ESSAI bandeau mag 2023

N° 367 - 27 août 2023

C'est le dernier numéro de l'été... On se retrouve en septembre !
veilléecontée

Veillée contée au Site abbatial de Saint-Maurice

De son pays Gallo natal à la GrÚce, Matao Rollo nous emmÚne à travers le monde. Avez-vous déjà pensé à tout ce que renferme votre portefeuille ? Un théùtre d'objet par Guillaume Alexandre. Enfin, Colette Migné propose une salade composée de ses histoires préférées.
> Mer 16 aoĂ»t Ă  20h30 À partir de 8 ans. De 6 Ă  8 €
> Billetterie ICI
Detour_d_art

DĂ©tour D’art

Sortir des sentiers battus pour dĂ©couvrir les trĂ©sors des chapelles, Ă©glises et patrimoine religieux dans 14 communes et 23 sites du pays d’Auray : l'Ă©vĂšnement invite Ă  explorer des lieux prestigieux comme insolites, admirer de belles architectures, Ă©couter les histoires locales, plonger dans une peinture mĂ©diĂ©vale ou faire une sieste Ă  l’ombre d’une chapelle
 Visites libres ou guidĂ©es, jeux de piste, concerts, contes, apĂ©ros patrimoine, randonnĂ©es Ă  pied ou Ă  vĂ©lo, ateliers Ă  suivre en famille.
> Jusqu'au 17 Septembre. Tout le programme ICI
du boucan sur la cale

Apéro musical avec Barbara Luna

Ame GĂ©nĂ©reuse, voix incomparable, mĂ©lange d’énergie et de douceur, Barbara Luna puise l’inspiration dans ses racines argentines. Influences traditionnelles et actuelles se fusionnent dans un style personnel. Native de Buenos Aires, cette rebelle contre le machismo a Ă©tĂ© dĂ©couverte en France en 1998 au Printemps de Bourges.
> Jeudi 3 août, 19h, Port de la Pointe, Port-Louis
coups coeur semaine
Cette semaine encore, on vous laisse piocher dans l'agenda pour faire votre sélection !
agenda

Exposition

alix aymé

Artistes voyageuses

Mardi dernier, on a mis le cap sur Pont-Aven, avec ma copine VĂ©ro, pour aller voir l’expo « Artistes voyageuses ». Comme Ă  chaque fois, les expos temporaires occupent tout le plateau du premier Ă©tage, donc il y a pas mal de choses Ă  voir, et je dirais presque "surtout", Ă  lire. Car il s’agit d’un focus sur des femmes qui ont fait des trucs qui ne se faisaient pas, au dĂ©but du siĂšcle dernier. Peindre, dĂ©jĂ , tout un parcours, l’enseignement des techniques en Ă©cole d’art leur Ă©tait refusĂ©. Voyager, dĂ©couvrir, rencontrer, toutes ces artistes portent un regard documentaire et plastique sur ces pays, ces modes de vie, qu’elles ne connaissaient pas. Le contexte est donc particuliĂšrement intĂ©ressant Ă  approfondir avec les cartels. CĂŽtĂ© Ɠuvres, en l’absence de repĂšres, on se laisse guider par l’instinct et les Ă©motions.
Sans surprise, ce sont les dessinatrices qui m’ont alpaguĂ©e, sensible au trait que je suis : LĂ©a Lafugie, Alix AymĂ© (Photo 1), Pan Yuliang (Photo 3) et Fan Tchunpi (Photo 2), nĂ©es entre 1890 et 1898. Du dessin souple, prĂ©cis, vif, qui bondit du mur et se dĂ©marque de la peinture, peut-ĂȘtre plus acadĂ©mique, de leurs consoeurs
 Un joli moment de dĂ©couverte.
> Jusqu'au 5 novembre, Musée de Pont-Aven
fan tchunpi
pan yuliang

Artybao N°2

photo isabelle nivet
Dimanche dernier, on est allés coller, avec Mastabilo. Coller le nouveau Artybao, cet objet éditorial alternatif, inspiré des dazibaos chinois. Un street-média à lire debout, pour aller à la rencontre des gens, dans la rue, et leur parler de la création en train de se faire dans le coin.

Le premier numéro a été super bien accueilli : déferlante de likes sur les réseaux sociaux, partages, stories, appel des médias locaux : RCF radio, Europe 2, Hit West
 (Ecouter ICI)


