
RHIZOMES, mémoires de formes
Tangui Robert installe jusqu'au 18 octobre à la galerie des Bigotes à Vannes, ses carnets de voyages qui font rêver, ses desssins, ses gravures et ses minuscules piquetages de photos, mais aussi les curieux paysages que révèlent ses plaques de zinc découpé, sans oublier de curieuses petites formes en volume.Un monde imaginaire surgit de ces songes légers fixés sur le papier, qui nous font voyager des bords de Loire à la Chine.Une étrange familiarité se dessine entre les architectures de Venise, Palerme, les maisons sur pilotis du Cambodge et les cabanes de pêcheurs de Trentemoult...L'on partage l'émerveillement du voyageur devant les étonnantes montagnes karstiques qui bordent la ruvière Li et les créations qu'elles inspirent à l'artiste..
« Il y a chez Tangui Robert, dans ses oeuvres, quelque chose de grave, comme une déambulation dans les ruines des souvenirs. Mais ce n’est pas triste, c’est plutôt surprenant comme la découverte des restes de grandes cités vides, hiératiques, lointaines, de celles qui occupent les rêves de l’enfance et qu’on feint d’oublier plus tard pour ne pas être meurtri par leur poésie. Avec Tangui Robert on retrouve ce chemin délicat et fragile qui mène vers des horizons que les hommes ne voient plus, ou ne veulent plus voir. Ce sont des traces parfois infimes, parfois comme des égratignures, des blessures sur des murs purulents, quand tombe le soir sur notre passé. Tangui Robert mêle photos, croquis, cartographie, pour retrouver ce qui l’a ému et nous entraîner avec lui dans ses songes. » Jean Fradin