio pour sa danse libre et intuitive, totalement Ă lâĂ©coute.
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Danse, cirque, musique, Des ronds dans l'eau, c'est l'opposĂ© des festivals de dĂ©ambulation. Un seul site, sur les quais du Blavet, un petit camp retranchĂ© peuplĂ© de mobilier de palettes, de tentes et de chapiteaux, oĂč les gamins jouent et testent les activitĂ©s circassiennes pendant que leurs parents boivent des coups au soleil. On y va tout autant pour l'esprit guinguette que pour les spectacles, avec cette annĂ©e un changement d'Ă©chelle et le gros chapiteau des Ogres de Barback. RĂ©frĂ©nez vos ardeurs, Pitt Ocha, leur spectacle, est complet [ des images ICI] , mais il reste des places pour tout le reste...
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Les arts de la rue sur la rive gauche Spectacles de rencontres, dâĂ©changes et de dĂ©couvertes, Ă la fois pluriels et inventifs, la 22e Ă©dition du festival sâinstalle sur quatre communes de la rive gauche de la Rade de Lorient les jeudi 9 et vendredi 10 mai. Câest dix compagnies qui se produiront et investiront ces communes dans une ambiance Ă la fois familiale et ludique. Les artistes rĂ©enchantent les rues, bousculent les habitudes grĂące Ă leurs histoires, qui Ă©tonnent et touchent. Des spectacles conçus pour des spectateurs enthousiastes et curieux, qui les plongeront dans la poĂ©sie, le cirque, le burlesque, la danse et lâimpertinence...
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> Jeudi 9 et vendredi 10 mai, Port-Louis, Locmiquélic, Gùvres et Riantec.
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Vous ĂȘtes peut-ĂȘtre en vacances ?
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On vous invite à consulter notre agenda : des visites guidées patrimoniales, des ateliers pour les enfants, des expositions un peu partout...
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Attention, cette annĂ©e (on vous en reparle la semaine prochaine) les trois festivals de danse, arts de rue et cirque les plus sympas de mai auront lieu le mĂȘme week-end... Il va falloir faire des choix !
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đïžâđšïž Plages de danse, en presqu'Ăźle de Rhuys, du jeudi 8 au dimanche 11 mai
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đïžâđšïž Avis de temps fort, sur la rive gauche de la rade de Lorient, du jeudi 9 au vendredi 10 mai.
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đïžâđšïž Des ronds dans l'eau, Site de la Poterie, Hennebont, du vendredi 10 au dimanche 11 mai.
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Chroniqueur radio sur France Inter et humoriste, Tanguy Pastureau, on aime ou pas (il cÚde parfois à la facilité, mais peut avoir de bonnes formules), on signale donc son nouveau spectacle qui passe dans le coin...
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Dans le cadre de la Journée de la terre (c'était lundi dernier) l'association morbihannaise "Les mains dans le sable" s'est lancé le défi de "905 km de littoral sans déchets" et invite les citoyens à un grand ramassage de déchets sur la plage de Kerpape, à Larmor-Plage.
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> Dim 28 avril, de 14h à 17h, plage de Kerpape (prévoir une paire de gants)
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C'est tout mignon, c'est tout joli. les illustrations de Lauranne Quentric, illustratrice finistérienne, qui décline la météo au féminin.
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Visiter une "usine" de spiruline, suivre une balade commentée, découvrir les fermes hußtriÚres, goûter les produits locaux, assister à des conférences. Le pays des Rias se visite autrement...
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On vous laisse consulter le programme sur leur site, ils ont encore oublié de remplir l'agenda !
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Il y a plein de choses, dont des ateliers assez tentants...