AprĂšs un premier galop d’essai avec la peintre Muriel Louette, Mastabilo et moi on a tirĂ© le portrait de la plasticienne Nastasja Duthois. Et donc nous voilĂ  dans les rues de Lorient un dimanche matin. On a augmentĂ© le nombre d’exemplaires, 40, cette fois, tirĂ©s chez les gentilles meufs d’Actif Copie. Un sac Ă  courses en plastique pour le pot de colle, le pot du pinceau, la bouteille d’eau et la serviette Ă©ponge pour se rincer les mains. On commence Ă  ĂȘtre rodĂ©s, moins d’une minute pour coller les deux feuilles : trois coups de brosse, on colle, trois coups de brosse et c’est parti. On recouvre le premier numĂ©ro, qui n’a pas bougĂ©, pas Ă©tĂ© dĂ©gradĂ©. Seuls les exemplaires sous l'immeuble de la banane ont Ă©tĂ© retirĂ©s, on retente, pour voir : s’ils sont Ă  nouveau enlevĂ©s, on arrĂȘtera. Et puis on essaye des nouveaux spots, comme la façade de la Tavarn, on se dit qu’ils aimeront ça, ils ont Ă©tĂ© les premiers Ă  faire la couv' de Sorties de secours, en 2000. On glisse du cĂŽtĂ© de la PerriĂšre, La Colloc, les restos cool, l’école des Beaux-arts
 On commence Ă  se sentir Ă  l’aise, lĂ©gitimes dans ce qu’on fait, on cause et on sourit aux passants qui se penchent pour lire. On a l’impression de servir Ă  quelque chose et de faire un truc chouette, crĂ©atif et nouveau


Des guinguettes cool

photo isabelle nivet
MĂȘme si le temps n’est pas vraiment idĂ©al pour boire des coups dehors, on a quand mĂȘme trouvĂ© des crĂ©neaux mĂ©tĂ©o pour tester deux guinguettes.

La premiĂšre est Ă  Port-Louis, sous les remparts, face Ă  la gare maritime, ça s’appelle Les Docks, (photo) abritĂ© par des voiles de rĂ©cup, on s’assoit sur des caisses Ă  poisson autour de tourets de cĂąble, on commande au comptoir et le cuistot nous appelle avec un mĂ©gaphone quand c’est prĂȘt, c'est rigolo. Saucisse bretonne, sardines grillĂ©es, frites. Basique mais efficace, c’est bon, et les frites font partie du peloton de tĂȘte des meilleures du coin (avec celles de l’Etal, rue de LiĂšge Ă  Lorient).

La seconde est tout en haut de la plage de Toulhars, Ă  Larmor-Plage, Ă  cĂŽtĂ© du terrain de boules, et s'appelle La guinguette de Toulhars. Un container, on s’assoit autour de tonneaux ou dans l’herbe, et on mange burgers et galettes. Mention spĂ©ciale Ă  la sangria, qui est trĂšs bonne, fruitĂ©e et pas trop sucrĂ©e. La vue est cinq Ă©toiles, lĂ©gĂšrement en hauteur, et la frĂ©quentation familiale, pas mal de jeunes couples avec des enfants, c’est pas du tout show-off, c’est pas blindĂ©, c’est carrĂ©ment plus sympa que Port-Maria.

Il y a aussi Le taquet, Ă  la pointe des blagueurs, toujours Ă  Larmor, mĂȘme principe, conteneur et tables en bois, vue wahou au bord de l’eau, mais lĂ , le site est victime de son succĂšs, c’est gavĂ© de monde, la frĂ©quentation semble un peu plus bling bling, et une queue de 10 m de long nous attendait pour accĂ©der au bar, alors on a renoncĂ©. Mais c’est forcĂ©ment bien, parce que c’est la chouette Laetitia de la BriĂšre, ex cofondatrice de La Colloc, qui est aux manettes. On retentera le coup une autre fois


On mentionne La Dune, à Kerguélen, palettes et coussins en bord de plage, mais on n'est pas encore allées voir...
photo isabelle nivet

Cinéma

asteroidcity
Juillet a paraĂźt-il boostĂ© les entrĂ©es dans les salles de cinĂ©ma. Je veux bien le croire, puisqu’en une semaine j’ai vu trois films, le cheveu humide et une Ă©charpe autour du cou, avec une gourde de tisane de thym Ă  la place d’un Magnum classique. Je vous raconte.
Oppenheimer, de Christopher Nolan
Ce que j’aime bien avec Nolan, c’est me caler sur un canap' avec une boĂźte de pĂątes de fruits et une camomille, et aller me coucher en n’ayant rien compris au film, mais adorĂ© ses histoires en poupĂ©es russes. Et ses acteurs mignons. Oppenheimer, certes, installe en tĂȘte du gĂ©nĂ©rique le bombesque Cillian Murphy aux yeux de Husky polaire, aux pommettes sublimes et Ă  la bouche qu’on a envie de manger comme une fraise d’été  Mais Oppenheimer est un biopic standard, sans gĂ©nie de mise en scĂšne, et on passe trois heures devant son regard un peu vide et son air de se demander Ă  quelle heure on va enfin servir le cafĂ© au lait aux pensionnaires de l’Ehpad. La morale de l’histoire ? Lancer des bombes sur le Japon c’est pas bien. Mais est-ce bien nĂ©cessaire d’aller dormir au cinĂ©ma trois heures pour s’en rendre compte ? [La bande annonce]


Le plan B : Faites-vous plutĂŽt l’intĂ©grale de Peaky Blinders, Cillian Murphy y est plus convaincant en mauvais garçon devenu patron de la mafia gitano-british. Et la casquette lui va carrĂ©ment mieux que le doulos.

