
VILLES INVISIBLES
VILLES INVISIBLES
La ville pour celui qui y passe sans y entrer est une chose, et une autre pour celui qui s’y trouve pris et n’en sort pas ; une chose est la ville où l’on arrive pour la première fois, une autre celle qu’on quitte pour n’y pas retourner ; chacune mérite un nom différent.
Voici la ville, avec ses échos dans les cours et ses lumières de carrefours, ses constructions monumentales et ses ruelles de traverse. La ville qui réunit l’autorité de l’architecture et le vivant des corps qui circulent. La ville où s’étagent le rationnel et le sensible.
Peut être que Quentin B. cherche à découvrir s’il y a des lois intérieures qui s’opposent à la loi de raison. Comme si la métrique de l’univers n’était pas qu’une loi mathématiquement dorée et que le corps et le rêve étaient les deux vraies unités de mesure du monde. On cherche à y percevoir ce qui fait l’équilibre d’un récit, d’un espace ou d’une situation éphémère.
Chaque image est ici un édifice qui procède à la fois d’une fugacité d’un moment et de l’immuabilité (supposée) de l’architecture. Mais l’architecture elle-même se laisse glisser dans les vallées de la poésie, à la lisière du texte d’Italo Calvino, et une bascule s’opère là où la part d’invisible dans la ville est révélée par le regard, avant d’être fixée par la sédimentation des morsures de l’acide dans le cuivre.
On y ressent, sans le connaître, le respect que l’on doit aux pierres à bâtir. Il s’agit de retrouver la joie de la construction dans la déclinaison des états, dans la résistance de la plaque à se laisser façonner et qui, par son indisponibilité, son indiscipline de métal tendu, transforme le dessin.
La gravure est pour Quentin B. un chemin qui se trace en l’arpentant. À partir de milliers de croquis récoltés au quotidien, de photos et d’instants saisis, de fragments de textes et de situations, émergent dans une articulation du ressenti individuel et d’une méthode de dessin rigoureuse, des séries de plaques gravées.
texte : Guillaume Guilpart
TEMPS FORTS :
- Vernissage de l'exposition le 7 mai à 18 h
- Rencontre avec Quentin Berton le samedi 10 mai à 16 h
INFORMATIONS :
Exposition à voir du 7 mai au 31 mai
à la galerie associative BAAM
26 rue du général Dubail - Lorient
Ouverture du mercredi au samedi
de 11 h à 19 h