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MĂ©dia culture Made in Bretagne ‱ N° 338 ‱ 05/01/23

VOEUX 2022 INSTA3

NOS CRUSHS DE LA SEMAINE

Feu!Chatterton Antoine Henault

Feu ! Chatterton

On ne va rien vous apprendre sur eux, on reste tous éperdument in love de ce groupe extra ordinaire, de leur intensité, leur charisme, leur groove, leur écriture et leur voix. Toute occasion de les voir est donc bonne. Le concert est complet, mais comme toujours au TAB, quelques places sont mises en vente à la derniÚre minute. (Photo Antoine Henault)
> Mar 10 jan, 20h, TAB, Vannes
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Rencontre avec Michel B

La derniĂšre crĂ©ation du Bob thĂ©Ăątre, dont on avait vu la premiĂšre au Strapontin en 2022. Un spectacle moins franchement hilarant que les crĂ©ations de leurs dĂ©buts, mais quand mĂȘme, on est, comme toujours, un peu chahutĂ© par le second degrĂ©, l'humour noir de Denis Athimon, qui campe ici un vrai mĂ©chant cannibale, entre Hannibal Lecter et Shrek, la couleur verte en moins. (Photo GĂ©raldine Le Tirant)
> Mar 10 jan, 19h, Grain de sel, Séné
thomas poitevin

Thomas joue ses perruques

Ah Ah Ah Ah. Merci Instagram. Thomas et ses perruques est la version masculine de Lison Daniel et ses caractĂšres. MĂȘme parcours, des pastilles nĂ©es pendant le confinement, l'incarnation de personnages en quelques minutes, Ă  l'aide de filtres Snapchat pour elle, de perruques pour lui. On vous a souvent parlĂ© de Lison Daniel et ses personnages ultra finement dessinĂ©s, avec un vocabulaire formidablement juste, et jamais de Thomas Poitevin, qui est quand mĂȘme trĂšs trĂšs marrant aussi, mais pas exactement au mĂȘme endroit. Lison est juste au mot prĂšs, avec des trouvailles hilarantes, Thomas, lui, est dĂ©coiffant (hahaha) dans son jeu de comĂ©dien, incarnant de façon prĂ©cise et (un peu) mĂ©chante les archĂ©types du milieu de la culture, notamment, thĂ©Ăątre et art contemporain. Son spectacle a Ă©tĂ© crĂ©Ă© d'aprĂšs ses personnages inventĂ©s sur Instagram, qui se succĂšdent en scĂšne au grĂ© de fondus au noir. L'interprĂ©tation y est vraiment parfaite, dense, la prĂ©sence intense, et c'est vraiment, vraiment trĂšs drĂŽle. Foncez, s'il reste des places, c'est quand mĂȘme chouette quand l'humour sort du lot et des gros sabots.
> Mardi 10 janvier, 20h, Quai 9, Lanester
queen_blood

Queen Blood

Un de nos spectacles favoris, vu alors qu'Ousmane Sy, son chorégraphe, membre du collectif Faire, au CCN de Rennes, était encore vivant. Depuis, le spectacle tourne encore et encore, et il ne faut le rater à aucun prix. Voici ce que l'on écrivait il y a deux ans.

