Les sorties culturelles du Morbihan

N° 419 - 3 octobre 2024

Cette semaine, on vous invite au concert d'Amadou et Mariam, et c'est tout en bas que ça se passe !
LES AVENTURIERS DE LA MER
Festival Les Aventuriers de la mer
Le festival Les Aventuriers de la mer met Ă  l’honneur les aventures maritimes du XXIe siĂšcle. Face aux dĂ©fis climatiques et sociĂ©taux, des hommes et des femmes de tout horizon maritime cherchent des solutions, innovent, rĂ©-enchantent notre monde depuis la mer. Le Festival se donne pour objectifs d â€˜Ă©veiller Ă  la mer, susciter des dĂ©bats, favoriser les rencontres, ouvrir la voie des possibles, avec des expositions, spectacles, rencontres, visites de bateaux...
‱ Le grand voyage est la grande thĂ©matique de cette 9e Ă©dition. Deux fils rouges se mĂȘlent et s’entremĂȘlent avec la venue exceptionnelle de Joshua, navire du grand navigateur et Ă©crivain Bernard Moitessier et avec la mise Ă  l’honneur de familles ayant larguĂ© les amarres pour sillonner les vastes ocĂ©ans. Changer les regards pour changer les chemins.
Un festival qui s’inscrit dans le retour de la GoĂ©lette Tara Ă  Lorient La Base et dans le cadre de la FĂȘte de la Science.
> Du 9 au 13 oct, Lorient-La Base. Le programme ICI
anne nguyen
MatiĂšre(s) premiĂšre(s). Anne Nguyen
À travers la simplicitĂ© de la danse et la prĂ©sence des corps, les symboles rĂ©vĂ©lĂ©s par les gestes Ă©voquent les mĂ©canismes de domination culturelle et mentale post-coloniaux et la violence militaire qui rendent possible le pillage des ressources, nous amenant Ă  questionner les rapports de force sur lesquels reposent les relations entre l’Afrique et l’Occident. De la rage impuissante aux priĂšres pour les ancĂȘtres, de la reconstruction d’identitĂ©s bafouĂ©es Ă  la nĂ©cessitĂ© viscĂ©rale de danser pour ne pas se soumettre, trois hommes et trois femmes aux parcours et aux problĂ©matiques convergentes se rassemblent pour exorciser leurs dĂ©mons et convoquer la vie. [ Voir des images ICI ]
> Ven 11 oct Ă  20h30, L'Hermine, Sarzeau
LES FILLES DE SIMONE
DerriĂšre le hublot se cache parfois du Linge
Le collectif Les Filles de Simone nous propose d’agiter le cocotier du couple hĂ©tĂ©ro-normĂ©. TrĂšs drĂŽle, cette fine Ă©quipe crĂ©e des spectacles Ă  partir de ses expĂ©riences intimes, de textes thĂ©oriques et pratiques, de bandes dessinĂ©es, de tĂ©moignages. PoussĂ© par l’urgence de l’échange, le collectif dĂ©ploie une thĂ©ĂątralitĂ© volontairement brute et irrĂ©vĂ©rencieuse. Il dissĂšque, questionne le couple et observe comment aujourd’hui, tantĂŽt s’y (re)joue, tantĂŽt s’y effondre un traditionnel ordre social.
> Pour ceux qui aiment les comĂ©dies, l’égalitĂ© des genres, la pop culture, l’humour dĂ©calĂ©
[ Voir des images ICI ]
> Ven 11 oct à 20h30, Le DÎme, Saint-Avé. Durée : 1h25
TITRE COUP DE COEUR
Maxwell Farrington & Le Superhomard [ Voir un extrait en live ICI ]
> Jeu 3 oct Ă  20h, Hydrophone, Lorient

Leo Middea. A la maniĂšre de Gilberto Gil, version 2024 [ Voir un extrait en live ICI ]
> Jeu 3 oct Ă  20h30, L'Estran, Guidel

Lulu, contes et chansons dessinées. Grouazel, Morisson, Saigot autour des histoires de Gourong
> Dim 6 oct Ă  18h30, Bistrot Bao, Groix. 02 97 89 94 87

Portes ouvertes à la Ferme du resto. Visites, conférences, ateliers, concerts...
> Sam 5 oct de 10h Ă  22h, Le Resto, Ploemeur. 06 32 57 54 64

