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Windcoop fait appel à votre bon coeur pour son cargo à voile

 

Transporter des conteneurs à la voile, un doux rêve ? Windcoop, société coopérative lorientaise, est en passe de lancer la construction de son premier cargo à voile avec les Chantiers Piriou. Vous pouvez y participer, en inves-tissant votre épargne dans ce projet écolo-réaliste. Et réduire la pollution du transport maritime.

 

Vous connaissez la « tonne-kilomètre » ? C’est une unité qui mesure le déplacement d’une tonne de marchandises sur un kilomètre. Dans le monde, le champion de la tonne-kilomètre, c’est le transport maritime. Selon l’OCDE, il représentait, en 2020, 70 % des tonnes-kilomètres transportées. Un poids lourd, quoi. Et comme tout ça se déplace avec du fioul lourd, un résidu visqueux du pétrole, lourd et difficile à brûler, les émissions en CO₂, méthane et protoxyde d’azote représentent, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), 3 % des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Ça ne vous paraît pas beaucoup ? Avec l’augmentation constante du fret maritime, les émissions s’élèveraient à 17 % d’ici à 2050. A cela s’ajoutent les particules de soufre relâchées dans l’atmosphère, dangereuses pour la santé et l’environnement.   C’est nous, les populations littorales, qui sommes les plus touchées. Crises d’asthme, développement de pathologies cardio-vasculaires et respiratoires, cancers, troubles neurologiques…

 

Vous avez le tableau ? Je peux vous parler de Windcoop. De joyeux drilles qui rêvent d’un transport maritime décarboné. Et qui agissent pour que leur rêve devienne réalité. Leur dessein ? Construire le premier porte-conteneurs à la voile, armé pour faire la route entre l’Europe et Madagascar, via le canal de Suez. La coopérative lorientaise vient de s’entendre, le 9 novembre dernier, avec les Chantiers Piriou, poids-lourd breton de la construction navale, pour mener une étude commune de cinq mois, destinée à définir le design du bateau. « A la fin de cette étude, on pourra signer le contrat officiel de construction. On ne s’est pas encore mariés, mais on s’est fiancés avec les Chantiers Piriou », s’amuse Alice de Cointet, directrice opérationnelle de Windcoop. Si les ingénieurs des deux bords filent le parfait amour, la construction devrait démarrer dans la foulée, pour une durée de 18 à 20 mois. Mise à l’eau du (gros) bébé prévue en janvier 2026. A la louche, on parle d’un budget de 28 millions d’euros. Evidemment, ce chiffre peut encore évoluer.

 

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez participer à la construction de ce cargo écolo, en devenant sociétaire de Windcoop. La part sociale coûte 100 €. Et si vous avez la chance d’être imposable, l’Etat vous rembourse 25 %. Et zou, vous entrez dans la gouvernance de Windcoop, avec un droit à l’assemblée générale, sur le principe 1 personne = 1 voix. « On propose aussi des titres participatifs, avec une rémunération plus attractive pour les sociétaires, me précise Alice de Cointet. On cherche tous un peu à épargner notre argent. En le mettant chez nous, vous savez ce qu’on en fait, contrairement à d’autres produits d’épargne. » Rémunération annoncée ? 4 %, à partir de la septième année de l’émission du titre participatif. De quoi donner des sueurs froides à votre livret A.

 

Windcoop compte 1227 sociétaires, et aimerait arriver à 2000 d’ici à janvier. Avec l’ouverture de son capital aux citoyens, mais aussi aux entreprises et aux chargeurs (ceux qui mettront leurs conteneurs à bord du cargo), Windcoop a déjà engrangé plus de 6,2 millions d’euros sur les 7,8 visés pour cette première levée de fonds. De quoi financer 25 % du budget, le reste étant garanti par des prêts bancaires classiques.

 

Mais revenons à la navigation : le cargo à voile exportera des produits manufacturés en Europe, et reviendra chargé d’épices et d’autres matières premières de l’hémisphère sud. Windcoop songe déjà à la suite : l’ouverture d’une deuxième ligne vers l’Amérique centrale. Avec un gros shoot de café et de chocolat. Windcoop discute déjà avec les futurs chargeurs de cette nouvelle route. Tiens, Biocoop se montre intéressée. A terme, Windcoop s’imagine à la tête d’une flotte d’une dizaine de cargos à voile. La force vélique garantit un taux de décarbonation de ouf : 60 % vers Madagascar (le passage du Canal de Suez nécessite de redémarrer le bourrin), et jusqu’à 98 % sur une transatlantique. Mais ce qui intéresse aussi les chargeurs, c’est le temps de trajet : contrairement aux porte-conteneurs classiques, qui effectuent des escales dans de nombreux ports, le navire de Windcoop fera route directe, et sera donc plus rapide. Il offrira aussi des prix stables, car non dépendant des fluctuations du prix du pétrole. Et cerise sur le bateau, une dizaine de passagers pourront trouver une cabine à bord. Même Axel Bauer.

De quoi se faire un bilan carbone « Greta-compatible ». Et arrêter l’avion pour de bon.

 

En savoir + sur Windcoop

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Raphaël Baldos. Novembre 2023

La rubrique « En transition » de Géraldine Berry, est passée entre les mains de  Raphaël Baldos, journaliste membre de l’ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne splann!

Un choix fait conjointement avec la Biocoop Les 7 épis, qui parraine la rubrique, dans l’intention d’aller voir un peu plus loin.

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