Hubert Lenoir (c) Noémie D. Leclerc

la version pop et trash de Xavier Dolan

Hubert Lenoir


Vous vous souvenez des Gremlins (ou pas, dans ce cas là, jetez un coup d’oeil ICI). Hubert Lenoir est le Gremlin de Xavier Dolan. Sa version dark. Un mix parfait de Patrick Juvet, David Bowie, Scissors Sisters, Indochine. Rouge à lèvres, yeux maquillés, peau lisse, une beauté queer fascinante. Totalement incontrôlable, extrême, provocant, affectionnant les postures sexuelles explicites, Lenoir est la bombe du moment, une bête de scène.

Qu’on l’aime ou pas, qu’on le trouve outrancier ou pas, ce qu’il porte, comme Dolan à ses débuts, c’est cette énergie vitale de la jeunesse, cette absence de retenue et de pudeur, et un charisme hallucinant qui ne peut que fasciner. On pense vraiment beaucoup à Dolan en le voyant, d’abord pour ses boucles, qu’il n’hésite pas à raser face caméra en tribute à Britney Spears, mais pas seulement. Il y a dans sa démesure quelque chose des images de Dolan, dans les grandes scènes amples de Mommy ou Laurence Anyways.Ecouter – et regarder – Hubert Lenoir, c’est retrouver cette folie et cette envie de bouffer la vie qu’on a à 17 ans, mais pas seulement. Il y a du David Bowie dans ce personnage, androgyne, d’une beauté troublante, il y a comme un rappel trash d’Orange mécanique (vous avez oublié ? regardez LA).

Et la musique là dedans. Et ouais, le truc, c’est que ce n’est pas que de l’image. La musique est , une chouette pop, saupoudrée de paillettes glam-rock aux accents psychés qui donne irrésistiblement envie de danser et qui porte en elle des influences multiples parfaitement digérées, Velvet, rock indé, disco, soul, glitter, au point de n’être reconnaissables que par bouffées. Il était récemment au Confort Moderne à Poitiers, haut lieu du rock, à qui il a laissé le souvenir de "la claque de l’année". Pour nous, c’est très clairement LE concert des Indisciplinées à ne pas manquer.

D’autant plus que la soirée commencera avec la voix incroyable de Jessica Pratt, une folkeuse hors normes qui va vous faire oublier toutes les folkeuses clonées dont vous ne voulez plus. Entre l’elfe et le chipmunk, sa petite bouille froissée de personnage de dessin animé est droit sortie de L’histoire sans fin, et sa voix va littéralement vous enchanter, parce que c’est celle d’une tendre et douce fée. Un enchantement au sens propre. Ecoutez ÇA, cette merveille que peuvent produire deux guitares et une voix, elle vous conduira direct au paradis. (Photo © Noémie D. Leclerc)


> Jeudi 7 novembre, Hydrophone, Lorient (Festival Indisciplinées)
Gaspard-et-Ins_918

préraphaélisme et broderie

La carte d'Élaine / Inès Cassigneul


Cette jeune actrice, vue dans le rôle de Rachel, la petite amie de Daniel Price, mise en scène par Rodolphe Dana, se lance dans la réécriture d’une légende médiévale, l’histoire d’Elaine d’Astolat, qui n’a pu résister à regarder dans un miroir le beau Lancelot du Lac, quitte à en payer le prix fort. La mise en scène est complexe, avec un enchevêtrement de narrateurs, de fantômes, l’incursion du merveilleux, la multiplication des types d’adresse, avec la musique live d’un théorbe, instrument ancien, mêlé à de la guitare électrique. Et de la broderie : depuis deux ans, Inès Cassigneul a entraîné dans son projet une centaine de participant·e·s, à travers des marathons de broderie au demi-point, point de Hongrie ou feston, point de croix ou passé-empiettant. 2,60m x 3,10m, 62 carrés de 25 cm, 60 heures de travail par carré, on vous laisse faire le calcul. La carte d’Elaine, colorée et délicate, a été dessinée par une illustratrice de bande dessinée, Sophie Guerrive, un jeu de l’oie imaginaire, faux objet de légende.

> Du 7 au 10 novembre au Théâtre de Lorient
en-dehors-zone-de-confort

trip-hop nostalgie

Conférence de Mélissa Chemam

Si comme nous, vous avez été biberonné.e.s au trip hop de Massive Attack ou Portishead, vous allez adorer cette jolie proposition de Melissa Chemam, une journaliste qui a passé des années à Bristol pour écrire son livre « En dehors de la zone de confort », dont Tricky est le héros, et qui retrace les années 90 à tracers ce courant musical d’électro-soul qu’on a adoré. Sa conférence utilisera tout plein d’extraits qu’on aura super plaisir à écouter.

> Vendredi 8 novembre, Médiathèque de Lorient (Festival Les Indisciplinées)
belin

à croquer

Bertrand Belin

On vous en parlait la semaine dernière, les places ont été gagnées par une certaine Colette, qui a poussé des cris de joie quand elle a su que c’était elle qui avait été la plus rapide. On vous mentionne la date en mémo, pour que vous pensiez à ce concert qui devrait, comme toujours avec BB, être formidable.
> Le 9 novembre à l’Echonova, Saint-Avé
ARCHIVE

le plus gros concert de l'année

Archive

On ne va pas en faire des tonnes pour Archive, il suffit de citer leur nom, c’est clairement LE plus gros concert de l’année en Morbihan, une légende. Pour les aficionados de la première heure qui ont vu leur groupe chéri changer au fil du temps et qui ont peur de ne pas s’y retrouver, pas de panique, cette tournée retrace 25 ans de carrière en 2h30 et un très gros show, dans un format « best of » ; ils devraient donc s’y retrouver…

> Dimanche 10 novembre à Quai 9, Lanester (Festival Les Indisciplinées)
jardin-4680

s'encanailler en discothèque

Jardin

Alors Jardin, pour nous, c’est, avec Hubert Lenoir, la révélation de ces Indisciplinées #14. Un personnage très dark à ses débuts, plutôt trash, tendance électro rave, qui a muté sur des titres plus écrits, entre punk et rap, où les questions de genre et de politique sont très présentes, dans un univers totalement barré qui ne ressemble à rien, mais aussi très dance et indus. (écoutez-moi ça LA)


Comme ce genre de personnage peut vite se cramer et se lasser, on vous invite à le découvrir maintenant, avant une nouvelle mutation, d’autant plus que le concert va se donner dans un décor formidable, celui du « Feu Follet », une ancienne discothèque complètement kitsch, qui jouxte un hôtel restaurant familial, qui a connu les grandes heures de la night des années 70, avec une cabine de Dj dans le jus, une sono Cabasse de 1975, des banquettes en velours fleuri et un grand lustre baroque. Haut lieu des bastons de bandes à coups de chaînes de vélo, créée à la fin des années 50 pour les groupes de baloches et les animations de mariage, "Le feu follet" a fait sa fermeture en 1980 avec un concert de Marquis de sade devant 1000 personnes (vous voyez un peu le truc...), et depuis elle ne s’ouvre que rarement. Le concert de dimanche permettra donc aux deux ou trois cent personnes qui auront eu la bonne idée d'y aller de vivre un moment qui devrait faire date.

> Dimanche 10 novembre à Meslan (Festival Les Indisciplinées)