Les sorties culturelles du Morbihan

N° 409 - 27 juin 2024

concerts du potager
concerts du potager
Les concerts du potager
À Guidel, les Polignac s'installent dĂšs le milieu du 19e siĂšcle, dans un chĂąteau de style directoire, au cƓur d'un parc qui s'Ă©tend jusqu'Ă  la riviĂšre LaĂŻta. Au 20e siĂšcle, le domaine Ă©choit au comte Jean, maire de Guidel de 1935 Ă  1943, et Ă©poux de Marie-Blanche di Pietro, fille de la crĂ©atrice de mode Jeanne Lanvin. Le domaine de Kerbastic devient alors lieu de villĂ©giature pour des artistes comme Francis Poulenc, Georges Auric, Jean Cocteau, Igor Stravinski, Louise de Vilmorin... Les jardins entourant le chĂąteau sont dessinĂ©s par le paysagiste Jean-Claude Nicolas Forestier, ami de Claude Monet. A la suite de Jean, son neveu, le Prince Louis perpĂ©tue la tradition de mĂ©cĂ©nat musical en crĂ©ant en 1986 le « Festival des Sept Chapelles ». Parrain du Prince Albert de Monaco, il souhaite offrir Ă  Guidel des Ă©vĂšnements musicaux de qualitĂ© comparable Ă  ceux de Monaco. Ainsi, le festival accueille des artistes renommĂ©s tels que Ruggero Raimondi, Gheorghe Zamfir, Katia et Marielle LabĂšque, Tedi Papavrami ou John McLaughlin. Pour assurer la pĂ©rennitĂ© du festival, Louis crĂ©e la « Fondation Polignac », et sous l'impulsion de la Princesse Constance, sa niĂšce, le Festival des Sept Chapelles devient le Festival Polignac. En 2024, le Festival Polignac prend une nouvelle dimension avec l'introduction des « Concerts du Potager ».
> Programmation du Samedi 29 juin de 15h Ă  18h :
Conservatoire de Lorient Jeunes talents / Florent Garcimore Poésie slamée / Les FrÚres Jarry Récital-show
> Programmation du Samedi 6 juillet de 15h Ă  18h : Trio Nebelmeer Piano au jardin / Duo Shum : Virtuoses russo-ukrainiennes / Quintet Paul Colomb : NĂ©o-classique Ă©lectro
>> Billetterie ICI
TITRE COUP DE COEUR
festival journal intime
le grand mont
Festival du journal intime
Un festival fait de rencontres, de lectures, d'ateliers, autour du journal intime. Souvent émouvant. Cette année avec la présence de Marie-Christine Barraud, entre autres. Dans le petit bourg de Saint-Gildas de Rhuys, avec ses jolies terrasses de café au soleil, l'océan tout proche à la pointe du Grand mont et son eau turquoise (photo ci-dessus). Une chouette idée de week-end.
> Sam 29 et dim 30 juin, Saint-Gildas-de-Rhuys. Le programme ICI
les pieds dans la vase
Festival Les pieds dans la vase
Au pied du pont du bonhomme, à Kervignac, la 16e édition d'un festival qui mise sur la gratuité et la découverte (Les horaires de passage des groupes ne sont volontairement pas communiqués pour permettre de "tomber" sur quelque chose de nouveau et méconnu)
> Ven 28 et sam 29 juin Ă  Kervignac. Gratuit
la dent dure
La dent dure
