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Jardins bleus. Nastasja Duthois et le cyanotype

Par Isabelle Nivet. Mai 2022

Nastasja Duthois

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Jardins bleus

Il y a l’univers. Il y a la terre. Il y a la France. Il y a la Bretagne. Il y a le Morbihan. Il y a Lorient. A Lorient il y a le jardin Chevassu. Dans les grands parcs romantiques, il y a plein de détours et de recoins qui laissent à penser que les lieux sont immenses. Mais au Jardin Chevassu non. Il y a plein de détours et de recoins mais derrière il n’y a rien. C’est tout petit mais c’est très joli. Comme un décor de théâtre. A la fois merveilleux et frustrant. Et romantique

Nastasja Duthois

Bâtie au milieu du jardin, il y a une maison, et dans la maison, deux ateliers, que la ville prête aux artistes, qui s’y succèdent au fil des années. Dans l’un de ces deux ateliers, des bocaux, des plantes, des branchages, des cercles à broder, des bobines de fil…  Jusqu’à la fin du mois de juin, c’est Nastasja Duthois qui sera là. « Nasta », ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vue, longtemps qu’on ne vous en avait pas parlé. Membre du collectif d’artistes Multi-prises, aujourd’hui dissout, on la connait pour son emploi du fil et des aiguilles, chercheuse opiniâtre et adepte des expérimentations. Après une longue pause dans sa pratique, Nasta a repris le labo : « J’ai testé l’eau de javel et la broderie, mélangé du fil et des cheveux, intégré des images et des photographies dans du tissu, utilisé des techniques artisanales, une imprimante, essayé le transfert, et à force de chercher j’ai retrouvé le cyanotype, qui conserve la texture du tissu, contrairement au transfert qui écrase et lisse, puisqu’il demande d’utiliser un fer à repasser ».

Broder des cheveux ?

Utilisé comme du fil, à l’unité, ou en cordon comme des dreads, le cheveu est arrivé dans l’univers de Nastasja tout autant via le sens que la forme : « Un travail sur la filiation, la féminité. J’ai une série en cours et je recherche des femmes reliées sur trois générations pour un travail avec leurs cheveux et leur image. »

Le cyanotype ?

On mélange deux produits à base de fer, l’un sensible au soleil et l’autre qui fixe sur le support l’image en cuisant au soleil, sauf sur les parties cachées. Ainsi les plantes sont-elles idéales : posées sur un support, leurs plantes vont-elles se dessiner aisément, formant un cache aux contours de leurs feuilles ou leurs fleurs : « Avec le cyanotype, on peut utiliser faire des découpes, dessiner des objets, et la teinte bleue unifie le tout »

La rune ?

Nastasja Duthois signe ses œuvres d’une rune qui reprend ses initiales stylisées : « Le motif en forme de losange c’est la graine, et l’autre la création. Il y a une notion de fécondité »

Le projet « Jardins bleus » ?

On arrive un peu après la bataille, puisque la majeure partie des évènements liés à ce projet ont eu lieu, mais reste encore un atelier cyanotype le 11 mai, où il s’agira de récolter des plantes pour créer une œuvre commune à base d’empreintes. Et les 4 et 5 juin, d’autres animations sont prévues, dans le cadre de « Rendez-vous au jardin »

Et ça ressemble à quoi ?

Des portraits, souvent, issus d’un fonds d’archives des années 20, pris à New-York, rebrodés, souvent, notamment sous la forme d’un blob : « Le blob fait le lien entre les arbres et les réseaux racinaires. Il est mystérieux et fascinant»

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