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Média culture Made in Bretagne • N° 328 • Du 20 au 26 octobre 2022

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Gabriel Saglio

Le métissage est sa culture, la poésie sa langue maternelle et l’Afrique la mère de ses inspirations. Auteur, compositeur et interprète, Gabriel Saglio conjugue avec éclat des textes engagés et des rythmes dansants, des hymnes à la vie et des messages d’espoir. Avec ce grain de voix qui le distingue entre tous et des textes en français, la mélancolie de la Morna (genre musical du Cap-Vert) ne semble jamais loin. Il est question d’intimité, d’épreuves, d’amour et de défis. Sur scène, il est accompagné de cinq musiciens, fidèles compagnons de route, qui assemblent avec allégresse des timbres d’ici et d’ailleurs, et qui nous invitent à danser.
> Samedi 22 octobre, 20h30, Le Dôme, Saint-Avé
IG

Itinéraires graphiques

Itinéraires graphiques du Pays de Lorient #7
Autour des expositions

Les partenaires des Itinéraires graphiques #7 proposent, tout au long de l’événement, des rendez-vous permettant d’apporter des éclairages sur les œuvres, de décrypter l’univers d’un artiste, d’aiguiser le regard ou bien de s’initier à une technique. Le programme d’expositions s’accompagne de visites commentées, de rencontres avec des artistes, d’ateliers, de conférences, de spectacle ou de projections. Une autre manière de découvrir l’univers des artistes et de faire dialoguer les œuvres avec d’autres champs artistiques.
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DANY GUEBLE

Expo Dany Guèble

PAR BERTRAND RIGUIDEL

Arz, une île en suspens...
Dany Guèble est une artiste discrète. 40 ans qu'elle fréquente le Golfe du Morbihan, et en particulier l'île d'Arz. 20 ans qu'elle y vit et travaille, dans son atelier face à la mer et l'île aux Moines... Tout d'abord peintre abstraite, ses paysages au couteau figeaient déjà des moments et des lieux de l'île. Puis la photographie s'est imposée, lui offrant de jouer avec les cadrages, les brumes, les saisons, les jeux des marées. Leurs traces laissées. Imprimées sur du papier japonais, fin et translucide, les vues deviennent alors haïkus : le récit n'est pas clair ou évident, mais il est présent. Comme cet arbre, shooté sur deux années, plutôt l'hiver - « parce que plus intéressant, selon moi » - qui se raconte sur huit tirages. Tous différents, pourtant c'est bien Lui, l'Arbre. On doute, puis on est certain, c'est bien le même ! Tout comme ses paysages d'îlots, noyés dans la brume matinale, qui semblent flotter entre deux eaux. C'est cela l'exposition de photos de Dany Guèble : des vues dont le récit nous invite à penser ou voir une île d'Arz différemment... en suspens.
> Jusqu'au 5 nov, du mar au sam, 14h - 18h. Galerie Les Bigotes, 5, rue de la Bienfaisance, Vannes
DESCOFAR

Descofar

On vous invite vivement à aller découvrir Descofar, un trio brestois qui sort son nouvel album, « Chimera », cet automne. Une meuf bien lookée, derrière une harpe électrique et des synthés (Alice Soria-Cadoret). Un second harpiste, improvisateur, plutôt beau gosse, (Nikolaz Cadoret), et un nom qui rayonne en Bretagne, celui d’Yvon Molard, un batteur bien doué qui a collaboré avec Youn Kamm, Plantec, Gwennyn ou Kreiz Breizh Akademy 7. Descofar est soutenu par La Carène et Le Quartz de Brest, ils sont en résidence à Amzer Nevez, on a écouté pas mal de choses et ça sonne carrément bien, au-delà des chapelles et des traditions, c’est très très rock, bourré d’énergie. Décidemment, la nouvelle scène bretonne sort les perfectos, et ça nous plait bien.
> Vendredi 21 octobre, 20h30, Amzer-Nevez, Ploemeur
BYNOCCHIO

Bynocchio de Mergerac

Vous n’avez jamais vu Le lac des cygnes ? Nooooon ? Jamais écouté La chevauchée des Walkyries ? Angie ? Avec le temps ? Nooooon ? Et Le Misanthrope ? Jamais ? Jamais lu Les Misérables ? Jamais vu Le pont de la rivière Kwaï ? Nooooon ? Et Bynocchio de Mergerac ?
Ben voilà, vous avez un peu de temps pour combler votre retard en termes de classiques des classiques. Bynocchio de Mergerac c’est LE spectacle culte et emblématique du Théâtre à la coque, aujourd’hui officiellement labellisé Centre National de la Marionnette. Un spectacle créé en 1994 par Serge Boulier, dans une atmosphère d’atelier de menuiserie, des copeaux de bois et des petites lumières toutes douces, c’est tendre et poétique, le spectacle parfait à voir en famille.
> Mercredi 26 octobre, 11h et 16h, Théâtre à la coque, Hennebont. (Dès 4 ans)
JUMBLE

La Galerie Jumble

PAR ISABELLE NIVET

On a mis un moment à réaliser ce qu’ils faisaient, Jumble. On a vu des infos passer, on a loupé leur expo estivale dans ce magasin de la rue des Fontaines qu’on aimait tant pour son style à fond 70 et ses courbes d’alu brossé, la maroquinerie Le Gal & Cano. Mais ça percutait pas trop, on n'avait pas complètement compris où ils se situaient. Dans la toile de l’art en Bretagne, on veut dire.

