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N° 424 - 7 novembre 2024
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Nos coups de coeur de la semaine
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⹠8 Sonneurs pour Philip Glass, emmené par Erwan Keravec, sam 9 à 17h30 à l'église Notre-Dame-de-Victoire
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⹠Arnaud Le Gouëfflec "Vivre libre ou mourir" pour son ouvrage de BD/rock, sam 9 à 15h à Hydrophone
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âą Lucie AntunĂšs, grande copine de LĂ©onie Pernet, une Ă©lectro dansante et contemporaine (ECOUTER ICI) dim 10 nov 20h30 Ă Quai 9, Lanester
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⹠IrÚne Drésel, une électro cérébrale et onirique, (ECOUTER ICI) sam 9 nov 20h30, Quai 9, Lanester
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Nuit blanche Ă Lorient. L'expo
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Un projet du magazine Sorties de secours menĂ© en juillet dernier, un atelier dâĂ©criture et de dessin gĂ©ant et nocturne. Trente personnes et quatorze heures en dĂ©ambulation dans la ville de Lorient. Au bout du projet, 30 carnets remplis en parallĂšle ou en commun.
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Et on les montre en novembre dans un parcours d'exposition.
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Les carnets seront exposĂ©s Ă lâAtelier Ooooh!
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Dix dessins tirés en grand format seront visibles à La Colloc, avenue de la PerriÚre.
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> Vernissage vendredi 22 novembre Ă 19h Ă l'Atelier Ooooh.
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> Atelier dessin-Ă©criture samedi 23 novembre.
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> Finissage samedi 30 novembre.
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On a vu Maldonne, de LeĂŻla Ka
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Un mot sur « Maldonne » de Leila Ka, vu mercredi soir au ThĂ©Ăątre de Lorient. AnimalitĂ© radicale, Ă©lasticitĂ© de boxeuse, la transmission de son langage intime est faite auprĂšs de ses interprĂštes, puissantes et dĂ©liĂ©es. Pour moi, passĂ©e la dĂ©couverte et l'intense Ă©merveillement des premiers spectacles, lâabasourdissement des premiers solos (ah, ses solos...) je retrouve quelque chose que je connais, mĂȘme si câest toujours formidable, personnel, singulier, diffĂ©rent, Ka se dit et se dessine au plateau, comme dans un journal intime. Avec peut-ĂȘtre une petite faiblesse dans la mise en scĂšne, pas si simple dâorganiser une piĂšce de cinquante minutes pour cinq interprĂštes et une trentaine de robes qui vont et viennent. Pas si facile dâarticuler des tableaux, de tenir la distance. Le fond reste cela dit plus que lisible et puissant : sororitĂ©, rage, transmission, place de la femme, sens et messages portĂ©s par les vĂȘtements. Je pinaille. Câest trĂšs beau, plastiquement, et câest trĂšs riche. Encore quelques annĂ©es et on aura une nouvelle Pina avec Leila, si elle ne sâĂ©puise pas Ă tourner autant. Si vous nâavez jamais vu Leila Ka, câest le moment de le faire : passĂ© le statut de rĂ©vĂ©lation, elle est aujourdâhui confirmĂ©e et adoubĂ©e, la dĂ©couvrir dans cette piĂšce virevoltante, textile et musicale, sera une grande rĂ©vĂ©lation, nâĂ©coutez pas mes â toutes petites â rĂ©serves, ce sont celles dâune amoureuse de la danse, qui voudrait toujours plusâŠ.
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Vous ne pouvez pas - si, vraiment ? - avoir loupĂ© l'arrivĂ©e de La Loco en gare de QuimperlĂ©. Un grand tiers-lieu, salle de concert, bar, dans un ancien bĂątiment industriel, un projet qui voit le jour et qui devrait un peu agiter le cocotier des nuits bretonnes. L'inauguration a lieu ce week-end. Alors certes, les concerts sont dĂ©jĂ complets, mais ça ne vous empĂȘche pas d'aller y faire un tour pour renifler l'ambiance et profiter des animations prĂ©vues. On devait aller y faire un tour avant, finalement on ira aprĂšs, on vous racontera comment on s'y sent plus tard...
