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N° 420 - 10 octobre 2024
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Itinéraires Graphiques #8 7 expositions, 4 villes (Hennebont, Lanester, Lorient et Quimperlé), 13 artistes entre art et design, illustration et dessin, graphisme et artisanat, un regard singulier sur la création contemporaine.
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Avec Pierre Charpin, Nathalie Du Pasquier, Damien Poulain, Julie Safirstein, YĂ»ichi Yokoyama, Atelier Bingo, Idir Davaine, SĂ©bastien Desplat, JĂ©rĂ©mie Fischer (crĂ©ateur du visuel de cette Ă©dition), Fanette Mellier, Ăditions AnaĂŻck Moriceau, Sergei Pavlov. Directeur artistique SĂ©bastien Esteban Desplat. Cette Ă©dition rĂ©sonnera particuliĂšrement auprĂšs des amateurs de design, dâabstraction et de dessin contemporain.
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Amadou et Mariam + Hocine
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Le cĂ©lĂšbre couple malien arrive avec la sortie de leur nouvel opus « La Vie Est Belle » qui rĂ©unit leurs plus grands titres et des inĂ©dits⊠et bien sĂ»r leur tube planĂ©taire Dimanche Ă Bamako qui fĂȘte ses 20 bougies... Au cours de leur carriĂšre Amadou & Mariam ont ouvert le blues malien qui a fait leur rĂ©putation au rock, au hip-hop ou au disco pour mieux propager la bonne parole afropop et leur joie de vivre.
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đĄ En premiĂšre partie, Hocine puise son inspiration dans la pop, la funk, le manouche, le kabyle et transe gnawa. PassionnĂ© par les poĂštes du quotidien, mais aussi les grands noms (James Brown, LĂ©o FerrĂ© ou encore Bach). Hocine aborde avec sensibilitĂ©, Ă©motion et humour son parcours semĂ© d'embĂ»ches, celui d'un homme en quĂȘte de rĂ©demption dans un monde qui ne lui correspond plus.
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Trois groupes pour vous donner de lâĂ©nergie ! Voici une façon trĂšs percutante pour dĂ©marrer une saison aux Arcs avec du gros son. Ce sont les sept musiciens de rock et de mĂ©tal alternatif Dropdead Chaos qui ouvriront la soirĂ©e avant de cĂ©der la place au power trio 100% fĂ©minin Madam pour qui rien ne compte plus que de se produire en concert. Enfin cinq ans aprĂšs lâemblĂ©matique âOn va tous creverâ, un clip Ă©ponyme approchant les deux millions de vues et un succĂšs live en plein essor, la rĂ©vĂ©lation rock mĂ©tal français Sidilarsen sera sur scĂšne pour prĂ©senter âQue la lumiĂšre soitâ. Un 7e album que les Toulousains ont souhaitĂ© rock, Ă©lectro et aux textes engagĂ©s.
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La semaine de l'architecture permet de dĂ©couvrir le territoire de l'agglomĂ©ration sous le prisme de l'architecture, de l'urbanisme et du paysage. Des bĂątiments singuliers, transformĂ©s, rĂ©novĂ©s, rĂ©inventĂ©s... Pour cette Ă©dition, Lorient AgglomĂ©ration met Ă l'honneur des projets qui magnifient l'existant avec des visites, des confĂ©rences, des projections, cinĂ©-dĂ©bat, performances... > Du lundi 14 au dimanche 20 octobre Ă Hennebont, Inzinzac-Lochrist, Lanester, Lorient, Ploemeur, Port-Louis. Gratuit, inscription obligatoire pour la Maison Beauvir, les visites "Colorer la ville", "Animer le cĆur commerçant", Visite expresse rĂ©gionale et Yoga-architecture Ă la piscine tournesol de Lorient.
