Violaine Fayolle. Graver
11 avril 2025. Isabelle Nivet

Violaine Fayolle
Si vous êtes fidèle de Sorties de secours, vous avez souvent entendu parler de Violaine Fayolle, artiste active qui creuse son sillon avec autant d’opiniâtreté et de fidélité à sa ligne de conduite, que de vigueur dans ses gravures. Nous avons beaucoup écrit sur son travail, ce qui ne rend pas la tache facile pour trouver une fraîcheur dans l’écriture et les ressentis. Cet article sera donc peut-être un peu plus formel que les précédents, n’y voyez pas un manque d’enthousiasme…
Violaine Fayolle a exposé beaucoup dans la région, à la Galerie Tal Coat, à la médiathèque de Quimperlé, à l’Archipel de Fouesnant ; elle a été commissaire d’exposition pour leur temps fort gravure Morsure, et elle est aujourd’hui secrétaire générale de Manifestampe, évènement national autour de la gravure. Vous vous souvenez peut-être de sa forêt, et bien sûr de ses « Désailés », créatures hybrides entre le portrait et la chimère. Depuis peu, son petit atelier a désormais pignon sur rue, avec une façade de bois grisé et une enseigne. L’artiste y grave, y cuit, y donne parfois des cours sous forme de stages ou d’atelier, et peut y recevoir des visiteurs.
« Mon travail parle de la complexité des humains. Il est multiforme et complexe »
« Dans la nature », des estampes colorées en sérigraphie ou en enluminure médiévale au pochoir, où se mêlent motifs végétaux, coquillages et personnages, créant un univers avec son vocabulaire propre, comme si leur monde existait vraiment. Imprimé à fond perdu, le dessin grignote les marges et s’étend avec avidité, tranchant avec la règle habituelle du cadre blanc, et les couleurs éclatent avec gourmandise.
« Les grands anciens », des personnages en céramique éclairée de l’intérieur, suspendus dans une pièce sombre, pour un effet assez spectaculaire. Voulue évolutive, cette installation s’enrichira au fil de l’exposition de nouvelles sculptures. Plus épurés que les Désailés dont ils sont les ancêtres, ces personnages sont travaillés par des motifs découpés, d’inspiration végétale, puis cuits. Leurs têtes, toutes différentes, racontent l’évolution de cette espèce imaginaire.
Pour enrichir la lecture et la perception du monde de Violaine, des vitrines, des cabinets de curiosités, des planches de recherches témoignent des influences végétales et animales issues de la nature qui constituent sa base de travail. Dessins à l’encre, graines, feuilles, squelettes ou plumes, tout ce qui se retrouve dans la constitution de ces bestioles poétiques…
POUR ALLER PLUS LOIN DANS CETTE THÉMATIQUE