ChimĂšres acoustiques. Carte blanche Ă  Tristan Ikor : chĂȘne vert. Musiques improvisĂ©es, musique environnementale, improvisation danse et vidĂ©o. [Se faire une idĂ©e ICI - C'est chouette]
> Ven 4 oct Ă  20h30, Le City, Lorient

Portes ouvertes à la Maison Glaz. presse de pommes participative, découverte des algues, cours de Pilates gartuit, visites et concert du Trio Odessa (17h30, jazz Manouche)
> Dim 6 oct de 9h Ă  17h30, Maison Glaz, GĂąvres

J'ai vu un documentaire. Projections-Rencontres
‱ "La cravate". De Etienne Chaillou et Mathias ThĂ©ry. Bastien a vingt ans et milite depuis cinq ans dans le principal parti d’extrĂȘme-droite français. Quand dĂ©bute la campagne prĂ©sidentielle, il est invitĂ© par son supĂ©rieur Ă  s’engager davantage.
> Jeu 3 oct Ă  20h Ă  La Balise, Lorient.
‱ "Et en plus ils dansent". Un doc du formidable Thierry Salvert et Kenan an Habask. En 2023, il n’est toujours pas facile, Ă©vident, normal, d’ĂȘtre homosexuel. Quatre personnages osent parler publiquement pour la premiĂšre fois, pour dĂ©noncer mais aussi pour raconter la solidaritĂ© et le soutien qu’ils ont trouvĂ©s dans le milieu des cercles celtiques.
> Jeu 10 oct Ă  20h Ă  La Balise, Lorient.