On vous a souvent parlé de ce collectif d'artistes un peu punks, qu'on aime bien. Ils ont quitté leur hangar de Merlevenez pour s'installer au Faouët, et ils organisent un week-end d'inauguration avec des concerts (JM Reich, Jaune Dark, Antoine Garrec, Fatigue suspecte) et des expositions de Hugues, Hyane, Fanny Lefort, Toto, Virginie Gribouilli, Pascal Laloy, Thomas Fischer, Jean-René Tabouret, Veca et Nathalie Pitel.
> Vend 28 et sam 29 juin, 1 rue de la croix blanche, Le Faouët
macario
Macario
Un concert dessinĂ© de Gildas Flahault, d’aprĂšs une nouvelle de B. Traven, avec Ă  la guitare, chant, et flĂ»te Laurent Morisson, et Ă  la lecture Isabelle Hart. Et ça sera forcĂ©ment beau !
> Billetterie ICI
> Infos : compagniedelthina@gmail.com / 06 62 03 22 64
> Ven 28 juin à 20h30, Espace culturel La Vigie, La Trinité
curiosité
Scorff en fĂȘte
Week-end de traversĂ©es sur l’eau et sur terre en randonnĂ©e, sur le Scorff et le Chapelain. Documentaires, balades commentĂ©es sur le patrimoine, la faune et la flore, expositions
Depuis GuemenĂ© sur scorff, Arzano, Locmalo. ÉvĂ©nement organisĂ© par Eau et RiviĂšres de Bretagne en partenariat avec les associations et communes du Scorff et Lorient AgglomĂ©ration dans le cadre de l’Atlas socio-culturel de la Rade de Lorient (dont on vous a dĂ©jĂ  parlĂ©, rĂ©alisĂ© par Kizzy Sokombe), estuaire du Blavet, du Scorff et du Ter, jusqu’aux couteaux de Groix
> Ven 28, sam 29 et dim 30 juin. Le programme ICI
Le Festival saumon revient
On vous en parle plus longuement la semaine prochaine, mais on vous signale un premier Ă©vĂšnement dĂšs mercredi, une performance Art et science « L'art de la survie - ÉcosystĂšmes en Ă©quilibre » un espace de mise en dialogue, d’échange en invitant des acteurs de la prĂ©servation de notre planĂšte et des artistes pour explorer comment diffĂ©rentes formes d’art et de sciences peuvent converger pour crĂ©er une reprĂ©sentation poĂ©tique et rĂ©flĂ©chie de notre relation avec le monde. InvitĂ©s : Mathieu Buror, Marine Chesnais, GĂ©raldine Basso.
> Mercredi 3 juillet Ă  20h, Pont-Scorff
white cube
White cube
Le plus petit espace d’expo de Lorient
Une micro galerie dans un bar, c’est le projet « White cube », imaginĂ© par LĂ©a Vitally au Bar d’en face, Ă  Lorient. Une niche vitrĂ©e peinte en blanc, protĂ©gĂ©e par un plexi vissĂ©, pour accueillir un·e artiste diffĂ©rent·e chaque mois. Le concept est chouette, ce minuscule espace sanctuarisĂ©, discret mais prĂ©sent, pour retrouver et renouveler la monstration, la mĂ©diation, la notion de commissariat d’exposition. Le public commence doucement Ă  prendre le chemin (mĂȘme si c’est pragmatique, le fait que le cube soit placĂ© sur le chemin des toilettes nous « force » Ă  remarquer la boĂźte) de ces expos miniatures, qui condensent l’esprit d’un·e artiste dans un espace rĂ©duit.

