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Holalalala, cette semaine encore c’est une pluie de spectacles qui nous tombe dessus. Sortez les bottes et les cirés, nous, on vous dit ce qui a surnagé dans ce déluge… (On a été sélectives, donc à vous l'agenda...)

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Si vous aimez Mogwai, Daughter, Ibrahim Maalouf et Massive Attack (comme nous)



Youn Kamm

On vous en a parlé la semaine dernière, mais entre temps on est passé le voir en résidence à Hydrophone, et on a fondu. Youn fait enfin la musique qu’on attendait, la maturité, la maturation sans doute. Depuis qu’on le connaît, nous, c’est ça qu’on voulait entendre, qu’il laissait parfois discrètement filtrer, derrière le paravent de ses influences trad. Un rock électro trempé dans l’encre bretonne, la lointaine et assimilée influence d’Ibrahim Maalouf, des atmosphères qui nous emportent dans la lande, entre les Soeurs Brönte et Massive Attack. C’est hyper beau, ça vous tord à la fois les tripes, mais vous donne aussi envie de pousser votre voisin de votre épaule sanglée dans un perfecto noir, tout en agitant vos guiboles. Ajoutez à ça un mélange de vidéo et dessin performé en live par l’exceptionnelle Gaele Flao, et vous aurez un spectacle complet, où vous n’aurez pas cinq secondes à vous pour penser à votre liste de courses. Si vous n’avez pas encore mis les pieds dans le bunker d’Hydrophone, c’est le moment.(Photo © Isabelle Nivet)


> Jeudi 10 octobre, Hydrophone, Lorient
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Si vous aimez Benjamin Flao et le dessin

Alors, vous ne manquerez pas Black Boy, un spectacle dessiné, d’après le roman éponyme, choc et culte de Richard Wright, premier livre écrit par un noir sur ses conditions de vie (en 1945). Il est porté en scène par le Théâtre du Mantois, dit par le comédien Jérôme Imard, appuyé par la guitare lap steel du bluesman Olivier Gotti, et, et, et, il nous offre le grand bonheur de retrouver Benjamin Flao au dessin, un auteur de BD qu’on adore. (Dessin ©Benjamin Flao)

> Mardi 15 octobre, à L’Hermine, Sarzeau

Et aussi…


Vous l’ignorez peut-être, si vous n’avez pas mis les pieds dehors depuis deux mois, et donc manqué les 4 x 3 qui en font la pub un peu partout, mais le nouveau spectacle de Bartabas, Ex Anima, avec sa compagnie Zingaro est en escale à Brest. Nous, on peut pas y aller, on est allergique au cheval, mais vous non, non ?
> Jusqu’au 27 octobre. Orga Le Quartz, Brest



Un petit rendez-vous rigolo pour les curieux, à la découverte d’un instrument étonnant, l’orgue sensoriel, avec la délicieuse Roselyne Dauneau, qui s’est spécialisée au sein du conservatoire dans l’utilisation de cet équipement, qui permet à toute personne handicapée de faire de la musique avec un doigt, le menton, ou juste le souffle…
> Samedi 12 octobre, à la Médiathèque de Lorient


On vous signale aussi le démarrage de deux gros temps forts, La semaine de l’architecture, à Lorient, avec des conférences, des visites thématiques, parce que Lorient est une ville qui se regarde autrement lorsque l’on a des clefs pour le faire…
> Du 10 au 18 octobre

Et l’inauguration des Rencontres Photographiques, pilotées par la Galerie Le Lieu, dans tout le Pays de Lorient, dont la visite peut être cool à faire en bus (normalement les inscriptions étaient closes au 8 octobre, mais vous pouvez toujours tenter votre chance) en compagnie des artistes et des organisateurs. L’occasion de découvrir des regards et des pratiques photographiques avec des artistes de renom. On vous en dit plus la semaine prochaine.
> Du 12 octobre au 15 décembre
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Muriel Louette fait un carton

Enfin on terminera en vous offrant un extrait du texte qu’on a écrit pour Muriel Louette, une peintre dont on vous a souvent parlé, qui expose jusqu’au 5 novembre à la Galerie du coin, à Port-Louis. (Photo recadrée ©Muriel Louette)




Être la somme de ses amours


Chaque fois qu’on va voir Muriel Louette - et on la connaît depuis longtemps - on découvre un nouvel univers, une nouvelle patte, de nouvelles séries, appuyées sur les anciennes. On ne peut pas parler de Louette à l’instant T, parce qu’elle est la somme de toutes ses histoires d’amour avec la peinture. Comme la toile de certains peintres, qui se nourrit du temps, des couches de couleur successives, son parcours est fait de strates, de périodes, d’emballements, d’essais, de recherches. Des peaux successives qui l’ont habillée pour mieux s’en débarrasser aujourd’hui, la voici à nu, au plus simple, au plus efficace, comme s’il avait fallu traverser la technique, les techniques, pour enfin retrouver le dessin, la lumière. Louette est une théoricienne de la peinture, une gourmande d’histoire de l’art. Elle se fond dans dans les glacis, les blancs, les préparations. Elle cherche et note comment réagit le papier, comment se comporte le carton, se coltine les châssis, tend ses toiles. Elle étudie les maîtres, elle découvre les nouveaux, et nous avec, comme l’extraordinaire Avigdor Arikha, avec lequel elle est « rentrée en amour, subjuguée » et dont le nom tombe à la toute fin de l’entretien. Elle cite les mots de ses commensaux, des mots notés à grands coups de feutre noir dans ses cahiers, elle s’extasie de leur travail, elle tombe en amour, en dévotion. Elle n’aime rien tant qu’à réfléchir à ce qu’est la peinture, comme une intellectuelle instinctive, pour revenir toujours à l’évidence de la technique, et l’absolue nécessité du dessin.

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