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Bio ok, mais bio alors. Géraldine en transition

Consommer bio, c'est peut-être un détail pour nous, et pourtant, dans un caddy, ça veut dire beaucoup. Parce qu'en décembre, devant une barquette de tomates cerises espagnoles, la question du sens se pose.

Il y a ce moment très gênant où tu es invitée chez tes parents (j’ai changé leurs noms pour ne pas qu’ils se reconnaissent) et que, au cœur de l’hiver, sortant des tomates sous vide du frigo, ton père te dit : « T’as vu, on a pensé à toi, on a acheté du bio ».
Bio certes, mais quel bio ?

Le bio de l’industrie ou celui d’une véritable philosophie, qui serait celle du respect de la nature ? Et si manger bio, c’était regarder plus loin qu’un logo vert sur un emballage plastique ? Manger bio pourrait être respecter un triptyque santé-éthique-écologie. On peut manger bio pour préserver son capital santé, mais alors serait-ce cohérent d’accepter certains additifs qu’on trouve dans le bio industriel ? Peut-on accepter au nom du bio de détruire la biodiversité, de surconsommer de l’énergie pour produire en toutes saisons, d’asservir des populations pour remplir les rayons de nos supermarchés ? Quel sens d’acheter une pâte à tartiner labellisée bio mais bourrée d’huile de palme, cause d’une déforestation à outrance ? Doit-on accepter que des serres soient chauffées pour assouvir notre envie de concombres ? Est-ce logique de manger des pommes bio chiliennes en barquette ? Quelle sont les conditions de travail d’un ouvrier agricole dans une exploitation bio à l’autre bout du monde ? Quelles garanties réelles offre un label bio chinois ? Quid du respect animal ?
Manger bio, c’est peut-être simplement se poser la question du sens et apprendre à lire les étiquettes.

Question qu’il faut que je continue à me poser quand je m’arrête vite fait au Bidule City du coin, parce qu’il est tard, que c’est pratique, que ça dépanne, et que je choisis pour l’apéro du vendredi chips bio-labellisées et autres fromages de vert estampillés.
Manger bio pour moi...

C’est regarder l’origine des produits pour m’assurer qu’ils n’ont pas fait trois fois le tour de la planète (pourquoi du sel d’Himalaya plutôt que de Guérande ? Du miel du Maroc plutôt que breton ?), penser saisonnalité des fruits, des légumes mais aussi des fromages (le chèvre frais se mange au printemps pour respecter le rythme naturel de l’animal), s’assurer qu’il n’y a pas de suremballage, accepter de ne pas manger ce qu’on ne trouve pas naturellement à une certaine période, bref changer ses habitudes...

Géraldine Berry. Février 2020
IG @geraldineberry_lorient
Imparfaite, incomplète mais engagée, j'essaye de participer au jour le jour à une société plus verte, persuadée qu'une goutte d'eau dans la mer, c'est déjà ça.

Parce que la coopérative Biocoop Les 7 épis est une entreprise engagée et militante, c’est elle qui finance cette chronique et nous permet d’offrir une rubrique orientée solutions, dans l’objectif de vous donner des clefs pour agir.



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