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Je vous ai dĂ©jĂ parlĂ© de cette balade que j'adore, en ria d'Etel, autour de la chapelle Saint-Guillaume, Ă Plouhinec. Dimanche dernier, l'envie me prend d'y emmener ma copine VĂ©ro et nous voilĂ parties Ă marcher, marcher, et parler, parler. Sur la derniĂšre partie de la randonnĂ©e, nous partons Ă droite au lieu de tourner Ă gauche, et aprĂšs quelques kilomĂštres, je me rends compte que je ne sais pas trop comment revenir Ă la voiture. AprĂšs quelques tentatives sur nos tĂ©lĂ©phones, nous nous tournons vers une voiture garĂ©e sur le cĂŽtĂ©. Petit toc toc sur la fenĂȘtre, une femme blonde, on explique, on chouine un peu " ouin ouin on est perdues, c'est loin ", elle nous propose de nous emmener Ă notre voiture, je la remercie exagĂ©rĂ©ment "on va dire Ă tout le monde que vous ĂȘtes hyper sympa". Elle se marre et je rajoute "Bah, Ă tout le monde, non, mais mon mĂ©tier c'est journaliste alors je peux parler Ă plus de gens que ma bande de potes". Elle me demande oĂč je bosse, et j'apprends qu'elle est peintre, qu'elle expose bientĂŽt, et pif je lui promets de passer une annonce sur son expo...
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Alors voilĂ , elle s'appelle Marie-Laure Benoit, elle fait de la peinture, des sculptures, des pastels, et elle Ă©crit des jolies choses :
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"J'ai transformé Les mots durs en mots d'or Et les morsures du sort En mort sûre du sort qui s'acharnait à me faire plier... Bagages... "
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Et elle expose Ă Ti An ArzoĂč Ă Ploemeur, avec Françoise Tailhardat (peinture, art textile, cyanotypes) et Isabelle Coriton (peinture, dessins, collage, Ă©criture, objets et bijoux tissĂ©s).
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> Pour ne pas faire la mĂȘme chose que nous et parce que Marie-Laure ne sera pas toujours lĂ , on vous propose, pour faire cette balade magnifique, une fiche de Visorando
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> Et aussi, si vous ĂȘtes lĂ -bas Ă l'heure de l'apĂ©ro-dĂźner, ce restau de fruits de mer que j'adore, cabane -terrasse les pieds dans l'eau, Le Saint-Guillaume
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En dĂ©but de semaine, je suis allĂ©e voir « Borgo », un film de StĂ©phane Demoustier. Pourquoi ? Parce que TĂ©lĂ©rama mâavait envoyĂ© une invitation. MalgrĂ© leur critique Ă©logieuse, je ne suis pas sĂ»re que je serais allĂ©e voir ce film, un de plus sur lâunivers carcĂ©ral - câest tout ce que jâavais retenu.
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Le pitch est un peu plus complexe. MĂ©lissa (Hafsia Herzi) est « matonne » - surveillante de prison - elle a fait ses armes à « Fleury », et dĂ©barque Ă Bastia avec homme et enfants, dans lâidĂ©e de donner une seconde chance Ă son couple. Tout doucement, en sâintĂ©grant, elle rend des petits services aux dĂ©tenus, plus maternelle avec eux quâavec ses propres enfants. Un jeu complexe s'installe, histoires d'ego, de reconnaissance, d'amour ? Melissa ronronne quand les dĂ©tenus chantent la chanson de Julien Clerc sur son passage, quand ils la surnomment "Ibiza", quand ils la remercient. Elle se sent exister, puissante, consolante. Utile.
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Et puis elle franchit la ligne rouge, avec un service un peu plus engageant que les autres. Un renseignement. Et on sâen doute, quand on commence Ă mettre le doigt dans lâengrenage, avec le milieu mafieux, on nâen sort pas si facilement.
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Hafsia Herzi propose une version brumeuse de cette femme, sans la justifier ni lâexpliquer. Sans quâon la sente prendre vraiment une dĂ©cision, elle glisse insensiblement, se laisse aller Ă dire oui, ou plutĂŽt Ă ne plus dire non. On ne la voit pas se ronger les ongles en rĂ©flĂ©chissant des nuits durant, elle balance juste un peu et laisse faire. Dâailleurs on ne lâentend jamais dire oui. Mais elle fait. Un peu parce quâelle les aime bien, ces dĂ©tenus qui forment comme une famille qui lâentoure, la respecte, la soutient, et la protĂšge⊠Peut-ĂȘtre que ça la change un peu de son mari un peu fade, et de ses enfants qui pleurent tout le temps. Peut-ĂȘtre que c'est plus fun, cette bande de cowboys qui tirent au fusil d'assaut sur des cibles plantĂ©es dans l'eau...
