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N° 225 - SEMAINE DU 10 AU 16 SEPT 2020

TRIOS
À l'affiche de la nouvelle saison TRIO...S


Du cirque de haute voltige
Éternels idiots - Cie El nucléo, Appuie-toi sur moi - Cie Cirquons flex, Les Petits Bonnets - Cirque du docteur Paradi
Deux spectacles "coup de coeur" de la saison précédente annulés et reportés
Projet.PDF - Collectif Portés De Femmes et - Baro d'evel...
Des marionnettes plus vraies que nature
Chambre Noire et Moby Dick - Cie Plexus Polaire...
Du théâtre engagé
Désobéir de la metteuse en scène Julie Berès ou encore Pronom du Groupe Vertigo...
Et les deux temps forts de la saison
Les Salles Mômes et Des Ronds Dans L'Eau.

Pour s'abonner : choisissez 4 spectacles minimum par personne (spectacles reportés inclus).
Infos et réservations : www.trio-s.fr / billetterie@trio-s.fr / 02 97 85 31 00

Dans ce numéro, on parle de quoi ?

  • Dehors. Un week-end électro en plein air
  • Les artistes ouvrent leurs ateliers
  • Gilles Servat à Quimperlé
  • Le doc de KuB. Inès Léraud poursuivie en diffamation
  • Le nouvel album d'Arnaud Le Gouëfflec, "L'orage"
  • Le dessin de la semaine de Dominique Richard
on fait quoi ce week-end ?
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Dehors
Parcours itinérant de musiques électroniques - DJ sets

Ne vous enflammez pas. C'est pas encore pour tout de suite, les décibels en tête, la chemise trempée et la danse en transe. De l'électro, oui, mais à écouter assis, et pourquoi pas, quand les univers sont plutôt contemplatifs et apaisés. Une chouette proposition, dans des lieux forts, qui plongent dans des ambiances très différentes, propices à la rêverie... Hydrophone s'est appuyé sur les associations, structures, collectifs et artistes du Pays de Lorient oeuvrant dans le domaine des musiques dub, deep-house, ambient, expérimentale jusqu’à la techno : Caribreizh, Filsan, Julien Low Bow (Corner Records/Rebirth on wax), Nuba Crew, Rollier, Sandro (Juju Lily), Le Secret, La Soute et Submarine Project.

Pour ces deux jours gratuits, ils ont imaginé un parcours dans des lieux atypiques en milieu urbain ou en zone littorale sur l’agglomération de Lorient : la Glacière au port de pêche, le Domaine de Manéhouarn à Plouay, Lorient La Base...

> Vendredi 11 et samedi 12 septembre
Estran Guidel
"Les salles de spectacles et festivals ont vu leurs programmes complètement bouleversés par la crise sanitaire et l’état d’urgence. Néanmoins, nous avons pris l’engagement d’annoncer la totalité des événements auxquels nous vous convions cette saison dans l’espoir que… tout se passe bien. C’est ce que nous nous souhaitons, pour partager du temps ensemble !"

> Le crush de Sorties de secours : Festival Surf & Skate Culture, du 27 au 29 novembre
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Les ateliers ouverts
Hé dis-donc, c'est chouette chez toi

Les Lorientais connaissent par coeur ce rendez-vous, et oui, c'est la 17e édition de ce week-end où les artistes ouvrent leurs ateliers au public. Pour ceux qui n'ont jamais fait le parcours, on conseille de se munir du plan et d'aller de lieu en lieu au hasard, le plaisir est triple : découvrir des oeuvres, rencontrer des artistes, et entrer dans des lieux de vie et de travail, souvent charmants.

Nous qui avons fait la balade presque chaque année, nous iront voir, au 11 de la rue Marcelin Berthelot, une petite nouvelle - que nous avions découverte chez Improbable Jardin : Elen Cornec, pour son univers aux couleurs vives à peine assourdies et l'épure de ses dessins et Sylvain Le Corre, dont on vous rebat les oreilles depuis des années, son rapport à la nature et à la terre, ses végétaux étranges, ses oiseaux et ses racines. Deux ateliers complèteront notre promenade : celui d'Yves Grouazel, au 19 du boulevard Franchet d'Esperey, parce que tout l'été nous avons vu les champs et forêts sous le prisme de sa peinture, champs secs cuivrés dorés et pins vert sombre. Enfin, au 5 de la rue Francine Deporte, nous serons curieuses de retrouver l'univers d'Aurélie Abadie et Samuel Sauques, qui manient le verre pour en faire des choses vraiment étonnantes, entre expérimentation et sculpture.

> Samedi 12 et dimanche 13 septembre à Lorient
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"La salle de spectacles de l’Archipel propose une programmation pluridisciplinaire (théâtre, musique, danse, cirque, conte, etc.) dense (un spectacle par semaine) avec l’intention de s’adresser à chacun dans la singularité de ses goûts. Scène de territoire pour le théâtre, elle s’engage dans le soutien à la création artistique."

> Le crush de Sorties de secours : "La Jurassienne de réparation", le 9 octobre
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Gilles Servat à Quimperlé
Un nouvel album à découvrir
Gilles Servat dédicace son nouvel album "A cordes déployées" à la librairie Penn da Benn vendredi 11 septembre de 10h à 12h30.
"L'album est composé de trois inédits et huit reprises entièrement réarrangées pour un trio classique, avec Floriane Le Pottier au violon, Philippe Turbin au piano et Mathilde Chevrel au violoncelle. Après 50 ans de carrière, Gilles Servat garde intacts ses engagements et sa fidélité aux valeurs qui l'ont toujours porté, telles que la langue bretonne, la justice, en Bretagne et ailleurs."

