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Média culture Made in Bretagne • N° 326 • Du 6 au 12 octobre 2022

Geo-Fourrier,entre Bretagne et Japon

Exposition Geo-Fourrier

Peintre, illustrateur, graveur et éditeur de cartes postales, Geo-Fourrier commence très tôt à s’intéresser aux arts du Japon. Tout au long de sa vie, il fera cohabiter techniques et compositions japonisantes avec la matière bretonne.
L’exposition « Geo-Fourrier, entre Japon et Bretagne » donne à voir le travail de cet artiste, de sa représentation de la Bretagne mais aussi d’autres provinces françaises et étrangères.
> Jusqu'au 31 décembre, Le Carton Voyageur, Baud

+ La patte de Geo-Fourrier se situe quelque part entre Hergé et le dessin de mode, avec des couleurs absolument délicieuses...
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Bako Combé

Amadou Diao est Griot d'origine Burkinabé, joueur de Kora et N'goni issu de la grande lignée des Diabaté. Avec Gurvan Loudoux à la production électronique, Bako Combé se joue des esthétiques entre tradition et modernité et trace sa route guidé par la joie du partage et de la danse.
En première partie, le groupe Soadan propose un voyage musical avec sa musique qui transpire l'afro-mandingue, le blues créole, la fusion maloya, accompagnée de textes à la fois doux et engagés.


> Vendredi 7 octobre, 20h30, Salle des fêtes, Clohars-Carnoët
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Exposition Mathurin Méheut

Artiste majeur du XXe siècle en Bretagne, Mathurin Méheut (1882-1958) a tracé une voie artistique personnelle et originale tout au long de sa vie. De son fulgurant coup de crayon, il nous immerge au coeur de la société bretonne travailleuse et pieuse de la première moitié du XXe siècle. La quantité d’oeuvres produites et la diversité des techniques expérimentées font de lui un artiste prolifique et inclassable. Cette exposition propose de (re)découvrir cet amoureux de la Bretagne à travers des oeuvres emblématiques et inédites provenant de collections publiques et privées. Elle participe à L’été Méheut en Bretagne avec l’ouverture du nouveau Musée Mathurin Méheut, Lamballe-Armor.
> Jusqu'au 31 décembre, Musée de Pont-Aven

+ Au delà même de l'intérêt régionaliste, la patte de Méheut est à découvrir, car vraiment extraordinaire, dans un registre chromatique original de bleus insensés...
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Stay tuned !

Demain, vendredi 7 octobre, vous allez recevoir un numéro spécial de Sorties de secours. Ce n'est pas un doublon mais un cadeau : toutes la programmation des salles de Bretagne sud accessible en un clic, accompagnée de nos coups de coeur, une poignée par salle.
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Photo Jean-Louis Fernandez

Simon Delétang successeur de Rodolphe Dana

Rodolphe Dana, le directeur du Théâtre de Lorient, habitait dans l’appartement au-dessus du mien, je me demande bien, donc, où va s’installer Simon Delétang. Delétang qui était mon favori dans la liste des quatre candidats, j’y vais sans vergogne de mon petit air fanfaron.

Plutôt que reprendre sa bio officielle, on a choisi de vous dire deux ou trois trucs qu’on sait de lui, plutôt des trucs qui nous émeuvent.

1. Delétang a monté Manque, de Sarah Kane, qui est un des plus beaux textes d’amour qui soit, et qui traîne sur ma table de salon tout le temps parce que tout le temps j’ai besoin de le relire et de m’y référer.

2. Delétang aura dirigé de 2017 à 2023 le Théâtre du Peuple, à Bussang,dans les Vosges, un endroit qui me fascine depuis toujours et qui mérite que ceux qui ne le connaissent pas découvrent cette utopie sublime perdue au milieu des arbres. Un théâtre-chalet entièrement en bois, créé en 1895 et classé monument historique en 1976, dont le fond de scène s’ouvre sur la nature, vous imaginez la beauté ? Au-delà du charme et la magie du lieu, Bussang est aussi un projet humaniste, dont l’idée de départ de son fondateur, Maurice Pottecher, est de s’adresser au plus grand nombre, la devise inscrite au fronton du théâtre étant « Par l’art, pour l’humanité ». (Photos ci-dessous)


3. Delétang, depuis quatre ans se rend de village en village à travers le Parc naturel régional des Ballons des Vosges et présente le soir, dans un lieu d’étape, le texte de Georg Büchner, Lenz. Un acteur, metteur en scène et scénographe ET randonneur, ça nous plait.

