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N° 311 - DU 9 AU 15 JUIN 2022
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Ce qu'ils en disent : "Virginie Barré a pensé l’exposition « Écouter chanter les dunes » comme on fredonne une chanson. Elle travaille depuis deux ans à l’écriture d’une comédie musicale « La plage des dames ». Cette exposition en est une préfiguration. Elle est composée de chansons qui peuplent le scénario, de dessins et de prototypes d’objets qui vont traverser le film à venir. Toutes les œuvres possèdent une réelle autonomie, elles sont dessins, volumes, installations, chansons, peintures, autant de promesses pour cette comédie à venir qui se déroulera sur deux plages du Finistère où l’artiste réside. Une exposition où objets et dessins, se côtoient, comme les variations d’une comédie musicale qui s’élabore doucement en chantonnant."
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> Galerie du Faouëdic, Lorient, jusqu'au 24 juillet
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> Visites commentées mardi 14 juin à 12h30 et dimanche 26 juin à 15h.
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Dans ce numéro
MEMO. Annabelle Sergent
AGENDA. Le programme de la semaine
CONCERT. Panorama Boy
FÊTE. Le grand égarement
EXPO. Steven Pennanéac'h
GERALDINE EN TRANSITION. Le réseau Solaris
LIVRES. Blackwater, de Michael McDowell
STAGES. Du théâtre impro
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MEMO. Bagarre + Tata Moisie
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Un rendez-vous jeune public, c'est devenu plutôt rare, donc si vous avez envie de faire plaisir à vos enfants, petits enfants, neveux ou nièces, c'est le moment. Annabelle Sergent est la grande spécialiste du jeune public, elle sait faire, tout bien, pour donner du sens, de la poésie, du rire, accessible et pas gnan gnan. Foncez-y, il se pourrait même que vous adoriez vous aussi.
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On ne s'est pas encore décidées sur ce qu'on pense du DJ Panorama Boy, et son électro pop, alors c'est sûrement une bonne idée d'aller vérifier ça au club d'Hydrophone ce soir. Dans tous les cas, ça va bien bouger, une bonne idée pour se défouler un peu. (Suivi par un set de Carlos Ghosn). > ET EN PLUS C'EST GRATUIT !
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Un hôtel porteur d'un projet de tiers lieu à Hennebont, en face de la gare. Et une journée qui devrait être carrément sympa. Déjà, découvrir l’aventure avec l’association "Départ imminent", qui porte le projet, des ateliers, un escape game, un repas rougail saucisse en musique, puis un programme (GRA-TUIT !) qui fait franchement envie :
- « Drôle d'impression » par la Compagnie Dédale de Clown : Deux colleurs d’affiches sont chargés de poser une fresque photographique sur un mur. Sous les gerbes de colle et malgré les nombreux aléas du métier, ils restent appliqués à leur tâche. Au fur et à mesure de leur besogne, émaillée par quelques problèmes techniques, un dialogue s’installe entre les images qui apparaissent sur le mur et les protagonistes. - Bel Air de Forro. Une fusion musicale virevoltante, un son unique qui emporte tout sur son passage. Un groupe imprégné de cette musique dansante du Nordeste du Brésil. Au son de l’accordéon, de la zabumba et de chants chaleureux, ils invitent à danser à deux, en ronde, enlacée, en famille. - DJ Wonderbraz : Yuna Le Braz, mixe depuis 20 ans, des musiques du monde que l’on n’a pas souvent l’occasion d’écouter. Des musiques à la fois populaires, traditionnelles, anciennes ou actuelles, qu’elle a ramenées de ses voyages ou que des amis d’autres contrées lui ont confiées. - DJ Set avec le collectif La Soute (dont on vous a parlé il y a quinze jours)
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Steven Pennanéac’h
On fait un métier merveilleux.
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Il y a un peu de temps de ça, on reçoit un mail de Marianne, chez Improbable Jardin, à Lorient, qui organise l’expo d’un artiste qu’on ne connait pas, Steven Pennanéac’h. On jette un coup d’œil rapide à ce qu’il fait, oui, ça n’a pas l’air mal, on accepte le rendez-vous, on y va. Marianne nous installe dans un canapé, on commence à papoter, l’œil sur le travail du monsieur, d’où il vient, comment il bosse, toussa. Et tout d’un coup. Bim.
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On écarquille les yeux et on fait des allers-retours entre les œuvres au mur et la tête de l’artiste. On checke, on rechecke, on regarde, on reregarde. Ça fait un explosion genre champignon nucléaire dans notre tête et on braille un truc du genre « NOOOOOOOOON ? C’est vous ? ».
