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N° 215 - SEMAINE DU 2 AU 8 JUILLET 2020

Dans ce numéro, on parle de quoi ?

  • Une expo et un projet avec la peintre Gaele Flao
  • Les expos de l'été de la peintre Marta Morice
  • Prolongement de l'expo "Nos enfants de Quimperlé" jusqu'en septembre
  • Les actus de l'Echonova, à Saint-Avé
  • Un petit rendez-vous avec "Le décalé"
  • Les spectacles et les concerts à voir en ligne
  • On découvre une nouvelle rubrique en dessin avec Dominique Richard

Les expositions de la semaine

gaele web
gaele flao
migration. un projet. une expo. une collaboration avec sorties de secours

Passer au numérique, ça nous rend rebondissantes et créatives, avec l'envie de réinventer notre manière de travailler. On vous raconte. Il y a trois semaines, la peintre Gaele Flao nous fait part de sa prochaine expo. On prend rendez-vous, on grimpe dans son atelier de Locmiquélic, on regarde les nouveautés, on s'extasie (c'est vraiment très beau), puis on est prise d'accablement : on fait ce métier depuis plus de quinze ans, Gaele Flao aussi, on s'est rencontrées des dizaines de fois, et des dizaines de fois on a écrit des articles sur son travail, cherchant toujours plus loin de nouvelles façons d'en parler, cherchant comment transmettre différemment un enthousiasme qui ne faiblit pas. Mais là, c'est le papier de trop, on a peur de ne plus trouver les mots. On regarde par la fenêtre carrée les jeunes feuilles toutes vertes d'un noyer, photo instagram parfaite, sans filtre, pendant que Gaele nous explique son nouveau projet, "Migration", commencé il y a huit mois, prévu pour courir sur trois ans, un triptyque peinture, photo et texte, des interviews avec des ados, un projet mêlant figures de l'adolescence et oiseaux. Un gros travail de recherche, au long cours, et là, le flash.
Le projet nous plaît, nous parle, on a envie de le soutenir, d'aller plus loin qu'un simple papier. Plutôt que raconter, pourquoi ne pas publier des extraits de cette recherche ? Gaele fait des petits bonds, l'idée lui plaît beaucoup, on commence à tourner autour, que publier, comment ? On tombe d'accord sur un format hebdomadaire, mais léger, un diptyque reprenant des extraits pris sur le vif, reflets d'un moment de travail, une image, un détail, quelques lignes de texte. A la fois un carnet de recherche, le récit d'un projet et une oeuvre en soi, chaque semaine. On se fixe l'automne pour commencer la collaboration, on se dit qu'on va faire des essais en attendant ; elle vient de m'envoyer des fichiers c'est super bien : des instantanés de l'atelier, et des mots qui expriment son état, sa pensée, son travail, jour après jour. On se retrouve en septembre pour vous montrer ça et d'ici là, l'expo vous attend.

> Du 2 au 12 juillet. Exposition à l'atelier Flao, 18 rue du port, Locmiquelic. 10h/13h et 15h/20h
> Contact : flao.atelier@gmail.com
agenda
Musee DAMARIO 2020 Carrousel_1177x 403pxl
prisme - andrea d'amario
une exposition à voir dans le passage central de la cohue, à vannes
marta
marta morice
deux expos, deux lieux

On aime bien son boulot, à Marta Morice. Grande spécialiste et expérimentatrice de l'eau et des couleurs, elle creuse depuis des années ce chemin de la porosité, des accidents et de la maîtrise de la fonte, la diffusion, les ramifications de l'aquarelle pour en faire une matière vivante, qui raconte des univers parfois figuratifs, parfois abstraits, comme dans l'illustration ci-dessus. La peinture de Marta Morice fait appel à nos sens, et sait déclencher la pure exultation d'une couleur idéale, presque physique, qui vient littéralement faire bang dans le cerveau, le ventre, le coeur, ou n'importe quel autre endroit du corps, selon les individus.

> La première exposition a lieu au port du Pouldu, à l'atelier Goulven, la bonne occase d'aller boire un verre dans l'un ou l'autre des établissements de la famille Portier, que notre coeur chérit de garder son âme à ces lieux intemporels et magnifiques.
Du 29 juin au 12 juillet, tlj 15h/19h
> Pour la seconde exposition, c'est du côté de Lomener qu'on se dirigera - pas mal non plus - au 20, rue Beg er vir, en compagnie de Faustine Hamoum et Jeannie Le Reste, du 4 juillet au 23 août, tlj 15h/19h
nos-enfants
lucie braud et lauranne quentric
nos enfants de quimperlé

On avait repéré cette expo avant le confinement, et trouvé l'idée chouette, ces portraits-histoires, et le graphisme délicat, poétique... Ce tandem auteure-illustratrice va à la rencontre d'enfants, d'adolescents et d'adultes, s'entretient avec eux, et extrait de ces conversations des symboles, dessinés en portraits.

