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Le Baiser volé. Woolf, Vandelet et Jouanneau

Le baiser volé

Par Isabelle Nivet. Octobre 2021

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Quel joli projet ! Joël Jouanneau, metteur en scène et auteur, embarque Erika Vandelet dans une réinvention du roman de Virginia Woolf, « Les vagues ». Nous avons reçu la comédienne à la maison - c’est facile, elle est Lorientaise – et nous l’avons écoutée.

Elle s’est installée dans mon canapé bleu, et elle a commencé à raconter, comment elle avait rencontré « Joël » autour d’une lecture du Journal de Virginia Woolf : « On n’avait jamais bossé ensemble. On fait la lecture, on l’aimait beaucoup tous les deux, et on a eu envie de travailler sur un de ses livres. Puis Joël a proposé d’extraire un personnage des Vagues et d’écrire un monologue à partir d’un des sept personnages, Susan. Ces sept vies n’en feraient qu’une. Sept personnages comme sept pétales, qui se suivent dans une vie que raconte Susan. Leurs liens d’amitié et d’amour. Il a appelé ce monologue « Le Baiser volé », parce que Susan, enfant, voit Jinny voler un baiser à Louis et cela va déterminer toute la suite de sa vie. Elle découvre qu’elle aime et qu’elle hait en même temps, et cette blessure va la construire ».

 

Dans ce texte écrit avec le parfum de Virginia Woolf plutôt qu’avec la patte Jouanneau (une écriture créative et déstructurée assez singulière), l’auteur Port-Louisien a eut envie d’être au plus près de la romancière anglaise « Il ne voulait pas la trahir. Il l’admire » pour raconter cette vie de femme à travers sept personnages qui se quittent et se retrouvent : Susan, Jinny, Louis, Bernard, Neville, Percival et Rhoda. « Susan est une femme qui aime la nature, enracinée dans la terre, qui vit dans une ferme bourgeoise, comme Virginia Woolf. C’est la nature, les plantes, les oiseaux qui la nourrissent, et le texte raconte comment elle a vécu, ressenti, et renoncé à cet amour détruit par ce baiser volé ».

 

Et c’est alors, que, dans mon canapé bleu, Erika m’a raconté un extrait du texte, comme elle vous le racontera mercredi prochain, les yeux dans les yeux, comme si les souvenirs de Susan étaient les siens. Raconter, oui, pas « dire », pas « lire », pas « jouer ». Sans effets de comédienne, au plus près, au plus brut, formidablement présente et simple. Nue.

Et on a été bluffée.

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