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N° 214 - SEMAINE DU 25 JUIN AU 1ER JUILLET 2020

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Un été à Kerguéhennec
Ouverture des expositions le 28 juin

Dans un écrin de verdure de 175 hectares, le Domaine de Kerguéhennec abrite un château construit au XVIIe siècle surnommé le Versailles breton. Dès à présent le Domaine ouvre son parc de sculptures - découvrir des œuvres majeures en plein air ; et donne un accès libre à ses micro architectures ludiques, cachées dans les espaces naturels du domaine - se reposer, pique-niquer et jouer. Adapté aux règles sanitaires en vigueur, le programme de l'été mixe comme toujours art, nature et patrimoine - proposant des journées riches et variées à passer en famille.
Trois nouvelles expositions et des artistes présents sur site : un espace de plus de 400 m2 dédié au fonds Tal Coat, un nouveau parcours patrimonial au sein du château et un riche programme de rencontres, visites et d’ateliers artistiques.

Dans ce numéro, on parle de quoi ?

  • Des petites idées de sorties, c'est encore timide
  • L'ouverture des expositions d'été à Kerguéhennec
  • La peintre Muriel Louette parle de ses légumes
  • Le grand retour de Géraldine en transition, qui avec nous passe en numérique et nous explique que ce n'est pas si vertueux que ça, histoire de bien nous empêcher de faire du green washing
  • Comme chaque semaine, on retrouve "Rock & painting", avec Andy Warhol & Marylin Manson

Cette semaine, on va voir quoi ?

yves grouazel
yves grouazel
oxydes

Jusque là, on a toujours aimé ce qu'il faisait, on vous signale donc cette exposition sur un nouveau travail, que nous, on ira voir la semaine prochaine, et dont on vous parlera plus longuement après.


> Du 19 juin au 19 août, à la boutique-galerie Improbable Jardin, Lorient
le biche
les répés du biche


On est passé devant par hasard, et ce soir là le groupe Shook me était en répé (et en passant, on s'est dit "Quelle voix !") sur le Biche. Notre petit doigt nous dit qu'il pourrait bien y avoir d'autres répés sur le pont de ce bateau amarré quai de Rohan, à Lorient, lundi prochain, et peut-être bien que ce serait cette fois du violon. Si vous passez par là par hasard...


Expositions d'été à Kerguéhennec
On décrypte pour vous

Un reportage écrit par Sorties de secours pour le Domaine de Kerguéhennec

C'est avec le Domaine de Kerguéhennec que nous initions une nouvelle forme de collaboration, des reportages commandés par nos partenaires, écrits par nous pour eux. On a choisi de les identifier en toute transparence, pour ce qu'ils sont : des articles de commande, certes, mais écrits avec notre expertise et notre patte et aussi documentés que les autres. Leur achat répond à deux objectifs : donner du contenu à une structure d'un côté, et participer à notre modèle économique de l'autre, puisque - il est peut-être utile de le rappeler, Sorties de secours est un média gratuit, indépendant et non subventionné...
anne lise broyer
Anne-Lise Broyer - détail
Parmi les expositions de cet été, nous avons découvert deux artistes très différentes, mais qui nous ont emballée, à commencer par Anne-Lise Broyer, qui a réalisé une série d'oeuvres sacrément bluffantes, en face desquelles il faut se livrer à cette désormais familière petite danse dont on vous parle souvent, un pas de côté, un pas en arrière, pencher la tête pour regarder par en dessous ou par le travers, pour découvrir les secrets de leur conception et les facettes de leur rendu.

Anne-Lise Broyer, elle a photographié le parc du domaine, avec un parti-pris graphique, lignes de fuite, répétitions, dans une gamme de couleurs sombres et oniriques, des bruns de cendre et des bleus d'orage, des verts de forêt profonde, presque des gris. Sur certaines de ces photos, mais pas toutes, elle a créé un dessin entre le filtre et l'écran, à la mine graphite, redessinant les contours en contrastes de brillance.

