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La Villa Margaret. Réouverture d'un bar mythique

Un lieu, qu’on aime vraiment beaucoup beaucoup, vient de rouvrir après un an de procédures de reprise et de travaux : La Villa Margaret, à Larmor-Plage. La belle aristocrate rose et blanche du port de Kernével a repris du service avec une nouvelle déco et un nouveau mobilier.

Tous sur le pont, grave au taquet, les habitués priaient pour que le changement ne soit pas trop brutal et que l’esprit des lieux soit respecté, alors qu’en est-il ? Ben, rien n’a changé, et tout a changé. C’est juste une redécouverte, et franchement bluffante : on voyait la Villa Margaret comme une institution pleine d’un charme vieillot et presque kitsch, on se rend compte qu’après un bon coup de rangement, de nettoyage, et de peinture (100 000 euros de travaux annoncés, quand même…), elle était juste canon, et ses boiseries carrément sublimes.



Donc le résultat final, intelligent et subtil, c’est que c’est beau, vraiment.


Élégant mais nostalgique, classe sans ostentation, raffiné sans flambe, dans l’air du temps sans être comme partout ailleurs. Un bleu glacier très réussi, en écho avec le blason de la cheminée, habille désormais l’intérieur. Les cheminées, elles, sont devenues le point fort du lieu, particulièrement bien mises en valeur, et on les redécouvre littéralement. Le choix des matériaux, les lumières, les objets donnent un aspect pimpant et vif à ce bar mythique, qui conserve et amplifie même son côté chaleureux, mais est désormais rangé et net. Exit les affiches sur la porte des chiottes, les demi-coques de bateaux années 90, le drap blanc qui protégeait le piano ou les tableaux dépareillés accrochés très très très haut, et place à de belles toiles peintes esprit retour des indes, et photos 1900 de Larmor, dans des cadres chinés.


L’esprit est aujourd’hui balnéaire, un brin british, un brin art-déco, un brin bar à cocktail, et La Villa Margaret se prêtera tout autant à un Spritz en amoureux qu’à une jaille entre copines. Alors même si l’endroit est à présent peut-être un poil trop sophistiqué pour les voileux de retour de transat, on espère qu’il conservera la mixité de clientèle qui faisait son charme. Seul petit regret, le remplacement par une série de clubs en cuir marron – parfaitement raccords avec les boiseries, cela dit - des fauteuils capitonnés vert anglais dans lesquels on se plongeait, l’air dubitatif, pour décider si le Colonel Moutarde avait été tué avec le chandelier ou le revolver...


ISABELLE NIVET

OCT 18

 

 

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