Laurent Lamare. Un nouvel atelier à Larmor Plage
Par Isabelle Nivet. Décembre 2021
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Le hasard fait bien les choses, parfois…. Nous voilà, trottinant place Notre-Dame, à Larmor-Plage, quand une enseigne nous fait un clin d’œil. Laurent Lamare, artiste peintre. Atelier galerie. Ah bah parfait ! Laurent Lamare, on l’avait rencontré juste avant on ne sait plus quel confinement, si bien que l’expo de l’époque, au Café Dubail, avait été annulée. On s’était retrouvée avec nos notes sur les bras, planquées dans un de nos 224 cahiers, notes que l’on vient de retrouver, grâce à un archivage efficace et rigoureux (en vrac dans une corbeille). Laurent Lamare, vous avez vu ses grands formats ici ou là, ne serait-ce que sur des affichettes, ne serait-ce que parce que ses portraits de la Villa Margaret, le bar – mythique – du port de Kernével, ou de la belle maison années 30 à l’angle de la rue de Liège, sont devenus des icônes…
Arrivé il y a trois ans à l’époque de cette interview (donc aujourd’hui quatre ? cinq ?) il nous apprend qu’il a été accordeur de piano pendant 30 ans à Rochefort, en Charente-Maritime :
« Un jour, j’ai vendu un piano dans l’île de Ré à Olivier Suire Verley (peintre emblématique des marais et marines réthaises), et là, tout est remonté, j’ai réalisé que j’avais toujours voulu ça (peindre). Je suis parti aussitôt acheter de la peinture et des pinceaux et je m’y suis mis immédiatement ».
Quelques années plus tard, Laurent Lamare est à la tête d’un stock bien dodu de tableaux urbains qu’il vend parfois avant même que la peinture soit sèche
« Aujourd’hui, je suis débordé, je dois renouveler sans arrêt ».
Un univers accrocheur, quotidien, fait de lignes, très composé, où l’architecture se fait taille la part du lion, une gestion des blancs impeccables « Ce qui prime, c’est la lumière », un rouge brique tonique, la facture est simple, graphique : « Les gens sont touchés par le style BD, mais aussi par le côté Hopper, mon peintre préféré ».
Pour trouver ses sujets, Laurent Lamarre se promène et laisse faire le hasard : « Au départ, je peignais sur le motif (en extérieur) puis la météo a fini par me décourager : maintenant, je prends plein de photos, tôt le matin ou tard le soir, pour poser des ombres plongeantes sur le tableau, que je peins en atelier. J’aime le contraste entre la lumière très forte et les ombres très marquées ».
« Je ne me force pas à être régionaliste, je peins juste là où je suis »
Dans son top 3, la villa Margaret et ses parasols, l’aire de réparation navale, la villa Magdalen (Le Minaret) à Benodet, Dinard, Sainte-Marine, Saint-Goustan, les toits de Paris, l’Opéra Garnier… Et les terrasses de café, nos préférées, où des clients en bras de chemise observent nonchalamment les passants. « Je ne fais pas de commandes. Les gens ont des trucs dans leur tête, ça marcherait pas. Je reprends des thèmes mais je ne refais jamais deux tableaux à l’identique, je cherche des angles différents. Et j’essaye d’être très fidèle aux choses ».
Au bout de dix ans (donc onze ? douze ?) « peindre est toujours un plaisir, une passion, une drogue… C’est toujours un calvaire de m’arrêter. Je ne suis bien que derrière un tableau. Je peins du matin au soir, tout le temps : c’est dévorant, addictif ; je travaille dans ma tête même la nuit : amener une chose, une lumière, un mélange de couleur… Je ne parle que de ça, ne pense qu’à ça »
Atelier Laurent Lamare, 13 place Notre-Dame, Larmor-plage. Du lundi au samedi 14h/18h et le premier dimanche du mois 9h/13h. Fermé le jeudi.
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