4. Delétang est membre du Collectif artistique de la Comédie de Reims dirigée par Ludovic Lagarde de 2009 à 2012 aux côtés, entre autres, d’Olivier Cadiot, Laurent Poitrenaux et Guillaume Vincent. Et ça, nous donne l’espoir de revoir à Lorient des artistes auxquels on s’était quand même bien attachés.
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Photos Matthieu Edet
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milleetunedanses
Gagnez des places pour 1001 danses, et le très bel univers de Thomas Lebrun (Jeudi 13 octobre, 20h, Théâtre de Lorient)
Photo ©Frédéric Lovino
> Envoyez-nous un mail mignon à : cestparla@sortiesdesecours.com, avant le 11 octobre
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Gagnez des places pour le spectacle "Les gros patinent bien", Cabaret de carton, d'Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois, Molière 2022 (Du 11 au 13 octobre, 20h, Théâtre Anne de Bretagne, Vannes)

> Envoyez-nous un mail mignon à : cestparla@sortiesdesecours.com, avant le 10 octobre
sans filtre
Et voilà l’automne dis donc. Et c’est reparti pour la séance ciné du dimanche soir avec les copines. Autant commencer fort, avec une Palme d’or : « Triangle of sadness », assez bizarrement traduit par « Sans filtre ». Un film signé Ruben Östlund, réalisateur de « The Square », film dont on vous rebat les oreilles dès que l’occasion se présente.

« The Square » posait un regard acéré sur l’art contemporain, « Sans filtre » s’occupe des influenceurs, des réseaux sociaux et des riches. Et c’est merveilleux. De cynisme, d’excès, de méchanceté. Tout d’abord, parce que la galerie de portraits composée est merveilleuse. En termes de photographie, de jeux d’acteurs, Ostlund filme et fait jouer à ses comédiens une comédie des apparences extraordinaire. Tous y cèderont, à cette comédie : certains parce que c’est leur métier, comme Yaya, influenceuse, parfaite image glacée en une seule dimension, obsédée par son image, ou Paula, chef de bord sur un sublime yacht de croisière, au sourire plaqué sur un visage sans expression.

Une galerie de personnages cachant chacun un monstre, qui se révèle plus ou moins rapidement pendant la croisière à laquelle participent Yaya et Carl, « partenaires » plus qu’amants – Yaya contrôle tout, même ses relations amoureuses. Après une scène d’anthologie scato-burlesque, hommage à « La grande bouffe » de Ferreri, lors d’une tempête, quelques survivants se retrouvent sur une île déserte, qui fait passer Koh-Lanta pour un goûter d’anniversaire chez les Bisounours.

Le pitch tient en peu de lignes, autant vous laisser quelques surprises dans le scénario et son épilogue, particulièrement bien gaulé. L’autre intérêt du film réside dans la description – même pas une caricature, hélas - des rapports de force et de pouvoir entre les différentes catégories de personnages. Des hommes puissants et richissimes, dont un oligarque russe très réussi, et un industriel de l’armement à la retraite (ne loupez pas cette scène). Des femmes soumises à leur mari, à la hiérarchie, à la dictature de l’apparence – Yaya se faisant prendre en photo par Carl sur le pont, tendant une main autoritaire pour récupérer son smartphone et inspecter les images, c’est un cadeau. Des Philippins en fond de cale, esclaves modernes, invisibles aux passagers. Et une mention spéciale à Woody Harrelson, capitaine alcoolo et marxiste, enfermé dans sa cabine pendant pratiquement tout le film, qui s’en fout complètement.

