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Highland games, une BD bretonne

Par Isabelle Nivet. Janvier 2022

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Highland games. Grolleau / Cado

La Bretagne, terre de bédé ? Bah, carrément. On vient de recevoir Highland games, sorti cet automne, et voilà une chouette histoire, racontée par Fabien Grolleau, scénariste vannetais – en dialogues naturels et réalistes – et dessinée – avec simplicité et efficacité – par Nico Cado, dessinateur quévenois (c’est d’ailleurs assez marrant de repérer les lieux emblématiques de cette banlieue de Lorient, dessinée – le plus souvent – sous la pluie).

Un petit air de Ken Loach pour ce road-bouquin en estafette Renault de 1977 (à vue de nez), à travers l’Ecosse.

Une histoire inspirée par l’autre passion de Nico Cado, coach de lancer de marteau, qui se met en tête de faire participer son équipe de bras cassés – ou de pieds nickelés – aux Highland Games, face aux mastards écossais. Corentin alias Cocorigan « Seul homme au monde à pouvoir reprendre six fois du dessert après avoir mangé une poutine » ; Yaëlle alias Captain Armorica « Fille spirituelle du Capitaine Haddock, elle partage son vocabulaire fleuri » ; Alex alias Fesses Noz, « Bon camarade, toujours, dès qu’il s’agit de faire la fête » ; Azénor alias Queen Amann « Très heureuse d’être dans une équipe de bras cassés, vu qu’elle veut être infirmière » ; Glenn, alias Kilt Kong « Une légende dit qu’il serait tombé dans une barrique de bière quand il était bébé » ; et Nico alias King a Farz « C’est parce qu’il a été élevé à la langue de bœuf et au ragoût de sa mère qu’il arbore fièrement cette rousseur de vivre ».

Une bonne bande de potes qui n’ont pas l’air de grand-chose, mais qui vont vivre le rêve un peu foufou de leur coach, qui les embarque dans cette quête en kilt d’un Graal en forme de chope de bière. Tombée en panne à 23 « stupides » miles de Glasgow, leur camionnette, baptisée Boumayé (l’explication de ce gri de guerre se trouve en page 146) sera réparée grâce à la rencontre avec un vrai châtelain écossais, avec fantômes et vieux whisky. De traversée sur le Ferry en cuite dans Manchester, de fishs & chips en pèlerinage à Glastonbury, ces djeunes au caractère de cochon, surveillés par le fantôme bienveillant d’un Highlander célèbre – dont le nom ne leur revient vraiment, mais vraiment pas – rentreront à Quéven en septembre reprendre leurs petites vies, après avoir, au son des cornemuses, lancé des rochers, des troncs d’arbres ou des bottes de paille, et tiré à la corde en présence du Prince Charles. Des anti-héros à la « Little Miss Sunshine », qui portent haut la voix des « amateurs ». Tendres, grognons et ordinaires.

> Editions Delcourt / Mirages, 154 pages, 19,99 €

 

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