Festival Les ÉmancipĂ©Ă©s - Suite et fin
Nos coups de coeur : Une lecture musicale et dansée par Marion Lévy, du joli texte "Ultramarins" de Mariette Navarro / Une soirée avec Marie-HélÚne Lafon / Une lecture musicale avec Damien Fleau et Isabel Sörling autour de Stefan Zweig / Jane's Tribute, avec Charlotte Gainsbourg / Rima Abdul Malak, une conversation avec le poÚte FalmarÚs / André Manoukian, Rosemary Standley "La vie secrÚte des chansons"
> Jusqu'au dim 6 oct aux ScĂšnes du Golfe, Vannes. Tout le programme ICI
LES PIRES
Pour les pires et pour le meilleur
Pire que la fouine ? C’est avec cette citation que j’ai abordĂ© Alicia Poder et Vincent Nouvel, la coach et le prĂ©sident de la troupe des Pires. Germain Pire, c’est le dĂ©tective jouĂ© par Ticky Holgado dans « Un long dimanche de fiançailles », de Jean-Pierre Jeunet. Une rĂ©fĂ©rence qui a fait flop, et, on verra plus loin pourquoi, c’est pas si grave, finalement. En attendant, nous voilĂ  sur la terrasse de Code Zero, pour parler de cette troupe d’impro historique du Pays de Lorient, qu’on va retrouver prochainement Ă  deux reprises sur la scĂšne des Arcs, Ă  QuĂ©ven, puis sur celle du ThĂ©Ăątre de Lorient. Mazette. Deux plateaux qui vont les changer des bars dans lesquels ils se produisent.
Si le thĂ©Ăątre d’impro est souvent associĂ© aux « matchs », c’est parce que cette formule, venue du QuĂ©bec (lire plus loin), est plĂ©biscitĂ©e par le public, mais l’impro ne se limite pas Ă  ces « shows » et leurs rituels. Pour Alicia Poder, il y a envie de faire Ă©voluer leur pratique, et surtout, ne pas se limiter au rire « Plus les formats sont longs, plus on peut travailler sur les relations entre les personnages, sur l’émotion ». Et ne pas se limiter au texte : « On joue beaucoup avec le corps, les dĂ©marches
 ». Les joueurs, eux apportent leur propre bagage culturel avec leur vocabulaire, leurs punchlines, et leurs rĂ©fĂ©rences. D’oĂč le retour Ă  notre « pire que la fouine », qui peut tomber Ă  plat si on n’a pas la ref, mais qui peut aussi emmener plus loin, parce que le truc de l’impro, c’est le rebond. « On a eu une fois dans une impro le thĂšme « Poutine », et les joueurs sont partis non pas sur l’homme, mais sur le plat quĂ©bĂ©cois ! Parce qu’en impro, mĂȘme si on ne capte pas les rĂ©fĂ©rences, on utilise ce qui arrive, on utilise ce qui est en soi ».
Ne pas faire parler l'Ă©go
Jouer avec soi-mĂȘme, expliquent Les Pires, ça ne veut pas dire jouer pour soi : « Dans les rĂšgles, le cabotinage est pĂ©nalisĂ© : si on fait rire mais que ça ne fait avancer la situation, c’est considĂ©rĂ© comme une faute ». L’impro c’est un peu une Ă©cole de la vie : on doit savoir Ă©couter l’autre et accepter ses propositions : « Il faut savoir alternativement prendre le lead, mais aussi suivre, accepter sa propre idĂ©e mais aussi celle de l’autre. On doit pouvoir lĂącher son histoire et avoir une grosse Ă©coute, prendre en compte l’état et l’émotion de l’autre. Le regarder, comprendre quand il ou elle est disponible ».
Vincent, lui, note une Ă©volution dans ses rapports sociaux grĂące Ă  l’impro : « Ça permet une Ă©coute plus active dans la vie, mais aussi de prendre du recul, d’éviter des conflits. Aujourd’hui, ça me choque de voir quelqu’un qui n’écoute pas l’autre. J'aime l'idĂ©e de mettre les autres en valeur ». Pour Alicia cela touche aujourd’hui jusqu’à la notion de consentement : « On en parle beaucoup, et c’est quelque chose qu’on fait entre nous, de se dire ce qui va ĂȘtre possible ou pas de faire durant l’impro, selon l’état dans lequel on se trouve sur le moment. C’est important que l’autre sache oĂč on en est sur l’intime, le corps, le toucher, la timiditĂ©, les sujets abordĂ©s. Par exemple, si quelqu’un sort d’une rupture, on va faire attention Ă  ne pas aller sur ce terrain là
 »
> Aux Arcs, Quéven, samedi 5 octobre à 20h
> Au Théùtre de Lorient, Escale, le 14 décembre à 18h.