Mais que j’aime ça ! Sentir dĂšs les premiĂšres secondes que ça va ĂȘtre Ă©norme. Quand tout ton corps prend cette Ă©nergie et te dit que ça ne va pas s’arrĂȘter, que tu seras portĂ©e comme ça tout au long du spectacle. Queen Blood, c’est un p—-n de bon spectacle : Ă©crit, cadencĂ©, Ă©clairĂ© parfaitement, une bande son de dingue. Mais Queen Blood, c’est d’abord, et surtout la rage. La force vitale. L’énergie. L’ĂȘtre. Sur scĂšne, ce ne sont pas des danseuses, ce sont des ĂȘtres. Et tout leur ĂȘtre est lĂ , dans une prĂ©sence absolue. Pas une seconde elles ne lĂąchent, pas une seconde elles ne s’absentent. Chaque mouvement est traversĂ©, chaque regard nourri de quelque chose de profond et juste. Jamais des regards n’ont Ă©tĂ© aussi forts pour moi en scĂšne. Jamais des interprĂštes ne m’ont autant donnĂ© la sensation qu’ils dansaient POUR. Un don, un vrai don, sans doute possible, chaque danseuse ici a dansĂ© pour quelqu’un, avec une sincĂ©ritĂ© absolue du corps et de l’ñme. Quelqu’un qui n’est pas forcĂ©ment nous, le public, mais quelqu’un dans leur tĂȘte, dans leur souvenir, dans une image, visible dans leurs yeux, leurs gestes, leur prĂ©sence. (Isabelle Nivet)
> Mer 11 jan, 20h30, Athéna, Auray
titre agenda
bertrand riguidel
Vous l'avez découvert ces derniÚres semaines, désormais, Bertrand Riguidel partage ses coups de coeur sur Vannes et le Golfe du Morbihan dans Sorties de secours...
Vous pouvez retrouver ses podcasts, "Face B", ICI.
Totem Willy Ronis

Willy Ronis par Willy Ronis

« Sauf rare exception, je ne mets pas en scÚne, je négocie l'aléatoire ». W.R.

Willy Ronis est l'un des monuments de la photographie contemporaine. Et il est exposĂ© au Kiosque de Vannes. Je le connaissais de nom sans jamais vraiment avoir vu une expo de ces photos. L'occasion est trop belle : direction le port, rive droite. Un premier tour rapide pour l'ambiance. La scĂ©nographie est bien faite : fluide, aĂ©rĂ©e, et la lumiĂšre trĂšs belle, presque tamisĂ©e. L'amplitude des thĂšmes et des Ă©poques, le nombre de photos exposĂ©es – dont le cĂ©lĂšbre Nu Provençal (sans doute la photo la plus cĂ©lĂšbre du MaĂźtre) m'embarquent carrĂ©ment dans une France rĂ©volue. Willy Ronis nous raconte et nous donne Ă  voir les hommes et les femmes qui ont bĂąti une France faite de labeur, d'efforts titanesques, et de petits plaisirs synonymes d'un incommensurable bonheur pour « ces gens-lĂ  »... Les portraits d'ouvriers aux gueules cassĂ©es contrastent avec l'innocence d'enfants jouant au cerf-volant au milieu de baraques en bois, posĂ©es au milieu d'une friche industrielle. Je suis frappĂ© par l'intensitĂ© d'une scĂšne banale : des hommes se baignent autour d'immenses proues de bateaux aux ancres monstrueuses. Ça me fait penser Ă  Gabin dans la BĂȘte Humaine...

Une vie de clics et déclics, de fulgurance du regard parfois, et de justesse, toujours. C'est ça Willy Ronis. Avec, au centre de l'objectif, l'humain avec un grand H, comme Humaniste.

BERTRAND RIGUIDEL


> Jusqu’au 5 mars. Le Kiosque, Rive Droite du Port, Vannes. Gratuit. Ouvert tlj 10h/13h et 14h/18h
morgane
Capture d’écran 2023-01-04 à 14.18.09

JĂ©sus et les copains. Dimitri Planchon

NoĂ«l est l’occasion d’offrir des bouquins dans lesquels on pourra nous-mĂȘmes nous plonger (genre celui de Sophie Calle aux collections Photo Poche ou Les histoires de France, de Plonk et Replonk, chez Philippe Rey) ; NoĂ«l, c’est aussi la possibilitĂ© de lire les cadeaux des autres. Ainsi ai-je pu profiter de JĂ©sus et les copains entre deux tartines de petit dĂ©j. Si vous avez eu la chance de recevoir sous le sapin Le dĂ©calĂ© #2, vous connaissez alors mon affection pour le dĂ©tournement de roman photo. J’avais dĂ©jĂ  Ă©tĂ© toute Ă©nervĂ©e Ă  la sortie de Guacamole Vaudou de Fab Caro* aux Editions du Seuil. Et, plus encore, en dĂ©vorant Les six fonctions du langage de ClĂ©mentine MĂ©lois (aux Editions BabĂ©lio) qui, pour ma part, reste la plus grande dĂ©tourneuse de tous les temps.

