magnum
Nous revoilà, la saison culturelle est repartie à fond les ballons avec un week-end de dingue où vous allez avoir du mal à faire des choix : absolument toutes les salles se sont visiblement dit que le week-end du 4/5 octobre, c’était LE bon moment pour redémarrer leur programmation. On voit déjà des doigts se lever pour dire « Oui mais nous madame on avait commencé plus tôt », mais si on ne peut plus caricaturer les situations, que devient notre légendaire sens de l’exagération ? Toujours est-il que nous avons dans notre baluchon une bonne quinzaine de spectacles à vous conseiller, on les a donc classés par genre pour vous faciliter la tache… C’est parti mon kiki ! (Photo Magnum ©CBS)


Vous avez envie de danse ?


> Répertoire et performance

Witch Noises, de Latifa Laâbissi devrait combler vos attentes, si vous aimez les spectacles type labo, les expérimentations et l’histoire de la danse. Recherche documentaire et performance forment la clef de voûte de ce spectacle basé sur un morceau de répertoire important dans l’histoire de la danse, « La danse de la sorcière » de Mary Wigman. Figure de l’expressionnisme allemand, cette chorégraphe mythique a particulièrement travaillé le solo, dès avant la guerre, y intégrant une dimension politique, exprimant la peur qui l’habitait face aux menaces nazies qui montaient. Dans Danse de la sorcière en 1926, et Danse de mort, en 1928, Wigman invente un véritable langage corporel, parfois raillé pour ses excès, mais d’une grande éloquence, et surtout unique. Latifa Laâbissi, ancienne danseuse chez Gallotta, Touzé, Appaix, Charmatz, Robyn Orlin ou Dominique Brun, creuse et cherche, entre danse pure et performance. Elle a choisi de recréer la partition originale de la « Danse de la sorcière », à partir d’archives puis de créer une nouvelle version, dans un ralenti extrême.

• Au Théâtre de Lorient, les 3 et 4 octobre
salam

> Contemporain, hip hop et musique live

Salam, de ngc25, compagnie associée au Piano’cktail de Bouguenais. Côté plateau, un beau boulot de danse contemporaine aux influences hip hop, travail sur le rythme et la relation à la musique, créée en direct par Camille Saglio, faite de boucles au looper, une mélopée envoûtante de percussions et de sons, une électro bruitiste assez belle. Côté coulisses, on vous suggère d’aller voir ICI le carnet de création de ce spectacle franco-palestinien, richement documenté par des vidéos au fil de l’eau. (Photo ci-dessus ©Jean-Jacques Brumachon)


À L’Hermine, Sarzeau, 4 octobre
bonneau

Le théâtre vous manque cruellement ?


> Théâtre documentaire avec le pape du genre

Nicolas Bonneau, vous le savez, fait partie des gens qui nous parlent. Son théâtre, appuyé sur le réel, part toujours de recherches documentaires sur des thèmes bien précis, de « Sortie d’usine », son best-seller, à « Ali 74 », en passant par « Les malédictions ». Des sujets qu’il développe de manière artistique sans jamais faire deux fois la même chose. Et ça on aime. Bonneau invente des formes avec son matériau, et ne cesse jamais de se poser la question de comment il va nous le donner à voir. Bonneau a également l’élégance de faire entrer dans la ronde d’autres artistes, mais dans "Qui va garder les enfants ?" il revient dans la lumière avec ce spectacle nourri par deux années d’enquête auprès des femmes politiques. Entre citations, anecdotes et prise de conscience personnelle, Nicolas Bonneau dézingue calmement le sexisme d’un monde où l’on se demandait encore, il n’y a pas si longtemps, qui allait garder ses enfants lorsque Ségolène Royal s’est portée candidate à la présidentielle. Et « on », c’était Fabius. (Photo ci-dessus ©Richard Volante)


Au Strapontin, Pont-Scorff, 4 octobre

> Théâtre, peinture et rock / Familial

Le petit Phil rouge fête sa centième, aussi dans notre numéro 200, paru mardi, nous vous faisons gagner des places (voir ci-dessous) pour ce spectacle de la Jo coop compagnie où Jean Quiclet raconte, façon road-movie, la quête de Phil pour comprendre le sens de la vie, au fil des rencontres qu’il fait pendant son voyage. La peintre Catherine Pouplain virevolte à ses côtés, manipulant des cubes de carton sur lesquels l’histoire se dessine en direct, à grands coups de couleurs vives ou de craies, tandis que le guitariste Stéphane Le Tallec nous embarque dans une bande son digne de Paris Texas.