Alors on est allé les rencontrer, chez eux, dans leur appartement de Lorient, tout frais repeint en couleurs à la Ressource, presque – mais pas – une galerie – même s’il leur arrive d’y recevoir des clients. On est allé les rencontrer, Virginie et Pascal – ils tiennent à ce qu’on les appelle comme ça, par leurs prénoms. Ils tiennent à pas mal de trucs d’ailleurs, on sent qu’ils se méfient un peu des journalistes (no offence, guys !). Donc on va essayer de ne pas les trahir.

D’où ça vient, « Jumble » ? Virginie et Pascal sont des collectionneurs de longue date, des amateurs d’art. Un jour, ils ont pris en photo une partie de leur collection façon « Pêle-mêle » et voilà. En anglais ça se dit « Jumble », et en plus, ça sonnait bien.

Mais c’est quoi, « Jumble » ? Au début, une page Facebook, un agrégateur d’infos sur les artistes de street-art, plutôt bien gaulée, aujourd’hui quasiment 7000 abonnés. Depuis, Virginie et Pascal ont quitté Paris pour s’installer à Lorient, et ils ne voulaient pas d’une galerie physique : « On voulait casser les idées reçues. Être accessible à tous, pas un endroit réservé – il n’y aura jamais de lieu fixe. On veut que lors des expos, les gens puissent franchir la porte facilement. Et faire de la pédagogie, montrer la diversité de l’art urbain ». La mission qu’ils se sont donnée est donc double : être à la fois des galeristes qui « accompagnent les gens à collectionner – trouver la bonne pièce pour la bonne personne - et qui valorisent leurs artistes : on partage nos coups de cœur pour des œuvres, mais aussi pour des gens qu’on apprécie humainement » et organisateurs d’expositions.

Les artistes de Jumble. Dix noms, plutôt connus, plutôt quali, avec un point commun - pour répondre à la question du paradoxe art de rue / art vendu – tous créent à la fois en rue et sur toile « Pour nous, un artiste peut s’exprimer des deux endroits : ce sont les mêmes techniques, les supports changent, l’un n’empêche pas l’autre. On essaye qu’il y ait toujours un lien entre les deux. Par exemple, on peut voir des œuvres de Sébastien Bouchard à Lorient – on a fait le parcours de collage ensemble – mais aussi un portrait de Kelu à Kerroc’h. Sur notre site, on s’attache à montrer les parallèles ». Des œuvres originales et des tirages d’art de Matt_tieu, Sébastien Bouchard, Philippe Hérard, Ender, 13bis, Petite Poissone, Kelu Abstract, Naga, Kar, et Raf Urban.

Une exposition de Matt_tieu à Clohars-Carnoët, jusqu’au 12 novembre : « Un parcours d’ateliers, avec des originaux, des photos, dont 35 réalisées pour l’expo, et une vidéo, à La Longère ; une dizaine d’originaux à la craie et collages à Clohars-Carnoët, Le Pouldu et Doëlan, qui reprennent les codes de la Bretagne. Très connu à Paris, Matt_tieu a de la famille à Clohars-Carnoët, ce n’est donc pas un parachutage ! »
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On a vu, vous y allez ?

Je suis une fille sans histoire, d’Alice Zeniter

DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE A PONT-SCORFF

On a eu la chance d’être au Strapontin le mardi 4 octobre pour le premier spectacle de la saison, Je suis une fille sans histoire d’Alice Zeniter. La chance, car la salle était pleine à craquer, et ce qui est arrivé arriva quand on arrive tardivement, nous étions sur un strapontin, au Strapontin donc. C’est donc dans une très grande proximité entre le plateau et la salle qu’Alice Zeniter, écrivaine à succès, apparaît dans un décor fait d’une multitude de feuilles de papier, et l’on reconnait bien là l’ingéniosité de Marc Lainé qui signe la scénographie du spectacle. Un artiste qu’on a longtemps suivi à Lorient et qui dirige désormais le CDN de Valence où Alice Zeniter est artiste associée. Durant un peu plus d’une heure, Alice Zeniter se livre à l’exercice difficile du seule en scène sous la forme d’une conférence gesticulée captivante. Minute après minute, elle déroule le récit de sa propre existence, elle détricote les mythes fondateurs, elle passe au test de Bechdel* les grands classiques, elle enseigne la fabrique de l’opinion, elle convoque le Pape, le Dalaï-Lama, Baptiste Morizot et Aristote, et pose la grande question de notre façonnage dans un monde fait de récits, et bien souvent de récits patriarcaux. On ne s’ennuie pas une minute, le propos étant toujours vif et intelligent, mais aussi drôle et touchant quand l’intime prend le pas. Certain·e·s n’apprennent peut-être pas grand chose en entendant ses propos - surtout les féministes engagées bien au fait des questions de patriarcat - mais au vu des applaudissements forts nourris à la fin du spectacle, ça fait toujours du bien de les réentendre.
> Vendredi 21 octobre 20h30, La Vigie, La Trinité s/mer (Orga Athéna, Auray)
* Pour soumettre un film au test de Bechdel-Wallace, il suffit de retenir quelques questions :
- Comporte-t-il au moins deux personnages féminins ?
- Ces deux femmes se parlent-elles et si oui, d’autre chose que d’un homme ?
L'article de France Culture
Le site participatif
CELINE

On a vu, vous y allez ?

