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Rencontre avec Michel B. Bob théâtre

Par Isabelle Nivet. Janvier 2022

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Rencontre avec Michel B. Bob Théâtre.

Lundi 3 janvier, Morgane, du Strapontin, nous appelle pour nous proposer une interview par téléphone avec Denis Athimon. Ouais. Okay. On s’échange trois textos. On lui propose 16h32, 17h37, ou 18h29, il choisit 16h32 « même si (il) préfère les chiffres ronds ». Il appellera à 16h31, ça coupe la poire en deux, on est tous les deux très contents. Merci Denis, on s’est franchement marrés lors de cet entretien.

Bon, d’abord parce que ce mec nous a toujours fait rire. On vous en a déjà parlé douze mille fois, notamment de notre spectacle culte, Princesse K, les créations (supposées être jeune public) du Bob théâtre vont directement faire bam avec notre goût de l’humour noir et grinçant. Et cette fois encore, ça devrait faire péter les papillotes. Une rencontre avec Michel B, « un vrai sale type, le méchant ultime », qui vient de sortir un bouquin  Je suis différent, et alors ?

« Ne soyez pas tendus, parce que je le sens, quand vous l’êtes » (Brrr)

Athimon a écrit ce texte en « mettant le paquet.

Je voulais en parler à fond. Je suis resté un an sur l’écriture, et ça s’est débloqué un mois avant la création, en octobre. J’étais en résidence dans une médiathèque, je leur avais demandé une sélection de livres de méchants, et ça a fait tilt avec la série de Manu Larcenet, Blast ».

Dans la dernière partie, moins écrite, Athimon part « plus en impro, en free-style. Je m’éclate à le faire, à aller sur les interdits, j’en rajoute des caisses… ». Michel B parle de lui, au centre d’un carré blanc marqué au sol, 3m x 3m, une table et une chaise. On pense immédiatement à Dogville et à The Square, perdu, la référence c’est plutôt Le silence des agneaux, on rugit quand même de joie, on venait de citer Hannibal Lecter et ses festins, on supplie Athimon de nous laisser nous autoféliciter, c’est vrai quoi, y en toujours que pour les artistes, dans les interviews. Avec une référence pareille, on se doute donc que Michel B, c’est un peu plus qu’un méchant de conte de fées, mais plutôt un serial croqueur, et oui, Michel B est un ogre. Il va nous raconter sa première fois, lorsqu’il est parti en forêt se balader avec un copain et qu’il l’a mangé. Cru.

« La première fois c’est toujours cru. Après on apprend comment on accommode, comment on cuisine, et comment on mange un enfant. Ce sont ses parents qui lui ont montré, à Michel B, les préparatifs des mariages d’ogres, les banquets… ».

Michel B est un peu dangereux, c’est pour ça qu’il porte un bracelet de sécurité qui exploserait s’il sortait de son carré (remember Hannibal Lecter…). Michel B, c’est Athimon qui le joue, un seul en scène – enfin, pas tout à fait, parce que sur le plateau « il y a un type, qui ne dit rien, mais qui le regarde. Il y a un bouton rouge devant lui, pour pouvoir l’électrocuter si le bracelet ne fonctionnait pas. Le bouton est relié à une batterie fixée dans son dos, qui le plongerait dans un état catatonique ». Michel B a réfléchi pendant deux ans (et Athimon pendant 20 ans, depuis qu’il s’intéresse à la figure du méchant) et il s’est dit que ce serait « bien pour lui et pour les enfants de parler, que ce serait bien pour eux de savoir que dans la vie, il n’y a pas que des gentils »

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