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Ce sont des Ă©clats d'histoire, traces retrouvĂ©es de l'adolescence Ă aujourd'hui, qu'Emmanuelle Briffaud et Sophie Renou offrent au plateau, par le regard amusĂ© et lucide qu'elles posent sur leur passĂ©, leur origine sociale, leur ambition de devenir comĂ©diennes, leur place de femmes dans la sociĂ©tĂ©. Une autofiction documentĂ©e, thĂ©Ăątrale et chorĂ©graphiĂ©e⊠Filles dâouvriers et dâagriculteurs, devenues artistes, elles questionnent leur place et cheminent ensemble sur des routes entravĂ©es, vers leur Ă©mancipation. Avec elles Blanche-Neige, Virginie Despentes, Claude, Delphine Seyrig, Suzanne, MĂ©dĂ©e⊠"La place des femmes dans les distributions ne serait-elle pas un miroir de leur place dans lâespace public ? Face au besoin de rĂ©cits de femmes, nous avons dĂ©cidĂ© dâinventer et de construire le nĂŽtre."
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Quel dommage de vous parler dâun spectacle complet, mais bon⊠Câest tellement beau !
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On vous a dĂ©jĂ parlĂ© de KafĂ© Zibraltar, on vous a dĂ©jĂ parlĂ© de Guillaume Chartin « Ăjun », on vous a dĂ©jĂ parlĂ© de Titwann, poĂšte, et on vous a dĂ©jĂ parlĂ© de Youn Locard, dessinateur (RĂ©volution, avec Florent Grouazel). Les trois se sont acoquinĂ©s autour de Joshua, le mythique voilier du mythique Bernard Moitessier et son livre mythique « La longue route » pour une lecture-concert dessinĂ©e.
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Quelques heures avant de boucler le magazine, on a mis le bout de nos boots dans la salle dâHydrophone, qui coproduit avec LâEstran le spectacle « Nuit noire », et on en a vu un extrait, magnifique. Les dessins Ă lâencre qui se font en direct, projetĂ©s sur Ă©cran, un texte, Ă©crit par Titwann, dit avec sobriĂ©tĂ© et grĂące. Une musique, mĂȘlant Ă©lectro et instruments, qui se dĂ©roule comme un ruban dâembruns. Câest magnifique, hypnotique, mĂ©ditatif, poĂ©tique ; ça parle de relation au vivant, de rĂȘves crĂ©ateurs, dâautonomie et de sobriĂ©tĂ©âŠ
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Nouvelles vi(ll)es, nouveaux cinémas !
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Rencontre-projection sur le thĂšme "RĂ©habiliter l'existant" sous lâangle de la salle de cinĂ©ma.
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Les cinĂ©mas qui emmĂ©nagent dans des bĂątiments prĂ©existants ne sont pas rares. Mais ceux qui intĂšgrent un site patrimonial le sont sans doute un peu plus. Lâun des plus beaux cinĂ©mas de France se trouve en Bretagne, Ă Morlaix (Ohlala, oui !). La Salamandre a ouvert ses nouvelles portes en 2021 dans lâancienne Manufacture de tabac. Pour dĂ©couvrir cette aventure culturelle et architecturale, J'ai vu un documentaire reçoit VĂ©ronique LâAllain, directrice de la Salamandre et AmĂ©lie Loisel, architecte qui a co-rĂ©alisĂ© ce projet.
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CinĂ© Films #1 - "Mustang" de Deniz Gamze ErgĂŒven
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Câest le dĂ©but de lâĂ©tĂ©, dans un village reculĂ© de Turquie. Suite Ă la remarque dâune voisine, cinq sĆurs, unies comme les doigts de la main, se retrouvent cloĂźtrĂ©es chez elles par leur grand-mĂšre et leur oncle qui vont tenter de les marier, lâune aprĂšs lâautre. Le film dresse le portrait dâune jeunesse pleine de vie et Ă©prise de libertĂ©, face Ă une sociĂ©tĂ© patriarcale et traditionaliste.
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đïžâđšïž Un trĂšs beau film, Ă©mouvant, dont on sort avec la rage.
