Fest Ar C'han: Lucibela
Fest Ar C’han, c’est une fête autour du chant traditionnel d’ici et d’ailleurs à écouter ou à danser, organisée chaque jeudi de l’Ascension depuis plus de dix ans à Poullaouen par Dañs-Tro et La Grande Boutique dans le cadre de la saison culturelle itinérante Le Plancher, scène du kreiz breizh.
Lucibela a grandi à São Vicente, dont le port, Mindelo, est célèbre à plus d’un titre. La jeune capverdienne adore chanter, et Mindelo est aussi un paradis musical depuis que les marins brésiliens, cubains, anglais, portugais y ont semé les graines de la morna et de la coladera, genres créoles et métissés, divulgués à travers le monde par l’une de ses illustres interprètes, Cesaria Evora, native de Mindelo.
Elle fait ses premières armes en tant que chanteuse dans les hôtels de Santa Maria sur l’île de Sal et de Sal Rei sur l’île de Boa Vista. Elle y affine sa technique et rencontre immédiatement le succès en interprétant le répertoire des plus grandes voix capverdiennes. Sous des airs de douceur riante, Lucibela a appris les rigueurs de la vie. Sans doute, cette implication obligatoire du destin dans l’art a-t-elle donné à la jeune fille la faculté extrêmement féminine de l’intuition. Lucibela dégage une intensité intrigante, tirant des bords entre le sentiment pur, l’audace du jeu, et l’opposition volontaire.
Le miracle Lucibela tient dans sa capacité à explorer les graves à la façon des grandes sambistas brésiliennes et à y ajouter un vibrato en forme de frisson.
Avec Moda Antiga, son troisième album studio, sorti en novembre 2024, Lucibela confirme qu’elle est bel et bien l’une des grandes héritières de la Diva aux pieds nus, mais aussi qu’elle parvient à porter cet héritage en suivant sa propre voi(x)e. « C’est mon troisième album et, comme son nom l’indique, c’est un album traditionnel. Il contient de nombreuses compositions anciennes, mais aussi des chansons inédites qui ne s’éloignent pas de notre tradition. Mon inspiration vient des différents artistes (chanteurs, compositeurs, musiciens…) que j’ai toujours écoutés, de ceux qui ont fait partie de mon parcours jusqu’à présent et de ceux que je côtoie au quotidien et qui me permettent de mieux connaître nos traditions. »