Les formules
Le cabaret d’impro, avec des sessions entre 2 et 10 minutes. La constellation, 25 minutes. La piĂšce improvisĂ©e, trois actes pour un spectacle d’une heure. « On prĂ©pare un dĂ©roulĂ©, avec des catĂ©gories d’impro et des contraintes, que le ou la MC (MaĂźtre·sse de cĂ©rĂ©monie) Ă©noncera aux joueurs. Par exemple doublage, films d’horreur, comĂ©die musicale, rĂ©pondeur, sĂ©ance de psy, huis-clos
 ». Contrairement au cabaret oĂč c’est le public qui dĂ©cide des thĂšmes, dans le match, c’est l’arbitre qui choisit. Le public vote et balance des chaussettes lorsqu’il n’est pas d’accord avec la dĂ©cision de l’arbitre.
Le match, c’est la formule que vous verrez au ThĂ©Ăątre de Lorient, oĂč six Pires affronteront (les joueurs de chaque Ă©quipe se mĂ©langent dans une impro commune et les spectateurs votent pour leurs prĂ©fĂ©rĂ©s) six comĂ©diens du thĂ©Ăątre, dont le directeur du thĂ©Ăątre, Simon DelĂ©tang.
Les Pires, c'est qui c'est quoi c'est oĂč ?
Une vingtaine de comĂ©dien·ne·s. Et l’effectif est COMPLET. (Mais Alicia donne des cours de thĂ©Ăątre pour adultes au Club LĂ©o Lagrange, Ă  la Maison des associations Le Coutaller, et Ă  La Colloc et Les Pires organisent des stages comĂ©die, danse, coaching vocal
) ‱ Deux Ă  trois dates par mois dans les bars de Lorient (Entrepote le mardi, et Sur mesure le vendredi). Leur site ICI
delétang
delétang
Le Misanthrope
Le Théùtre de Lorient ouvrira sa saison avec la nouvelle création de son directeur, Simon Delétang, qui monte Le Misanthrope de MoliÚre. Nous avons été invités, en compagnie du Télégramme et de Ouest-France, à une interview avec visite du décor.
C’est l’un des MoliĂšre les plus montĂ©s, pour la sombre beautĂ© de son personnage et son amitiĂ© avec Philinte, et la force de son hĂ©roĂŻne, CĂ©limĂšne. Entre autres Jean-Louis Barrault, Antoine Vitez, Jacques Lassalle, StĂ©phane Braunschweig, Ivo van Hove, Jean-François Sivadier, ClĂ©ment Hervieu-LĂ©ger, et Rodolphe Dana, ancien directeur du ThĂ©Ăątre de Lorient, dans une version burlesque controversĂ©e, mais que nous avions aimĂ©e pour sa fantaisie. Simon DelĂ©tang, lui a choisi de mettre l’accent sur le personnage de CĂ©limĂšne dans une scĂ©nographie qu’il a dessinĂ©e lui-mĂȘme.
Une scénographie fabriquée au Grand T, à Nantes
« La scĂ©nographie, il faut plutĂŽt l’imaginer comme une sorte de rĂȘverie autour de tous les possibles du Misanthrope, c’est-Ă -dire qu’on est Ă  la fois dans une architecture qui peut rappeler les architectures du XVIIIe, en termes de moulures, d’intĂ©rieurs comme ça, mais traitĂ©e avec un effet bĂ©ton, donc on n’est pas du tout dans le concret d’un salon d’intĂ©rieur. Et c’est un espace qui est Ă  la fois intĂ©rieur et extĂ©rieur puisqu’il y a une Ă©curie stylisĂ©e dans cet espace intĂ©rieur ; en mĂȘme temps, derriĂšre, on a une chaĂźne de montagne, qui est collĂ©e au chĂąssis donc on a quelque chose qui n’est pas du tout rĂ©aliste. Pour moi, c’est comme une projection mentale de toute l’aspiration d’Alceste Ă  un ailleurs, et j’inscris dans le dĂ©cor une vision
 Ne pas ĂȘtre que dans un lieu dĂ©fini. C’est plein de lieux qui n’ont aucune raison d’ĂȘtre ensemble qui se retrouvent dans la mĂȘme architecture. C’est au spectateur de commencer lui-mĂȘme sa propre architecture
 Quand bien mĂȘme ce qu’on voit est trĂšs concret : il y a un escalier d’arrivĂ©e, mĂȘme si la porte est trop basse pour que ce soit naturel. Donc les acteurs sont obligĂ©s de se baisser. Puis ça me permet, moi, de faire du thĂ©Ăątre de jambes, puisqu’ils peuvent ĂȘtre dans cet escalier, on ne sait pas qui est lĂ , derriĂšre. En tout cas, c’est trĂšs esthĂ©tique et trĂšs pictural
 Et c’est un dĂ©cor « machinĂ© », c’est-Ă -dire qu’à un moment donnĂ© ça va
 bouger
 Mais ça, je peux pas en dire plus. »
Machiné, dans le sens de machinerie, ce qui veut dire que les machinistes vont bosser, sur ce spectacle, avec guindes et porteuses