Si les arbres sont très présents - et vous savez combien on les aime, les arbres - ce sont ses bouquets, d'une grande beauté, qui nous ont épatée. Laissés à sécher dans des vases, leurs couleurs ont perdu leur vivacité, leurs tons ont fané, les tiges se pliant, les fleurs dodelinant de la tête, les feuilles se recroquevillant, et le dessin s'est emparé des photos que l'artiste en a fait, créant des "grisailles", cette technique de clair-obscur utilisée en peinture, notamment pour les esquisses préparatoires, mais aussi dans les arts décoratifs, motifs ou paysages, très en vogue au 19e siècle. Le trouble est total en face de ces images, parfois partiellement tatouées de gris, parfois intégralement recouvertes : plus on s'approche, plus ce qui paraissait une photographie devient du dessin, baladant le spectateur qui ne sait plus ce qu'il regarde, l'embarquant dans un monde un peu irréel fait de lumière et de brillance.
La seconde exposition, plus conceptuelle, nécessitera là encore une grande attention, mais peut-être une immersion plus longue, pour capter et saisir les intentions de l'artiste, mais aussi s'émerveiller de la masse de travail fournie sur chaque pièce, d'une minutie et d'une délicatesse infinie.
Cathryn Boch est une ravaudeuse, pour employer un mot qui n'a plus vraiment cours de nos jours, car qui reprise encore ses chaussettes ? C'est avec ce point de reprise - des milliers de points - que l'artiste suture, assemble, en longues cicatrices, des pans de matières, tissus, papiers, pour créer des volumes, des formes, des courbes de niveau, appliqués sur des cartes. Les tracés se répondent sans être purement figuratifs, mais portent en eux la notion de territoire, un territoire devenu concret, nous embarquant dans des mondes imaginaires sur lesquels on a envie de passer les doigts pour en sentir les aspérités et le relief...

Deux expositions, que nous n'avons pas vues, complètent le parcours, celles de Fabien Leplae et Julie Bonnaud, installation mêlant dessin et croissance hors-sol des végétaux, et un travail d'Erik Samakh (découvert au Château de Trevarez il y a quelques années) autour des ronces - intriguant.

Enfin une surprise vous attend devant le café du domaine, si l'on se penche au dessus du puits... C'est une surprise, donc on n'en dit rien, mais elle est très, très chouette...
Isabelle Nivet

Les visites se font sur réservation (en ligne), du mercredi au dimanche. Durée 40 minutes, programme à consulter ci-dessous.
Ouverture des expositions à partir du 28 juin.
Entrée gratuite

les artistes prennent la parole

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une mini interview de muriel louette sur messenger
à propos de "Légumes de la Croizetière", un tableau sur lequel on a craqué
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"Euh... euh... nan, pour commencer... Cela fait plusieurs années déjà que je cherche une ligne d'horizon... Trop haute dans le tableau, elle bat l'espace ; l'image tombe sur le spectateur. En explorant davantage la perspective en contre plongée, légèrement di sotto in sù, cela procure aux objets une mise en valeur particulière, un sentiment d'ascension, transformant l'espace vide en espace mental très lumineux. J'emploie toujours le support du carton dont j'affectionne la couleur douce d'un jaune très chaud et l'absorption de l'huile dans sa matière sourde, j'entends par sourde quelque chose d'opacifiant. Déchargée de sa brillance, ne subsiste que la teinte et la touche. Je peux remettre de la matière sans enlever les sous-couches, ce qui procure un sentiment de travailler dans la pâte. Les peintures sont réalisées en une seule séance. Composée toujours en fonction d'un équilibre avec l'espace vide. Généralement j'aborde le sujet dans sa taille réelle, échelle 1. Il garde la taille réelle par rapport à la taille du spectateur, conserve son expérience physique par la perspective, par la commensurabilité. Les thèmes sont toujours des éléments qui m'entourent, avec lesquels je vis et qui m'apportent un enchantement formel et plastique. Si un jour je peins mon lit, il me faudra un support à peu près du même format que lui mais la chambre est petite... Pas assez de recul ! Et c'est peut-être mieux ainsi ! Elle rabat l'espace..."


> À voir à la Galerie du coin, Port-Louis, du 1er au 31 juillet, de 10h30 à 12h30 et de 15 h à 19h, tous les jours excepté dimanche après-midi et lundi matin

Andy Warhol & Marylin Manson. Rock & Painting #6

Dans ce - déjà - sixième numéro, on apprend tout sur les origines de cette oeuvre mythique d'Andy Warholl, la fameuse boîte de soupe Campbell's, en écoutant "Eat me, drink me" de Marylin Manson.
Sortez l'ouvre-boîte !

La chronique de Catherine Pouplain à lire ici

warhol

Géraldine en transition. Numérique, oui mais...

Tu le vois le réflexe que tu as quand ton magazine culturel préféré passe en tout numérique ? De te dire « yes, c’est cool, plus d’encre, plus de solvants, plus de papier, plus d’arbres coupés, plus de déchets, plus de recyclage » ? Toi qui écris une chronique sur la transition écologique, ça te semble une plutôt bonne nouvelle.

Une chronique à lire ici

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La semaine prochaine, on passe en grille été, avec de nouveaux invités.

Emmenez-nous avec vous en vacances...