LĂ©a Vitally est diplĂŽmĂ©e des Beaux-arts de Lorient depuis 2021, elle a une pratique d’artiste-auteure et de photographe : « Je suis arrivĂ©e au BDF sans expĂ©rience, je commence Ă  mettre ma touche dans l’identitĂ© du bar. Ici, on est une Ă©quipe de femmes, et on est trĂšs prĂ©occupĂ©es par les notions de violences faites aux femmes, de harcĂšlement
 On est trĂšs attentives Ă  ce qu’il se passe dans les soirĂ©es, il y a des affiches dans les toilettes sur le sujet
 Je cherchais un espace dĂ©diĂ© qui soit modulable. Je donne les dimensions et les artistes investissent cet espace. C’est important pour moi de rendre visible les autres et de faire un travail de mĂ©diation : on fait des vernissages, des rencontres autour des expositions ; les artistes peuvent laisser un book. Pour l’instant il y a pas mal d’anciens Ă©tudiants mais j’espĂšre arriver Ă  faire venir des artistes d’autres villes. La programmation est dĂ©jĂ  bouclĂ©e jusqu’en fĂ©vrier 2025, avec des mĂ©diums variĂ©s, sans acadĂ©misme. »

En avril, White cube a accueilli Benjamin Brendani-Halimi, en mai Coline Quach, en juin Maïwenn Bouffos et en juillet, ce sera Manon Bekas, sur une thématique engagée sur les violences sexistes et sexuelles
> Le compte Insta de LĂ©a Vitally
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Ce trop discret cheminement. Fabienne Houzé-Ricard

Je me demandais comment pouvait ĂȘtre la personne qui dessinait ces milliers de branchettes, fĂ©tus, tiges, brindilles qui constituent un nid.
Je me demandais comment Ă©tait une personne qui dessine des milliers de barbes et de barbules qui constituent les milliers de plumes d’un oiseau.
Je me demandais si le cerveau apprenait tout seul Ă  modĂ©liser un nid, si un humain pouvait retenir le schĂ©ma d’un nid, si une main sentait si elle devait dessiner le dessus ou le dessous d’une brindille, si le tissage se faisait dans la tĂȘte, ou s’il fallait tout le temps regarder oĂč passait le brin d’herbe qu’on a commencĂ© Ă  dessiner.
Je me demandais comment quelqu’un peut passer des annĂ©es Ă  ne dessiner que des nids et des oiseaux sans jamais cĂ©der Ă  la tentation de dessiner l’oiseau dans le nid.
Je me demandais combien de feutres cette personne pouvait utiliser par an.
Je me demandais si la pointe qu’elle utilisait c’était bien du 0,01.
Je me demandais quand est-ce que cette personne saurait que c’est fini, les nids.

Je n’ai pas eu toutes les rĂ©ponses, mais certaines, oui. Fabienne a employĂ© les mots « quasi obsessionnel », « thĂ©matique », « acharnĂ© », « mĂ©ticuleux », « accumuler », « saturĂ© ».

Le plus grand de ses tableaux fait 2,10 m par 1m. Elle a mis deux ans Ă  le faire. Je commence Ă  avoir une idĂ©e d’elle. « Il y a quelque chose de rassurant Ă  faire ça tous les jours. Je travaille sur les nids depuis 2005. J’alterne les nids et les oiseaux. Quand je dessine, je ne sais pas oĂč je vais. J’entasse. J’agglutine les nids comme une famille. Je travaille en quantitĂ© pour que l’idĂ©e aboutisse. Quand ça commence Ă  devenir trop propre je passe Ă  autre chose. Mais il y a toujours quelque chose de nouveau qui Ă©merge : ça rebondit sans cesse, ça dĂ©clenche des idĂ©es, des envies »

Car aucune de ces accumulations de nids n’est identique. Il y a du vide parfois, il y a un envahissement parfois. Il y a des nids devenus motifs. Il y a des nids uniques, se dĂ©structurant subtilement. « Je dessine d’aprĂšs ce que je vois, d’aprĂšs de vrais nids. MĂȘme si je les regarde plus. Je les ai assimilĂ©s. La forme devient mentale. Je sais gĂ©rer la rĂ©partition de la lumiĂšre, construire mentalement les nids »

Elle en a des centaines, des nids. Elle en reçoit mĂȘme par la poste. Je ne m’étais pas posĂ© cette question, de savoir d’oĂč venaient les nids.
Mais elle utilise du 0,01, oui.

> Jusqu’au 13 juillet chez Improbable Jardin, Lorient
> Jusqu’au 5 juillet chez Le grand angle Imoja, Rennes
> Du 20 au 31 juillet au presbytĂšre de Saint-Briac

De g à d : B. Ducrest / M. Cavoué / J. Manolié / J. Massart

4 femmes peintres. Puissance et poésie
Une exposition collective est un casse-tĂȘte pour un·e journaliste. RĂ©partir le texte en parts Ă©gales rĂ©duit significativement le nombre de signes consacrĂ©s Ă  chaque artiste. RĂ©partir l’enthousiasme lisse le propos. L’équitĂ© est compliquĂ©e. Dans cette exposition collective, quatre artistes se partagent donc les murs, avec pour point commun la couleur, qui vient frapper l’Ɠil de toile en toile et d’univers en univers.