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C'est la reprise d'un spectacle que nous ne sommes jamais arrivĂ©es Ă voir, mais dont on nous a dit beaucoup de bien, pour sa plastique et l'interprĂ©tation de Nathalie Gautier. TirĂ© d'un livre de Katherine L. Battaiellie, il donne Ă entendre la voix intĂ©rieure et secrĂšte de Marguerite Sirvins, nĂ©e en 1890 en LozĂšre et admise Ă lâhĂŽpital psychiatrique de Saint-Alban, Ă lâĂąge de quarante et un an, pour troubles schizophrĂ©niques. Dans cet Ă©tablissement, aprĂšs avoir pratiquĂ© lâaquarelle et la broderie, elle compose, pensant ardemment connaĂźtre un jour le mariage et rencontrer lâĂ©poux si dĂ©sirĂ©, une Ćuvre majeure de lâart brut, admirĂ©e par Jean Dubuffet : une robe de mariĂ©e. Elle utilise la technique du point de crochet, avec des aiguilles Ă coudre et du fil patiemment obtenu Ă partir de morceaux de draps usagĂ©s.
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Danny est un homme frustré, divorcé, licencié en temps de crise. Il surfe sur internet, et tombe un jour sur une vidéo qui parle des Droits Masculins. Danny accroche, se passionne pour cette cause, y trouve des forces, et glisse dans un engrenage masculiniste. Backlash parle avec finesse de ce rebond conservateur, en réaction aux avancées féministes, et donne à voir la mécanique toxique de cette offensive réactionnaire.
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đïžâđšïž On n'a pas vu ce spectacle-lĂ , mais on trouve le travail du groupe Vertigo toujours trĂšs juste.
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On vous a parlé souvent, de cette version signée par le pianiste Christofer Bjurström et le comédien Pascal Guin du bouquin d'Alessandro Barico. Pour mémoire, l'histoire de Novecento, monté à bord d'un bateau transatlantique enfant, qui y a passé toute sa vie en tant que pianiste. Interprétation trÚs juste, forte, émouvante, de Guin, et compositions délicates et délicieusement jazzy de Bjurström. Si vous ne l'avez jamais vu, c'est l'occasion, c'est infiniment touchant.
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Alexandra David- NĂ©el - 100 ans d'aventure
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On ne connait pas la conférenciÚre, mais la vie d'Alexandra David-Néel est une aventure passionnante. Le film est une biographie vivante de l'aventuriÚre pionniÚre - orientaliste et bouddhiste - journaliste et féministe engagée. J. Mascolo de Filippis a longuement étudié la vie de cette femme exceptionnelle.
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"Et en plus ils dansent". ProposĂ© par J'ai vu un documentaire, un film du formidable Thierry Salvert et Kenan an Habask. En 2023, il nâest toujours pas facile, Ă©vident, normal, dâĂȘtre homosexuel. Quatre personnages osent parler publiquement pour la premiĂšre fois, pour dĂ©noncer mais aussi pour raconter la solidaritĂ© et le soutien quâils ont trouvĂ©s dans le milieu des cercles celtiques.
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Alors bien sĂ»r, vous allez prendre une place pour aller voir Fleuves, qui fĂȘte la sortie de son troisiĂšme album, nâest-ce pas ? Mais pas seulement. Un duo formidable va partager le plateau avec eux ce vendredi. Elles sâappellent Emezi et on a glissĂ© nos boots dans la salle lors dâune prĂ©sentation publique de cette proposition franchement emballante et diffĂ©rente de tout ce quâon a pu voir ces derniĂšres annĂ©es en langue bretonne.
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Elise Desbordes et Perynn Bleuven ont Ă©clatĂ© de rire lorsquâon a pointĂ© la rĂ©sonance de leur duo avec celui de C'hoari, et a quâon prononcĂ© « kouari » au lieu de « roari ». Mais Ă©cho il y a entre ces deux binĂŽmes de meufs pĂ©tillantes et vitaminĂ©es. Si C'hoari danse et rĂ©invente la culture bretonne, Emezi chante â en breton exclusivement â dans une couleur franchement Pop/R&B. Chaussures vernies et collants assortis, roses pour lâune et orange pour lâautre, ces Beyonce bretonnes font bouger les pieds et tinter les mots, quâelles avouent â bien quâelles parlent couramment le breton â parfois utiliser plus pour leur sonoritĂ© que pour leur sens, mĂȘme si les chansons quâelles Ă©crivent ont des choses Ă dire et parlent de colĂšre, dâamour ou de fĂ©minisme. Quant Ă leurs reprises, on n'en citera quâune, mais quâon a adorĂ©, celle de « Battez-vous » des Brigitte, traduite en breton, qui sonne excellemment.