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Le monsieur il est un peu embarrassé, d’autant plus que son amoureuse est juste à côté, et que probablement elle doit se demander qui est cette folle qui rugit comme si elle avait retrouvé l’amour de sa vie trente ans après l’avoir croisé dans une rue de Brest et perdu depuis lors. Or il n’en est rien, même si Brest joue bien un rôle dans cette histoire. Il y a, quoi, cinq ou six ans, la Galerie Up Art (qui n’existe plus), à Brest, expose Pennanéac’h, et on repère une de ses toiles (dont on vous parle, bien évidemment) qui nous met littéralement en transe (impossible de remettre la main sur l’image, il s’agit d’une route dans la lande, la nuit, dans des couleurs extatiques qui nous avaient renversée). Et donc, là, dans ce canapé gris, on vient de réaliser que ce mec-là, c’est lui. Franchement gêné de notre enthousiasme débordant.
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Alors voilà, il est là, on le fait parler, mais on sait bien qu’au fond, tout ce qu’on veut – d’ailleurs on le lui dit - c’est vous raconter combien ce qu’il fait nous transporte, nous parle, nous émeut. Et vous dire pourquoi. D’abord parce que l’accrochage est foutrement bien gaulé. Un mur entier, sur toute sa longueur, déroule une litanie de petits formats, tous identiques, aux angles arrondis comme les hublots d’un paquebot. On voyage depuis le canapé gris dans un train qui traverserait une Bretagne imaginaire, sauvage, sans contours distincts, sans villes, sans poteaux électriques, sans panneaux de signalisation, sans néo-bretonnes blanches. Une Bretagne verte et jaune, et grise, et orange, déformée, étirée, allongée par la vitesse d’un train lancé à 600 km à l'heure dans la lande.
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Les images défilent comme les instantanés que capte notre regard dans un train, ces paysages que notre cerveau voit alors que nos yeux les ont perdus de vue depuis quelques secondes, qui défilent à la cadence du train, floutés parfois, striés par la vitesse en trainées imprimées dans notre tête, déjà des souvenirs presqu’avant même d’avoir existé en nous, nous faisant douter de ce que nous avons vu et pourtant inoubliables. Une pellicule faite de gros plans et de visions de loin qui apparaissent et s’évanouissent. Ces images qu’on ne peut jamais récupérer, les voilà, peintes sur ces cartons où la lumière apparaît par la grâce d’une couleur improbable, un mandarine presque fluo, un jaune acide, un vert phosphorescent, qui tranchent sur des gris d’orage. Comme si la palette de The Ghost Writer, de Polanski, avait été prise par la couleur, faisant de ces paysages la chose la plus désirable au monde, la plus extraordinaire, puisqu’elles n’existent pas vraiment, mais qu’on s’en fout parce qu’on est dedans, totalement dedans, immergé dans la couleur de ce réel irréel.
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Steven Pennanéac’h est né à Quimper et a grandi au Cap Sizun, dans la boulangerie familiale de Pont-Croix où il passait tous ses étés et qui est devenue aujourd’hui son atelier. Beaux-Arts à Poitiers, Ecole du Louvre option art contemporain, école de cinéma à Paris - on comprend mieux pourquoi on voit dans ses cartons des pellicules de films ou un viseur de caméra. Il nous confirme son attention à créer des instantanés, certains rapides, d’autres lents, ainsi que la notion de rémanence, du souvenir, de reproduire des sensations. Un cheminement à la limite du plan séquence où il dit laisser venir les sensations et les émotions.
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> Jusqu'au 2 juillet, Improbable Jardin, 26 rue du Maréchal Foch, Lorient
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• Les cartons de Pennanéac’h ont aussi une jolie histoire puisqu’ils proviennent d’une fanfare qui utilisait un matériau assez rigide pour tenir au vent, et pas trop grands pour être pincés. Le stock a été récupéré au Séminaire de Pont-Croix, et l’artiste a trouvé la texture et le format parfaits au point qu’après avoir épuisé le stock, il a conservé forme et format pour les suivants.
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• Steven Pennanéac’h est aussi verrier. Mais on ne peut pas s’emballer sur tout, vous vous ferez votre propre idée. (en voir + ici)
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• On a écrit cette chronique en écoutant un album d’Owen Pallet, Heartland, qui nous exalte toujours beaucoup, ceci explique aussi cela. On vous conseille de vous le mettre dans les oreilles pour nous lire, parce que c'est parfait pour. Notamment le morceau « Lewis takes off his shirt ».
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Géraldine en transition
Le réseau Solaris
Comment fera-t-on le jour où les services publics ou privés ne seront plus en mesure de fonctionner ? Comment communiquerons-nous sans internet et électricité ? Comment trouverons-nous de l’entraide quand nos voitures ne rouleront plus ?
