• et un clic là

Pronom, du Groupe Vertigo. On l’a vu, on a aimé.

ON A VU… Pronom

Vous le savez, on vous conseille les spectacles que l’on a vus et trouvés bons, mais aussi ceux qu’on devine, dans le filigrane de dossiers, articles, vidéos, rencontres, échanges… Parfois on se plante, parfois c’est bingo. Et on n’aime rien tant que ça.

En septembre 208, dans notre top de la saison, nous avions misé sur « Pronom », du Groupe Vertigo. On l’a vu à L’archipel de Fouesnant, et le miel a coulé dans nos veines. Le plaisir d’avoir vu juste – le soulagement aussi, pour ceux qui suivent nos conseils…

« Pronom » c’est le portrait de Dean, né Isabella ; le récit de ce qu’un simple petit pronom : il ou elle, peut changer dans le quotidien, le regard des autres, le rapport à ses proches. Dean souffre de son assignation au féminin, et ne désire qu’être vu au masculin par son entourage. Mais que faire des sentiments, des souvenirs de ses parents, sa sœur, ses amis, son amoureux ? Comment se dépêtrent-ils de tout ça ? Bienveillants et solidaires, il n’en reste pas moins qu’avec l’arrivée de Dean, ils ont perdu Isabella. « Pronom » raconte comment ils vont continuer à l’aimer, pour ce qu’il est profondément, à la fois le même et différent.

Guillaume Doucet a choisi ce texte d’Evan Placey, sans nul doute pour son angle assez inédit, sans pathos, mais avec des émotions complexes, et pour la qualité des dialogues, écrits dans une langue parlée à laquelle on croit vraiment. Comme en hommage à cette langue, il surtitre la version française en anglais par un bandeau lumineux, auquel il est plaisant de se référer pour se convaincre de l’intelligence de la traduction.

La mise en scène, même si elle n’a pas réinventé l’eau chaude (plateau nu, principe du tout-à-vue) structure le plateau par un portant à vêtements triple XL, créant un effet panoramique. Des tapis modulent l’espace, de manière assez inventive, et quelques accessoires plantent le décor. Mais c’est surtout l’échange des rôles, qui – même si là encore, ce n’est pas nouveau – prend ici tout son sens. En effet, les parents de Dean sont tour à tour interprétés par les différents comédiens, hommes et femmes mélangés, histoire d’attirer notre attention sur les notions de genre et d’être… Des comédiens très jeunes, très frais, qui jouent bien, juste et intensément, qui viennent nous chercher jusqu’à l’émotion, on dit merci et bravo.

Isabelle Nivet – Mai 2019

 

 

x