• A La Balise, Lorient, 4 octobre
2 La Veillée-© Nicolas Joubard.jpg

> Du théâtre de rue à voir en famille, mais avec des enfants capables de capter le second degré

Un de nos spectacles culte, « La veillée », signé par la compagnie Opus, du théâtre de rue au long cours, une soirée autour d’un braséro en compagnie de deux animateurs d’EHPAD et d’une résidante. Des personnages qui nous font rire durant cette longue traversée où les spectateurs se blottissent les uns contre les autres, et dont certains peuvent être amenés à participer – et guère moyen de se planquer. On rit beaucoup, mais surtout, on passe un moment hors du temps, aussi tendre que décalé. On l’avait vu au festival « Les Rias », on vous conseille donc de bien vous couvrir – le brasero ne réchauffe que ceux qui sont au premier rang - et, si vous êtes douillets, de vous munir d’un petit coussin, le spectacle dure près de deux heures... (Photo ci-dessus ©Nicolas Joubard)


À Quai 9, Lanester, 4 et 5 octobre

> Désacraliser la musique, réinventer le théâtre

Le nouveau spectacle de Jeanne Candel, « Tarquin » dont vous avez vu les réjouissants « Crocodile trompeur », ou « Demi-Véronique ». Tout l’univers fantasque de Candel est là, qui, comme personne, sait mettre en images la musique classique. On a visité le décor, grandiose, délirant, une salle de bain en carrelage vert complètement démente, qui va constituer un terrain de jeu sans limites pour comédiens et musiciens… Si vous aimez ne pas savoir où vous êtes ou sur quel pied danser, balancer entre le burlesque et la poésie, le visuel et la musique, ce spectacle est pour vous.


• Au Théâtre de Lorient, 9 et 10 octobre
yvan-cledat

> Le texte de Jarry réinventé dans un gymnase

Olivier Martin-Salvan est un OVNI dans le paysage théâtral. Par son physique de rondouillard poilu, d’abord, dont il joue pour créer le décalage ou la ressemblance avec les personnages qu’il incarne. On se souvient de son rôle de Pantagruel, le voici à présent dans celui d’Ubu, de Jarry, qu’il monte dans un décor de salle de gym aux couleurs pimpantes et primaires, rouge, jaune et bleu. À ses côtés, des comédiens vêtus d’académiques en lycra brillant composent un tableau à la Mondrian – ou à la Mondino (rappelez-vous la pub Kodak) – pour un effet graphique très réussi. Après, il reste à voir comment Martin-Salvan se sera emparé du texte, les critiques semblent pour l’instant assez contrastées. Allez-y, nous on sera à Nantes… (Photo ci-dessus ©Yvan Cledat)

• À l’Archipel, Fouesnant, 9 et 10 octobre
jardin

On saute dans la Twingo ?

Et à propos de Nantes, on en profite pour vous dire que ça y est, le site de la carrière Miséry est enfin ouvert. Depuis qu’on en entendait parler, voila, c’est fait, ce secteur du bas Chantenay, en plein développement, a trouvé sa locomotive. La carrière Miséry, c’est ici que l’arbre aux hérons, la suite du Grand éléphant, s’enracinera en 2022 ou 23. (Pour mémoire, sa branche, installée à l’entrée des Machines de l’île, n’est qu’une infime partie de ce que sera l’arbre : 50 mètres d’envergure, 32 mètres de haut, 22 branches de jardins suspendus pour un total d’un kilomètre de balade aérienne, et deux hérons géants à la cîme, qui embarqueront une quinzaine de passagers pour un vol circulaire). Mais pour l'heure, depuis le 24 septembre, « Le jardin extraordinaire » est ouvert, et c’est assez dingo : une cascade de 25m de haut tombe du sommet de la falaise, des pas japonais traversent les espaces d’eau, des chemins secrets, des fougères arborescentes, des bananiers, des Gunéras, c’est Jurassic Park ! (Photo ci-dessus ©Ville de Nantes)
Vous en profiterez pour rugir de bonheur avec l’oeuvre d’un de nos plasticiens adorés, Tadashi Kawamata : « Le belvédère de l’Hermitage », qui surplombe la carrière. Conçue comme un nid d’hirondelle géant, suspendue à 20m de hauteur, faite comme à son habitude de lattes de bois, la structure semble fragile et improbable, et suscite comme toujours, l’émotion.

train

Il vous faut un concert là tout de suite ?