Céline, de Juliette Navis
Par Isabelle Nivet
On a vu lundi soir ce drôle d’objet théâtral, à mi-chemin entre le conte fantastique et la performance. Un seule en scène, écrit et interprété par Juliette Navis, qui a le bon goût de nous faire oublier tout ce qu’on a pu voir au théâtre ces dernières années… C'est foutraque et poétique, c'est visuel et littéraire, c'est du clown et du récit. Voilà une blonde en faux-cils, extensions capillaires, boots à plumes et body lamé bleu électrique, qui déboule, tout cul dehors, accompagnée d’une remorque, à deux mètres de votre visage légèrement ébahi, et qui se met à jacasser avec un accent québécois à couper au couteau. C’est Céline. Céline raconte Céline, qu’elle visite dans une maison de retraite. Céline c’est peut-être Céline Dion. Ou toute autre star épuisée. Céline raconte Céline, et on commence à se mélanger les pinceaux, et c’est pas mal du tout. On se laisse aller dans ces délires qui explorent la mort, la forêt, la putréfaction des corps, le merveilleux, les sensations, la mélodie d’un oiseau, le chant de la rivière, la vie d’une chanteuse, les shows, le deuil, l’enfance, les souvenirs, et… très étonnamment, ça marche. On suit, on s’émeut là où il faut, on rit quand elle l’a décidé, on fait le grand écart, avec les Célines, entre le burlesque – à la limite du stand up – et l’émotion. Juliette et Céline font tout passer. Et ça passe. A coup de K7 extirpées d'un gros sac vert, avec le corps autant qu'avec les mots. Juliette Navis a un putain d’abattage, jonglant avec une maîtrise hallucinante entre ses personnages et ses personnalités, convoquant des héroïnes cabossées du cinéma américain, entre Gena Rowlands et Anna Thomson, offrant un visage où passent les émotions comme un paysage, dans une maîtrise du jeu troublante, où il devient impossible de dire si c’est pour de faux ou pour de vrai. Brillant.
> On ne peut que vous encourager à y aller. Il reste encore deux représentations, jeudi 20 et vendredi 21 octobre à 20h au Studio du Théâtre de Lorient
conservatoire playlist

• Une nouvelle rubrique dans Sorties de secours, en collaboration avec le Conservatoire de Lorient : une playlist thématique élaborée par les enseignants à l'occasion des concerts et spectacles, pour vous permettre d'aller plus loin...

improvise
Pour sa première chronique dans SDS, le Conservatoire de Lorient a mis la barre un peu haut…
Faire une playlist sur l’improvisation !
Si la définition de l’improvisation, c’est l’action de créer une œuvre dans l'instant, il faut arriver à rendre le projet compréhensible par le public. L’improvisation permet de développer un sens de l'écoute de soi et des autres, d'accroître son imagination, sa créativité et de mieux appréhender son instrument. Dans ces dix vidéos, il se pourrait que vous trouviez des réponses à vos questions, à travers des exemples particulièrement marquants sur le sujet...

Les 7 bases pour improviser en musique sur le site "Devenir musicien"

L’improvisation musicale avec les cours de musique Asfeld

Duel de piano Jean-François Zygel VS André Manoukian

Master class de Thomas Enhco, improvisation sur le thème du Parrain


Cobra, avec le saxophoniste John Zorn

Blow up, avec Michel Portal et Richard Galliano

L'accordéoniste Vincent Peirani, passage de The Sound of Silence, Simon & Garfunkel

L'ensemble Coclico, improvisation polyphonique Renaissance

Ella Fitzgerald, One note Samba, en scat

Rainy Sunday, Marc Rebillet, improvisateur en peignoir

Nicolas Even, enseignant d’accordéon, et Johann Epenoy, professeur de saxophone ont conçu Improvise ! un concert "panorama" durant lequel le public pourra participer.

> Vendredi 21 oct, 19h30. Auditorium du conservatoire, 7 rue Armand Guillemot, Lorient. Gratuit

+ Tout au long de la semaine, enseignants et élèves proposent divers ateliers autour de l’improvisation vocale et instrumentale, en blues, jazz, classique ou baroque.

CONSERVATOIRE
balise

Cette semaine, on se retrouve sur Radio Balises vendredi vers midi et quart ? Dans la nouvelle émission culturelle d'Isèle Vincent ? Mais oui !