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> Sam 9 et dim 10 nov, Quimperlé
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La gravure dans tous ses Ă©tats. Ateliers
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Bon, malgrĂ© ce titre au jeu de mots un peu foireux, ça va ĂȘtre bien. Dans le cadre de leur exposition pour le ItinĂ©raires Bis, les artistes de l'atelier des 3 citrons proposent deux ateliers d'initiation Ă l'image imprimĂ©e.
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Samedi 9 novembre, 16 h : initiation Ă la linogravure avec s.c.arah.bee.
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Samedi 16 novembre, 16 h : initiation au monotype avec Clého.
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Des années qu'on ne l'avait pas vu en scÚne et qu'on le regrettait vraiment, car cet accordéoniste est unique dans sa façon d'empoigner son instrument, de respirer avec lui, et de produire une musique plus qu'emballante. Une tournée bretonne va vous permettre de le retrouver - ou de le découvrir, pour les petits nouveaux. Courez-y ! > Ven 8 nov au Café d'la cÎte, Bubry
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> Jeu 14 nov au Contretemps, Auray
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> Sam 14 déc à La Loco, Quimperlé
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C'est parti ! AprÚs l'inauguration le mois dernier, la Maison Germaine Tillion commence à ouvrir ses portes une fois par mois. L'occasion de découvrir un lieu et des artistes différents à chaque passage. Au programme de ce dimanche : à 10h et 14h Atelier « V comme Vivants » avec Kizzy Sokombe, un focus sur la petite mer et ses oiseaux qui sera plus tard intégré à l'Atlas subjectif de la rade de Lorient ⹠A 16h - Visite guidée de la maison et du jardin par Patrice Le Borgnic ⹠En continu de 10h à 18h exposition des aquarelles d'Alexis Nouailhat, film de l'inauguration réalisé par Sylvain Marmugi, rencontre avec Chloé Adelheim, artiste en résidence > Dim 10 nov, Maison Germaine Tillion, Plouhinec
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"Play it again, Sam". C'est toujours une merveille de voir et revoir Casablanca, film de Michael Curtiz, sorti en 1942, avec Ingrid Bergman et Humphrey Bogart [La bande annonce ICI]
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Le chef-dâoeuvre de Mourad Merzouki. Au carrefour de la danse et de la vidĂ©o interactive, une chorĂ©graphie qui puise dans lâĂ©nergie du hip-hop et la projection 3D. Onze danseurs et circassiens sont immergĂ©s dans un univers Ă la gravitĂ© mouvante. Des milliers de pixels sâaniment, offrant un trompe-lâoeil Ă©voluant en temps rĂ©el en fonction des mouvements des danseurs. Un Ă©norme succĂšs Ă la fois critique et public, poĂ©tisĂ© par les projections d'Adrien Mondot. S'il reste des places courez-y.
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On aime bien cette chanteuse d'origine lorientaise qui crĂ©e des spectacles « in situ » qui changent de forme selon les musiciens invitĂ©s qui lâaccompagnent. Ici c'est une version inĂ©dite avec Youn Kamm Ă la trompette et Eleonore Billy Ă la nyckelharpa.
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La semaine de J'ai vu un documentaire
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Jacques LACAN, la psychanalyse réinventée
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De Elizabeth Kapnist - FR - 2001 â 63 min
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Psychiatre et psychanalyste, héritier de Sigmund Freud, Jacques Lacan fut l'initiateur d'un véritable réveil de la psychanalyse en France et dans le monde. Clinicien de la folie, de la paranoïa, il s'inspira de la philosophie allemande pour bùtir de nouveaux concepts.
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De Julia Martinez Heimann et Natalia Laclau - France/Argentine â 2023 â 74 min â vostf
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Projection-Rencontre. à Buenos Aires, Lorena, Juliana, Luci, jouent au foot. Leurs destins croisent aussi les grandes mobilisations féministes.
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De Sophie Berger - France â 2020 â 35 min
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Ecoute sonore et rencontre. Une immersion sonore, un voyage sur lâĂźle de PĂąques.