No tongues
Un chouette projet qui mêle instruments de toutes sortes, sons et musiques, musique contemporaine et free jazz, emmené par le saxophoniste Matthieu Prual. Etrange, expérimental, subtil, le concert sera présenté en petite jauge pour immerger les spectateurs dans la musique.
À L’Estran, Guidel, 3 octobre
Krismenn
On ne résiste pas au plaisir de citer Wikipédia pour parler de lui : « Krismenn, né Christophe Le Menn le 14 mars 1981 à Landerneau, est un Rappeur, auteur-compositeur-interprète et musicien français de culture bretonne. Il est le représentant du rap en breton et du chant breton mêlé au flow du hip-hop aux sonorités post-folk et à la musique électronique ». Et comme ça fait un petit moment qu’il n’est pas passé dans le coin, vous pourriez peut-être aller le (re)découvrir, parce que c’est quelque chose…
Au Mamm Douar Kafe, Auray, 4 octobre
Apéro musical Springsteen
Bon, ça c’est une mention pour un de mes potes (qui se reconnaîtra) et pour me faire plaisir aussi, en bonne fan de Springsteen. Une conférence rien que sur Le Boss, de Hugues Barrière, qui est l’auteur avec Mikaël Ollivier de Bruce Frederick Springsteen, un essai sur le sujet paru au Castor Astral en 2008, et de Born in the USA : anatomie d’un mythe. Il a également édité Big Man, l’autobiographie de Clarence Clemons, pilier du E Street Band, et sax mythique. #fandebase
• À La médiathèque de Quéven, 4 octobre
Stephan Eicher
Parce qu’après tout ce pataquès avec son label, il revient enfin sur scène. On aime ou on n’aime pas, nous on a une tendresse…
Aux Scènes du Golfe, Vannes, 4 octobre
Last train
Bon, là, on remercie Hydrophone de nous faire découvrir ça. On n’est pas toujours à la pointe au niveau des groupes émergents, mais quand on papote avec eux, on découvre souvent des trucs plutôt canons. On vous suggère d’aller écouter ÇA, parce que c’est vraiment bon. Thierry Houal, le programmateur de MAPL, parle, pour définir ce groupe français, d’Arctic Monkeys ou des Kinks. Et pourtant, on n’aime pas trop le rock, mais là, y a un truc, quand on les écoute, on est dans l’essence du rock indépendant, des clubs londoniens, de la fumée qui s’échappe d’un soupirail et des néons dans la brume. Last Train nous transforme instantanément en créatures nocturnes en caban au col relevé, cheveux emmêlés, cuir noir et Doc Martens fatiguées. (Photo ci-dessus)
• À Hydrophone, Lorient, 5 octobre
Youn Kamm
Le musicien qui monte qui monte, enfant du pays de Lorient. Parti d’une formation trad, Youn Kamm a collaboré longuement avec Jean-Louis Le Vallégant puis avec Ibrahim Maalouf, avant de développer des projets personnels. Il est en résidence à Hydrophone pour Treizh, autour de la poésie de Youenn Gwernig, sur des bases de rock atmosphérique, accompagné par l’univers graphique de Gaele Flao. On se doute un peu de ce que ça va donner, on sait que Youn est capable du meilleur quand il est vraiment lui même, aux frontières de l’électro…
• À Hydrophone, Lorient, 10 octobre
cave

Vite fait une info de fan de base

Nick Cave sort son nouvel album, Ghosteen, aujourd’hui – emoji coeur.

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Envoyez-nous un mail à cestparla@sortiesdesecours.com avec votre nom et le spectacle (dans la liste ci-dessous) pour lequel vous souhaitez concourir

- Le Petit Phil rouge, à La Balise, Lorient, vendredi 4 octobre

- Davodka + Bekar, à l’Echonova, Saint-Avé, vendredi 11 octobre