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Câest surtout ce portrait de femme qui fait lâintĂ©rĂȘt du film, le regard vide de cette fille qui laisse faire, son abandon. Câest arrivĂ© ; ça arrive. Oui, ça nous arrive Ă tous de laisser les autres, la vie, les circonstances, dĂ©cider pour nous, sans ĂȘtre capable de sâopposer, sans mĂȘme tenter de sâopposer. Laisser faire.
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Pour jouer les dĂ©tenus, Demoustier a choisi des comĂ©diens non professionnels, et ça marche vraiment bien, câest incarnĂ©, câest humain, câest juste. Et son autre choix, intĂ©ressant, câest de nous montrer une Corse Ă lâopposĂ© de la carte postale : les banlieues pourries, les citĂ©s craignos, les zones moches, les paillottes cheapos. Chaleur, poussiĂšre, pluie, ciels gris, le tout photographiĂ© avec une profondeur de champ massive, floutant tous les seconds plans Ă lâextrĂȘme, se concentrant sur les visages et les corps. Dans ce grain marquĂ©, la diffraction des lumiĂšres crĂ©e des halos, des couleurs, dansant mollement autour des visages, amplifiant la sensation de perte de contrĂŽle. « Troublant ».
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đ Coup de coeur pour Louis Memmi, qui joue un jeune dĂ©tenu mafieux, pour la mĂ©tĂ©o de son visage qui change de maniĂšre infime, jouant de la sĂ©duction et de l'influence de maniĂšre subtile, laissant apparaĂźtre des postures contrastĂ©es en une seconde, comme une porte qui s'ouvrirait sur quelque chose que l'on n'aurait pas du voir....
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Et la semaine derniĂšre, jâai binge-watchĂ© une sĂ©rie HBO, signĂ©e Stephen Frears et Jessica Hobbs (The Crown), avec un casting assez baroque : Kate Winslet, Matthias Schoenaerts (De rouille et dâos), Hugh Grant et Guillaume Gallienne⊠Au scĂ©nario, Will Tracy, scĂ©nariste de Succession (merveille !), pour un ovni qui nâest pas sans Ă©voquer « The Great », pour son dĂ©calage entre contexte et humour noir. ChanceliĂšre dâun pays dâEurope centrale imaginaire, entre la Suisse et le Montenegro, on va dire, Elena Vernham est complĂštement dingue, sâhabille en vert comme les « Epouses » de « La servante Ă©carlate » (nombreux clins d'oeil dans les images), est allergique Ă lâhumiditĂ©, prend des dĂ©cisions absurdes, irrationnelles, Ă la maniĂšre du Zorg du 5e Ă©lĂ©ment (Gary Oldman, trĂšs dĂ©sappointĂ©) et appelle les citoyens « mes amours ».
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Rien que pour le premier Ă©pisode, totalement disjonctĂ©, la sĂ©rie vaut dâĂȘtre regardĂ©e. Dâabord pour la dinguerie, qui fait du bien â on passe ces cinquante minutes les yeux Ă©carquillĂ©s, en se demandant jusquâoĂč ça va aller â mais aussi pour le portrait de cette cheffe dâĂ©tat qui oppresse ses citoyens et sâenrichit sur leur dos tout en les maternant, totalement dĂ©connectĂ©e du monde, dans un palais style meringue. Monstrueuse, flippante et drĂŽle â mĂȘme si on touche assez rapidement les limites de lâexercice - Kate Winslet incarne tous les nouveaux chefs - et cheffes - dâĂ©tat qui fleurissent, le populisme et la dictature, le protectionnisme des Ă©tats, la frilositĂ© de la communautĂ© internationale, la sĂ©rie balayant au passage les dĂ©rives du moment en vrac : gourous, mĂ©decines alternatives, rĂ©seaux sociaux, « showbusinessisation » des politiques, dĂ©magogie, remplacement de la rĂ©flexion par les Ă©motions, bref, une grosse soupe bien dĂ©gueulasse symbolisĂ©e par la voix de Kate Winslet, ouvrant une cĂ©rĂ©monie officielle en chantant « If you leave me now » de Chicago.
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> Disponible sur Prime Video
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Vous avez des amis, des parents, des collĂšgues, qui ne nous connaissent pas ?
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Vous ĂȘtes nos meilleurs soutiens...
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