« Moi je fais des propositions assez « osĂ©es », sur certaines scĂšnes. J’ai eu une intuition sur la scĂšne des portraits, qui n’a jamais Ă©tĂ© faite, je pense – ça veut pas dire que c’est gĂ©nial – mais ça veut dire que c’est ma maniĂšre Ă  moi de rĂȘver cette scĂšne-lĂ . Et puis moi ce que je veux apporter c’est surtout cette dimension « machinale », enfin, en tout cas, d’aller vers le grand spectacle. C’est-Ă -dire que Le Misanthrope est une piĂšce oĂč il ne se passe rien : c’est une piĂšce oĂč on parle, oĂč on Ă©voque des procĂšs qui ont lieu Ă  l’extĂ©rieur, et c’est le drame d’un homme qui veut avoir un entretien avec une femme et qui est sans cesse interrompu par les visites successives qu’elle reçoit. Ou que lui il reçoit. Y a pas autre chose que ça. Donc moi j’essaye de ramener du grand spectacle Ă  qui est rarement fait Ă  cet endroit-lĂ .»
Ramener du vivant
« C’est une piĂšce que j’ai beaucoup vue au thĂ©Ăątre, et oĂč je me suis beaucoup ennuyĂ©, parce que c’est des discussions, quoi, et y a plus cette dimension de nervositĂ©, de rythme charnel. Les scĂšnes Alceste-CĂ©limĂšne, on fait en sorte qu’elles soient vraiment sensuelles, qu’il y ait quelque chose lĂ -dedans, de trĂšs contemporain, et que pour les scĂšnes de comĂ©die on y aille Ă  fond aussi. Moi je veux apporter une vision trĂšs franche, qui peut surprendre par le cĂŽtĂ© un peu mixte, entre le respect et une forme d’acadĂ©misme qu’il peut y avoir dans les images, mais dans lequel j’apporte des choses par le son, par certains accessoires, qui dĂ©calent le spectacle. Casser les codes Ă  l’intĂ©rieur des codes. J’assume complĂštement le quatriĂšme mur. On joue vraiment la boĂźte, Ă  l’ancienne. J’ai beaucoup fait de thĂ©Ăątre face public, et j’aime bien, par moments, assumer que les acteurs soient de dos. Et pour la premiĂšre fois, je les sonorise, et ça permet d’avoir une homogĂ©nĂ©itĂ© de la puissance vocale des acteurs et d’aller chercher des voix plus chaudes, plus intimes, qu’on n’aurait pas sans micro : ça nous met tout de suite dans une autre Ă©coute. Mais je leur ai demandĂ© de ne pas jouer les micros, mais ça met comme un filtre positif, ça donne une identitĂ© ».
Une CĂ©limĂšne moderne et en nuances
« CĂ©limĂšne, c’est une femme d’aujourd’hui, cette nouvelle gĂ©nĂ©ration de jeunes femmes qui s’en laissent plus conter par une forme de patriarcat un peu imposant, ce qui permet de rappeler que l’amour c’est Ă  deux et que l’un n’impose pas Ă  l’autre sa vision. On n’est plus dans une chose oĂč on se soumet au dĂ©sir de l’autre, et avec le texte de MoliĂšre on arrive aussi Ă  faire entendre ça. J’ai rajoutĂ© une petite scĂšne muette qui fait comprendre que c’est CĂ©limĂšne jusqu’au bout qui dĂ©cide de son destin. Au plateau, parfois, elle va ĂȘtre cassante avec l’ardeur d’Alceste, mais on cherche Ă  ce que ce ne soit pas manichĂ©en, et qu’Alceste ne soit pas dĂ©testable. Qu’il ait ses excĂšs, mais montrer qu’Alceste essaye d’ĂȘtre sociable, mĂȘme s’il abhorre les effets d’hypocrisie. Pour Ă©viter le cĂŽtĂ© vieux barbon et la coquette. C’est plus complexe que ça. Et puis moi je tire le fil d’une CĂ©limĂšne avec plus de profondeur, qui souffre aussi, je montre sa solitude, et ça permet de rĂ©Ă©quilibrer le drame qu’ils vivent l’un et l’autre. C’est vrai que MoliĂšre se prĂ©occupe assez peu de ce qui arrive Ă  CĂ©limĂšne Ă  la fin puisqu’elle disparait dans la derniĂšre scĂšne sans soin. Moi je la fais disparaĂźtre avec style. Ce qu’on essaye de montrer en permanence, c’est que mĂȘme dans les moments de tension entre eux il y a toujours un petit geste qui trahit ce qu’ils Ă©prouvent vraiment l’un pour l’autre. Que rien n’est aussi frontal. Comme dans la vie, quoi. »
> Du 9 au 15 octobre au Théùtre de Lorient
fondalor
hostilités
Les Hostilités
Les HostilitĂ©s, on vous en a dĂ©jĂ  parlĂ©, c’est une jeune compagnie du Pays de Lorient qui s’épanouit sur un triptyque : la crĂ©ation de spectacles de thĂ©Ăątre, la mĂ©diation et l’organisation d’évĂšnements incluant d’autres artistes. On a posĂ© SalomĂ© Rousseau et LĂ©andre Larnet dans notre canapĂ© pour les Ă©couter.
Petit retour en arriĂšre. A l’étĂ© 2023, Les HostilitĂ©s, soutenus par Fondalor, montent un premier Ă©vĂšnement « Spectres d’histoire(s) de la rade » oĂč sont invitĂ©s d’autres compagnies.
« Un parcours joyeux qui a reçu de super bons retours ! Avec un double objectif : ouvrir les portes de lieux de patrimoine et travailler avec des gens qui n’ont pas l’habitude de frĂ©quenter les thĂ©Ăątres. L’évĂšnement s’est articulĂ© autour de notre crĂ©ation « Blockhaus Atlantique », dans une construction Ă  laquelle on a voulu donner du sens, avec un fil de rĂ©flexion. Il y avait des choses trĂšs diffĂ©rentes : du thĂ©Ăątre, de la performance, de la musique, des expositions ; et ça a touchĂ© des publics trĂšs diffĂ©rents. Par exemple, il y avait beaucoup de gens du quartier Brizeux, parce qu’on a ouvert au Centre social la possibilitĂ© de participer Ă  la programmation. « Spectres d’histoire(s) de la rade » recouvrait la complexitĂ© de l’identitĂ© de la compagnie dans l’idĂ©e d’aller plus loin, avec de la mĂ©diation, des artistes Ă©mergents, une porositĂ© avec le patrimoine, le territoire
 Et on a eu envie de pĂ©renniser le projet en 2025 ».
Dont acte. On les retrouvera donc l’étĂ© prochain avec un numĂ©ro 2, baptisĂ© « Spectres d’histoire(s) de l’aqueduc », autour du fil de l’eau Ă  Lorient, un trajet assez mĂ©connu :
« Au 18e siĂšcle, la Compagnie des Indes a fait construire un aqueduc dont le terminus se situait dans le rĂ©servoir d’eau, au PĂ©ristyle. Des vestiges sont visibles au Parc Chevassu et au Parc du Manio. Ce trajet de l’eau, on a dĂ©cidĂ© de le suivre dans un trajet artistique avec plusieurs propositions : du thĂ©Ăątre, de la danse, des documentaires, une exposition, de la musique, des performances, des parcours, avec des partenaires comme C.A.M.P, J’ai vu 1 doc, la Galerie Le Lieu, l’Observatoire du plancton. Autour de l’eau, il y a de nombreux fils Ă  tirer
 »
Au centre de l’évĂšnement, « Lavoir », la nouvelle crĂ©ation de la compagnie, Ă©crite par SalomĂ© Rousseau en 2022 :
« Le point de dĂ©part, ce sont des recherches documentaires et des rencontres avec d’anciennes ou actuelles usagĂšres, et celles et ceux qui, enfants, accompagnaient leurs mĂšres au lavoir. Qu’est-ce que ça raconte de la sociĂ©tĂ©, cet espace social entre femmes, les liens entre femmes, la vie domestique, la sociĂ©tĂ© patriarcale, le patrimoine utilitaire. J’ai travaillĂ© sur une Ă©criture poĂ©tique issue de la retranscription de la parole ».
Une Ă©criture au cƓur de la compagnie, puisque les trois prochains projets de la compagnie s’appuieront sur des textes Ă©crits par SalomĂ© Rousseau « (Lavoirs ») ; LĂ©andre Larnet (« Naufrage », un texte sur un garçon sauvage qui prendrait vie sur la plage, autour du thĂšme de la marginalisation, la solitude, le double, l’insularitĂ©, lu Ă  la Grande poudriĂšre de Port-Louis cette saison sous le mentorat de JoĂ«l Jouanneau ; et enfin Rosalyn Jones, qui finalise un texte autour des mythes et lĂ©gendes sur l’eau et les fontaines.
La compagnie les HostilitĂ©s, c’est SalomĂ© Rousseau, Rosalyn Jones et LĂ©andre Larnet (Ă©criture, mise en scĂšne, jeu), et Jules Conan (chargĂ© de production). Les trois premiers ont dĂ©butĂ© leur carriĂšre par le cursus thĂ©Ăątre du lycĂ©e Jean MacĂ© Ă  Lanester