> L'exposition est prolongée jusqu'en septembre et c'est à la médiathèque de Quimperlé
> Renseignements 02 98 35 17 30 ou mediatheque@ville-quimperle.fr
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l'actu de l'échonova
saint-avé
Rock confiné
L’indie rock épique de Fuzeta, quintet vannetais, a séduit le conservatoire, et treize élèves volontaires. La faute au confinement, le concert n’a pu avoir lieu, mais une vidéo confinée a été réalisée, à voir ICI.




11e édition du Vannes All Star
Pendant plusieurs mois les musiciens de la scène locale se mélangent et forment des nouveaux groupes éphémères pour une soirée. Pour cela, la scène et les studios de répétition sont mis à leur disposition. Le thème cette année : « Here’s My Number : morceaux avec des chiffres ».
Les inscriptions sont dès à présent ouvertes, rendez-vous sur www.lechonova.com
decale
le décalé
rencontres et dédicaces

La revue "Le décalé", éditée par les Ateliers du bout de la cale, à Locmiquélic, dont on vous parlait le mois dernier, organise une séance de vente-rencontres-dédicaces. L'occase de rencontrer les créateurs et découvrir cet almanach du marin version arty, qui regroupe un bon nombre d'artistes du Pays de Lorient, mais aussi d'ailleurs (notamment notre coup de coeur, Stéphane Lavoué, dont on vous parle très bientôt - enfin, si on oublie pas de le rappeler...)

> Médiathèque de Locmiquélic, vendredi 3 juillet, 15h30/18h30 et samedi 4 juillet, 10h/14h30

Spectacles en ligne


Tout l'été, nous avons décidé de relayer aussi des programmes en ligne.
Pourquoi, nous, militantes du spectacle vivant, avons-nous fait ce choix ? On s'en explique.

  • Parce que c'est gratuit, et que certains spectateurs n'auront jamais les moyens de se payer un pass à 200 € pour le Hellfest (même si c'est vraiment pas cher pour ce que c'est), ou une semaine à l'hôtel en Avignon.
  • Parce que ce sont des rétrospectives, donc l'occase de voir des spectacles qui ne tournent plus.
  • Parce que la captation vidéo, c'est avec elle que nous, les critiques et les professionnels du spectacle vivant, devons souvent nous faire une idée d'un spectacle, et que même s'il manque tout l'essentiel, même si c'est une aberration de regarder du théâtre sur un écran, on apprend beaucoup en regardant autrement, d'autres choses. Et ça peut même être passionnant de jouer à essayer de comprendre l'essence du théâtre à travers la vidéo : qu'est-ce que je vois à l'écran que je ne verrais pas en salle et qu'est-ce que ça change ? Comment les comédiens auraient-ils joué la même scène au cinéma et pourquoi ? Que crée la distance entre le public et les comédiens ? Comment le corps dit-il des choses au théâtre qu'il ne dit pas au cinéma ? Commencez à réfléchir au sujet, vous verrez, c'est un puits sans fond de questions, finalement assez ludiques...
Screenshot_2020-06-27 Bartabas - Zingaro
bartabas / zingaro
une rétrospective tous les vendredis

Bartabas et MK2 organisent une rétrospective des spectacles de Zingaro. Une aubaine pour nous – allez, pour cette fois, je vais dire « je » et « moi », parce que toute l’équipe n’est pas allergique au cheval… Donc, le pape du théâtre équestre - et les rouflaquettes les plus célèbres – ouvre ses archives et proposera tout l’été, chaque vendredi, une séance spéciale : le film d'un spectacle du théâtre Zingaro présenté par Bartabas lui-même, suivi d'un documentaire sur les coulisses de sa création. La présentation et le documentaire ne seront visibles que lors de cette séance, mais le film du spectacle seul restera en ligne pendant une semaine, pour les ceux que les rendez-vous avec leur ordinateur rendent nerveux.