Martine CavouĂ© signe « Marka » et fait entrer le vĂ©gĂ©tal dans ses grands formats qui recomposent une jungle Ă  partir d’un bosquet ou de quelques plantes vertes. Une couleur dense, profonde, puissante, dans des verts particuliĂšrement riches.
> On écouterait volontiers Angélique Kidjo et « Mother nature »

BĂ©atrice Ducrest nous rĂ©gale l’Ɠil depuis longtemps avec ses scĂšnes de plages et ses terrasses de cafĂ©s. On dĂ©couvre aujourd’hui ses fleurs, ses fruits et ses abstractions de pure couleur, cernĂ©es parfois d’un noir moins solaire, mais qui muscle le dessin, toujours aussi puissant Ă  travers les annĂ©es.
> Parce qu’on a tant aimĂ© ses baigneuses en maillot de bain, on Ă©coute Patrick Coutin « J’aime regarder les filles »


Juliette Manolié travaille la matiÚre avec des fonds striés, raclés, et vient poser des formes stylisées qui rappellent Miro ou Calder (voire Matisse et ses papiers découpés) mais aussi des réminiscences ethniques, oiseaux ou végétaux, en y incluant un pastel trÚs dense aux couleurs intenses.
> Pourquoi ne pas écouter John Cage et « Works of Calder » ?

Jeanne Massart a pris le pseudo de « NanalaPrada » pour signer des toiles « un peu pop, comme la musique pop », dit-elle, oĂč les fruits d’étĂ© s’invitent. Un peu comme une pina colada servie dans un demi ananas.
> On sirote en écoutant les Beach Boys, et « Surfin USA ».

Ces quatre artistes sont morbihannaises et deux d’entre elles sont d’anciennes Ă©lĂšves de Jean-Yves BoislĂšve, professeur aux Beaux-arts de Lorient, ainsi que de Christian Halna du Fretay. Toutes revendiquent une peinture instinctive et le bonheur d’ĂȘtre dans la couleur et la matiĂšre.
> Jusqu’au 9 juillet. Les Coureaux, Place Notre-Dame, Larmor-Plage. EntrĂ©e libre
« Une artiste infiltrée » raconte les aventures de LorÚne Rouleau, une jeune artiste lorientaise qui conjugue travail de recherche autour des paysages aquatiques et travail en tant que serveuse/barmaid dans un bar/restaurant de Lorient. Ses dessins, inspirés de faits réels, mettent en scÚne des animaux marins qui personnifient consommateurs et employés du lieu. Réalisés sur des sous-bocks, ils ont été compilés dans une série de fanzines qui sont en vente à prix libre à Lorient.
(Contact : lorene.rouleau@gmail.com ou site web Une artiste infiltrĂ©e – LorĂšne Rouleau (wordpress.com), ou instagram LorĂšne Rouleau (@molo_lomo_))


N°2 : L'anguille.
"A la Tav', il faut savoir se faufiler entre les clients... Mais surtout, il faut Ă©viter les tables sans rien renverser !"
NEW ON SAUTE DANS LA twingo
Les tombées de la nuit
Vous le savez, il reste notre festival d'arts de rue favori, pour son positionnement plus expérimental et arty que les autres. Les tombées demeurent la référence en la matiÚre pour ceux qui aiment sortir des schémas académiques de l'art de rue avec des propositions qui intÚgrent une notion de recherche et de créativité.
> Du 2 au 7 juillet, Rennes. Tout le programme ICI
VOUS EN AVEZ MARRE D'ENVOYER UN TEXTO A VOS ENFANTS A CHAQUE FOIS QU'IL Y A UN TRUC SYMPA A FAIRE A COTE DE CHEZ EUX ? (ET DE RALER APRES LE CORRECTEUR ORTHOGRAPHIQUE ?)


Faites plutĂŽt suivre Sorties de secours Ă  votre amis !