Le trajet de l’eau à Lorient.
Extrait des documents fournis par la ville de Lorient sur leur site. (Pour aller plus loin, clic ICI et LA)

« Au dĂ©but du 18e siĂšcle, l’architecte Jacques V Gabriel, prend en compte le problĂšme de l’approvisionnement en eau potable. En 1732, il rĂ©dige un MĂ©moire sur les fontaines d’eau potable Ă  construire Ă  l’Orient. Il y dĂ©signe six sources ou fontaines pouvant alimenter un rĂ©seau dont il dĂ©crit la mise en Ɠuvre. Les travaux sont entrepris par l’ingĂ©nieur Louis de Saint-Pierre Ă  partir de 1736. Les eaux sont captĂ©es Ă  l’ouest de Lorient, dans les quartiers actuels de Lanveur, Kerguestenen et Kerfichant. Une canalisation unique traverse la ville par la place Alsace-Lorraine et la rue des Fontaines pour aboutir dans l’enclos du port Ă  un rĂ©servoir amĂ©nagĂ© au nord de la place d’Armes, dans le jardin des Quinconces. »

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amadou et mariam
Amadou et Mariam
On ne vous les présente plus, mais on vous invite à leur concert, dont Hocine fera la 1ere partie.
Ce sera samedi 19 octobre à 20h30 au Centre Athéna d'Auray.

Pour participer au tirage au sort, envoyez nous un mail coloré avec votre numéro de téléphone à cestparla@sortiesdesecours.com