Lune. Le groupe
10 avril 2025. Isabelle Nivet

Il y a quelques semaines, je suis allée rencontrer Lune à la Tavarn. Je connaissais déjà Swaz, qui chantait dans Otala, et il s’est avéré que je connaissais aussi Chap et Mika, que j’ai reconnus lorsqu’ils m’ont dit qu’ils avaient fait partie de Tcha K Fédérateur (la pire interview de ma vie, jeune journaliste au Télégramme, à l’arrière de la salle des Arcs, pendant une pause entre les répétitions, le groupe n’était pas vraiment dispo et se la jouait rock’n roll attitude)… Times are changing, les deux zicos sont aujourd’hui posés, ouverts et souriants, on passe un bon moment à parler de ce projet un peu atypique dans son architecture, mais qui fonctionne plutôt bien. Extraits.
« Batterie électronique, machines, claviers et voix, Lune, ce sont deux univers, celui de l’électro, et celui de la chanson intimiste. La création d’atmosphère, c’est très lié au son, et cette musique, ça nous transporte. On est partis vers le trip-hop, esprit Portishead, mais en français. Introspection, voyage par le texte et la musique. C’est de l’électro-poésie. Créé en 2020, le groupe a joué ses premières compos pendant le confinement, on s’envoyait les morceaux. Et puis en 2021/22, on a été accompagnés par Hydrophone. Swaz pioche dans sa banque de textes et on fait des essais, qu’on partage en répète »
Autoproduit, l’album, mixé à La Raffinerie sonore à Lorient, sortira en vinyle et en CD le 6 juin lors d’une release party à Hydrophone, en même temps que l’exposition d’un livre avec les textes de Swaz et les dessins de Marine Rabin, qui signe les visuels.
« On aime bien ce truc très local : on a tourné trois clips, et on a cherché des lieux à côté de chez nous, dans les bâtiments des Forges à Inzinzac, avec la troupe de danse de Claude Colleu, ou les élèves en arts plastiques de Solenn Nicolazic, à Hennebont, et un réalisateur de Nantes. On fait participer la famille et les amis. On est attachés à notre qualité de vie et de relations, on a envie de rester sur le territoire : faire 600 bornes pour un concert, aujourd’hui, ça n’a plus de sens. C’est un projet robuste* où on entretient des relations de qualité, en local, où il y a de l’engagement et de la confiance, où l’enjeu n’est pas financier. La robustesse se retrouve aussi dans ce que nous avons à dire, et les messages positifs que nous voulons faire passer.
Les textes parlent d’effondrement et de lumière : une part sombre, intense, et aussi de l’espoir, dans le partage, l’écologie, l’amour, l’humanité, la sensibilité. Cette robustesse nous apporte de l’équilibre et de l’intensité, qu’on partage sur scène en chantant, mais aussi de la légèreté, avec des envolées lumineuses, des nappes et du dub ».
> Voir les clips de Lune sur leur chaîne YouTube ICI
* Construire des structures robustes, c’est une théorie et une pratique, pour survivre aux changements climatiques, sociétaux et politiques, en intégrant l’impact de l’environnement dans nos activités. Adaptabilité, circularité, coopération… la robustesse s’inspire du monde vivant.
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