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Vous savez combien j'aime les films de cet hĂ©ritier de l'esprit Rohmer. Arte lui consacre Ă nouveau un cycle oĂč s'est cette fois rajoutĂ© un inĂ©dit "Une autre vie", joli film trĂšs hitchcockien (vraiment !) avec dĂ©capotables, tenues beiges et cheveux impeccables, jusqu'Ă la musique de GrĂ©goire Hetzel, trĂšs inspirĂ©e par l'esprit Bernard Herrmann. Et tournĂ© dans les environs de HyĂšres, avec un parti pris de couleurs passĂ©es qui tranche avec l'exubĂ©rance chromatique de ma chĂšre CĂŽte d'azur. AuprĂšs de Virginie Ledoyen, Jasmine Trinca et... Joey Starr, carrĂ©ment convaincant.
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Les rochers errants. Un livre de Georges Peignard
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Georges Peignard est enseignant Ă lâĂ©cole dâart de Lorient.
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Cette phrase, elle devait ĂȘtre Ă©crite, avant.
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Maintenant, non. Georges Peignard est auteur, point.
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Il est publiĂ© au Tripode, maison dâĂ©dition dotĂ©e de la jolie banniĂšre : « LittĂ©ratures âą Arts âą Ovnis ». Magnifique maison, puisque câest ici que sont Ă©ditĂ©s les livres de Goliarda Sapienza. Georges Peignard la cĂŽtoie donc dans ce catalogue oĂč « Les rochers errants », son deuxiĂšme roman, va se nicher tout contre « Varlamov », « La fin du cuivre », et « Fugitive », ses trois magnifiques Ă©tranges albums dessinĂ©s, oĂč le texte Ă©tait absent.
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Les rochers errants est un livre court, qui se lit le temps dâun contrĂŽle technique. Ne cherchez pas la mĂ©taphore, câest littĂ©ralement dans ces conditions que je lâai lu, assise sous un nĂ©on, accompagnĂ©e par une bande-son de moteur, compresseur, vĂ©rin.
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La couverture du livre ne cesse de me troubler, je le prends et le reprends pour le porter plus prĂšs de mes yeux et faire cesser la mĂ©prise, non ce nâest pas une photo câest un dessin.
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A lâintĂ©rieur du livre aussi il y a des dessins. Quinze. A peu prĂšs. Il y en a deux ou trois qui pourraient ĂȘtre un ou trois. On tombe sur ces dessins sans sây attendre, un peu avant dâatteindre la moitiĂ© du livre, prĂ©cisĂ©ment il reste quatre cahiers Ă lire sur sept.
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Jâaime relier les auteurs entre eux. Dans ces dessins, le trait presque bd de Georges Peignard vient mâĂ©voquer celui de Miles Hyman ; ses intĂ©rieurs parisiens, ceux de Christoff Debusschere. On y retrouve la gamme chromatique de Peignard, ses tons sourds, sa densitĂ©, sa matitĂ©. Sa nettetĂ©. Ses lignes. Et de fantastiques reflets, qui sont partout : dans lâeau de la Seine sous un pont, sur le carrelage de marbre dâune galerie aux hautes fenĂȘtres, sur le formica bleu dâun guĂ©ridon de bistrot, sur le dossier dâune chaise vernie⊠Le dessin de Peignard fait du bien aux yeux, il raconte des lieux familiers tout en les lavant, Ă la fois esthĂ©tisĂ©s mais aussi rĂ©pertoriĂ©s comme les articles dâun catalogue sur lâesprit parisien.
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Ce cahier de dessins insĂ©rĂ© au presque centre du livre vient relier lâhistoire du roman Ă son inspiration, les derniers mois du magnifique Ă©crivain Joseph Roth, mort Ă Paris en 1939. Dâailleurs, roman, roman, oui, quelque part il est Ă©crit que câest un roman. Ćuvre, livre, objet, textes, dessins, plutĂŽt, peut-ĂȘtre. Roman dit tellement narration, dĂ©but, milieu, fin. Roman dit tellement longueur, temps passĂ© dans le rĂ©cit. Ce nâest pas quâil nây ait pas de rĂ©cit ici. Mais chaque chapitre, chaque page, chaque phrase, peut se lire individuellement, en prenant le temps, comme on le prend pour enlever le papier dâun chocolat, du bout des ongles, le papier brillant et trĂšs fin des PyrĂ©nĂ©ens.