Mais le vrai héros du film, c’est le langage. Le langage et son travestissement, sa fausseté, la vacuité des mots, des échanges qui n’en sont pas, le mensonge à soi-même et aux autres de ces personnages abyssalement vides. Un néant franchement flippant, composé de non-pensée, d’absence totale de réflexion, de prise en compte de l’altérité, d’empathie, d’amour, de recul, chez ces personnages remplacés par le rôle qu’ils se sont choisi (pour certains). Des personnages assez réalistes, finalement, à côté desquels un androïde paraitrait presqu’humain.
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Murmuration. Soccus

On les avait rencontrés lors d’une résidence de travail à la Galerie du Faouëdic, à Lorient, et on a retrouvé nos notes, dis donc. On vous fait profiter de cet échange avec ce collectif nantais de danseurs et chorégraphes « Murmuration », juste avant le spectacle « Soccus » qu’ils présentent ce week-end.

« Comment on contraint le spectateur par des points de vue, d’autres perceptions, pour accéder à la proposition ? ». Nathan Arnaud est porteur d’un handicap visuel, il est contraint dans sa vision, ce qu’il perçoit et reçoit. Dans ses recherches, il est toujours question des repères en tant que danseur, et en tant que chorégraphe, des perceptions du spectateur. « Quels sont nos capteurs sensoriels, quand on oublie la vue ? ».

Anne Moirier, plasticienne à Bordeaux, a invité les danseurs à partir de l’existant, du quotidien, de l’espace public, à détourner les objets en présence. « L’objet devient un support pour créer des relations à l’autre. La chorégraphie se fabrique comme des strates : debout, assis, dessus, dessous. On travaille sur l’horizontalité, à la fois fonctionnelle et artistique ». La vraie horizontalité, donc. Il ne s’agit pas d’un concept : on regarde les photos de la résidence, les danseurs se glissent sous les meubles, les englobent, les « imitent » presque, créant des formes organiques avec les corps accolés aux meubles… « On recherche le type de mouvement, par rapport aux hauteurs. Comment se déplacer par rapport aux obstacles, par le toucher, les surfaces, les angles… Comment gérer le son des mouvements, du déplacement des meubles… » C’est donc cela qu’il s’agit lorsqu’il est question de « rapport aux objets ». Plus clair ?

Dans la Galerie, comme partout où ils sont en « labo », Murmuration rencontre les gens qui y travaillent, qui l’utilisent, et « définit des possibles ». Par exemple, retourner tous les meubles et regarder ce qu’il se passe. Jouer avec la notion de public, la notion d’œuvre. Décaler les repères et en créer de nouveaux. Comment habiter un lieu public, comment circuler dedans. Comment le faire vivre autrement. « Comment rendre visible un lieu qui est censé être dans l’effacement et inverser la donne ». Dans cette galerie d’art, ils ont « créé un prototype de lieu public, en (se) servant du mobilier à disposition : les zones d’attente, de lecture, d’accueil. Et un truc graphique apparait. L’enjeu, c’est de flouter le lien entre le public, le mobilier et les danseurs. On a utilisé les caméras de surveillance pour analyser le mouvement, les déplacements. On va chercher les micro-espaces inhabités pour créer une nouvelle perspective. »
> Samedi 8 octobre, 20h, Plateau des Quatre vents, Lorient
COMPLET

Contes et légendes, Joël Pommerat au Théâtre de Lorient, 6-7 oct.

Deluxe, Les Arcs, Quéven, 7 oct.

ON SAUTE DANS LA twingo
cites

Festival Les Cités perdues

Le premier festival de Lena, collectif de musique électronique renno-nantais : quatre événements techno et électro dans quatre lieux du patrimoine industriel, présentés comme une aventure rétrofuturiste, un parcours de teuf entre rave organisée et urbex clean.

• « Gathering of Ravers », (14h-20h), Guinguette Les Nantais. Du downtempo à la disco, à la techno minimale ou break.
• « Futuristic Rave » (18h-1h), inspiré de l’univers de Blade Runner. La Carrière, Halles industrielles. Techno festive et musclée : EBM, rave, acid, industrielle.
• « Retreat to the Bunker » (0h-7h), Le Macadam, Chantenay, avec le Berlinois Phase Fatale, résident du Berghain à Berlin et du Khidi en Géorgie, univers techno, post-punk et cold wave.
• « Deserted Ground » (12h30-22h), Site industriel MIN de rien. Entre electro, techno, house, breakbeat et bass music.
La friche sera animée par une scénographie XXL, des stands de merchandising, et des food trucks
> 8 et 9 octobre, Nantes.