Itinéraires graphiques

Valérie Mréjen a le goût du collage et de l’assemblage dans les dessins et vidéos. Le jeu de piste consistant à débusquer des marques alimentaires liées au thème de la famille a produit sa série de dessins dans lesquels des logos composent un arbre généalogique. Ils font écho à sa toute première série d’œuvres réalisées à partir de noms découpés dans l’annuaire. Quant à la parole, elle constitue dans tous les travaux de Valérie Mréjen une source d’inspiration, et un socle scénaristique, et quelquefois une manière de collecter des histoires vraies en mode documentaire.

Benoît Chailleux est architecte, ce qui produit chez lui, la photographie. Il s’attache à faire ressortir dans la mélodie de ses images, l’impureté de l’architecture afin d’y trouver une poésie du quotidien. Il y exprime la présence de l’homme sans vouloir en capter un instant de vie, l’anecdotique, il cherche l’universel. Il nous laisse admirer la matière brute de l’architecture pour créer une image emplie de mélancolie rock qui traverse les mutations de nos vies.

Imaginée en dyptique, l’oeuvre de Romain Kronenberg A fragile tension, met côte à côte deux situations et deux territoires en tant que le contre-champ l’un de l’autre : un homme parti à bord d’un cargo en quête d’un monde nouveau, deux hommes restés en arrière dans l’attente du signal d’un éclaireur ; un cargo lancé en pleine mer, un territoire désertique ; des kurdophones, un francophone ; mais une même radio qui permet le contact qui se perd, et surtout un enjeu commun, qui s’imagine universel : la nécessité de croire. « On écoute. On regarde. C’est un seul et même geste qui filme et qui parle. Une même image qui ne cesse de monter du fond et de s’enfoncer en lui. » Jean-Luc Nancy, Les Mythes de Romain Kronenberg