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Van Wieck & Emilie Zoé. Rock & Painting #2

« Rock & Painting, c’est une série née sur Facebook en octobre 2019 dans laquelle j’associe chaque jour une toile et un morceau de rock. Dans laquelle j’associe mon amour de la peinture et du rock ». Catherine Pouplain. Mai 2020

Une jeune femme dans le métro, apparemment seule, assise et dans une position qui peut laisser penser qu’elle n’a pas un gros gros moral. On ne voit pas réellement son visage qu’elle tient dans sa main. Elle est en robe, en escarpins, un peu comme si elle rentrait de soirée au petit matin. Mais elle est peut-être juste fatiguée avec une petite gueule de bois, on peut imaginer pas mal de choses et c’est ce qui me plaît, ce style narratif à partir duquel le spectateur peut se faire son film.

Cette toile de 2012, signée du peintre anglo-américain Nigel Van Wieck, est titrée Q TRAIN, du nom de la ligne Q du métro new-yorkais, une ligne qui va de Manhattan à Coney Island. Une ligne qui va à la plage.

La tonalité générale est orangée comme les sièges du métro new-yorkais qui est le décor de la toile et qu’on retrouve souvent dans la peinture très réaliste et très cinématographique de Van Wieck. Et rien de plus cinoche que le métro new-yorkais qu’on retrouve dans d’innombrables films, de Michael Mann à Scorsese ou Brian de Palma.

Autre référence sur cette toile, la plus célèbre du peintre, c’est qu’on la crédite parfois d’un autre artiste auquel le travail de Nigel Van Wieck, fait forcément penser : Edward Hopper.

Il y a clairement un décalage anachronique mais on ne peut pas nier qu’il y a un incroyable cousinage de style et d‘ambiances. Mêmes scènes de la vie quotidienne avec des lumières tranchées, souvent artificielles, des scènes nocturnes, des routes, des motels, des néons en pagaïe, ou un soleil caniculaire écrasant avec des ombres toujours très marquées. La lumière est un élément clé de sa peinture mais quand on lui parle de cette ressemblance, il répond que Hopper peint le fait d’être solitaire (loneliness) alors que lui peint la solitude (solitude). Je vous laisse apprécier la nuance. Ses ambiances sont souvent un peu fatiguées, usées, très mélancoliques, on croise des gens avachis, des couples dont on ne sait pas trop s’ils s’aiment encore ou s’ils sont au bord de la rupture, des femmes surtout, seules, comme dans la toile.

Nigel Van Wieck a 72 ans.

C’est un peintre anglais mais qui vit à New York depuis longtemps. Il se revendique d’ailleurs comme un peintre américain et new-yorkais parce qu’il a fait de cette ville une de ses principales sources d’inspiration.

Et pour les amateurs de rock mais aussi de peinture, NYC est une ville incontournable. J’aurais donc pu choisir un artiste new-yorkais pour s’associer à cette toile mais j’ai plutôt privilégié le fait que le personnage soit seul. Pour ça, j’ai pensé à Emilie Zoé, une jeune musicienne suisse, également plasticienne et photographe et dont le boulot est à la fois très rock, très exalté et très tendre. Pour cette toile, j’ai choisi le titre « Loner » (solitaire) que je trouve totalement déchirant et dont les premiers mots disent…

Avance
Et garde le goût des couleurs dans ta bouche
Laisse les démons te guider
Et garde à l’oeil ceux que tu aimes
Jusqu’à ce qu’ils disparaissent
Jusqu’à ce qu’ils disparaissent

Site de NVW : https://silkscreensnvw.blogspot.com/

Instagram de NVW : https://www.instagram.com/nigelvanwieck

Site d’Emilie Zoé : https://emiliezoe.com/

Chronique diffusée le 18 novembre 2019 dans le Rock Club #86 de Radio Balises 99.8 FM https://radiobalises.com/

 

 

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