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Dans un cocon de lumiĂšres et de tissu imaginĂ© par Majan Pochard, styliste et couturier pour de grandes marques (tout ce petit monde sâest rencontrĂ© Ă lâĂ©cole Diwan) , Elise et Perynn ont imaginĂ© un show autour dâune table haute oĂč elles piochent tour Ă tour des instruments de musique, clavier â utilisĂ© tantĂŽt en version jazz, tantĂŽt en pop Ă la Supertramp, tantĂŽt en R&B - pads, xylophone, ordinateurs⊠Une table quâelles quittent pour se trĂ©mousser façon divas pop, esprit Destiny's Child, ce qui, mĂ©langĂ© au breton, donne un rĂ©sultat dĂ©capant.
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Dans le clip « Tentadur », lâĂ©quipe a imaginĂ© dâinverser la posture des clips R&B classiques oĂč une femme danse pour le regard des hommes, en faisant danser un homme que regardent les femmes. Couleurs acides, tissus brillants, motifs, les costumes, dont certains rĂ©cupĂ©rĂ©s chez Balenciaga - pour qui Majan, a travaillĂ© - affichent turquoise, jaune ou fuchsia et jouent une sexytude dĂ©complexĂ©e et joyeuse⊠Le clip, franchement rĂ©ussi, raconte avec goĂ»t et joie une R&B Ă la française, oĂč les deux filles sâamusent Ă rejouer les codes. Le premier album, Tentadur, sera suivi dâun second opus Ă sortir en mai. On vous propose de regarder le clip de Tentadur ICI, et son making-off LA.
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Le misanthrope
Je sors du ThĂ©Ăątre de Lorient et voilĂ le moment venu de vous parler du Misanthrope, mis en scĂšne par Simon DelĂ©tang, et dont câĂ©tait la premiĂšre mercredi soir. Deux heures de reprĂ©sentation oĂč je me suis demandĂ© comment jâallais Ă©crire cette critique, parce que pas mal de choses ne mâont pas convaincue. Mais jâai dĂ©cidĂ© de ne pas en faire la liste. Jâai dĂ©cidĂ© de commencer par la fin de la piĂšce, qui offre une courte scĂšne sublime, Ă©cho en 3D au tableau de Caspar David Friedrich « Der Wanderer ĂŒber dem Nebelmeer » (Le voyageur au-dessus de la mer de nuages). Une image qui vient expliquer ce que jâai pris durant tout le spectacle, sans le comprendre, pour un clin dâĆil au logo Evian. Je mâexplique : sur les boiseries du dĂ©cor est collĂ© le mot « silence » dans une version approchante de la typo « Helvetica », dans un rouge similaire Ă celui de la marque dâeau minĂ©rale, ce que je nâaurais pas remarquĂ© si au sommet des boiseries nâavait pas Ă©tĂ© accrochĂ©e une silhouette peinte de montagnes, reconstituant le logo complet. Je ne dis pas quâil Ă©tait pertinent de le relever, mais jâai rĂ©ellement passĂ© le spectacle Ă me demander si cela Ă©tait un hasard. Je nâai pas la rĂ©ponse. En revanche, la signification du mot « silence » fait un Ă©cho alpestre Ă lâimage finale, tel un yodel assourdissant, puisque Friedrich est surnommĂ© « Le peintre du silence ». Rien que pour cette scĂšne, reconstituant ce qui est sans doute lâun de mes tableaux prĂ©fĂ©rĂ©s, et portant Alceste littĂ©ralement au sommet, dans une version romantique de sa misanthropie, je ne regrette rien.
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Isabelle Nivet
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