Revenons Ă  JĂ©sus


Sa vie vous a touchĂ© lorsqu’elle a Ă©tĂ© traitĂ©e en 1979 dans le cĂ©lĂšbre film : La vie de Brian des Monty Python. Alors n’hĂ©sitez pas Ă  dĂ©couvrir une petite pĂ©pite brĂ©silienne plus rĂ©cente, un moyen mĂ©trage de 43 min : The last hangover. Le pitch : les apĂŽtres se rĂ©veillent le lendemain de la CĂšne, ils tentent de reconstituer leur soirĂ©e avinĂ©e
 Dans JĂ©sus et les copains, sorti en 2005, Dimitri Planchon aborde successivement :

- Les tourments de Marie, dans sa relation adultĂšre Ă  Dieu.
- L’admiration de JĂ©sus pour son cousin Jean-Baptiste.
- Le syndrome du nid vide, quand Marie voit son fils partir pour un trek de 40 jours dans le désert.
- La rencontre avec le diable qui s’habille en magnat.
- Le pouvoir de Jésus, simple invité à un mariage à Cana, de pallier la pénurie de pinard.
- L’ascension vers le pouvoir : accumulant les miracles, il prend la tĂȘte d’une entreprise lucrative.
- La difficultĂ© d’exprimer ses sentiments Ă  Marie-Madeleine.
- Son procÚs trÚs médiatisé.
- La foule se ruant Ă  sa crucifixion.
Jesus-et-les-copains
Les chapitres de sa vie sont entrecoupĂ©s d’images iconiques dont les toiles de fond reprĂ©sentent des tapisseries des annĂ©es 80. En regardant attentivement les planches, on peut deviner une ambiance gay friendly, chez les amis de JĂ©sus. Par ailleurs, des statues grecques se glissent derriĂšre des personnages et c’est sĂ»rement un sosie de Georges Bush qu’on voit apparaĂźtre dans les jurĂ©s de son procĂšs
 Évidemment, ces 47 pages dĂ©lirantes ne sont pas Ă  offrir Ă  des personnes n’ayant pas accĂšs au second degrĂ©, ou Ă  d’autres qui pour une raison inexpliquĂ©e et obscure n’aimeraient pas la vie de JĂ©sus ;)

MORGANE THOMAS

> Editions Fluide Glacial. 47 pages, 11,90€.

* PS
t : Juste un petit mot pour vous faire savoir que Fab Caro a sorti un super jeu de sociĂ©tĂ©, Crazy Theory, un principe d’associations d’idĂ©es pour devenir le meilleur des complotistes.
dame blanche
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Pour tenter de gagner, envoyez-nous un mail đ”Șđ”Šđ”€đ”«đ”Źđ”« avec
1. votre nom
2. votre numéro de téléphone.
3. le titre et la date du spectacle pour lequel vous jouez
Nous vous appellerons pour vous dire si vous avez gagné (mais pas si vous avez perdu !)

Dark was the night

Emmanuel Meirieu s’inspire d’une histoire vraie et passionnante : celle de la sonde Voyager envoyĂ©e le 20 aoĂ»t 1977 dans l'espace interstellaire par la NASA. FixĂ© sur sa paroi extĂ©rieure, le vaisseau emporte vers les Ă©toiles, Ă  la rencontre de populations extra-terrestres, un disque en or contenant un tĂ©moignage du meilleur de notre planĂšte : 118 photos de nos paysages, des salutations en 55 langues, le chant d’une baleine Ă  bosse et 27 musiques, parmi lesquelles une chanson blues de Blind Willie Johnson de 1927
 Un destin tragique pour ce compositeur, mort Ă  48 ans d’une pneumonie, l’hĂŽpital refusant de le soigner en raison de sa couleur de peau. Le dĂ©cor reproduit la colline au pied de laquelle le corps du musicien avait Ă©tĂ© enfoui, dans une tombe sans nom, comme tous les descendants d’esclaves.
> 17 et 18 janvier Ă  20h, TAB, Vannes