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Câest dommage dâavoir lu le livre dâune traite chez Autovision. Mais jây reviens, je mâarrĂȘte sur une phrase. Je me dis que trĂšs certainement Georges a dĂ» revenir et revenir sur les phrases pour les lustrer jusquâĂ ce quâelles fassent des reflets comme sur ses dessins. Des reflets mats. Des phrases avec la mĂȘme Ă©pure que celle du dessin. Des phrases nĂ©cessaires et poĂ©tiques. Je me dis que Georges a dĂ» aller et venir sur ces phrases et compter les mots merveilleux quâil sây autorisait, le nombre de formules acceptables pour ne pas tomber dans le trop joli, dans lâampoulĂ©, dans lâesthĂ©tisme. Ne jamais oublier la nĂ©cessitĂ© dâĂ©crire, ne jamais oublier le sens. Sans jamais trop expliquer. VoilĂ , Georges, il est dans cet Ă©quilibre dĂ©licat et prĂ©cieux de la beautĂ© des mots et du sacrifice du trop beau, dans la mesure de la description et lâajout du dĂ©tail anodin peut-ĂȘtre mais signifiant beaucoup.
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Dessins et textes produisent un faisceau dâindices dont on peut se saisir ou pas pour faire des allers-retours entre Joseph Roth et ses derniers jours Ă Paris, son alcoolisme, lâhĂŽtel oĂč il vivait, sa mort devant le cafĂ© de Tournon, et la fiction inventĂ©e par Peignard, lâhĂŽtel Kernec, le bar de lâhĂŽtel Kernec et sa patronne versant des verres de poire Ă la chaine, lâhĂŽtel Kernec coupĂ© du monde par la tempĂȘte, les tables du bar de lâhĂŽtel Kernec et le journal de la veille, les pages de journal tĂąchĂ©es dâempreintes et de marques de pieds de verre.
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Cet hĂŽtel, il nâexiste pas, il nâexiste plus, mais sans doute a-t-il Ă©tĂ© inspirĂ© par lâhĂŽtellerie Le Pesquer, Ă GĂąvres, puisque sans sâen cacher mais sans non plus faire Ćuvre documentaire ni nommer les lieux dans le texte, « Les rochers errants » parle de la presquâĂźle de GĂąvres, en rade de Lorient. Une Ă©vocation fine, qui sait recrĂ©er avec poĂ©sie lâatmosphĂšre brumeuse qui enveloppe parfois cette longue langue de dunes. Et c'est magnifique.
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Cristine a vu Christelle Balbinot. Lignes de flottaison "On pourrait dire qu'elle tricote l'espace, avec grĂące, qu'elle chorĂ©graphie la maille et apprivoise la matiĂšre avec Ă©lĂ©gance et sensibilitĂ©, qu'elle tisse subtilement sa toile entre mythologies et fantĂŽmes, qu'elle joue avec virtuositĂ© des ombres, lumiĂšres, mouvements et reliefs, que son retable est clouant, son suaire pĂ©nĂ©trant, que rarement accrochage aura si bien portĂ© son nom... Plus simplement, passer Ă cĂŽtĂ© des crĂ©ations de Christelle Balbinot Ă l'Atelier d'Estienne de Pont-Scorff (lui mĂȘme magnifique) serait une erreur."
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(Crédit photo Stéphane Cuisset)
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> Jusqu'au 22 déc, Atelier d'Estienne, Pont-Scorff
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Le concours de la semaine derniĂšre
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Le songe d'une nuit d'été
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C'est Charlotte qui ira voir ce Shakesqueer dĂ©jantĂ© pour 8 acteur.rices et 15 marionnettes, adaptation survoltĂ©e et dĂ©lurĂ©e, vaudeville fĂ©erique, Ă©popĂ©e amoureuse et poĂ©tique avec elfes et fĂ©es dâun genre tout aÌ fait spĂ©cial. Musique techno et flamboyantes drag-queens, une rĂȘve-party qui casse les frontiĂšres entre masculin et fĂ©minin et affirme le droit dâaimer en toute libertĂ©.
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