Le sujet que KuB consacre à Gilles Servat, à regarder ICI

AUTOMNE
des images qui bougent
ines Léraud pierre van hove
Inès Léraud
Quand les lobbys tentent de bâillonner les journalistes


On reprend la route en compagnie de nos potes de KuB (Kultur Bretagne), média en ligne régional, dans lequel on va, selon les semaines, piocher pour le plaisir, illustrer certains de nos sujets mais aussi en créer de concert.

On vous avait parlé de son livre - sous forme de bédé - à sa sortie : Algues vertes, l'histoire interdite, écrit en collaboration avec Pierre Van Hove. Inès Léraud a été attaquée en diffamation pour son enquête, et KuB fait le point sur le sujet.

Un dossier à retrouver sur leur site ICI.
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de la musique fabriquée à brest
le gouefflec
Le Gouëfflec. Nouvel album L'orage"
L’empire du sens

Pour faire un hebdo, il faut être à l’affut. Des sorties, des ouvertures, des premières, des résidences, des parutions, des arrivées. On a un cahier, dans lequel on note les trucs dont on a envie de vous parler. Depuis des mois, il y a cet album d’Arnaud Le Gouëfflec, « L’orage », sorti le 15 mai, dont on écoute des petits bouts ici ou là, en se disant à chaque fois « Mais qu’est-ce que c’est bien ».

La musique, pour nous, c’est pas là qu’on va vous en mettre plein la vue avec des décryptages techniques, des évocations de courants aux noms compliqués, des références à des artistes méconnus, un vocabulaire grondant et imagé à la manière des journalistes rock.

En revanche.

On a des émotions.

Et on peut les partager avec vous.

Et Le Gouëfflec, il nous en donne des émotions. D’abord parce que c’est un auteur. Un homme de mots. Ce gars-là se délecte des sens cachés, des double-sens, des sens-interdits. L’empire du sens.

On vous laisse aller voir sur son site plutôt que recopier sa bio, à laquelle on vous conseille toutefois de ne pas vous limiter, car elle présente son univers sous un jour – une pénombre plutôt – (la liste des mots clefs sur son site est plutôt dark : alternative black metal, drone, experimental, french pop, indie rock, krautrock, poetry, post-rock poésie, étrange) qu’on trouve un peu réducteur. Certes, il y a des influences sombres, mais nous on voit ça plutôt lumineux, et tellement littéraire…

D’autant plus que musicalement, le climat fait pendant aux textes : on voyage, on s’envole, on tressaille, on tremble, on tressaute, on se tend, on embarque, on est porté. Une musique que nous, on ressent comme possible BO d’Adèle H (c’est notre période Truffaut, il va falloir vous y faire) : ça souffle, il y a du vent, des landes et de la brume. Des instruments et des influences qui se mêlent : caisses claires de bagad, sons triturés, nappes électroniques, guitares rock – ah la la, Olivier Mellano, tes guitares, l’effet que ça me fait - un tempo lourd et grondant, impossible de rester de marbre.

Tout l’album est grand, beau, rock, puissant, littéraire, sensuel, attirant.

On ira même jusqu’à dire qu’on n’avait presque jamais entendu quelque chose d’aussi bon – même si on pense parfois à Miossec ou Dominique A - où les textes résonnent autant avec la musique, puisque Le Gouëfflec – un Brestois, mais oui - ne se contente pas d’écrire des chansons fabuleuses, il les habite, il les habille en perfecto, un blouson noir râpé et terriblement rock dans lequel elles sonnent et résonnent, à la fois par leur sens mais aussi leur son, qui viennent nous chercher : les mots charnels, physiques, leur musicalité, leur sens, et l’histoire qui se raconte. Les mots tombent et nous font frissonner comme un solo instrumental à la Jimi Hendrix.

Notre coup de cœur, il va au titre « Beau pêcheur » : lascif, bourré de double-sens, on a pris la peine de le recopier pour partager la poésie et la beauté de son texte.

Ô Beau pêcheur, remets-moi dans la rivière
Beau pêcheur, tu m’as assez pêché

Ô Beau pêcheur, ton épuisette est fanée
Beau pêcheur, tu m’as épuisé

Tu t’es trop reposé, la cane au bord de l’eau
Mon prénom tu l’as oublié
Tu t’es trop regardé dans le miroir de l’eau
Par malheur tu t’es trouvé beau

Ô Beau pêcheur a éclusé la rivière
Beau pêcheur, ton cœur a(s)séché

Ô Beau pêcheur cache-toi dans ton filet
Beau pêcheur, à moi de pêcher

Jamais tu ne m’as vu, juste là sous ton nez
Tu ne vois rien tu n’entends plus
Jamais tu ne m’as vu, sauf lorsque j’étais nu
Dans l’escarcelle ou le casier

Ô Beau pêcheur Rejoins-moi dans la rivière
Beau pêcheur, tout est consommé

le dessin de dominique richard
Dominique Richard
Toujours pas un bavard, cet homme là...
"Dans les rues de Vannes, un restau a eu le bon goût de restaurer une 404 pour faire sa pub."
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