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Le réseau Solaris est un réseau qui repose sur la solidarité et la proximité. Autour du besoin de se relier les uns aux autres concrètement, tout en se préparant mentalement individuellement à ce qui peut nous arriver dans des temps peut-être pas si lointains. Le réseau repose sur trois piliers : créer un annuaire (papier) d’individus très local, regroupés en cellule. Cet annuaire est partagé par seulement trois coordinateurs. En cas de souci, on appelle son coordinateur et il nous met en contact avec la bonne personne.
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Pas de chef, pas de hiérarchie, un réseau 100% horizontal, ouvert à tous. Une volonté de rompre l’isolement de celles et ceux qui se sentent seul·e·s dans le monde tel qu’il existe aujourd’hui. Un collectif dans lequel on entre de façon volontaire, loin de la société qui nous aliénerait, et nous volerait notre autonomie.
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Difficile aujourd’hui d’en dire plus sur ce tout jeune réseau et sur les personnes qui en font partie. Me voici donc dans le groupe Telegram Solaris Lorient. A l’heure où j’écris ces lignes, on devrait se rencontrer bientôt dans la vraie vie. A partir de là, je me ferai une véritable idée. Le réseau se développe à la vitesse grand V si l’on en croit les messages dans le canal Telegram de Solaris France qui compte environ 25000 abonné·e·s : il y aurait 50000 membres dans le réseau en France et 15000 à l’étranger. [...]
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Blackwater, de Michael McDowell
Chroniqué par Morgane Thomas
Vous souffrez d’anxiété, voire d’attaques de panique, de tremblements, de difficultés de concentration, d’hypersudation, de troubles du sommeil ? Vos proches constatent chez vous des troubles de l’humeur, un absentéisme au travail, un manque d’hygiène corporelle ? C’est que vous avez plongé dans Blackwater, et que vous êtes noyés sous les signes de l’addiction à ce roman. Il s’agit bien d’un véritable tueur en série, d’un Cannibale Lecteur. La frontière entre « avaler un livre » ou « se faire dévorer par lui » explose sous ces six bombes. D’ailleurs sur le bord de mer cet été, vous risquez de voir luire sur les nattes de pailles ces jolies couvertures moirées. Tout sent le monoï et le succès ; depuis le 7 avril, un tome sort tous les quinze jours, et il faudra attendre le 17 juin pour pouvoir connaitre la fin de la saga estivale.
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Alabama, 1919. Elinor Dammert, jeune femme aux cheveux de glaise, surgit étrangement dans l’hôtel de Perdido, village traversé par la crue d’une rivière du même nom. Oscar Caskey, le jeune fils d’une riche famille, vient la secourir du drame ; néanmoins rapidement, c’est elle qui semble mener la barque. Elle ne craint pas, d’ailleurs, de naviguer en eaux troubles pour parvenir à ses fins. Les personnages se dessinent à l’encre d’une plume entachée de sang. La rivière quant à elle, étrangle les corps au fil des courants ; elle engloutit les hommes dans son lit fangeux. À la tête de la famille Caskey, se dresse Mary-Love. L’odieuse marâtre se sert de son emprise à tout vent. Calculatrice, elle pimente sérieusement l’histoire de son venin. Seule Elinor semble être en capacité de lui faire face. Les femmes, au gré des chapitres, savent tirer les ficelles, user des alliances, et pourquoi pas, abuser d’un peu de magie…
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Ce livre pourrait être l’enfant inavoué d’Autant en emporte le vent et de la série V. L’auteur, Michael McDowell, né en 1950 en Alabama, écrit cette mini-série en 1983. Il est écrivain et scénariste, on lui doit notamment Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Diplômé de Harvard, il publie une thèse sur les comportements des Américains face à la mort et collectionne des objets tels que broches mortuaires ou plaques de cercueils de nourrissons. Il s’est toujours refusé à fonder une famille, le concept même le renvoie au fait qu’elles sont, dit-il, « violentes, oppressantes et manipulatrices ». C’est pour cela, ajoute-t-il, qu’elles sont « aussi intéressantes ». Il est décédé d’une maladie opportuniste liée au SIDA en 1999. Le procédé de Blackwater inspirera Stephen King pour son célèbre roman La ligne verte.
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> Aux éditions Monsieur Toussaint Louverture, six tomes, 8,40 €.
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Stage théâtre impro
La Compagnie du Funambule propose un stage d'improvisation destiné au adultes débutants ou expérimentés, animé par Mari-Maël Tanneau, comédienne et improvisatrice. Lâcher prise, création dans l'instant, jeu, le tout dans la bienveillance, sont au programme.
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Stage de chant
Stage de chant avec Koco Jazzy, ce samedi 11 juin 14h-17h dans les locaux de La Clinique du Travail 7 ter Rue victor Hugo, Larmor Plage . Technique vocale et Chants polyphonique ( plusieurs voix ) tarif 35€
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