Indiana Jones et le cadran de la destinée, de James Mangold
Un poil plus court, le nouveau – et dernier – Indiana Jones est moins soporifique. Bon, on peut pas dire qu’on n’est pas contents de retrouver le personnage, c’est comme poser un Tintin sur la toile cirĂ©e de la cuisine en mangeant une tartine beurrĂ©e saupoudrĂ©e de cacao, c’est un quatre-heures parfait un dimanche pluvieux. Bon ben y a tout dans cet Ă©pisode, quinze ans plus tard. Le fouet, le chapeau, les livres anciens, les nazis, la poursuite sur le toit du train, les bestioles rĂ©pugnantes, les zigouigouis compliquĂ©s pour ouvrir un passage secret, le bidule zarbi qui fait des trucs chelous (aprĂšs l’arche, le graal et je sais plus quoi, cette fois c’est le cadran d’ArchimĂšde – qui ressemble furieusement Ă  l’alĂ©thiomĂštre de « A la croisĂ©e des mondes »). Le truc chouette, c’est que Harrison Ford y est vraiment bon, trĂšs juste, sans jeunisme ni vieillisme, on a du plaisir Ă  le retrouver comme un vieux pote, toujours aussi tĂȘte brĂ»lĂ©e, mais avec des douleurs aux genoux
 La bonne surprise, c’est que cette fois, on a Ă©vitĂ© de lui coller une petite nana aux grands yeux bleus Ă©carquillĂ©s, mais une fille Ă  forte personnalitĂ©, mon idole number one, Phoebe Waller-Bridge, hilarante, intello, dĂ©calĂ©e, toute en bouche rouge et regards moqueurs. Et la petite cerise sur le gĂąteau, c’est la scĂšne finale, dĂ©licieuse, tendre et trĂšs belle. [La bande annonce]


Le plan B

Shrinking, une sĂ©rie oĂč Harrison Ford compose un psy qui ne sourit jamais, raide, abrupt, aux rĂ©pliques hilarantes, accompagnĂ© de deux confrĂšres trĂšs drĂŽles et dĂ©jantĂ©s. TrĂšs douce et sans pathos, la sĂ©rie aborde la thĂ©matique du deuil avec sensibilitĂ© et tendresse, et propose des personnages qui se rĂ©vĂšlent au fil du temps. Pour ceux qui ont aimĂ© « En thĂ©rapie », en mieux.

Fleabag, la merveilleuse, dĂ©lirante, gonflĂ©e, sĂ©rie Ă©crite et interprĂ©tĂ©e par Phoebe Waller-Bridge, qu’on voudrait regarder cent fois tellement elle touche et fait rire en mĂȘme temps, tellement son personnage est beau, riche, bourrĂ© de dĂ©rision et d’un humour sans filtre. Sexe, religion, mort, famille, tout est abordĂ© sans tabou, avec culot et effronterie, dans une dĂ©sespĂ©rance d’une Ă©lĂ©gance absolue.

Asteroid City, de Wes Anderson
Alors jusque-lĂ , j’avais placĂ© « Grand Budapest Hotel » en tĂȘte du classement des Wes Anderson que j’aime (c’est-Ă -dire, tous), mais Asteroid City pourrait bien ĂȘtre le meilleur. Inutile de vous parler de l’esthĂ©tique, vous le savez, un film de WA se regarde avec une main sur la barre d’espacement pour repĂ©rer tous les dĂ©tails, et l’autre dans un bol de chamallows roses et blancs. Toujours pareil et toujours diffĂ©rent, l’univers chromatique est sublime, les dĂ©cors aussi. Les personnages sont dĂ©licatement dessinĂ©s, comme Ă  l’accoutumĂ©e, touchants, poĂ©tiques, lĂ©gers, nostalgiques, rĂȘveurs... Mais mais mais, cette fois, il y a davantage dans le film. Un fond plus grave – mĂȘme s’il est traitĂ© avec la tendresse et l’optimisme andersonien – qui parle du deuil, de l’amour et de la famille. Et surtout une trĂšs trĂšs belle mise en abyme en noir et blanc, qui ouvre des questionnements sur le thĂ©Ăątre et la fiction, poussant le film dans une direction « d’auteur », moins lĂ©gĂšre, qui n’est pas pour me dĂ©plaire
[La bande annonce]

Le plan B : Tous les films de Wes Anderson, parce qu'on en a jamais assez...

Bottle Rocket

Rushmore

The Royal Tenenbaums

The Life Aquatic with Steve Zissou

The Darjeeling Limited

Fantastic Mr. Fox

Moonrise Kingdom

The Grand Budapest Hotel

Isle of Dogs

The French Dispatch

Le film qui sort la grosse artillerie
Mission Impossible, avec Tom Cruise. [La bande annonce]


Le film qui relĂšve le niveau
Les algues vertes, de Pierre Jolivet. CĂ©line Sallette incarne InĂšs LĂ©raud, la journaliste Ă  l’origine de cette enquĂȘte passionnante. [La bande annonce]

Le film qui nous fait envie
Yannick, de Quentin Dupieux. Une variation délirante (comme toujours avec Dupieux) et trÚs drÎle sur le théùtre et les spectateurs. [La bande annonce]