> Le programme. Début de la séance à 20h
Séance du 19 juin : « Chimère » (1994)
Séance du 26 juin : « Entr’aperçu » (2004)
Séance du 3 juillet : « Calacas » (2011)
Séance du 10 juillet : « Loungta » (2003)
Séance du 17 juillet : « Opéra équestre » (1991)
Séance du 24 juillet : « Golgota » (2013)
Séance du 31 juillet : « Eclipse » (1997)
Séance du 7 août : « Darshan » (2009)
Séance du 14 août : « Le Centaure et l’animal » (2010)
Séance du 21 août : « Battuta » (2006)
Séance du 28 août : « On achève bien les Anges – Elégies » (2015)
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hellfest en ligne
arte secoue la tête, et nous, on boit une camomille

Du 19 au 21 juin, le Hellfest s'est tenu cette année sur Arte - donc on est vraiment à la ramasse, côté actu, mais il reste plein de concerts en ligne, ainsi que l'excellent documentaire "Hellfest, 15 ans de bruit et de fureur", qui permet aux petites oreilles délicates d'écouter la crème du métal tout doucement, des chaussons fourrés aux pieds, en buvant une tasse de camomille, un acte radicalement transgressif et iconoclaste.
Avignon
un rêve d'avignon
le festival se délocalise sur internet

Du 3 au 25 juillet, le festival d'Avignon, France Culture, France Télévisions et Arte proposent un programme super varié, mixant les formes et les formats, les angles et les contenus. Des podcasts, des entretiens, des masterclasses, des captations. On vous invite à bien gratter dans leur programme, parce que certaines ressources sont carrément passionnantes, et loin de l'image caricaturale d'un théâtre qui se regarderait le nombril.


Pendant tout le mois de juillet, on aura donc le plaisir de revenir sur certains des grands spectacles d'Avignon, et à vous inviter à les voir ou les revoir, en direct ou en rediffusion.

On commence ?

Samedi 4 juillet à 23h30.
Les Damnés, de Ivo Van Hove. Avignon 2016. Une grande fresque "flamboyante et lyrique" pour Télérama, adaptation du film sublime de Visconti. Avec les comédiens de la Comédie Française, dont Denis Podalydès et Guillaume Gallienne, l'un des premiers spectacles à s'inspirer du cinéma, tendance aujourd'hui en vogue, à l'époque c'est nouveau, nous on adore toujours le principe. Sur scène, ça envoie du bois, on est à la limite du gore, mais le sujet le justifie, le destin d'une très riche famille qui se déchire pendant le IIIe Reich, le film de Visconti est lui aussi d'une esthétique très marquée, on vous suggère de vous faire une session en diptyque, en revoyant le film la veille.

Samedi 4 juillet à 1h45.
Henry VI, de Thomas Jolly. Avignon 2014. Là aussi, il est intéressant de connaître la date. 2014, Thomas Jolly est encore qualifié de "jeune prodige", aujourd'hui il fait partie du socle des metteurs en scène qui sont LE théâtre. Symbole d'une théâtre de l'excès, clinquant, aux postures outrancières et grinçantes, son identité est tellement forte qu'on peut se demander s'il ne finira pas par subir le sort des modes trop typées, à la manière des tailleurs épaulés des années 80 ou des chaussettes blanches de l'année dernière. Quoi qu'il en soit, c'est vraiment une chance de pouvoir s'installer confortablement dans son canapé pour tenir le choc de ces trois pièces de Shakespeare où comme toujours crime, trahison , jalousie, passion et vengeance vont vous tenir en haleine pendant quinze heures.

Et aussi : les masterclasses, avec Valère Novarina, auteur, le 7 juillet, et Ariane Ascaride, comédienne, le 9 juillet.

croquis d'ici

On accueille un nouveau contributeur - un artiste, toujours, c'est désormais le principe de notre nouveau projet éditorial - dans Sorties de secours.

Dominique Richard a beaucoup - vraiment beaucoup - dessiné Lorient, et c'est lui qui nous a fait aimer enfin la ville, en la comprenant, et en pointant ses subtilités et ses détails. On lui confie une autre façon de vous parler de ce qu'il se passe, en images, une rubrique qui va se caler au fil du temps, on avait envie de commencer tout de suite en vous montrant le coin autrement, par son regard et son dessin, qu'on aime beaucoup. Cette semaine, ce pavillon qu'on adore, comme une pâtisserie baroque, un mini château de conte de fées...


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"Dans mon carnet, le même pavillon d'entrée du haras d'Hennebont, dans l'autre sens et au crayon. Le long du Blavet, fourmillant de déconfinés heureux..."

La Maison des confesseurs. Hennebont. ©Dominique Richard. Juin 2020

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